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Évolution de carrière des PNC : chef de cabine et après ?

La chronique de Rémi Duchange, cofondateur de SkySuccess


Les perspectives d’évolution pour les PNC diffèrent selon les compagnies aériennes. Entre ascension rapide dans certaines et parcours plus long ailleurs, les perspectives ne manquent pas. Mais derrière ces opportunités se cachent des réalités contrastées, où chaque choix peut changer le cours d’une carrière, comme nous l'explique Rémi Duchange, cofondateur de SkySuccess.


Rédigé par Rémi DUCHANGE le Vendredi 12 Septembre 2025

L'évolution la plus classique pour un PNC passe par la promotion au poste de chef de cabine - DepositPhotos.com, ArturVerkhovetskiy
L'évolution la plus classique pour un PNC passe par la promotion au poste de chef de cabine - DepositPhotos.com, ArturVerkhovetskiy
"Quelles sont les perspectives d’évolution ?" La question revient souvent lors des entretiens de recrutement PNC.

Une interrogation légitime dont la réponse varie énormément d'une compagnie à l'autre.

L'évolution la plus classique passe par la promotion au poste de chef de cabine.

Mais les délais varient : chez Ryanair, Volotea ou easyJet, certains décrochent leurs galons après un an d'ancienneté en tant que PNC. Ces compagnies ont des besoins opérationnels importants et misent sur une promotion rapide pour fidéliser leurs équipes.

Air France cultive une approche différente. Il faut s'armer de patience : l'évolution peut prendre jusqu'à six ans, le temps d'avancer progressivement dans les grilles internes. "Il faut faire ses preuves", entend-on dans les couloirs de Roissy.

Comprendre : patience et persévérance sont de mise. Cette différence de délais s'explique notamment par des critères plus stricts.

Lire aussi : Formation sécurité : un passage clé pour devenir PNC

Un accès par candidature interne

Pour prétendre au poste de chef de cabine chez Air France, il faut disposer d'un niveau d'anglais B2 minimum. S'ajoute un test écrit de culture générale, étape absente chez les compagnies low-cost. Une fois cette sélection franchie, place à l'entretien individuel où il faut démontrer ses motivations et sa capacité de leadership.

Certaines compagnies proposent également des opportunités flexibles : contrats saisonniers pour répondre aux pics d'activité estivale, contrats "upranker" ou faisant fonction permettant d'assumer temporairement des responsabilités supérieures pour pallier le manque de chefs de cabine.

Dans tous les cas, l'accès se fait par candidature interne avec sélections comprenant entretiens de groupe (dans certaines compagnies) et face-à-face individuels. Seules exceptions : lors d'ouverture de base, création ou forte expansion de compagnie, où les recrutements peuvent se faire directement en externe.

Cette évolution s'inscrit d'ailleurs dans un parcours qui a lui-même évolué : beaucoup de carrières en compagnie française commencent désormais par un contrat en alternance via un CQP (Certificat de Qualification Professionnelle), suivi d'un CDD, avant d'éventuellement décrocher un CDI. Une progression qui peut influencer les délais d'accession au poste de chef de cabine.

Lire aussi : Devenir hôtesse de l’air ou steward : 10 conseils pratiques pour décrocher le job

Long-courrier : une hiérarchie plus étoffée

Dans les compagnies long-courrier comme Air France, Air Caraïbes ou Corsair, il existe un échelon supplémentaire : le chef de cabine principal.

Cette fonction coordonne l'ensemble de l'équipe sur des vols comptant parfois plus de dix PNC - normal sur un Paris-Pointe-à-Pitre de 8 heures.

Une spécificité qui offre une voie d'évolution supplémentaire, avec plus de responsabilités et une rémunération adaptée. Mais là encore, il faut du temps et de l'expérience.

Instructeur : transmettre après avoir volé

Beaucoup de PNC expérimentés et de chefs de cabine se tournent vers l'instruction après plusieurs années en cabine.

Concrètement, ils forment les nouvelles recrues qui intègrent la compagnie et dispensent les formations récurrentes aux équipes en poste - ce fameux "maintien de compétences" obligatoire chaque année.

Après avoir volé pendant des années, beaucoup ressentent l'envie de transmettre leur expérience en devenant instructeur. Un métier différent, souvent basé au sol, mais qui permet de rester dans l'univers aérien sans subir les contraintes d'horaires.

Contrairement aux idées reçues, ces opportunités ne sont plus réservées aux seuls PNC seniors. Aujourd'hui, de nombreuses compagnies proposent des rôles en formation dès les premières années : CRM (Crew Resource Management), formation ventes à bord, Crew Training Instructor, ou encore spécialisation dans les programmes de sécurité.

Une évolution notable : les compagnies n'attendent plus forcément 15 ans d'expérience pour confier des missions de formation. Elles reconnaissent désormais que les PNC junior apportent une perspective fraîche et une proximité avec les nouvelles recrues.

Du management au recrutement

Autre possibilité : intégrer les équipes de management au sol. Responsable d'équipe, coordinateur, chef de service PNC... Ces postes consistent à superviser la communauté PNC d'une base ou d'une région.

L'avantage ? Des horaires de bureau plus réguliers.

L'inconvénient ? On s'éloigne du terrain opérationnel, avec parfois le sentiment d'être coupé de la réalité du vol.

Autre spécificité, les postes de recruteurs ne sont plus toujours réservés aux anciens, les compagnies font désormais parfois appel à des cabinets de recrutement.

Moyen-courrier : mêmes opportunités, organisation différente

Sur les compagnies moyen-courrier, il n'y a pas de chef de cabine principal, mais les mêmes voies d'évolution vers l'instruction et le management existent.

Avec des spécificités liées aux rotations plus fréquentes et aux opérations plus courtes.

Une réalité à tempérer

Les perspectives d'évolution existent, mais il faut être réaliste : les places sont chères, surtout dans les compagnies "legacy". Et parfois, il vaut mieux changer de compagnie que d'attendre une hypothétique promotion interne.

Certains PNC préfèrent d'ailleurs rester "en ligne" toute leur carrière - question de goût, de rythme de vie, et parfois de salaire. Car évoluer ne rime pas toujours avec augmentation : un chef de cabine ne gagne pas forcément plus qu'un PNC senior sur certaines compagnies.

Au final, chaque parcours reste unique, fonction des opportunités internes, de l'ancienneté et des ambitions personnelles.

L'important ? Connaître ces possibilités dès le début de sa carrière pour mieux orienter ses choix.

Qui est Rémi Duchange ?

Rémi Duchange - Photo : SkySuccess
Rémi Duchange - Photo : SkySuccess
Rémi Duchange est PNC, chef de cabine et instructeur au sein d’une compagnie internationale, avec près de 15 ans d’expérience dans le secteur aérien.

Il est aussi cofondateur de SkySuccess, organisme de formation certifié Qualiopi dédié aux futurs stewards et hôtesses de l’air.

Avec son équipe, il propose un accompagnement humain, bilingue (français/anglais) et individuel : préparation au certificat LILATE, coaching candidatures et entraînement aux entretiens.

Depuis plus de 3 ans, SkySuccess a permis à plus de 700 élèves d’intégrer une compagnie aérienne. L’organisme accompagne tous les profils, avec ou sans CCA, débutants ou expérimentés, grâce à une méthode sur-mesure. Il collabore avec une dizaine de compagnies et cabinets de recrutement.

Suivi par plus de 30 000 abonnés sur Instagram et LinkedIn, il y partage les offres d’emploi et des conseils pour réussir son recrutement PNC.

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