TourMaG.com, le média spécialiste du tourisme francophone
TourMaG.com, 1e TourMaG.com, 1e

logo AirMaG  




Air Antilles ne peut plus voler... jusqu'à quand ?

Le certificat de transport aérien a été suspendu par la DGAC


C'est une nouvelle tuile d'ampleur pour la direction d'Air Antilles, alors en plein sauvetage de la compagnie. Pendant que des discussions ont lieu pour faire entrer un nouvel actionnaire indispensable à la survie de l'entreprise, la DGAC a cloué au sol la flotte d'Air Antilles. De quoi plomber l'opération de la dernière chance...


Rédigé par le Mardi 9 Décembre 2025

Le certificat de transport aérien a été suspendu par la DGAC - Depositphotos @Wirestock
Le certificat de transport aérien a été suspendu par la DGAC - Depositphotos @Wirestock
Comme le disait si bien un ancien président de la République, "les emmerdes volent toujours en escadrilles."

Air Antilles illustre à merveille cette citation.

Depuis la reprise de la compagnie au tribunal de commerce après sa liquidation, les difficultés et les retournements s'enchaînent pour les repreneurs. La licence de transporteur n’a été obtenue qu’au bout de plus de 6 mois, plombant considérablement les comptes de l'entreprise.

Puis en avril dernier, Air Antilles s’est vu attribuer une licence temporaire du fait de l'ouverture de sa procédure de conciliation. Et depuis, l'équipe navigue à vue, avec un document renouvelé plusieurs fois, pour seulement quelques semaines à chaque fois.

Cette fois-ci, et alors qu'il ne reste que deux mois pour trouver un nouvel actionnaire capable d'offrir de la visibilité à la compagnie, la DGAC a décidé de suspendre le certificat de transport aérien.

Une décision qui cloue au sol l'ensemble de la flotte d'Air Antilles.

Air Antilles : les avions bloqués jusqu’au 16 décembre 2025

Une décision motivée par un audit réalisé il y a seulement quelques jours.

L'opération menée du 2 au 4 décembre "a mis en évidence un certain nombre de vérifications documentaires et organisationnelles devant être finalisées dans des délais rapprochés".

Pour l'heure, nul ne connaît exactement les manquements reprochés par la DGAC.

D'après nos confrères de la Première, l'audit aurait révélé "un certain nombre de non-conformités dans l’organisation et la sécurité des vols.

Il serait également question de postes stratégiques non occupés
ou même fusionnés.
"

A lire : Air Antilles : l'intersyndicale tire la sonnette d'alarme !

Tous les vols de la compagnie sont suspendus depuis lundi 8 décembre au soir et au moins jusqu'au 16 décembre 2025.

Une suspension qui arrive alors que la compagnie essaie de reconquérir ses passagers, suite aux doutes quant à sa pérennité insufflés par les renouvellements successifs de sa licence.

Faisant face à des finances exsangues et à une trésorerie faible qui ne permet même pas d'assurer la maintenance d'une partie de la flotte, le taux de remplissage a lui aussi chuté, face à l'incertitude qui plane au-dessus des avions à la dérive verte.

Cette dernière information, à quelques jours de la haute saison touristique dans les Antilles, risque de plomber un peu plus la confiance des usagers, d'autant qu'une grande campagne de commercialisation avait été lancée durant le Black Friday pour faire remonter le niveau de réservations.

Air Antilles : une socité qui... "n'existe pas !"

L'audit de la DGAC intervient quelques jours après un conseil territorial à la collectivité de Saint-Martin plus que houleux.

Le 30 octobre dernier, les membres de l'opposition de Louis Mussington ont mis en avant des irrégularités plus qu'importantes lors de la création de la société à l'origine de la reprise d'Air Antilles.

"Ces statuts-là, qui ont été déposés au greffe sont différents des statuts approuvés au conseil.

Ils ont été modifiés le 18 octobre. Par qui ? C’est ça la question.

C’est-à-dire que la société SEM New Air Antilles légalement n’existe pas ! Qu’est-ce qui existe ? Une société qui s’appelle SEM Air Antilles, qui est différentes, qui n’a pas reçu l’approbation,
" a expliqué Jules Charville, conseiller territorial Génération Hope, un membre de l’opposition.

A lire : Nouvelle gouvernance, grève, peur d'une liquidation... que se passe-t-il chez Air Antilles ?

D'après nos informations, l'opposition aurait décidé de déposer un recours au tribunal.

Ce à quoi la collectivité a répondu par un communiqué de presse.

Dans le document, l'instance affirme que la société Air Antilles est conforme à la délibération adoptée le 20 septembre 2023 et que les accusations reposent sur des interprétations erronées, des amalgames et des approximations.

Air Antilles : un contexte qui laisse planer le doute...

Tout cela s'inscrit dans un contexte plus que délicat pour Air Antilles.

Fin septembre et après avoir joué des coudes politiques pour obtenir un renouvellement de sa licence, la DGAC a décidé d'accorder un long sursis à la compagnie, en prolongeant son document jusqu’à fin janvier 2025.

Pour cela, l'équipe dirigeante et l'actionnaire majoritaire se sont rendus à l'Élysée et au ministère des Outre-Mer pour plaider la bonne cause. Aux Antilles, le transporteur a bénéficié de l'entregent d'un bon samaritain qui devait alors reprendre sa direction générale.

Cette personne idoine semblait avoir été trouvée. Fin août 2025, Louis Mussington avait même signé la lettre de nomination. Le chef d'entreprise antillais devait, après avoir pris les commandes et tenté de redresser les comptes de la compagnie, entrer au capital.

Finalement, le principal actionnaire ne donnera aucune suite, ni nouvelles, à l'intéressé, qui retira par la même occasion sa lettre d'intention. D'ailleurs, fin septembre, l'entourage du président de la collectivité nous affirmait que deux lettres d'intention de potentiels investisseurs étaient sur la table.

Toujours selon nos informations, celles-ci auraient été retirées aussi bien par Butterfly Air Group que par l'Allemand Panaf. Il resterait encore en lice la région Guadeloupe et d'hypothétiques investisseurs du Canada ou de Bahreïn.

De plus, des discussions ont aussi été amorcées avec Sunrise pour signer un contrat ACMI. Cela signifie que le transporteur antillais louerait à la compagnie haïtienne l'un de ses appareils, avec l’équipage nécessaire, les services de maintenance et d’assurance.

Air Antilles : la mystérieuse nomination d'Amine Tadjadit

Alors que le flou perdure, l'intersyndicale décide de tirer la sonnette d'alarme.

"Nous avons multiplié les alertes concernant la situation critique de notre compagnie aérienne SEML Air Antilles.

Malgré nos courriers et nos rencontres, aucune décision concrète n’a été prise pour arrêter la dégradation de l’exploitation. Nos dernières demandes d’une nouvelle rencontre restent lettres mortes.
"

b[Suite à cette action, les représentants du personnel nous affirment n'avoir eu aucun retour de la direction.

Toujours à la recherche d'une personne expérimentée et rompue à la politique pour épauler Samuel Braconnier, l'actionnariat aurait alors nommé Amine Tadjadit.

Le directeur général, qui jouit d'une bonne réputation au sein des équipes, aurait reconnu avoir besoin d'un soutien au niveau politique, pour finaliser l'opération sauvetage.

Lu 107 fois

Notez

Nouveau commentaire :

Tous les commentaires discourtois, injurieux ou diffamatoires seront aussitôt supprimés par le modérateur.
Signaler un abus

Dans la même rubrique :
< >





































TourMaG.com
  • Instagram
  • Twitter
  • Facebook
  • YouTube
  • LinkedIn
  • GooglePlay
  • appstore
  • Google News
  • Bing Actus
  • Actus sur WhatsApp
 
Site certifié ACPM, le tiers de confiance - la valeur des médias