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Tourisme de luxe Arabie saoudite : où en est le développement de Red Sea ? [ABO]

L'interview de Nick King, directeur du développement Red Sea Global


Le projet saoudien Red Sea s'étend sur deux cents kilomètres le long de la côte de la mer Rouge et englobe plusieurs îles vierges jusqu’ici. Tour d’horizon avec Nick King, directeur du développement Red Sea Global.


Rédigé par le Mercredi 7 Mai 2025

Nick King, directeur du développement Red Sea Global (©Red Sea Global)
Nick King, directeur du développement Red Sea Global (©Red Sea Global)
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TourMaG - Concrètement, où en est le projet Red Sea ?

Nick King : Avant d’aller plus loin, permettez moi de vous rappeler le contexte dans lequel le projet a été lancé : Red Sea Global ( RSG) est à l'avant-garde de trois destinations de luxe (de nombreuses autres restent encore à annoncer) : La Mer Rouge, AMAALA, et Thuwal Private Resort.

Depuis son lancement en 2017, nous avons énormément travaillé. Désormais, l'aéroport international de la mer Rouge (RSI), est entièrement opérationnel. Par ailleurs, cinq hôtels de luxe - Six Senses, St Regis, Ritz-Carlton Reserve, Desert Rock et Shebara -sont déjà ouverts sur cette destination.

Nous avons récemment dévoilé notre marque de propriétés résidentielles, Red Sea Residences, et constatons un fort intérêt, avec près de 20% de nos maisons côtières exclusives déjà vendues.

Thuwal Private Resort, notre première destination détenue et exploitée, a ouvert ses portes en 2024. Elle nous donne des indications précieuses sur le marché de l'ultra-luxe.

Enfin, AMAALA, notre havre de bien-être intégré, devrait ouvrir ses portes à la fin de l'année 2025 avec huit complexes de classe mondiale – ce sera une étape importante pour nous.

En sus, diverses filiales offrent à nos clients des expériences uniques et passionnantes. Il s'agit notamment d'Akun, une marque de sports d'aventure qui propose des activités telles que le vélo, le trail running et la randonnée pour les débutants comme pour les athlètes.

Nous avons également WAMA, spécialiste des sports nautiques, tels que le paddle board à travers les forêts de mangroves, ou la navigation sur la mer Rouge.

Enfin, Galaxea propose des expériences de plongée de tous niveaux. Les expériences proposées par chacune de ces marques sont étroitement liées aux communautés locales, à la conservation de la nature et à la culture, et contribuent à raconter les histoires incroyables de nos territoires.

Toutes ces réalisations me remplissent de fierté. Elles témoignent de la volonté de notre équipe de redéfinir le tourisme de luxe, tout en investissant fortement dans le développement durable. Nos destinations sont alimentées à 100 % en énergie renouvelable. Nous avons planté plus de 1,6 million de plants de palétuviers pour augmenter la densité des mangroves de la mer Rouge. Nous créons 8 hectares de nouvelles zones humides capables de traiter 8 000 m3 d'effluents par jour, ensuite utilisés pour irriguer Botanica, notre pépinière.

Nous entendons bien prouver que luxe et durabilité peuvent aller de pair.


A lire aussi : L’Arabie Saoudite, le tourisme après le pétrole


Red Sea : les clients sont enthousiastes

Vue aérienne de la rive saoudienne de la Mer rouge (© Red Sea Global)
Vue aérienne de la rive saoudienne de la Mer rouge (© Red Sea Global)
TourMaG - Quel accueil la clientèle réserve-t-elle aux cinq hôtels déjà ouverts ?

Nick King : Un accueil enthousiaste ! Plus de 27 000 clients -issus de plus de 20 pays- y ont déjà séjourné.

Ces complexes ne sont pas seulement des lieux de séjour ; ils offrent des expériences immersives uniques qui valorisent l'hospitalité saoudienne, en mettant l'accent sur le bien-être, l'aventure et la culture.

Nous sommes particulièrement enthousiasmés par Shebara et Desert Rock, tous deux entièrement détenus et exploités par RSG.

Shebara, niché sur sa propre île, propose des villas emblématiques en acier inoxydable surplombant l'eau.

Desert Rock, situé dans un cadre impressionnant où les montagnes rencontrent le désert, propose des villas qui se fondent parfaitement dans les anciens paysages rocheux.

Ces deux complexes représentent le summum du luxe et de la durabilité. Ils ont en effet reçu la certification LEED Platine (ce label certifie que les bâtiments sont très respectueux de l'environnement et des ressources énergétiques. NDLR) et fonctionnent avec des micro-réseaux alimentés par la lumière du soleil.


TourMaG - L’ouverture d’autres hôtels est-elle prévue cette année ?

Nick King : 2025 est une année capitale. D'autres d'hôtels ouvriront sur l'île de Shura, notamment Grand Hyatt (430 clés), Four Seasons Resort (180 clés), et Miraval (180 clés).

La phase 1 de AMAALA inclut également huit complexes hôteliers, dont le Clinique La Prairie Health Resort (74 suites ultra-luxueuses et 13 résidences de marque) et le Jayasom Wellness Resort (153 clés et 24 résidences de marque).

Une fois tous ces projets achevés, “The Red Sea” accueillera 50 hôtels (8 000 clés), tandis que AMAALA comptera 30 hôtels (4 000 clés) et plus de 1 200 résidences de luxe.

100% d'énergie renouvelable

Des complexes luxueux construits en prenant soin de préserver la nature et de renforcer la mangrove(© Red Sea Global)
Des complexes luxueux construits en prenant soin de préserver la nature et de renforcer la mangrove(© Red Sea Global)
TourMaG - Concrètement, quelles infrastructures sont-elles déjà sorties de terre pour accompagner ces projets colossaux ?

Nick King : Le nouvel écosystème que nous construisons nécessite des infrastructures solides.

Nos destinations sont alimentées à 100 % avec l’énergie renouvelable produite par 760 500 panneaux photovoltaïques et stockée dans l'une des plus grandes installations de batteries hors réseau au monde (capacité : 1 200 MWh). Voilà qui change la donne.


TourMaG - Et au-delà de l’énergie ?

Nick King : Dès le départ, nous avons adopté des méthodes de construction durables afin de minimiser l'impact sur le site. Nos destinations sont également équipées d'installations d’avant-garde capable de traiter la quasi-totalité des déchets.

Par ailleurs, nous donnons la priorité aux matériaux qui réfléchissent la chaleur, nous minimisons la consommation d'énergie et utilisons des technologies de ville intelligente comme notre réseau 5G alimenté par la lumière du soleil et une flotte (de véhicules) alimentée par des biocarburants pour réduire encore davantage notre empreinte environnementale. Il s'agit de créer un environnement durable et prospère.

Des lieux où il fait bon vivre

Shebara propose des villas en acier inoxydable surplombant l'eau (© Red Sea Global)
Shebara propose des villas en acier inoxydable surplombant l'eau (© Red Sea Global)
TourMaG - Dans l’immédiat, quelles sont vos priorités ?

Nick King : Notre priorité immédiate est d'achever, dans les délais, la première phase du projet Mer Rouge, avec l’ouverture des hôtels programmés pour 2025.

La semaine dernière, nous avons annoncé la construction de Laheq Island, un nouveau complexe hôtelier intégré de luxe à The Red Sea.

Conçu par le cabinet d'architecture Foster + Partners avec le souci de préserver l'environnement, Laheq Island offre un mélange unique de luxe et de durabilité sur une île privée, comprenant des résidences privées, deux hôtels, une marina de 115 places, un terrain de golf de 18 trous et un souk animé.

Résidents et clients bénéficieront d'un accès exclusif à cette île de 400 hectares aux plages de sable blanc et aux eaux d'un bleu limpide.

Nous proposons également un mode de vie luxueux le long de la côte de la mer Rouge : en mars de cette année, nous avons annoncé que Nujuma, une Réserve Ritz-Carlton, Jumeirah et Miraval rejoignaient la Collection d'offres résidentielles de marque de RSG.

La mise en valeur de ces propriétés est une priorité. Je tiens à ce que le monde sache que les destinations exceptionnelles que nous créons sont aussi des lieux où il fait bon vivre.

Ces résidences offrent un mélange d'art de vivre sophistiqué, de conception architecturale de classe mondiale et de normes d'hospitalité les plus élevées, tout garantissant aux résidents que la protection de leur environnement –la flore, la faune, les paysages, l’accès aux plages- sera toujours une priorité.


TourMaG - Et à moyen terme ?

Nick King : Notre ambition est de nous aligner sur la Vision 2030 de l'Arabie saoudite en mettant en évidence notre capacité à bâtir de nouvelles références mondiales dans le domaine du tourisme durable.

Nous souhaitons contribuer à l'économie locale et nationale en générant 8,79 milliards dollars par an de recettes, mais aussi offrir aux jeunes Saoudiens l’opportunité de s'épanouir dans l'industrie touristique.

Nous voulons également favoriser un écosystème dans lequel les mangroves s'épanouissent, les prairies marines s'étendent et les récifs coralliens se régénèrent.

En fin de compte, tout en favorisant l’épanouissement d’une nouvelle génération de talents saoudiens, nous voulons faire de nos destinations des modèles de tourisme régénérateur à l'échelle mondiale.

Tourisme de luxe Arabie Saoudite : offrir des emplois aux jeunes Saoudiens

AMAALA, havre de bien-être intégré, ouvrira ses portes fin 2025 avec huit complexes de classe mondiale (© Red Sea Global)
AMAALA, havre de bien-être intégré, ouvrira ses portes fin 2025 avec huit complexes de classe mondiale (© Red Sea Global)
TourMaG - Vu de France, on a pourtant parfois l’impression que les réalisations saoudiennes restent en deçà des ambitions affichées. Qu’en est-il ?

Nick King : Il ne s'agit pas de paroles en l'air. Des résultats tangibles confirment déjà nos ambitions. Nos hôtels sont ouverts et prospères, ils ont déjà accueilli des milliers de clients, comme je vous l’ai dit. Notre aéroport bourdonne de vols nationaux et internationaux. Enfin, toute une gamme de résidences est prête à être commercialisée.

Red Sea Global a signé 15 723 contrats d'une valeur de 21,4 milliards de dollars pour l'ensemble de ses destinations. Cela inclut des investissements significatifs dans The Red Sea. C’est aussi le cas à AMAALA où nous avons attribué pour 7,1 milliards de dollars de contrats de construction.

Nous attirons des investissements dans les domaines clés des énergies renouvelables, des infrastructures durables mais aussi de la conservation marine. Dans le cadre d'un partenariat public-privé avec un consortium dirigé par le groupe EDF et Masdar, nous avons récemment bouclé le financement des infrastructures d'AMAALA.

En outre, Red Sea Global a conclu un accord avec la Riyad Bank pour financer sa dette à hauteur de 522 millions de dollars. Pour l'avenir, nous sommes confiants dans notre situation financière et dans notre capacité à respecter nos engagements et à générer de la croissance pour nos investisseurs.


TourMaG - Vous déclarez vouloir « établir de nouvelles normes mondiales pour un développement responsable». Qu'est-ce que cela signifie concrètement ?

Nick King : Nous sommes vraiment en train de construire quelque chose de spécial ici.

Nous ne nous contentons pas de protéger l'environnement, nous voulons aussi l’améliorer en restaurant les mangroves, les herbiers marins, les coraux et aussi la flore terrestre.

Pour y parvenir, nous travaillons avec des experts et des scientifiques de renommée mondiale. Des résultats concrets sont déjà visibles, en particulier en ce qui concerne la régénération des récifs de corail de la mer Rouge.

En outre, nous avons installé 30 sites artificiels de nidification pour les faucons fuligineux, une espèce vulnérable, afin de favoriser leur reproduction.

Nous nous sommes aussi engagés à créer des communautés prospères et une économie locale solide. Cela implique de créer jusqu'à 120 000 nouveaux emplois directs, indirects et induits à la Mer Rouge et à AMAALA, dont la plupart iront à des Saoudiens et Saoudiennes talentueux. Nous investissons aussi, à leur intention, dans des programmes de formation. Ceux-ci ont déjà fourni près de 1000 opportunités d'emploi à de jeunes Saoudiens.

En encourageant les talents locaux, en créant des opportunités économiques durables, nous veillons à ce que nos destinations profitent à la fois aux personnes et à la planète.

Le tourisme régénérateur que nous mettons en place, ne transformera pas seulement la région de la mer Rouge : il servira aussi de modèle mondial, en forgeant une nouvelle relation entre le tourisme de luxe et la nature. Nous sommes vraiment à l'avant-garde du passage de l'industrie touristique de la durabilité à la régénération.

Nous posons ainsi les bases d'un avenir où le tourisme jouera un rôle dans la protection et l'amélioration de la planète.


A lire aussi : Arabie saoudite : comment le tourisme de luxe redéfinit l’avenir économique du pays

PAULA BOYER Publié par Paula Boyer Responsable rubrique LuxuryTravelMaG - TourMaG.com
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