Reginald Otten Directeur général adjoint d'easyJet pour la France : « La France reste un marché stratégique » Photo : easyjet
TourMaG - Le groupe easyJet est en forme. Comment voyez-vous la suite ?
Réginald Otten : Nous avons effectivement fait plutôt une bonne année, et pour l'année à venir, on sera en croissance de 7% sur tout le réseau easyJet. L’objectif est d’arriver au milliard de livres de bénéfices d’ici 2027-2028.
Nous nous attendons à recevoir une quinzaine d’avions l’année prochaine. En termes de stratégie, nous continuons de travailler pour réduire nos pertes sur l’hiver, une saison toujours compliquée pour les compagnies aériennes.
Nous voulons voler plus et offrir des destinations qui conviennent aux vacances, aux voyages hivernaux. Le ski, aussi le soleil l'hiver avec des destinations comme les Canaries, l'Égypte, etc.
Nous sommes encore très tôt dans l'année fiscale, mais la tendance de réservations est encourageante. Sur le premier trimestre, nous avons déjà vendu 1,4 million de sièges de plus que sur la même période l'année dernière et sur le deuxième trimestre, nous sommes en avance.
La demande est toujours là, malgré le contexte mondial assez difficile, la pression inflationniste et le pouvoir d'achat. Les gens veulent voyager, ils ont besoin de voyager.
Réginald Otten : Nous avons effectivement fait plutôt une bonne année, et pour l'année à venir, on sera en croissance de 7% sur tout le réseau easyJet. L’objectif est d’arriver au milliard de livres de bénéfices d’ici 2027-2028.
Nous nous attendons à recevoir une quinzaine d’avions l’année prochaine. En termes de stratégie, nous continuons de travailler pour réduire nos pertes sur l’hiver, une saison toujours compliquée pour les compagnies aériennes.
Nous voulons voler plus et offrir des destinations qui conviennent aux vacances, aux voyages hivernaux. Le ski, aussi le soleil l'hiver avec des destinations comme les Canaries, l'Égypte, etc.
Nous sommes encore très tôt dans l'année fiscale, mais la tendance de réservations est encourageante. Sur le premier trimestre, nous avons déjà vendu 1,4 million de sièges de plus que sur la même période l'année dernière et sur le deuxième trimestre, nous sommes en avance.
La demande est toujours là, malgré le contexte mondial assez difficile, la pression inflationniste et le pouvoir d'achat. Les gens veulent voyager, ils ont besoin de voyager.
Easyjet : ajuster l’offre pour la France
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TourMaG – Cependant, la France a l'air d'être un peu, en ce moment, le vilain petit canard. Les taxes, les contrôleurs aériens en grève, une base (Toulouse) qui ferme. La France semble déclassée.
Réginald Otten : La France reste un marché stratégique et ce n'est pas parce que nous avons fermé une base à Toulouse que nous avons baissé notre position en France. Nous restons très présents, nous avons juste redirigé les ressources.
Effectivement la France ne suit pas le reste de l'Europe, sur les taxes, notamment concernant le tourisme. Les Allemands sont les derniers à avoir annoncé qu'ils allaient baisser leurs taxes, mais en France, depuis un an, nous subissons quelque chose d'assez différent, et nous sommes aussi impactés par les aléas du ciel français, qui exacerbe cette situation, et cette image négative qui en résulte.
Cependant, la France reste la première destination mondiale et reste un élément clé dans la stratégie d’easyJet.
Cela fera 30 ans en 2026 que nous desservons la France, avec une position de deuxième compagnie aérienne et 15% de part de marché.
Nous cherchons les meilleures solutions pour nous ajuster et préserver nos investissements sur la France. nous sommes plutôt en mode comment s'ajuster, mais nous voulons préserver absolument notre investissement sur la France où nous avons réussi depuis longtemps.
C’est pour cela que nous avons fermé Toulouse ou nous restons cependant très présents et où nous sommes la troisième compagnie avec près d'un million et demi de sièges offerts à l’année.
Nous avons redirigé l'offre sur d'autres plateformes françaises, dont Nantes et Lyon, des villes stratégiques. Nous réorganisons notre offre en fonction de la fiscalité appliquée.
TourMaG – En augmentant le nombre de lignes internationales ?
Réginald Otten : Oui, plus sur l’international et un peu moins sur le domestique qui souffre le plus des décisions gouvernementales, même si ce marché du domestique reste important.
Nous restons la compagnie des régions françaises, des collectivités et des territoires et c’est une fierté*.
Réginald Otten : La France reste un marché stratégique et ce n'est pas parce que nous avons fermé une base à Toulouse que nous avons baissé notre position en France. Nous restons très présents, nous avons juste redirigé les ressources.
Effectivement la France ne suit pas le reste de l'Europe, sur les taxes, notamment concernant le tourisme. Les Allemands sont les derniers à avoir annoncé qu'ils allaient baisser leurs taxes, mais en France, depuis un an, nous subissons quelque chose d'assez différent, et nous sommes aussi impactés par les aléas du ciel français, qui exacerbe cette situation, et cette image négative qui en résulte.
Cependant, la France reste la première destination mondiale et reste un élément clé dans la stratégie d’easyJet.
Cela fera 30 ans en 2026 que nous desservons la France, avec une position de deuxième compagnie aérienne et 15% de part de marché.
Nous cherchons les meilleures solutions pour nous ajuster et préserver nos investissements sur la France. nous sommes plutôt en mode comment s'ajuster, mais nous voulons préserver absolument notre investissement sur la France où nous avons réussi depuis longtemps.
C’est pour cela que nous avons fermé Toulouse ou nous restons cependant très présents et où nous sommes la troisième compagnie avec près d'un million et demi de sièges offerts à l’année.
Nous avons redirigé l'offre sur d'autres plateformes françaises, dont Nantes et Lyon, des villes stratégiques. Nous réorganisons notre offre en fonction de la fiscalité appliquée.
TourMaG – En augmentant le nombre de lignes internationales ?
Réginald Otten : Oui, plus sur l’international et un peu moins sur le domestique qui souffre le plus des décisions gouvernementales, même si ce marché du domestique reste important.
Nous restons la compagnie des régions françaises, des collectivités et des territoires et c’est une fierté*.
Départ d’Air France d’Orly, une opportunité ?
TourMaG – Justement concernant le domestique et l’abandon d’Orly par Air France, quelle va être votre stratégie ? Allez-vous vous substituer à Air France ?
Réginald Otten : Mais nous sommes déjà là et depuis très longtemps. la ligne Orly - Nice par exemple c’est 8 vols par jour, c’est la navette orange.
Nous transportons une grande partie de voyageurs d’affaires, 45%, notamment sur nos lignes entre Orly et Toulouse, une clientèle importante qui a besoin de se déplacer. Nous avons les horaires, les fréquences et la régularité.
À Orly, si nous pouvons nous développer, nous le ferons, Orly - Nice et Orly - Toulouse sont clairement prioritaires pour nous en 2026.
Sur d’autres lignes domestiques que nous avons, les taxes peuvent faire mal et nous serons amenés à baisser certaines fréquences pour les remplacer par des lignes à l’international qui nous permettront de rendre plus efficaces nos opérations françaises. Celles-ci sont sujettes à de gros coûts.
Il y a le coût des taxes, il y a les charges sociales. La France c'est cher, et ça, c'est la réalité. Il faut que le gouvernement entende ce message.
Taxer l'aérien cela va faire du mal à tout l'écosystème touristique, les hôtels, les restaurants, qui vont être pénalisés par ces augmentations subites, sans réflexion sur le prix des billets. Sans l'avion, les voyageurs vont moins venir, c'est aussi simple que cela.
Réginald Otten : Mais nous sommes déjà là et depuis très longtemps. la ligne Orly - Nice par exemple c’est 8 vols par jour, c’est la navette orange.
Nous transportons une grande partie de voyageurs d’affaires, 45%, notamment sur nos lignes entre Orly et Toulouse, une clientèle importante qui a besoin de se déplacer. Nous avons les horaires, les fréquences et la régularité.
À Orly, si nous pouvons nous développer, nous le ferons, Orly - Nice et Orly - Toulouse sont clairement prioritaires pour nous en 2026.
Sur d’autres lignes domestiques que nous avons, les taxes peuvent faire mal et nous serons amenés à baisser certaines fréquences pour les remplacer par des lignes à l’international qui nous permettront de rendre plus efficaces nos opérations françaises. Celles-ci sont sujettes à de gros coûts.
Il y a le coût des taxes, il y a les charges sociales. La France c'est cher, et ça, c'est la réalité. Il faut que le gouvernement entende ce message.
Taxer l'aérien cela va faire du mal à tout l'écosystème touristique, les hôtels, les restaurants, qui vont être pénalisés par ces augmentations subites, sans réflexion sur le prix des billets. Sans l'avion, les voyageurs vont moins venir, c'est aussi simple que cela.
Des ambitions à Marrakech
« Nous nous attendons à recevoir une quinzaine d’avions l’année prochaine. »Crédit : depositphotos. Boarding2Now
TourMaG – À l’international, il y a cette nouvelle base à Marrakech. Pouvez-vous nous expliquer ce choix ?
Réginald Otten : Marrakech, nous y volons déjà depuis longtemps et il était temps de passer à l’étape suivante. C'est clairement un marché extrêmement dynamique avec de grosses ambitions.
Nous travaillons de très près avec les Marocains qui ont des visions 2030 très clairement affichées pour atteindre 40 millions de visiteurs.
Mais il n'y a pas que Marrakech. easyJet se développe à Agadir, à Essaouira, à Rabat, et nous venons de lancer Lyon - Tanger cet hiver. Aussi et grâce à cette base nous allons pouvoir mieux connecter la France qui est au cœur de la stratégie marocaine vu les liens historiques et la demande qu'il y a pour les voyages au Maroc.
C’est d’ailleurs essentiellement la France qui sera reliée par les 3 avions qui vont y être basés. Avec la Coupe du Monde de 2030, il y a des perspectives très intéressantes. En parallèle, ces lignes opérées vers la France depuis cette base nous permettront de relâcher de l'offre sur le Maroc dans les bases françaises pour développer d'autres lignes, d'autres destinations.
TourMaG – À Marrakech, les équipages seront marocains ?
Réginald Otten : Oui nous allons créer une centaine d’emplois avec cette base au Maroc. Les personnels de cabine seront sous contrat marocain et notre objectif, à terme est aussi d’avoir des pilotes marocains.
Réginald Otten : Marrakech, nous y volons déjà depuis longtemps et il était temps de passer à l’étape suivante. C'est clairement un marché extrêmement dynamique avec de grosses ambitions.
Nous travaillons de très près avec les Marocains qui ont des visions 2030 très clairement affichées pour atteindre 40 millions de visiteurs.
Mais il n'y a pas que Marrakech. easyJet se développe à Agadir, à Essaouira, à Rabat, et nous venons de lancer Lyon - Tanger cet hiver. Aussi et grâce à cette base nous allons pouvoir mieux connecter la France qui est au cœur de la stratégie marocaine vu les liens historiques et la demande qu'il y a pour les voyages au Maroc.
C’est d’ailleurs essentiellement la France qui sera reliée par les 3 avions qui vont y être basés. Avec la Coupe du Monde de 2030, il y a des perspectives très intéressantes. En parallèle, ces lignes opérées vers la France depuis cette base nous permettront de relâcher de l'offre sur le Maroc dans les bases françaises pour développer d'autres lignes, d'autres destinations.
TourMaG – À Marrakech, les équipages seront marocains ?
Réginald Otten : Oui nous allons créer une centaine d’emplois avec cette base au Maroc. Les personnels de cabine seront sous contrat marocain et notre objectif, à terme est aussi d’avoir des pilotes marocains.
easyJet Holidays en France : "Nous ne sommes pas encore là où nous voudrions être"
TourMaG – Revenons à easyJet Holidays que vous avez lancé en France l’année dernière. Quel est le bilan ?
Réginald Otten : Nous ne sommes pas encore là où nous voudrions être. Nous devons gagner en maturité et travailler le produit, mais nous avons des signaux positifs parce que notre réseau s’ouvre vers des destinations plus loisirs, plus « soleil toute l'année », plus lointaines, ce qui accompagne bien le produit « Holidays ».
Les clients français vont pouvoir partir avec cette expérience de bout en bout de l'avion, du transfert et de l'hôtel et avec une marque qu'ils connaissent. Nous sommes connus en France, mais aussi, nous avons compris que le low cost voyage finalement ce n'est pas si mauvais que ça avec des hôtels 4, 5 étoiles en majorité.
Grâce à la compagnie aérienne, nous pouvons offrir des tarifs compétitifs pour une offre qui reste qualitative avec un bon service client derrière. On s’occupe de tout !
A lire aussi : easyJet dopé par les performances d’easyJet holidays
TourMaG – Vous êtes en concurrence avec les agences de voyages ?
Réginald Otten : Je crois que les agences de voyages aussi peuvent s’organiser pour vendre en « dynamic pricing », « dynamic packaging ». Nous ne les visons pas. Les agents de voyage ont un rôle. Ils vendent aussi des vols secs, pas forcément associés avec un hôtel easyJet Holidays. Certains clients cherchent juste le vol et puis autre chose avec l’agence de voyages.
TourMaG – Il y a Air France-Holidays, Turkish Airlines Holidays, EasyJet-Holidays, et beaucoup d’autres. De votre point de vue, est-ce que c'est l'avenir des compagnies aériennes d'avoir une activité aussi de voyagiste ?
Réginald Otten : Je ne peux pas parler pour les autres, mais nous sommes précurseurs sur ce sujet. Cela fait déjà six ans que nous avons lancé le produit et que ça marche.
Nous, avec notre expérience, notre réseau et notre business model, cela a du sens et cela vient renforcer déjà les bonnes performances que nous avons sur la partie aérienne.
Cependant, l’objectif n'est pas de devenir un tour opérateur. easyJet, c'est une compagnie low cost, point à point, et la majorité de notre business est concentrée là-dessus, mais effectivement, c'est un plus, et clairement, il y a la demande. On le voit vraiment depuis la fin du Covid.
Réginald Otten : Nous ne sommes pas encore là où nous voudrions être. Nous devons gagner en maturité et travailler le produit, mais nous avons des signaux positifs parce que notre réseau s’ouvre vers des destinations plus loisirs, plus « soleil toute l'année », plus lointaines, ce qui accompagne bien le produit « Holidays ».
Les clients français vont pouvoir partir avec cette expérience de bout en bout de l'avion, du transfert et de l'hôtel et avec une marque qu'ils connaissent. Nous sommes connus en France, mais aussi, nous avons compris que le low cost voyage finalement ce n'est pas si mauvais que ça avec des hôtels 4, 5 étoiles en majorité.
Grâce à la compagnie aérienne, nous pouvons offrir des tarifs compétitifs pour une offre qui reste qualitative avec un bon service client derrière. On s’occupe de tout !
A lire aussi : easyJet dopé par les performances d’easyJet holidays
TourMaG – Vous êtes en concurrence avec les agences de voyages ?
Réginald Otten : Je crois que les agences de voyages aussi peuvent s’organiser pour vendre en « dynamic pricing », « dynamic packaging ». Nous ne les visons pas. Les agents de voyage ont un rôle. Ils vendent aussi des vols secs, pas forcément associés avec un hôtel easyJet Holidays. Certains clients cherchent juste le vol et puis autre chose avec l’agence de voyages.
TourMaG – Il y a Air France-Holidays, Turkish Airlines Holidays, EasyJet-Holidays, et beaucoup d’autres. De votre point de vue, est-ce que c'est l'avenir des compagnies aériennes d'avoir une activité aussi de voyagiste ?
Réginald Otten : Je ne peux pas parler pour les autres, mais nous sommes précurseurs sur ce sujet. Cela fait déjà six ans que nous avons lancé le produit et que ça marche.
Nous, avec notre expérience, notre réseau et notre business model, cela a du sens et cela vient renforcer déjà les bonnes performances que nous avons sur la partie aérienne.
Cependant, l’objectif n'est pas de devenir un tour opérateur. easyJet, c'est une compagnie low cost, point à point, et la majorité de notre business est concentrée là-dessus, mais effectivement, c'est un plus, et clairement, il y a la demande. On le voit vraiment depuis la fin du Covid.
*3 nouvelles lignes en France seront ouvertes en 2026 :
Nantes - Strasbourg,
Bâle-Mulhouse - Lille (en exclusivité),
Bordeaux - Palerme
Nantes - Strasbourg,
Bâle-Mulhouse - Lille (en exclusivité),
Bordeaux - Palerme
Publié par Christophe Hardin Journaliste AirMaG - TourMaG.com Voir tous les articles de Christophe Hardin






















