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Air France laisse la main à Delta sur Philadelphie, Detroit, Seattle et Nice-JFK

l'interview de Perry Cantarutti, senior vp EMEA


Delta Airlines plutôt discrète depuis la création de la joint venture avec Air France/KLM et Alitalia repasse sur le devant de la scène, après avoir subi une phase de restructuration. L’été prochain, ce sont ses avions qui assureront les nouveaux vols de Philadelphie, Detroit et Seattle au départ de CDG, ainsi que Pittsburgh et le Nice-JFK.


le Mercredi 4 Janvier 2012

"Nous partageons les profits mais également les coûts dans certains cas. La tendance générale est de gérer toute l’activité en commun et d‘en tirer le meilleur profit. Cela a déjà donné lieu à de nombreux changements", explique Perry Cantarutti à propos de la Joint Venture AF Delta - Photo GB
"Nous partageons les profits mais également les coûts dans certains cas. La tendance générale est de gérer toute l’activité en commun et d‘en tirer le meilleur profit. Cela a déjà donné lieu à de nombreux changements", explique Perry Cantarutti à propos de la Joint Venture AF Delta - Photo GB
TourMaG.com - Delta Airlines a créé, en 2010, le poste de vice président Europe/Moyen Orient/Afrique qui vous a été attribué. Quelle est votre feuille de route ?

Perry Cantarutty :
Cette création de poste peut paraître une décision un peu tardive mais il faut remonter en arrière pour comprendre.

A l’origine Delta était une compagnie qui faisait 95% de son activité sur le réseau domestique américain.

En cinq ans, l’activité attribuée à l’international est passée à 45%.

Il y a eu la création de la joint venture transatlantique avec Air France/KLM et Alitalia. Puis la fusion avec Northwest a apporté dans la corbeille le réseau transpacifique. Dans le même temps, le transport domestique étant considéré comme un marché mature, il nous fallait continuer notre développement organique à l’international.

Mon poste a donc été créé dans ce but en 2010 mais il y a eu également la mise en place d’un vice président pour la zone Asie et un autre pour la zone Amérique latine.

TourMaG.com - Est-ce à dire que vos partenaires européens de la joint venture ou de Skyteam ne suffisaient pas à apporter ce supplément d’activités ?

Perry Cantarutty :
Au contraire.

Nous sommes satisfaits des accords passés et nous continuons à approfondir notre collaboration. D’ailleurs, il a semblé parfaitement logique que mon bureau soit implanté au siège d’Air France à CDG.

Mais Delta a également des ambitions qui lui sont propres. Depuis cinq ans, nous développons des liaisons directes des Etats-Unis vers le continent africain qui est un marché en expansion.

Nous sommes présents à Accra, Monrovia, Lagos, Abuja et Johannesbourg.

Les passagers ont le choix de voler en direct même si nos dessertes ne sont pas nécessairement quotidiennes, ou bien via les hubs de nos partenaires Air France/KLM.

Dans la zone du Moyen Orient, nous avons deux lignes, l’une entre New York et Tel Aviv, l’autre entre Atlanta et Dubai avec, pour cette dernière, un nombre non négligeable de passagers liés aux activités de l’armée américaine dans cette région.

TourMaG.com - Vous vous dites satisfaits de la joint venture avec Air France mais cette dernière fait face à des coûts d’exploitation trop lourds. Delta a-t-elle à en subir les conséquences au sein de la JV ?

Perry Cantarutty :
Nous partageons les profits mais également les coûts dans certains cas.

La tendance générale est de gérer toute l’activité en commun et d‘en tirer le meilleur profit. Cela a déjà donné lieu à de nombreux changements.

La dernière expérience en date concerne la ligne de Chicago qu’Air France exploitait avec un avion surdimensionné pendant la saison hiver. C’est Delta qui vient de prendre le relais pendant la saison hiver avec un B-767 plus adapté au volume de la demande.

Puis Air France en reprendra l’exploitation pour la saison été IATA.

Pendant ce temps, nous étudions de près la réaction des passagers pour voir s’ils acceptent facilement ce changement et à partir de là, nous verrons si cette expérimentation peut être prolongée.

Autre exemple, c’est Delta qui reprend la ligne de Seattle au départ de Paris de façon définitive. Nous volons également sur Seattle au départ d’Amsterdam avec, en haute saison, deux quotidiens. Il semblait plus logique que ce soit Delta qui exploite cet axe.

D’autant que nous avons un partenariat avec Alaska Airlines pour assurer les vols régionaux à Seattle. L’objectif de ces changements est, bien sûr, d’améliorer nos résultats.

Et puis l’été prochain, Delta augmente son volume de vols saisonniers avec Detroit et Philadelphie au départ de CDG. Et nous reprenons aussi l’exploitation du Pittsburgh ainsi que le Nice-New York.

TourMaG.com - Delta vient de prendre une participation dans le capital de la compagnie brésilienne Gol. Avez-vous l’intention de faire la même chose en Europe ?

Perry Cantarutty
: Nous avons investi successivement dans Aeromexico et dans Gol pour nous assurer une présence stratégique en Amérique latine où nous voulons monter en puissance.

En Europe, la joint venture assure un système naturel de connectivité. La priorité est donc moindre d’investir de ce côté-ci de l’Atlantique.

TourMaG.com - Air France prépare un vaste plan de réduction des coûts. Comment pouvez-vous aider votre partenaire qui traverse un moment difficile?

Perry Cantarutty
: Les efforts que prépare Air France ne pourront être que positifs.

Delta est passée par ce stade incontournable de restructuration, nous pouvons donc faire profiter de notre expérience si Air France nous le demande.

Cela dit, tout n’est pas négatif. Ainsi, les résultats du transatlantique pour l’année 2011 sont en ligne avec ceux de 2010. La demande a été soutenue jusqu’à ces dernières semaines mais, dans le même temps, il était sage de réduire la capacité offerte sur l’hiver.

Nous avons besoin que les économies américaines et européennes soient florissantes pour prospérer nous aussi.

TourMaG.com - La joint venture avait l’ambition de développer le trafic à Londres. Où en êtes-vous de ce plan ?

Perry Cantarutty :
Heathrow est un aéroport dont les slots sont rares.

Néanmoins, nous avons réussi à monter en puissance pour assurer jusqu’à dix vols transatlantiques par jour l’année dernière.

Ce qui prouve que l’on peut toujours soit acheter soit louer des slots auprès de transporteurs. Mais développer Londres à tous prix n’est pas une priorité.

TourMaG.com - Delta envisage de faire croître les revenus additionnels à la billetterie. Cela touchera-t-il les vols longs courriers ?

Perry Cantarutty
: Nous avons déjà sur le long courrier un produit qui est vendu en supplément, c’est notre siège Economy Confort que le passager peut choisir au moment de l’enregistrement, moyennant un paiement de 80 dollars pour les vols entre la France et les Etats-Unis.

Nos appareils sont équipés de cinq rangées dédiées à ce produit qui est différent de la Premium Economy d’Air France puisque cette dernière s’achète au moment de la réservation et non au moment du check in.

Cela dit, il est logique de chercher des revenus additionnels alors que nous sommes au milieu d’un plan de modernisation qui représente un investissement de deux milliards de dollars.

Ce plan porte principalement sur l’introduction du nouveau fauteuil flat bed de la classe Elite et le renouveau des terminaux de JFK et d’Atlanta.

Les passagers apprécient d’ailleurs nos efforts qui sont payés en retour. En dépit d’une conjoncture difficile, Delta va engranger de solides bénéfices pour l’année 2011.

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Commentaires

1.Posté par Gilles le 05/01/2012 21:22 | Alerter
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Bonjour

Quelle regression de la part de Delta Airlines de suspendre le Nice-New York entre le 9 janvier et le 25 mars, une première depuis la réouverture de la ligne en 1985. Dans ce cas là pourquoi ne pas faire pareil pour Venise qui elle n'est pas suspendue durant l'hiver contrairement à Nice alors que son aéroport est beaucoup moins important en nombre de passagers. Il y a aussi un gros problèmede stratégie de communication chez Delta Airlines, contrairement à Emirates qui font des campagnes promotionelles visibles par le grand public et pas seulement les professionels du tourisme qui dépasse les alentours de l'aéroport pour promouvoir son Nice-Dubai et le résultat est là, un A340 quotidien toute l'année, la compagnie aérienne américaine est aux abonnés absents pour promouvoir son Nice-New York et l'avion reste le même depuis 20 ans, même si le B767-400 a fait son apparition en 2010, mais seulement l'été. Pourtant cette ligne est bien pratique pour tout ceux qui comme moi en ont marre d'être contraint de faire une correspondance sur un de ces hubs intensifs européens saturés comme CDG ou heathrow pour se rendre aux US. Et le service à bord est de qualité. Mais quel gâchis que ce vol passe en saisonnier, alors qu'il n'aurait jamais du l'être.

Cordialement

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