Pas de turbulences pour le transport aérien français

En dépit des problèmes de sécurité qui auraient pu décourager des passagers potentiels, la fréquentation des aéroports français en 2006 s’est située dans la bonne moyenne avec une progression de 4,5% et 146,6 millions de passagers dont 136,6 millions pour les seuls aéroports métropolitains.

Cette évolution concorde parfaitement avec les estimations de l’IATA qui tablent sur une progression mondiale du transport aérien de 5 % par an. « A ce rythme, rappelle Claude Terrazzoni, président de l’aéroport de Toulouse et de l’Union des aéroports français, le transport aérien aura doublé dans les vingt prochaines années en France ».

La performance des différents aéroports varie, bien sûr, en fonction de critères locaux mais globalement c’est bien les transporteurs low cost qui ont créé de la croissance.

Compagnies à bas coûts : 18 millions de passagers

L’augmentation de l’activité low cost était de 24,5 % (19,7 % pour les aéroports régionaux et un bond de 35,7 % pour Paris!). Au total, les compagnies à bas coûts ont drainé 18 millions de passagers.

Autre caractéristique bien française qui perdure, la différence de trafic entre Paris et la province. Orly et CDG représentent 60 % du trafic global alors que Nice, deuxième aéroport après Paris n’atteint pas encore le cap des 10 millions de passagers soit seulement 12% de ce que réalise Paris.

A titre de comparaison, le président de l’UAF site l’exemple allemand où Francfort ne compte que 20 millions de passagers et où 5 plates-formes dépassent les 10 millions. Toutes les progressions spectaculaires ont été réalisée avec le trafic à bas coûts : Grenoble (+59,5%), Paris (+35,7%), Carcassonne (+25,3%), Toulon (+19,1%), Rennes (+14,4 %), Nantes (+12,2%), Lille (+11,1%).

Et Bâle Mulhouse qui a réalisé un rétablissement spectaculaire après l’effondrement du trafic de 30 % avec le retrait de Swissair/Crossair. L ’aéroport alsacien affiche + 21% avec 4 millions de passagers.

Europe : la France se situe loin derrière les trois premiers

Pour Claude Terrazzoni, si la performance française est bonne, il faut néanmoins la relativiser. La France se situe loin derrière les trois premiers. La Grande-Bretagne annonce ainsi 250 millions de passagers et les cinq aéroports londoniens réalisent à eux seuls la totalité des passagers enregistrés en France.

L’Espagne, à la deuxième position avec 195 millions de passagers a su tirer profit du transport à bas coûts. Il reste donc des progrès à faire dans l’Hexagone pour que le low cost atteigne le niveau espagnol ou britannique.

« Avec un peu de patience et au-delà des disputes, on y arrivera. D’autant qu’il ne fait aucun doute que le transport low cost. même s’il est subventionné sur les petits aéroports, est bon pour les économies locales. Nous avons maintenant assez de recul pour l’affirmer ». L’année prochaine, la privatisation de certains aéroports donnera un éclairage plus précis sur la rentabilité de ces trafics.

Nombre de passagers des aéroports métropolitains en 2006

Paris CDG 82 471 719 (+4,8%//2005)
Nice 9 948035 (+ 2%)
Lyon 6 752333 (+ 2,9 %)
Marseille 6 115943 (+4,4%)
Toulouse 5 956552 (+2,7%)
Mulhouse 4 016409 (+21,3%)
Bordeaux 3 255960 (+5,1%)
Nantes 2 423778 (+12,2%)
Strasbourg 2 032957 (+4%)
Beauvais 1 887971 (+2,1%)
Montpellier 1 323433 (+1%)

Source : UAF