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Le groupe hôtelier Machefert orchestre sa "renaissance"

17 hôtels, 7 restaurants, 5 bars et 3 speakeasys et une plage privée à Ramatuelle


Spécialiste des boutiques-hôtels, le groupe Machefert, qui vient de sortir d'une longue et douloureuse procédure de redressement judiciaire, annonce un plan de rénovation de plusieurs de ses hôtels, une montée en gamme et un plan de croissance externe ambitieux.


Rédigé par le Vendredi 19 Septembre 2025

Kevin Machefert, PDG du groupe Machefert (© PB)
Kevin Machefert, PDG du groupe Machefert (© PB)
Le groupe hôtelier familial Machefert revient de loin. Mardi, à Paris, Kevin Machefert, fils des fondateurs et PDG du groupe depuis janvier 2022, a annoncé un plan de croissance ambitieux pour les années à venir soutenu par Bain Capital et un plan de cessions d’actifs, pour un financement global de 180 millions d’€.

Une "renaissance", a souligné Kevin Machefert en détaillant très longuement les cinq ans de procédures parfois rocambolesques dans lequelles le groupe s'est trouvé plongé.

C'est cet été seulement que le groupe Machefert a réussi à sortir d’un long redressement judiciaire dans lequel il s'est retrouvé plongé, à la faveur de la crise du Covid.

Fondé en 1992 par la famille Machefert, le Groupe avait connu deux décennies de développement marquées par des opérations financières structurées sous forme de tours de table puis par un modèle de copropriété d’hôtels.

À son apogée, il comptait 28 établissements (regroupés en autant de sociétés) ce qui avait conduit à son entrée en bourse afin de faciliter l’achat et la vente d’actions.

Las, pendant la crise sanitaire du Covid, le groupe a failli être emporté.

Sa dette s’élevait alors à une centaine de millions d’euros. Initialement détenue par Colony Facility Capital, cette dette a été rachetée fin décembre 2021 par le fonds américain Fortress que Kevin Machefert n'a pas hésité à qualifier de "fonds vautour".

En effet, Fortress a immédiatement adopté une stratégie agressive, exigeant le remboursement intégral et immédiat de la créance, alourdie d’intérêts croissants, et tenté d’imposer la cession des établissements du groupe à des prix dévalorisés.

Pour se protéger, le groupe Machefert a obtenu l’entrée en procédure collective
. A la faveur de celle-ci -elle a été jalonnée de contentieux-, Kevin Machefert a pu bâtir, avec l'administrateur judiciaire, sans rupture d’exploitation, sans licenciement collectif, un plan de continuation validé. "Moins de 1 % des sociétés parviennent à sortir par le haut d’un tel parcours", a insisté le jeune PDG.

"Nous avons démontré que même dans l’adversité, notre modèle indépendant pouvait résister et se réinventer. Cette sortie du redressement judiciaire n’est pas une fin, mais un point de départ", a insisté Kevin Machefert, avant de détailler le "redémarrage stratégique" du groupe.

20 millions d'euros pour rénover plusieurs de ses hôtels historiques

Avec le soutien de Bain Capital, le groupe Machefert a trouvé une solution de financement structurée permettant d’apurer son passif, de stabiliser les opérations, de préserver les emplois et de poser les bases d’une relance.

Ce plan qui inclut la cession de trois actifs pour 44,4 millions d’euros, à savoir : la cession des murs avec maintien de la gestion opérationnelle par le groupe Machefert pour Villa Alessandra ; cession des murs et des fonds de commerce pour la Villa Lutèce Port-Royal et pour la Villa Royale Pigalle.

Par ailleurs, le partenariat avec Bain Capital qui porte sur 135,5 millions d’euros, permettra au groupe de restructurer son passif et surtout de financer sa croissance.

En effet, a souligné Kevin Machefert, "au-delà de l’apport financier, la rencontre avec Bain Capital s’est révélée être celle d’une vision commune et d’idées partagées pour accompagner le développement futur du groupe, à Paris comme en régions".

Cette alliance "de qualité" est à la base du plan de croissance ambitieux : dès cet automne 2025, un programme d’une vingtaine de millions d’euros de rénovations couvrira plusieurs établissements emblématiques du groupe dont le Kube Saint-Tropez, le Normandy Hôtel (Paris 1er), le 1K (Paris 3e), la Villa Luxembourg (Paris 6e) et aussi un hôtel à Marrakech, une "destination qui explose". Les travaux se déroulent sans fermeture, comme nous l'avons constaté au Normandy Hôtel de Paris.

Ces transformations visent à affirmer le positionnement du Groupe sur le segment boutique-hôtel, tout "en montant en gamme".

En parallèle, digitalisation et IA viendront automatiser de nombreuses tâches. "Je veux que l'IA gère tout le transactionnel d'ici 2028-30", a assuré Kevin Machefert. De son côté, la Machefert Academy, plateforme de formation interne, permettra de former et fidéliser les talents.

Et aussi de nouveaux hôtels en vue pour Machefert

Selon Kevin Machefert, "aujourd'hui tout va plus vite"
Selon Kevin Machefert, "aujourd'hui tout va plus vite"
Par ailleurs, le Groupe Machefert entend développer des opérations de croissance externe ciblées en région parisienne, à la montagne et dans différents territoires où l’offre touristique est incomplète.

A ce propos, Kevin Machefert a évoqué un hôtel à Gassin, un autre en moyenne montagne, un autre à une heure de Paris car "je crois beaucoup au développement du tourisme à une heure de la capitale. Je regarde aussi le littoral atlantique, du côté de Bordeaux", a-t-il ajouté. Kevin Machefert compte aussi "saisir les opportunités" qui pourraient se présenter à Paris ou dans la région PACA.

"Notre ambition est simple : tout en restant un groupe familial, bâtir la nouvelle référence de l’hôtellerie-restauration créative, connectée et à taille humaine, qui attire autant les voyageurs internationaux que les publics locaux", a conclu, débordant d'énergie, le jeune PDG selon lequel "aujourd'hui, tout va plus vite".

Aujourd'hui, le portefeuille du Groupe Machefert compte 16 hôtels (850 chambres), 7 restaurants, 5 bars et 3 speakeasies et une plage privée, répartis entre Paris, Saint-Tropez, Ramatuelle et Marrakech.

S'y ajoute un dix-septième hôtel qu'il a conservé en gestion opérationnelle, la Villa Alessandra. Le groupe emploie plus de 300 collaborateurs et a réalisé 44 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2024. Son objectif pour 2027 est un chiffre d'affaires de 65 millions d'euros.

PAULA BOYER Publié par Paula Boyer Responsable rubrique LuxuryTravelMaG - TourMaG.com
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Tags : macherfet
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