La Case de l'Oncle Dom : SNCF... à nous de vous faire préférer l'avion !

Et c'est parti !

On va peut-être me traiter de réac franchouillard, n'empêche que, face à la connerie, il vaut parfois mieux passer pour un réac franchouillard que pour un c... béni oui-oui.

En attendant, dans un nouvel élan, quatre syndicats de la vieille SNCF ont décrété que les consommateurs clients avaient depuis trop longtemps profité de leurs transports en commun.

Qu'il était donc grand temps (faute de neige) de gêner un peu la circulation ferroviaire en ce beau mois de décembre.

Mais pour quoi, me demanderez-vous (enfin, ceux qui suivent)? Je vais vous le dire !

Cette fois, il s'agit de protester, avant que la réforme n'ait été décidée, contre le projet du gouvernement de "refondre" la SNCF.

Autrement dit d'intégrer dans une même structure le "trafic" et Réseau Ferré de Fer, c’est-à-dire les routes sur lesquelles circule le trafic…

Accessoirement, selon le projet gouvernemental, ça permettrait peut-être aussi de "stabiliser" (euphémisme ? Ironie ?) La dette de RFF, laquelle s'élève à la bagatelle de quelque 40 milliards d'euros.

En même temps, 40 milliards, ça va, ça vient, c'est comme la queue de Chien Charly, dont je ne vous ai pas aboyé depuis longtemps mais qui va très bien, merci !

Ceci étant, lorsque en 1997, les pouvoirs publics avaient décidé de séparer SNCF et RFF, c'était (déjà) pour le même objectif…

Ah oui, j'oubliais aussi que les syndicats unis de la SNCF s'inquiètent aussi de l'ouverture du transport ferroviaire à la concurrence.

Ça, c'est vrai, y'a de quoi s'inquiéter.

C'est vrai que c'est toujours désagréable, quand on est bien installé, confortablement, dans un fromage bien gras et bien crémeux (oui, le cholestérol, je m'en fous aussi), de devoir partager avec les copains…

Pourtant, faut pas avoir peur comme ça. Pour le projet de "restructuration", faut pas crier avant d'avoir mal, d'autant que je vois mal les pouvoirs publics décréter que le statut de cheminot sera supprimé.

Je sais bien que le gouvernement actuel ne paraît pas particulièrement doué dans la gestion de ce type de conflits.

Mais quand même, je ne les crois pas encore suffisamment idiots pour oser un tel crime de lèse-CGT…

En revanche, que la "restructuration" exige en même temps une meilleure productivité, une rationalisation de l'outil et du travail, c'est pas totalement incongru.

Il me semble que le temps des locomotives à vapeur et de la "Bête Humaine" est passé depuis longtemps, non ?

La concurrence, qu'on le veuille ou non, est là. Pour le ferroviaire, tout a été tenté pour la reculer le plus longtemps possible, mais c'est terminé.

Et c'est un bien: ça va permettre enfin de constater que d'autres sont aussi capables de faire bien… et à juste prix.

Ce qui, indéniablement, permet à tout le monde de faire encore mieux. Logique. Faut pas avoir peur, faut simplement se sortir les doigts du c...et y aller !

Et puis, tant qu'on y est, ce serait bête de faire grève pour rien, les syndicats veulent aussi engager le processus d'augmentation des salaires… pour 2014 !

Suis-je stupide, bien sûr, on grève, mais faut quand même pas déconner, faut quand même gagner plus.

Mais si l'entreprise souffre c'est pas grave. Le cochon de payant qui, lui, va pâtir de ne pas pouvoir prendre le train, paiera. Rien que du bon !

Tiens, j'allais oublier aussi que, pour faire un compte rond, les syndicats entendent aussi aborder le problème de la revalorisation des retraites.

Ça, ça va faire plaisir aux millions de pauvres retraités, dont une grande majorité arrive à peine aux 1000€ mensuels, qui devront attendre encore plusieurs mois avant de se voir augmenter de… 0.2% 0.4% ?

Remarquez, comme la SNCF sera en grève, ils n'auront pas de billet à payer… C'est toujours ça de gagné.

Et au fait, c'est pour bientôt l'ouverture de nouvelles négociations entre le SNAV et la SNCF, non ? A moins que l'on attende les élections…

Et, juste pour le plaisir, je vous livre cette phrase extraite des Œuvres Complètes de San Antonio (un vrai régal), à méditer sans modération:

"C'est marrant comme les hommes qui n'ont pas toujours l'âge de leurs artères possèdent immanquablement la gueule de leur saloperie" ! (Viens avec ton cierge – 1978)