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Tourisme USA : l’hécatombe évitée, 2026 sera l'année de la relance ? [ABO]

Le secteur espère que les grands événements feront oublier Donald Trump en 2026


Jusqu'en janvier 2025, les États-Unis faisaient rêver les voyageurs français. Puis l'investiture de Trump est venue écorner son image, son lien avec la France s'est fortement distendu. Au gré des messages postés sur Truth Social, des décisions politiques et de la gestion de la guerre en Ukraine, le 47e président américain a transformé le rêve en songe amer, quand il n'est pas devenu un cauchemar pour une partie des Français. Quel est l'impact de la géopolitique sur une destination ? Retour sur les huit mois qui ont modifié l'image d'un pays.


Rédigé par le Mardi 30 Septembre 2025

Le secteur du tourisme espère que les grands événements aux USA feront oublier Donald Trump en 2026 - Depositphotos @leremy
Le secteur du tourisme espère que les grands événements aux USA feront oublier Donald Trump en 2026 - Depositphotos @leremy
Dans l'esprit d'un bon nombre de Français, les États-Unis représentent le rêve d'une vie nouvelle, d'une liberté infinie, un phare indestructible quand nos sociétés vacillent.

Puis l'élection de Donald Trump a totalement modifié cette perception pour une partie de nos compatriotes.

Entre son rapprochement éclair avec Vladimir Poutine, l'imposition des droits de douane, ses sorties régulières contre les grandes instances œuvrant pour maintenir une certaine stabilité dans le monde, mais aussi contre la liberté de la presse de l'autre côté de l'Atlantique, la recherche ou encore le réchauffement climatique... ses décisions crispent et ont détourné une partie des voyageurs de la destination.

La politique du 47e président américain a réussi en huit mois seulement à écorner une image construite en près de 250 ans.

"On se posait pas mal de questions, le premier trimestre a été mouvementé, les réservations difficiles à rentrer, puis finalement, nous avons envoyé 1,1 million de Français, en baisse de 5,8%.

On s’attendait à une hécatombe, mais ce n’est pas le cas.

C’est plutôt très positif, car nous sommes en hausse de +3% par rapport à 2023 qui a été une très bonne année
. Nous conservons la 9e place des pays émetteurs et la 3e en Europe,
" explique Charles Julien, le responsable des relations BtoB pour Visit USA.

La catastrophe a donc été évitée sur le marché français.


USA : "la baisse oscille entre 15 et 20%" selon le SETO

À la fin août 2025, les chiffres de l'Administration américaine montrent une belle résistance de l'industrie touristique locale.

La baisse est de seulement 2,9% pour ce mois-là.

Le nombre de voyageurs étrangers depuis le début de l'année est en chute de 1,8%. Un chiffre qui masque sans doute une partie importante du recul, puisque les statistiques des visiteurs canadiens et mexicains ne sont pas encore prises en compte, alors que les premiers sont le principal marché émetteur.

A lire : De rêve américain en cauchemar trumpien...

D'après Statistique Canada, les résidents canadiens avaient effectué 39 millions de voyages aux États-Unis l'an passé. En mai dernier, les trajets de retour en voiture ont diminué de 38,1%, contre 35,2% en avril.

Ce n'est pas tout, car les voyages en avion ont chuté de 14% d’une année à l’autre en avril et de 24,2% en mai. Ce qui fait dire que l'année sera mauvaise pour le secteur touristique de l'Oncle Sam.

Une industrie qui emploie 9,5 millions de salariés et génère des retombées estimées à 1 300 milliards de dollars.


""Depuis novembre 2024, le mois de l’élection du président américain, la baisse oscille entre 15 et 20%. Cette désaffection n’a pas eu d’effet de débordement pour le Canada.

Et dans les projections, nous observons que cette dynamique de baisse se maintient, même si les volumes sont encore assez faibles,
" poursuit Hervé Tilmont.

Un catastrophisme difficilement visible dans les aéroports français, car les compagnies aériennes ont réalisé un été plutôt correct sur les lignes reliant les deux pays.

Un taux de remplissage assuré essentiellement par une baisse des prix.
L'indice des prix de la DGAC révèle que les tarifs aériens pour les trajets vers l'Amérique du Nord ont baissé de 0,7% en juillet et 0,4% en août.

USA : "Nous avons du mal à analyser les raisons de la baisse"

Pour le directeur général du SETO, il est extrêmement difficile de trouver une explication à cette érosion propre aux tour-opérateurs, puisque cela ne se retrouve pas dans de telles proportions dans le grand public.

"Nous avons du mal à analyser les raisons de la baisse, je ne dis pas que la politique n’a pas joué, mais nous pensons plutôt que l’économie est le premier facteur.

À cela s’ajoutent les incendies d’ampleur en Californie, lors de la période des réservations. Ce qui n’est pas pris, ne peut plus être repris,
" estime Hervé Tilmont.

A lire : Incendies Los Angeles : un film catastrophe à Hollywood

Il faut dire que le Vieux Continent et la France ont grandement décroché par rapport à la dynamique économie américaine.

Quand le salaire moyen français était de 50 248 euros en 2005, contre 63 943 aux États-Unis, vingt ans plus tard, il s'établit à 55 680 dans notre pays et 77 226 euros chez nos cousins US.

Le PIB a cru sur la même période de 40% outre-Atlantique, contre 19,4% en France.

"Il y a eu une inflation de l’ordre de 30% pour le même voyage proposé en 2019. Les faux frais représentent en moyenne 50% de plus, comme la nourriture, l’essence, ou encore les frais d’établissement.

Les repas représentent un budget colossal, ce sujet doit être expliqué dès la prise d'information, pour ne pas créer de déconvenues et de déceptions une fois sur place.

Nous avons aussi intégré les pourboires dans nos prix, afin de ne pas perdre nos guides,
" confie Maya Dheherabehere Sise, la fondatrice du réceptif Zuzulu Travel.

L'économie est sans doute le nerf de la guerre, mais elle ne justifie pas tout.

USA : les agents consulaires vérifient les réseaux sociaux des étudiants

Dès le début de son mandat, Donald Trump a demandé un contrôle accru des personnes entrant aux États-Unis, dont les étudiants étrangers.

Les prises de rendez-vous dans les consulats et ambassades avaient été suspendues pour les visas en mai, dans l'attente du décret présidentiel régissant les conditions d’entrée pour permettre aux plus jeunes de passer les frontières.

"Pour les visas J-1, ceux que doivent demander les étudiants, nous avons dû demander à nos jeunes d’ouvrir leurs réseaux sociaux au public, pour que les services puissent y avoir accès.

Cette demande existe toujours,
" explique Laurie Larchez, la déléguée générale de l’Office national de garantie des séjours linguistiques et éducatifs.

Une exigence qui n'a pas freiné l'envie d'Amérique des plus jeunes, puisque la destination va encore faire le plein cette année, d'autant plus qu'au Canada voisin, les frais de scolarité et d'accueil ne sont pas pris en charge.

Un argument financier qui plaide en faveur de l'Oncle Sam.

Pour en revenir sur la polémique de l'ouverture des réseaux sociaux, cette demande n'a été que moyennement appréciée, surtout qu'elle a une visée politique : connaître les opinions des voyageurs.

La mesure a été mise en place en 2019, lors du premier mandat de Donald Trump.

Six ans plus tard, les vérifications se sont durcies : les agents des ambassades doivent maintenant prendre "des notes et des captures d’écran de cette présence" sur les médias digitaux, pour identifier les étudiants qui auraient une "attitude hostile vis-à-vis de nos citoyens, de notre culture, de notre gouvernement ou de nos principes fondateurs," comme le révèlent nos confrères de France Info.

À cela s'ajoutent aussi quelques cas de voyageurs refoulés à l'immigration. Comme en mars dernier, où un chercheur français a été refoulé pour avoir donné son opinion sur la politique du président américain.

USA : des anniversaires et une Coupe du Monde pour faire oublier Trump

"C'est une situation très marginale.

Quelques cas ont été effectivement médiatisés, sans doute pour chercher le scoop, on va le dire ainsi. Sauf que la grande majorité des visiteurs qui sont entrés aux États-Unis n'ont eu aucun problème pour passer les frontières.

Dans le même temps, des systèmes novateurs ont été mis en place pour accélérer et faciliter le passage à la sécurité,
" tente de recadrer Charles Julien, le responsable des relations BtoB pour Visit USA.

Les responsables et spécialistes de la destination espèrent que l'année 2026 permettra de tourner la page d'un exercice particulier.

Tout d'abord, la parité entre l'euro et le dollar joue en faveur des Européens qui ont déjà gagné près de 15% de pouvoir d'achat en l'espace de 8 mois. De plus, les tarifs de l'aérien ont tendance à baisser.

Ce n'est pas tout, car l'année prochaine sera celle de la fête et des commémorations outre-Atlantique.

"De grands évènements arrivent, comme le 250e anniversaire des États-Unis qui sera un évènement majeur, puis le 100e anniversaire de la route 66. Cela peut paraître anecdotique en France, quoique elle fasse aussi partie de l'imaginaire des voyageurs français.

C'est la route mythique par excellence.

Puis pour finir, la Coupe du Monde de football va se tenir en partie aux USA. Dans les médias, on entendra parler des États-Unis de manière positive et ça devrait aider lors de la prise de décision,
" conclut Charles Julien.

Pour réussir 2026, il faudra aussi éviter que le 47e président US ne fasse peur aux touristes. La semaine dernière, il a expliqué que des matchs du mondial pourraient être délocalisés pour des raisons de sécurité.

S'il y a bien une chose que les voyageurs n'aiment pas, bien avant la politique et l'économie, c'est l'instabilité.

Après le grand schisme entre l'Europe et les USA en 2025, l'année prochaine sera-t-elle celle de la réconciliation et de la croissance du tourisme américain ?


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