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Emploi : les colonies de vacances peinent à recruter des animateurs 🔑

Un Comité de filière Animation à la rentrée


Alors que les vacances scolaires ont débuté, le secteur des séjours pour jeunes fait face à une situation très tendue en matière de recrutement.


Rédigé par le Mardi 12 Juillet 2022

« 400 enfants sont concernés par une annulation de séjour faute d’équipe normalement constituée », affirme Benoît Fontaine, directeur du service vacances de la Ligue de l'enseignement et sa marque Vacances pour tous, qui fera partir 18 000 enfants en colonie cet été. -DR
« 400 enfants sont concernés par une annulation de séjour faute d’équipe normalement constituée », affirme Benoît Fontaine, directeur du service vacances de la Ligue de l'enseignement et sa marque Vacances pour tous, qui fera partir 18 000 enfants en colonie cet été. -DR
Nos « jolies colonies de vacances » n’attirent plus les animateurs. Des difficultés de recrutement, qui impactent les professionnels du secteur.

« 400 enfants sont concernés par une annulation de séjour faute d’équipe normalement constituée. La grosse majorité sera reportée sur d’autres séjours », expose Benoît Fontaine, directeur du service vacances de la Ligue de l'enseignement et sa marque Vacances pour tous, qui fera partir 18 000 enfants en colonie cet été.

« Nous estimons manquer d’une quarantaine d’animatrices, animateurs et directeurs. Une partie de l’encadrement fait défaut et le taux d’encadrement nécessaire ne permet pas de maintenir le séjour », complète-t-il.

Même son de cloche au sein de l’Union Nationale des Organisations de Séjours Educatifs, Linguistiques et formation en langues (Unosel). « Nos membres labellisés sont tous touchés par les problèmes de recrutement d'animateurs et de directeurs de séjours, mais aussi cuisiniers, surveillants de baignade, personnel d'entretien… », affirme Sabine Bonnaud, déléguée générale de l'Unosel.

« Plusieurs organismes ont dû arrêter leurs ventes prématurément, pour limiter le nombre d'encadrants nécessaire. Il y a donc un manque à gagner certain », complète-t-elle.

Antoine Bretin, directeur des séjours jeunes chez Verdié Hello, le confirme : « Il est plus difficile que les années précédentes de recruter des BAFA et BAFD. Cependant, nous sommes un peu moins impactés que les acteurs de la colonie de vacances en France. Nos séjours à l’étranger sont plus attractifs pour les animateurs. Autre avantage : les exigences réglementaires sur les BAFA et BAFD sont moins importantes sur les séjours linguistiques à l’étranger que sur les colonies. »

Cet été, chez Verdié Hello 350 animateurs seront recrutés. Il reste moins d’une dizaine de postes vacants pour le mois d’août. Pour le moment, aucun séjour n’a été annulé.


Covid-19 : Un déficit de personnes formées

Cet été 2022, Verdié Hello recrute 350 animateurs, moins d’une dizaine de postes restent à pourvoir pour le mois d’août. - DR
Cet été 2022, Verdié Hello recrute 350 animateurs, moins d’une dizaine de postes restent à pourvoir pour le mois d’août. - DR
La crise du covid-19 a freiné la formation au Brevet d'aptitude aux fonctions d'animateur (BAFA), sésame indispensable à l’encadrement d’enfants et adolescents en accueils collectifs de mineurs.

Selon l’Institut national de la jeunesse et de l'éducation populaire (Injep), 31 000 BAFA ont été délivrés en 2020, soit 22 % de moins qu’en 2019. Une tendance qui était déjà observée avant la pandémie. A titre de comparaison, près de 55 000 diplômes avaient été délivrés en 2016.

« Si les colonies de vacances connaissent un regain au sortir de la crise de covid, elles ont connu une baisse de leur fréquentation depuis une dizaine d’années. Or, le parcours d’un animateur ou animatrice est celui d’un ancien participant », explique Benoît Fontaine, directeur du dispositif « Vacances pour tous »

Autre frein : le coût de la formation. Passer le BAFA demande un engagement financier, estimé entre 800 € et 900 €, pour valider le parcours de formation qui comporte trois stages. Début 2022, le gouvernement a mis en place une subvention exceptionnelle de 200 euros pour financer les sessions d'approfondissement ou de qualification au BAFA effectuées entre le 1er janvier et le 31 décembre 2022.

« Recruter des BAFD était déjà compliqué avant la crise, affirme Antoine Bretin. La formation est assez longue, elle nécessite du temps, alors que le profil des candidats est celui d’étudiants, qui préfèrent s’arrêter au poste d’animateur. C’est pourquoi nous finançons le BAFD de nos meilleurs animateurs. » Une mesure en stand-by depuis la pandémie.


Un Comité de filière Animation à la rentrée

Les professionnels du secteur pointent également du doigt la rémunération. « Nous sommes sur des contrats éducatifs, dérogatoire au droit du travail. Compte tenu du fait que les animateurs sont logés et hébergés, la rémunération est forfaitaire. Pour certain, ce n’est pas suffisant. Ce que l’on peut tout-à-fait entendre », souligne Benoit Fontaine.

« Toutefois si une partie des raisons de la situation actuelle est liée à l'interruption des formations BAFA pendant les confinements, la problématique existait avant le covid et va se poursuivre », observe la déléguée générale de l'Unosel.

« Il est important de pouvoir échanger avec toutes les parties prenantes pour réfléchir à des mesures sur du long terme permettant d'enrayer cette crise systémique. Pour cela nous avons participé aux Assises de l'Animation, et espérons pouvoir prendre part au Comité de filière Animation qui devrait être lancé à la rentrée », abonde Sabine Bonnaud.

Parmi les pistes de réflexion avancées : revaloriser la filière dans le cadre de leur parcours professionnel, engager les jeunes dans la production des séjours pour répondre à leurs préoccupations, tel que le développement durable.

L’ombre du covid plane toujours

En attendant de trouver des solutions pour les futurs séjours, les acteurs de la filière s’inquiètent des effets que pourrait avoir le rebond épidémique sur leur activité.

« Nous recrutons des animateurs en sureffectif pour pallier aux désistements de dernière minute ou au malade du covid », remarque Antoine Bretin, directeur des séjours jeunes chez Verdié Hello.

« Cette difficulté à recruter est aggravée désormais par le fait qu'un certain nombre de personnel recruté se désiste car contaminé par le Covid, et il faut avoir la capacité de les remplacer au pied levé...Les « jokers » se font de plus en plus rare », conclut Sabine Bonnaud, de l'Unosel.

Lire aussi : Après deux années compliquées, les colonies de vacances font le plein

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Caroline Lelievre Publié par Caroline Lelievre Journaliste - TourMaG.com
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