Sri Lanka : Si vis pacem para bellum…

« Si tu veux la paix, prépare la guerre »

Les attentats terroristes de ce week-end au Sri Lanka nous ramènent aux plus sombres heures de la guerre civile -1983/2009 - qui a duré 26 ans et fait entre 80 et 100 000 victimes. Comment de tels actes ont-ils pu se produire, alors que, manifestement, les autorités avaient été averties de l’imminence de menaces terroristes ?

Rédigé par Jean DA LUZ le Lundi 22 Avril 2019

Les autorités sri lankaises ont-elles été négligentes en matière de sécurité ? La paix chèrement acquise et qui durait depuis près de 10 ans a-t-elle fait oublier les fondamentaux aux pouvoirs publics ? - Photo Depositphotos.com Auteur Sergieiev

L’horreur est-elle de retour ?

Au début des années 80 la majorité cinghalaise bouddhiste, et les Tigres de libération de l'Îlam tamoul (LTTE), organisation séparatiste, se sont affrontés férocement pour la naissance du Tamil Eelam, un État indépendant dans l'Est et le Nord du pays.

Qu’en est-il aujourd’hui ? Le pays a-t-il tiré les leçons de cette confrontation interminable et sanglante ?

Poser la question c’est y répondre si l’on en croit les événements du week end. Trois hôtels internationaux et plusieurs églises à Colombo et dans le reste du pays ont été la cible d’attentats tuant au moins 290 personnes et en blessant plus de 500, (LIRE) dont certaines dans un état grave.

Une trentaine de ressortissants étrangers (dont 1 français) a aussi fait les frais de ces horribles attentats. 14 sont encore portés disparus.
Un bilan dramatique qui secoue tout le pays et la communauté internationale.

Manifestement l'objectif des attentats était de frapper la communauté chétienne, minoritaire, mais aussi de porter atteinte au développement du tourisme.

Comment un groupuscule islamites a-t-il commis de tels attentats ?

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La violence, le mode opératoire et les moyens nécessaires pour coordonner et mener une action d’une telle envergure ne peuvent être l’oeuvre de l’obscure organisation islamiste National Thowheeth Jama'ath (NTJ).

Alors que les seuls faits d’arme du groupuscule consistaient jusqu’à présent à vandaliser les églises catholiques...

Les “barbus” sri lankais ont-ils été infiltré par des cellules terroristes disposant de gros moyens logistiques et matériels ? En tout cas, au moment où nous écrivons ces lignes les attentats n’ont pas encore été revendiqués.

Les autorités sri lankaises ont-elles été négligentes en matière de sécurité ? La paix chèrement acquise et qui durait depuis près de 10 ans a-t-elle fait oublier les fondamentaux aux pouvoirs publics ?

Plus troublant : le conflit ouvert entre le Gouvernement et la présidence a-t-il conduit à mésestimer l’importance de l’avertissement reçu un mois plus tôt par le Chef de la Police ?

Une chose est certaine. L’Etat face à la menace terroriste n’a pas fait le nécessaire pour protéger ses citoyens. Voilà qui est très grave et pourrait coûter très cher au pays pour qui le tourisme représente aujourd'hui 10% du PIB national.