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Recrutement en agences de voyages : des candidats exigeants... mais pour combien de temps ? [ABO]

L’édito d’Anaïs Borios


Ça y est, la rentrée est bien là ! Les mails affluent, les derniers vacanciers (comme les grévistes) sont de retour et tout le secteur termine ses phrases par « on se voit à l’IFTM ? ». Dans les colonnes de TourMaG, comme sur LinkedIn, chaque jour apporte son lot de nominations et de promotions, portées par le mercato de septembre…


Rédigé par le Lundi 15 Septembre 2025

Si les jeunes candidats sont aujourd’hui très exigeants, la baisse des recrutements qui s’annonce à l’automne - entraînée par le contexte économique et géopolitique actuels - pourrait leur être moins favorable - DepositPhotos.com, TCdesign
Si les jeunes candidats sont aujourd’hui très exigeants, la baisse des recrutements qui s’annonce à l’automne - entraînée par le contexte économique et géopolitique actuels - pourrait leur être moins favorable - DepositPhotos.com, TCdesign
Et pourtant, dans les agences de voyages, les recrutements sont toujours à la peine

Alors pas dans toutes les agences : les groupistes et les agences spécialistes du voyage sur-mesure parviennent à tirer leur épingle du jeu. En revanche, chez les généralistes, on tire la langue !

Lire à ce sujet : Emploi : entre pénurie de compétences, nouvelles attentes et virage digital

Tandis que des études montrent que les clients reviennent vers les agences de voyages, redécouvrent la valeur du sur-mesure, exigent du conseil, de l’expertise et de la réassurance, le secteur - en pleine recherche de personnel qualifié - ne séduit plus vraiment les jeunes générations.

En cause ? Des conditions de travail qui restent rigides, notamment sur la question du télétravail. Facilement envisageable pour des métiers de back office ou dans des agences traditionnelles très staffées, il peut vite devenir problématique dans les toutes petites structures (sans parler des risques liés à la cybersécurité). Résultat : impossible d’aménager des horaires, d’instaurer des rotations ou de libérer un samedi.


Quand la passion ne suffit plus...

Mais, quand bien même, la réalité fait que les nouvelles générations, elles, aspirent à de la flexibilité, à des parcours plus ouverts, et se détournent d’un métier qui reste figé.

Comme dans la restauration ou l’hôtellerie, la passion ne suffit plus à les retenir.

À cela s’ajoute un problème de compétences.

Le BTS Tourisme n'est plus adapté et les écoles forment des communicants, des futurs managers, mais ne transmettent plus la base : la billetterie aérienne, le maniement des GDS. Or, sans maîtrise de l’aérien, impossible de concevoir un voyage sur-mesure.

Ce déficit technique fragilise jusque dans les agences haut de gamme, qui peinent à recruter des conseillers capables de répondre à des demandes complexes, alors même que la demande est forte.

Beaucoup de jeunes formés préfèrent ainsi partir vers le tourisme d’affaires, mieux rémunéré, ou vers la communication digitale, laissant les agences traditionnelles à la peine.

Vers une crise de l’emploi à l’automne ?

La profession se trouve donc face à un paradoxe : le secteur ne manque pas de demande, mais n’arrive pas à attirer, ni à fidéliser.

Les passionnés restent, par conviction, mais pour combien de temps encore ?

Dans le contexte économique et géopolitique actuels, ils pourraient tout aussi bien être tentés d’aller voir dans d’autres secteurs, un peu comme au temps du Covid…

Néanmoins, les cartes pourraient bien être vite rebattues et l’équilibre actuel basculer. Car si les candidats sont aujourd’hui très exigeants, la crise de l’emploi qui s’annonce à l’automne pourrait leur être moins favorable, tandis que les employeurs pourraient retrouver l’avantage.

Enfin, pour réenchanter le métier, il faudra plus que de beaux discours : investir dans la formation, revaloriser les compétences, ouvrir des perspectives claires.

L’agent de voyages d’aujourd’hui ne vend plus que des brochures : il crée des expériences uniques, et cela mérite reconnaissance. Tant que ce virage ne sera pas pris, la pénurie continuera d’entraver l’un des secteurs les plus humains et les plus essentiels du tourisme.


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