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Futuroscopie - Bien être : l’offre répond-elle à une demande ? 🔑

Le décryptage de Josette Sicsic (Futuroscopie)


Les années post-Covid ne seront pas les mêmes que les années précédentes en termes de rapport à la maladie, au corps, à l’extérieur, aux autres. Nous l’avons déjà souligné. C’est cependant dans le domaine des rapports au travail et au bien-être que nous enregistrons les plus fortes évolutions. Tandis que le télétravail que l’on croyait, un temps, être devenu le modèle idéal pour exercer un métier est remis en question par de nombreux salariés. Décryptage…


Rédigé par le Mardi 7 Novembre 2023

e progrès social aidant, c’est aussi dans le domaine du travail que les salariés exigent un peu plus de bien-être - Depositphotos.com Auteur JrCasas
e progrès social aidant, c’est aussi dans le domaine du travail que les salariés exigent un peu plus de bien-être - Depositphotos.com Auteur JrCasas
Créant des désordres psychologiques nombreux parmi les adultes mais aussi parmi les enfants souvent trop exposés à des images de violence via les écrans d’actualité mais aussi ceux des jeux, le monde que nous avons fabriqué ne peut que proposer des temps de pause et de réparation à une humanité « fatiguée ».

Fatiguée aussi par l’âge pour les seniors. Fatiguée par une vie familiale lourde. Fatiguée surtout par un monde du travail qui, malgré des progrès indéniables, reste toujours inhospitalier pour certains et plus de taille à provoquer des burn-out qu’à soigner des dépressions.


Travail : la qualité de vie prime sur le salaire

Selon une étude nord-américaine parmi d’autres (Le State of worklife Wellness), la grande majorité des salariés est plus stressée dans sa vie professionnelle qu’avant le Covid.

Elle est donc demandeuse d’une plus grande qualité de vie dans le cadre de sa vie professionnelle.

Ainsi :
- 96% des employés cherchent en priorité à être embaucher dans une entreprise qui privilégie le bien-être de ses employés.

- 93% considèrent que le bien-être au travail est aussi important voire plus que les salaires. Soit 10% de plus que l’année précédente.

- 87% pourraient même démissionner d’une entreprise dans laquelle leur bien-être n’est pas pris en compte et géré.

…La recherche d’une santé corporelle et mentale concerne donc quasiment la totalité des répondants. Lesquels envisagent désormais la santé sous un angle totalement holistique et accordent autant d’importance au sommeil (27% se plaignent de mal dormir), à la nutrition (19% déclarent ne pas bien se nourrir) qu’à l’exercice physique ou qu’aux relations humaines, à leur cadre de vie etc.

Lire aussi : Chief Happiness officer, le garant du bien-être au travail

Si bien que, selon les auteurs de l’étude, désormais, les choses sont claires. Si une entreprise n’est pas parfaitement adaptée à la quête de bien-être de ses salariés, ceux-ci pourront la quitter sans états d’âmes.
Par ailleurs et surtout, recommandent les auteurs de l’étude : la recherche d’un équilibre entre vie professionnelle et vie privée bien distinctes est devenue un concept périmé. Aujourd’hui, le bien être doit concerner l’ensemble de la vie, y compris au travail. Et doit concerner toutes les dimensions du bien-être :

Les 8 dimensions du bien-être par ordre de préférence

Emotionnelle : 33%
Financière : 23%
Physique : 13%
Sociale : 8%
Spirituelle : 7%
Intellectuelle : 6%
Professionnelle : 6%
Environnementale : 5%

Les salariés français sur la même longueur d’ondes

Si l’on prend maintenant en considération les attentes des salariés français, les résultats sont comparables, quelle que soit l’étude prise en compte. Ainsi, selon une étude d’ADP : 64 % des salariés français ressentent du stress au travail au moins une fois par semaine, tout particulièrement les jeunes de 18-24 ans (74 %), et les femmes (68 %).

Par ailleurs, les 3 principales causes de stress évoquées sont des journées de travail jugées trop longues (24 %), des responsabilités accrues depuis la crise sanitaire (22 %), des craintes liées à la sécurité de leur emploi (20 %).

Un manque de prise en compte de leur bien-être par leur manager est aussi évoquée par la moitié des salariés qui considèrent à 33% que leur employeur ne prend aucune mesure pour favoriser leur santé physique et mentale. Déconsidéré le travailleur français met aussi en avant l’absence de mesures concrètes prises par les entreprises pour favoriser leur bien-être.

Lire aussi : La conscience émotionnelle : quelle place au travail ?

Le télétravail n’est pas la panacée

Dans ce contexte, les confinements successifs qui nous ont obligés à travailler sur un écran depuis nos domiciles et ont permis au télétravail de se faire une place dans le monde professionnel, aurait dû constituer un progrès social dans la mesure où il dispense de l’énorme fatigue que représentent les transports.

Effectivement, le télétravail a fait un bond en France de 23%, une fois les périodes de confinement terminées. Ainsi, on est passé de 4 à 27% de télétravailleurs selon une étude de la Dares. Tant sur la base du volontariat que sur la base d’une concertation.

Néanmoins, toujours selon la même étude : 70% des télétravailleurs éprouvent toujours du stress au travail. Tandis que 54 % des télétravailleurs pensent que les managers sont moins susceptibles de repérer les problèmes de charge de travail, de stress ou de santé mentale lorsque l’activité professionnelle est exercée à domicile plutôt qu’au bureau.

Le télétravail fait d’autant moins d’heureux que nombreux sont ceux qui ne sont pas équipés dans leur domicile du mobilier, éclairage, environnement nécessaires à leur activité tandis qu’ils sont privés des relations sociales avec leur collègues qui leur permettent de se déconnecter de leurs soucis.

7 travailleurs sur 10 se plaignent des horaires décalés et à rallonge. Jugé également trop sédentaire, le télétravail n’améliore pas la santé physique et mentale… Quant aux problèmes informatiques et de connexion, nul n’ignore qu’ils peuvent rendre fous ! 37% des salariés connaissent des états dépressifs.

D’où les vagues de démission qui ont suivi les confinements et la conversion de nombreux salariés à d’autres métiers, surtout indépendants, supposée leur procurer une vie moins stressante.

Télétravail répartition sur l’ensemble des salariés

5 jours : 9%
3 à 4 jours : 9%
1 à 2 jours : 7%
Quelques jours par mois : 3%
Ne télétravaille plus : 8%
Ne télétravaille pas : 63%

Mais quelle offre est donc nécessaire ?

A contrario, il est vrai que pour les télétravailleurs qui ont choisi leur mode de travail, plutôt cadres franciliens, employés par de grandes entreprises : diplômés, familiarisés avec les outils à distance, le télétravail a généré une liberté appréciable leur permettant parfois de cumuler à leurs heures d’activité des loisirs : gymnastique, golf, sports, culture…

Il a même permis à certains de s’échapper au soleil pour télétravailler agréablement, parfois à petits prix dans des pays comme la Thaïlande, Maroc, Canaries, Portugal où une offre touristique de séjours longue durée s’est organisée.

Mais, pour les autres travailleurs, est ce que l’offre de bien-être proposée par le secteur touristique est adaptée ? La question peut d’autant plus se poser que plus de 20% des vacanciers (Sources Hospitality On) déclarent le wellness comme motivation principale de leur séjour.

De plus, notons qu’il ne se passe pas une journée sans que tombe l’annonce d’une nouvelle ouverture de centre de bien-être, soit en milieu urbain soit en hébergements touristiques. Toutes aussi sophistiquées les unes que les autres, ces offres sont toutefois plus à même de produire textes et images enjôleurs facilitant leur promotion que de contenter une clientèle dont les demandes sont beaucoup plus basiques qu’on le croit.

Exemples d’offres : Le Miramar propose le California Break, une escapade océanique pour recharger les batteries.
Le spa du 6717 en alsace propose pour sa part une balneo panoramique : avec eau chaude propice à la détente du corps et de l'esprit avec vue sur la nature environnante ou des douches à expériences : jeux de jets d'eau avec diffusion de fragrances, lumière et musique d'ambiance.

En Autriche, à Bad Gastein : des grottes labyrinthiques radio actives.

En fait, selon le neuroscientifique Sébastien Bohler, « Il faut aller chercher des stratégies et ruser avec les ressources de notre corps pour mettre en place les bonnes conditions du repos. Elles ne se trouvent pas sous le sabot d'un cheval. C'est un travail de se reposer. L’acte de se reposer est intentionnel. Il faut procéder à un choix. ».

Par ailleurs, selon les auteurs de l’étude citée plus haut : « la recherche d’un équilibre entre vie professionnelle et vie privée bien distinctes est devenue un concept périmé. Aujourd’hui, le bien être doit concerner l’ensemble de la vie, y compris au travail. Et doit concerner toutes les dimensions du bien-être. Il s’agit donc d’adopter une conception holistique du wellness.»

Nous reviendrons sur le sujet dans les jours prochains….

Josette Sicsic - DR
Josette Sicsic - DR
Journaliste, consultante, conférencière, Josette Sicsic observe depuis plus de 25 ans, les mutations du monde afin d’en analyser les conséquences sur le secteur du tourisme.

Après avoir développé pendant plus de 20 ans le journal Touriscopie, elle est toujours sur le pont de l’actualité où elle décode le présent pour prévoir le futur. Sur le site www.tourmag.com, rubrique Futuroscopie, elle publie plusieurs fois par semaine les articles prospectifs et analytiques.

Contact : 06 14 47 99 04
Mail : touriscopie@gmail.com

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