Yann Wulser directeur général d'Altaï Group nous détaille les projets de l'entreprise - Photo B. BOEREZ ALTAI GROUP
TourMaG - Altaï Group se réorganise. Plusieurs nominations ont été annoncées, ainsi que la disparition de la marque Huwans au profit d'Atalante. Où en êtes-vous ?
Yann Wulser : J'ai repris la direction générale du groupe il y a un an. Le groupe Altaï, c'est la réunion de plusieurs tours opérateurs historiques : Huwans, Atalante , 66° Nord, Altaï Travel et Montagne Expedition.
A côté de ces TO, notre spécificité, c'est notre large réseau de DMC à travers le monde que nous opérons en direct sur une trentaine de destinations. Notre business se répartit ainsi : 75% de l'activité est générée en B2C à travers nos voyagistes, 25% via le B2B à travers notre réseau de DMC.
En effet, nous avons pris la décision d'éteindre la marque Huwans au profit d'Atalante. Mais il faut savoir que depuis dix ans, les clients des deux marques étaient en co-remplissage. Sur le terrain, ils vivaient déjà une expérience globale.
Cela fait un peu plus d'un mois désormais que nous avons opéré ce changement. Les résultats sont très prometteurs. Nous n'avons pas vu de chute du trafic, bien au contraire. Très étonnamment, pour être tout à fait transparent avec vous, nous pensions que nous aurions des impacts sur notre capacité à exister sur le web. Ce n'est pas du tout le cas. Par ailleurs nos clients ont parfaitement compris la démarche.
Yann Wulser : J'ai repris la direction générale du groupe il y a un an. Le groupe Altaï, c'est la réunion de plusieurs tours opérateurs historiques : Huwans, Atalante , 66° Nord, Altaï Travel et Montagne Expedition.
A côté de ces TO, notre spécificité, c'est notre large réseau de DMC à travers le monde que nous opérons en direct sur une trentaine de destinations. Notre business se répartit ainsi : 75% de l'activité est générée en B2C à travers nos voyagistes, 25% via le B2B à travers notre réseau de DMC.
En effet, nous avons pris la décision d'éteindre la marque Huwans au profit d'Atalante. Mais il faut savoir que depuis dix ans, les clients des deux marques étaient en co-remplissage. Sur le terrain, ils vivaient déjà une expérience globale.
Cela fait un peu plus d'un mois désormais que nous avons opéré ce changement. Les résultats sont très prometteurs. Nous n'avons pas vu de chute du trafic, bien au contraire. Très étonnamment, pour être tout à fait transparent avec vous, nous pensions que nous aurions des impacts sur notre capacité à exister sur le web. Ce n'est pas du tout le cas. Par ailleurs nos clients ont parfaitement compris la démarche.
Certifié B-Corp et création d'un fonds de dotation
TourMaG - Vous venez également d'être certifié B-Corp. Quelles marques sont concernées ?
Yann Wulser : Atalante, 66° Nord, Montagne Expedition et Altaï Travel sont certifiées B-Corp. C'est une distinction qui est très importante pour nous.
Au-delà de la certification et de la reconnaissance, cela nous oblige à continuer à approfondir notre démarche RSE, qui fait vraiment partie de ce que nous sommes.
Cette année, nous sommes revenus chez ATR, nous avons été aussi certifiés Travel Life... Cela peut paraître comme une accumulation de certifications ou de labels mais le but, c'est vraiment de croiser ces différents titres, ou homologations pour avoir des impacts très concrets au sein de nos organisations.
Pour compléter, j'ai décidé d'ouvrir le fonds de dotation Altai. Les statuts ont été déposés. Nous réalisons déjà beaucoup d'actions concrètes au quotidien via nos DMC. L'avantage d'avoir nos réceptifs, c'est que nous pouvons vraiment agir localement en direct.
Ce fonds est doté de 25 000 euros pour 2024 et l'objectif est de le réviser à la hausse pour 2025. Ce montant sera directement mis à profit sur le terrain. Voici quelques exemples : rénover des sentiers, participer à la préservation de tortues sur certaines plages, déclencher l'achat de tentes, matelas, sacs de couchage pour reloger des Népalais qui ont été touchés par les inondations fin septembre...
Yann Wulser : Atalante, 66° Nord, Montagne Expedition et Altaï Travel sont certifiées B-Corp. C'est une distinction qui est très importante pour nous.
Au-delà de la certification et de la reconnaissance, cela nous oblige à continuer à approfondir notre démarche RSE, qui fait vraiment partie de ce que nous sommes.
Cette année, nous sommes revenus chez ATR, nous avons été aussi certifiés Travel Life... Cela peut paraître comme une accumulation de certifications ou de labels mais le but, c'est vraiment de croiser ces différents titres, ou homologations pour avoir des impacts très concrets au sein de nos organisations.
Pour compléter, j'ai décidé d'ouvrir le fonds de dotation Altai. Les statuts ont été déposés. Nous réalisons déjà beaucoup d'actions concrètes au quotidien via nos DMC. L'avantage d'avoir nos réceptifs, c'est que nous pouvons vraiment agir localement en direct.
Ce fonds est doté de 25 000 euros pour 2024 et l'objectif est de le réviser à la hausse pour 2025. Ce montant sera directement mis à profit sur le terrain. Voici quelques exemples : rénover des sentiers, participer à la préservation de tortues sur certaines plages, déclencher l'achat de tentes, matelas, sacs de couchage pour reloger des Népalais qui ont été touchés par les inondations fin septembre...
"Non, je ne suis pas pour l'avion bashing"
TourMaG - Vous êtes engagés, mais vous continuez à proposer des voyages long-courriers. Vous ne vous inscrivez pas dans la mouvance "avion bashing" ?
Yann Wulser : Non, je ne suis pas pour l'avion bashing. Il faut bien sûr qu'on arrête de prendre un avion deux jours pour aller à Barcelone, bouffer du McDo et boire du Starbucks, cela n'a aucun sens.
Mais cela à tout aussi peu de sens de le faire en train, même si c'est moins polluant.
C'est ce rapport à la consommation qui n'a pas de sens. Par contre, je suis totalement contre l'idée de dire qu'il ne faut plus bouger de chez soi. Sans échange interculturel, sans curiosité, sans partage, sans découverte... ce serait une catastrophe pour l'humanité.
Il faut être raisonnable, trouver une voie du milieu ! Je ne suis pas du tout jusqu'au-boutiste.
TourMaG - Quid des voyages en train ?
Yann Wulser :En interne, nous avons décidé d'une règle : tous les voyages de moins de 1000 kilomètres en Europe, doivent être effectués en train.
Côté clients, il y a de la demande mais finalement quand on explique qu'il va falloir faire trois jours de trajet et que le billet va coûter deux fois le prix de l'avion, nous avons fatalement beaucoup moins de monde qui est prêt à prendre ce moyen de transport.
Il y a toujours un décalage entre la volonté des clients et la réalité. Nous avons fait une gamme de voyages en train. Mais ce qui fonctionne le plus, c'est d'utiliser les transports doux ou le train, une fois sur place, à destination.
Par exemple en Égypte, pour effectuer le trajet entre Le Caire et Louxor, nous utilisons le train de nuit.
Yann Wulser : Non, je ne suis pas pour l'avion bashing. Il faut bien sûr qu'on arrête de prendre un avion deux jours pour aller à Barcelone, bouffer du McDo et boire du Starbucks, cela n'a aucun sens.
Mais cela à tout aussi peu de sens de le faire en train, même si c'est moins polluant.
C'est ce rapport à la consommation qui n'a pas de sens. Par contre, je suis totalement contre l'idée de dire qu'il ne faut plus bouger de chez soi. Sans échange interculturel, sans curiosité, sans partage, sans découverte... ce serait une catastrophe pour l'humanité.
Il faut être raisonnable, trouver une voie du milieu ! Je ne suis pas du tout jusqu'au-boutiste.
TourMaG - Quid des voyages en train ?
Yann Wulser :En interne, nous avons décidé d'une règle : tous les voyages de moins de 1000 kilomètres en Europe, doivent être effectués en train.
Côté clients, il y a de la demande mais finalement quand on explique qu'il va falloir faire trois jours de trajet et que le billet va coûter deux fois le prix de l'avion, nous avons fatalement beaucoup moins de monde qui est prêt à prendre ce moyen de transport.
Il y a toujours un décalage entre la volonté des clients et la réalité. Nous avons fait une gamme de voyages en train. Mais ce qui fonctionne le plus, c'est d'utiliser les transports doux ou le train, une fois sur place, à destination.
Par exemple en Égypte, pour effectuer le trajet entre Le Caire et Louxor, nous utilisons le train de nuit.
Objectif 2025 d'Altaï Group : 60 M€ de chiffre d'affaires
TourMaG - Comment s'est passée l'année 2024 et quels sont les objectifs pour 2025 ?
Yann Wulser :Nous n'avons pas encore les chiffres définitifs. Nous allons réaliser une croissance comprise entre 6 et 7% par rapport à l'an dernier.
En 2024, nous devrions réaliser 54 millions d'euros de chiffre d'affaires et nous tablons pour 2025, sur une croissance comprise entre 7 et 8 %. Notre objectif, c'est d'arriver à 60 millions en 2025.
Nous sommes plutôt sur une lancée positive qui je l'espère va s'accélérer dans les années à venir. Nous avons bien redessiné le projet, nous avons bien redessiné les contours de l'entreprise. Comme vous l'indiquiez, il y a eu pas mal de changements en interne.
C'est toujours difficile quand il y a des changements de direction. Cela faisait 10 ans que mes prédécesseurs étaient en place. Mais désormais nous sommes en ordre de marche.
TourMaG - Sur la partie DMC, vous être présents dans une trentaine de pays, prévoyez vous d'ouvrir de nouvelles destinations ?
Yann Wulser : Oui nous avons ouvert le Mexique en 2024, et nous ouvrirons le Japon dans le courant de l'année 2025.
En fonction des destinations, nous avons des filiales, et parfois c'est un autre type d'organisation. Mais quand nous sommes présents sur une destination à travers nos DMC c'est que nous avons un bureau, du matériel et des employés.
Yann Wulser :Nous n'avons pas encore les chiffres définitifs. Nous allons réaliser une croissance comprise entre 6 et 7% par rapport à l'an dernier.
En 2024, nous devrions réaliser 54 millions d'euros de chiffre d'affaires et nous tablons pour 2025, sur une croissance comprise entre 7 et 8 %. Notre objectif, c'est d'arriver à 60 millions en 2025.
Nous sommes plutôt sur une lancée positive qui je l'espère va s'accélérer dans les années à venir. Nous avons bien redessiné le projet, nous avons bien redessiné les contours de l'entreprise. Comme vous l'indiquiez, il y a eu pas mal de changements en interne.
C'est toujours difficile quand il y a des changements de direction. Cela faisait 10 ans que mes prédécesseurs étaient en place. Mais désormais nous sommes en ordre de marche.
TourMaG - Sur la partie DMC, vous être présents dans une trentaine de pays, prévoyez vous d'ouvrir de nouvelles destinations ?
Yann Wulser : Oui nous avons ouvert le Mexique en 2024, et nous ouvrirons le Japon dans le courant de l'année 2025.
En fonction des destinations, nous avons des filiales, et parfois c'est un autre type d'organisation. Mais quand nous sommes présents sur une destination à travers nos DMC c'est que nous avons un bureau, du matériel et des employés.
TourMaG - Revenons à l'offre, vous venez d'ajouter une corde à votre arc, avec des voyages à vélo en partenariat avec Kilian Bron, un champion de VTT....
Yann Wulser : C'est une chouette histoire. Nous nous sommes rencontrés et ça a matché sur le fond, les valeurs, et la manière d'envisager le voyage... Il souhaite voyager tout en ayant un lien avec l'éducation, l'histoire, la culture, et l'outdoor.
Ce type de partenariat est une première, et j'espère que nous pourrons en nouer d'autres avec des sportifs sur d'autres verticales.
Cette collaboration nous permet aussi de nous lancer sur le voyage à vélo. Le premier voyage au Népal part fin avril, il est confirmé.
Nous souhaitons valoriser le côté exceptionnel. L'idée, c'est d'avoir à la fois un ou deux voyages par an qui seraient encadrés par Kilian Bron et une fois que ce voyage a été réalisé, nous pourrions le décliner en version "approuvée par Kilian Bron", sans qu'il soit présent à chaque voyage. Nous souhaitons mixer des itinéraires sur des destinations long-courriers et moyen-courriers.
Nous nous engageons mutuellement à ce qu'à chaque fois que nous proposerons un voyage en vélo, il sera vraiment repéré, validé, et dessiné par Kilian Bron. Nous souhaitons avoir une vraie pâte sur ce type de voyage.
Yann Wulser : C'est une chouette histoire. Nous nous sommes rencontrés et ça a matché sur le fond, les valeurs, et la manière d'envisager le voyage... Il souhaite voyager tout en ayant un lien avec l'éducation, l'histoire, la culture, et l'outdoor.
Ce type de partenariat est une première, et j'espère que nous pourrons en nouer d'autres avec des sportifs sur d'autres verticales.
Cette collaboration nous permet aussi de nous lancer sur le voyage à vélo. Le premier voyage au Népal part fin avril, il est confirmé.
Nous souhaitons valoriser le côté exceptionnel. L'idée, c'est d'avoir à la fois un ou deux voyages par an qui seraient encadrés par Kilian Bron et une fois que ce voyage a été réalisé, nous pourrions le décliner en version "approuvée par Kilian Bron", sans qu'il soit présent à chaque voyage. Nous souhaitons mixer des itinéraires sur des destinations long-courriers et moyen-courriers.
Nous nous engageons mutuellement à ce qu'à chaque fois que nous proposerons un voyage en vélo, il sera vraiment repéré, validé, et dessiné par Kilian Bron. Nous souhaitons avoir une vraie pâte sur ce type de voyage.
Développer nos relations B2B à l'international pour nos DMC
TourMaG - Ces voyages en VTT s'adresse quand même à une clientèle de sportifs, faire le tour des Annapurna, ce n'est pas ouvert à tous ?
Yann Wulser :C'est fatalement sportif, mais la vision de Kilian Bron, c'est plutôt d'accompagner les gens dans la discipline. Les voyages doivent être adaptés au niveau des participants. Il souhaite vraiment partager cette passion.
C'est vraiment ça, son truc. Il est vraiment là-dedans lui. C'est sincère quand je le dis, et c'est sincère quand il le dit.
TourMaG - Avez-vous la volonté de vous développer à l'international ?
Yann Wulser : Sur nos marques B2C, notre volonté est de nous concentrer sur la France. Nous ne souhaitons pas attaquer des marchés germaniques, italiens ou anglophones.
Par contre, là, où nous avons de vraies velléités de développement internationales c'est sur le B2B et la partie DMC. Nous disposons d'une expertise très technique, au niveau mondial, sur le voyage d'aventure et l'outdoor sur une trentaine de destinations.
Je pense que cette expertise au niveau mondial, nous sommes les seuls à l'avoir. Nous sommes capables d'organiser des voyages en kayak techniques au Spitzberg, des itinéraires en chien de traîneau un peu engagés, des courses d'alpinisme au Népal...
Nous avons une vraie carte à jouer sur les marchés internationaux. Nous le faisons pour les clients français de nos marques mais nous pourrions le faire pour des Américains, des Indiens ou des Sud-Américains.
Un des gros axes de développement du groupe, c'est évidemment de développer nos relations B2B internationales sur notre réseau de DMC.
Yann Wulser :C'est fatalement sportif, mais la vision de Kilian Bron, c'est plutôt d'accompagner les gens dans la discipline. Les voyages doivent être adaptés au niveau des participants. Il souhaite vraiment partager cette passion.
C'est vraiment ça, son truc. Il est vraiment là-dedans lui. C'est sincère quand je le dis, et c'est sincère quand il le dit.
TourMaG - Avez-vous la volonté de vous développer à l'international ?
Yann Wulser : Sur nos marques B2C, notre volonté est de nous concentrer sur la France. Nous ne souhaitons pas attaquer des marchés germaniques, italiens ou anglophones.
Par contre, là, où nous avons de vraies velléités de développement internationales c'est sur le B2B et la partie DMC. Nous disposons d'une expertise très technique, au niveau mondial, sur le voyage d'aventure et l'outdoor sur une trentaine de destinations.
Je pense que cette expertise au niveau mondial, nous sommes les seuls à l'avoir. Nous sommes capables d'organiser des voyages en kayak techniques au Spitzberg, des itinéraires en chien de traîneau un peu engagés, des courses d'alpinisme au Népal...
Nous avons une vraie carte à jouer sur les marchés internationaux. Nous le faisons pour les clients français de nos marques mais nous pourrions le faire pour des Américains, des Indiens ou des Sud-Américains.
Un des gros axes de développement du groupe, c'est évidemment de développer nos relations B2B internationales sur notre réseau de DMC.