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La case de l’Oncle Dom : Selectour vs fournisseurs... à qui perd gagne ?

L’édito de Dominique Gobert


La seconde fois aura été la bonne : Selectour, après avoir tenté une première opération de « transformation » de son réseau, vient enfin de passer à la vitesse industrielle et professionnelle. Une victoire indiscutable pour son président... mais quid pour les fournisseurs ?


le Lundi 16 Avril 2018

Avec Sunrise "les TO référencés « or » auront la possibilité d’imposer leurs choix et les autres n’auront que des miettes" - Crédit photo : Pixabay
Avec Sunrise "les TO référencés « or » auront la possibilité d’imposer leurs choix et les autres n’auront que des miettes" - Crédit photo : Pixabay
Laurent Abitbol, indéniablement, a un objectif, clair et ambitieux : non seulement il aime l’argent, veut en gagner encore et encore, tout en entrainant avec lui l’ancienne garde du secteur.

Et quand on le vire par la porte, il se débrouille toujours pour revenir par la fenêtre… pour peu que cette dernière soit à peine entrebâillée !

C’est du grand art !

Il n’empêche que ça marche et que le « nouveau » Selectour est devenu (ou du moins va devenir) une entreprise de distribution du voyage quasi-industrielle. Avec un objectif clair : gagner de l’oseille !

Mais, comme le souligne mon excellente consœur dans son article de la semaine dernière, si les adhérents de Selectour n’ont que du gras à se faire, le contrat avec les fournisseurs, principalement les tour-opérateurs, mais pas qu’eux, sera-t-il, comme on le dit pudiquement dans le monde des affaires, un véritable truc gagnant-gagnant ?

Dominique Gobert - DR
Dominique Gobert - DR
Certes, sur le papier, c’est séduisant. Si j’en crois ce bon Bitbol, « tout le monde est le bienvenu, tout le monde va gagner plein de sous et tout le monde sera content » !

Je remarque d’ailleurs la prudence dans leurs propos de ces fournisseurs qui, pour l’instant du moins, sont encore largement tributaires de ces organismes de distribution.

Pour l’instant, ils attendent en attendant (oui, laisse secrétaire de rédac, c’est exprès, ça faisait longtemps que je n’avais pas trituré la langue) de voir qui va gagner quoi…

Moi, très modestement et n’y comprenant pas grand-chose (ben c’est vrai, à lire tous ces commentaires particulièrement bilieux, tiens je me demande où est passé mon bon Rick), j’ai quand même quelques interrogations, que je vous livre en vrac, vous me direz plus tard…

Selectour, dans sa grande largesse (et sagesse, ça rime), est prêt à accueillir tout le monde. Ça, c’est bien. Dans les mêmes « catégories » de référencement ?

A priori, j’ai compris que oui. Ainsi un TUI, pour peu qu’il crache au bassinet le taux « fort », sera dans la même « cellule » que son concurrent le plus farouche, prenons un Jet tours au hasard ou un… je ne sais pas, un FTI par exemple ?

J’aimerais beaucoup savoir, dans ce cas (mais il y en a plein d’autres) comment les « ventes » vont être pilotées, afin que chacun arrive à quasi-égalité ?

Ou, autre solution, ce sont les fournisseurs, « offreurs » de « cadeaux incentives », les Bubble Ones, qui vont cracher à qui mieux mieux les récompenses auprès des vendeurs ?

Autre question, fort bien exprimée par un « témoin », lequel craint une « collusion » Havas/Selectour, ce qui est loin d’être idiot, je cite : « Sunrise ça n’est pas qu’une question d’organisation interne, assure un TO, mais ça va rebattre les cartes du tour-operating : les référencés « Or » auront la possibilité d’imposer leurs choix et les autres n’auront que des miettes ».

En reprenant le système développé chez Havas, Selectour changerait la spécificité française en donnant plus de pouvoir aux quelques gros acteurs, et leur permettrait de fixer leurs règles.

« Un énorme réseau qui prendrait toute la place et quelques « super-TO » qui s’arrangeraient entre eux et imposeraient leurs conditions à des petits distributeurs et fournisseurs obligés de suivre » ?

Pas si simple, dirais-je même plus. D’autant que, pour les fournisseurs comme pour les « petits » distributeurs adhérents, la marge de manœuvre est extrêmement faible…

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Commentaires

1.Posté par msabords le 17/04/2018 12:07 | Alerter
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Le voyage a très souvent suivi le modèle de la Grande distribution mais avec 10 ans de retard.

Sunrise n invente rien le voyage est déjà en partie industrialisé . Comme dans la Grande distribution ,en tête de gondole on impose les marques offrants les meilleures marges leur laissant plus de marge de manoeuvre dans leur organisation..(dont Voyamar fait partie). et des miettes pour les petits et moyens TO.

Mais ils n'ont pas dit leur dernier mot, s'ils pensent à créer un pôle commun " les artisans du voyage" à travers lequel ils se rendront incontournables au grand public...en circuit court ou en s'imposant aux industriels .Il ne faut pas de leurrer les Plateformes sont en train de devenir TO , il suffit de voir l'exemple de l'évolution de Booking , Tripadvisor, Viator ...
Ces petits et moyens TO qui offrent une forte valeur ajoutée devront s'organiser car ils ont une valeur sûre entre les mains à imposer aux industriels ..

Dans le modèle Sunrise , tout devient standard pour le client consommateur de vacances , les français vont trouver les mêmes produits , les mêmes offres dans toutes les agences de voyages de France ..

Alors Sunrise et ceux qui suivront , à l'exception des Plateformes comme Booking Amazon et bien d'autres ...pourraient avoir le même revers que la Grande distribution ces dernières années car le client final veut du choix et il l'a sur internet....
A moins que l'épicerie fine et le bio ne reprennent du poil de la bête... dans le voyage...Avec une meilleure réflexion de la part réseaux volontaires, certains réseaux intégrés sont restées moins bornés.

2.Posté par msabords le 17/04/2018 12:07 | Alerter
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Le voyage a très souvent suivi le modèle de la Grande distribution mais avec 10 ans de retard.

Sunrise n invente rien le voyage est déjà en partie industrialisé . Comme dans la Grande distribution ,en tête de gondole on impose les marques offrants les meilleures marges leur laissant plus de marge de manoeuvre dans leur organisation..(dont Voyamar fait partie). et des miettes pour les petits et moyens TO.

Mais ils n'ont pas dit leur dernier mot, s'ils pensent à créer un pôle commun " les artisans du voyage" à travers lequel ils se rendront incontournables au grand public...en circuit court ou en s'imposant aux industriels .Il ne faut pas de leurrer les Plateformes sont en train de devenir TO , il suffit de voir l'exemple de l'évolution de Booking , Tripadvisor, Viator ...
Ces petits et moyens TO qui offrent une forte valeur ajoutée devront s'organiser car ils ont une valeur sûre entre les mains à imposer aux industriels ..

Dans le modèle Sunrise , tout devient standard pour le client consommateur de vacances , les français vont trouver les mêmes produits , les mêmes offres dans toutes les agences de voyages de France ..

Alors Sunrise et ceux qui suivront , à l'exception des Plateformes comme Booking Amazon et bien d'autres ...pourraient avoir le même revers que la Grande distribution ces dernières années car le client final veut du choix et il l'a sur internet....
A moins que l'épicerie fine et le bio ne reprennent du poil de la bête... dans le voyage...Avec une meilleure réflexion de la part réseaux volontaires, certains réseaux intégrés sont restées moins bornés.

3.Posté par Mamamia le 18/04/2018 09:51 | Alerter
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Regardez du côté de chez nous en Belgique. 2 TO prennent le marché (75%) et impose leur loi. Les autres ne sont plus que des « petits » TO de quelques personnes... des taux de com à environ 9% pour 1,2 M€ de CA...si Sunrise concentre les ventes sur ces quelques TO majeurs (TUI, TC, FTI...) en les incitants à donner plus, ils ont les moyens d’acheter le marché de cette manière, mais ensuite...qui garantie qu’il ne feront pas la même choses qu’en Belgique... nous sommes de plus en plus d’agences Belges, à chercher maintenant des produits/départs avec des TO français plus rémunérateur. La france n’aura pas de possibilité de replis comme nous en Belgique avec vos TO... à ce sujet, TO de France, vos départs de Lille et Bruxelles nous intéressent !

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