C'était en octobre 2019, Laurent Abitbol et J.-P. Laurente venaient d'annoncer leur partenariat /crédit CE
TourMaG.com - Selon nos informations, Marietton Développement qui avait déjà 42,5% des actions aurait pris 100% du capital de Bleu Voyages ?
Jean-Pierre Lorente : C'est inexact. Pour l'instant rien n'a changé en ce qui concerne la répartition du capital.
En 2020, Marietton est entrĂ©e Ă hauteur de 42,5% dans le capital de Bleu Voyages. CâĂ©tait quelques mois avant la crise. Aurais-je dĂ» Ă cette Ă©poque-lĂ cĂ©der la totalitĂ© du capital avec la valorisation de lâĂ©poque ?
Peut-ĂȘtre, mais jâai souhaitĂ©, compte tenu du contexte de mon Ăąge et dâautres paramĂštres, rester Ă la barre du navire avec le soutien dâun acteur industriel du secteur.
Pour rĂ©sumer, la rĂ©partition du capital nâa pas changĂ©. Nous avions une date dâĂ©chĂ©ance qui Ă©tait 2026, date Ă laquelle Ă©taient prĂ©vus des changements.
Le calendrier va-t-il rester le mĂȘme ? Je nâen sais rien pour lâinstant⊠(*)
Jean-Pierre Lorente : C'est inexact. Pour l'instant rien n'a changé en ce qui concerne la répartition du capital.
En 2020, Marietton est entrĂ©e Ă hauteur de 42,5% dans le capital de Bleu Voyages. CâĂ©tait quelques mois avant la crise. Aurais-je dĂ» Ă cette Ă©poque-lĂ cĂ©der la totalitĂ© du capital avec la valorisation de lâĂ©poque ?
Peut-ĂȘtre, mais jâai souhaitĂ©, compte tenu du contexte de mon Ăąge et dâautres paramĂštres, rester Ă la barre du navire avec le soutien dâun acteur industriel du secteur.
Pour rĂ©sumer, la rĂ©partition du capital nâa pas changĂ©. Nous avions une date dâĂ©chĂ©ance qui Ă©tait 2026, date Ă laquelle Ă©taient prĂ©vus des changements.
Le calendrier va-t-il rester le mĂȘme ? Je nâen sais rien pour lâinstant⊠(*)
"En 2022 on a constatĂ© une perte dâun million dâeuros environ..."
Je voulais avec ce partenariat renforcer la position financiĂšre de l'entreprise, (mĂȘme si elle nâavait jamais Ă©tĂ© en difficultĂ©) et imaginer ensemble des synergies rĂ©alisables, et particuliĂšrement au niveau des politiques dâachat...
TourMaG.com - Aucun pépin financier jusque là ?
Jean-Pierre Lorente : Jusqu'en 2020, au moment de la crise sanitaire, on avait toujours eu des exercices positifs et mĂȘme gagnĂ© de lâargent.
En 2021 on Ă©tait quasiment Ă lâĂ©quilibre, avec un rĂ©sultat nĂ©gatif de 140 000 euros, ce qui Ă lâĂ©chelle de lâentreprise Ă©tait anecdotique. Mais en 2022 on a constatĂ© une perte dâun million dâeuros environ.
Ce n'est pas catastrophique en soi, car on a le soutien à la fois du Groupe Marietton et de la communauté bancaire et on bénéficie des dispositifs en place et, en particulier, les PGE.
TourMaG.com - Aucun pépin financier jusque là ?
Jean-Pierre Lorente : Jusqu'en 2020, au moment de la crise sanitaire, on avait toujours eu des exercices positifs et mĂȘme gagnĂ© de lâargent.
En 2021 on Ă©tait quasiment Ă lâĂ©quilibre, avec un rĂ©sultat nĂ©gatif de 140 000 euros, ce qui Ă lâĂ©chelle de lâentreprise Ă©tait anecdotique. Mais en 2022 on a constatĂ© une perte dâun million dâeuros environ.
Ce n'est pas catastrophique en soi, car on a le soutien à la fois du Groupe Marietton et de la communauté bancaire et on bénéficie des dispositifs en place et, en particulier, les PGE.
"Le manque de volume dâaffaires business travel nous a pĂ©nalisĂ©s..."
TourMaG.com - Quel montant de PGE avez-vous emprunté ?
Jean-Pierre Lorente]b : On a empruntĂ© 6,4 ME et on a commencĂ© Ă rembourser. On demande actuellement Ă nos banquiers une franchise sur les deux prochaines annĂ©es (2023 et 2024) sans passer par la voie du mĂ©diateur, ce qui nâest pas obligatoire.
On n'est pas affaiblis de ce cĂŽtĂ©-lĂ , mais il est Ă©vident que le manque de volume dâaffaires dans le business travel nous a pĂ©nalisĂ©s.
Et en particulier notre positionnement international sur un segment orienté vers des grands groupes et des organisations supra-nationales, ces clients ayant appliqué des restrictions draconiennes en matiÚre de déplacements.
Ainsi, au 31 dĂ©cembre 2022, nous avons perdu pour des raisons informatiques et technologiques le budget de lâOCDE (15 millions dâeuros) que nous traitions depuis 12 ans et qui renouvelait systĂ©matiquement, alors que ce genre dâinstitution change, en gĂ©nĂ©ral, tous les 3 ou 6 ans.
Ce nâest pas lâOCDE qui nous a spĂ©cialement mis en difficultĂ©, mais plutĂŽt la nature et le type de notre clientĂšle. Dâailleurs, cette dĂ©faillance ne nous impactera pas sur 2022 mais plutĂŽt sur lâexercice 2023.
Il faut savoir aussi que la route ShangaĂŻ, PĂ©kin et New York reprĂ©sentaient 10% du chiffre d'affaires de Bleu Voyages. Si les USA sont repartis, pour les deux autres destinations ce nâest pas tout Ă fait le cas. Donc, lâensemble mis bout - bout, ça fait mal, surtout quand on y ajoute les dĂ©parts et les rĂ©organisations des effectifs pendant le Covid.
TourMaG.com - Qu'en est-il sur les autres segments ?
Jean-Pierre Lorente :Sur la partie loisirs on est parfaitement dans le marchĂ©. On a rattrapĂ© 2019, on a des acomptes et de la trĂ©sorerie. Sur le MICE on est au dessus de 2019... et en sous-effectif. On recrute mĂȘme pour ce dĂ©partement...
TourMaG.com - On dit que vous quitteriez lâentreprise en avril prochain. Quâen est-il exactement ?
Jean-Pierre Lorente : Pour lâinstant rien nâest actĂ©, signĂ©, ni formalisĂ© en ce sens⊠Il y a des discussions avec le Groupe Marietton depuis la rentrĂ©e pour nous aider Ă nous accompagner dans la restructuration de lâentreprise et Ă trouver de nouvelles pistes dâĂ©conomie possibles et, en particulier, des synergies qui nâavaient pas Ă©tĂ© mises en Ćuvre.
Ceci est dĂ» au fait que chacun, pendant la crise sanitaire Ă©tait restĂ© isolĂ© et parce quâon a tous Ă©tĂ© pris par les questions de remboursements, de prĂȘts garantis, dâaides de lâĂ©tat, lâAPLD, car on Ă©tait dans lâurgence...
Jean-Pierre Lorente]b : On a empruntĂ© 6,4 ME et on a commencĂ© Ă rembourser. On demande actuellement Ă nos banquiers une franchise sur les deux prochaines annĂ©es (2023 et 2024) sans passer par la voie du mĂ©diateur, ce qui nâest pas obligatoire.
On n'est pas affaiblis de ce cĂŽtĂ©-lĂ , mais il est Ă©vident que le manque de volume dâaffaires dans le business travel nous a pĂ©nalisĂ©s.
Et en particulier notre positionnement international sur un segment orienté vers des grands groupes et des organisations supra-nationales, ces clients ayant appliqué des restrictions draconiennes en matiÚre de déplacements.
Ainsi, au 31 dĂ©cembre 2022, nous avons perdu pour des raisons informatiques et technologiques le budget de lâOCDE (15 millions dâeuros) que nous traitions depuis 12 ans et qui renouvelait systĂ©matiquement, alors que ce genre dâinstitution change, en gĂ©nĂ©ral, tous les 3 ou 6 ans.
Ce nâest pas lâOCDE qui nous a spĂ©cialement mis en difficultĂ©, mais plutĂŽt la nature et le type de notre clientĂšle. Dâailleurs, cette dĂ©faillance ne nous impactera pas sur 2022 mais plutĂŽt sur lâexercice 2023.
Il faut savoir aussi que la route ShangaĂŻ, PĂ©kin et New York reprĂ©sentaient 10% du chiffre d'affaires de Bleu Voyages. Si les USA sont repartis, pour les deux autres destinations ce nâest pas tout Ă fait le cas. Donc, lâensemble mis bout - bout, ça fait mal, surtout quand on y ajoute les dĂ©parts et les rĂ©organisations des effectifs pendant le Covid.
TourMaG.com - Qu'en est-il sur les autres segments ?
Jean-Pierre Lorente :Sur la partie loisirs on est parfaitement dans le marchĂ©. On a rattrapĂ© 2019, on a des acomptes et de la trĂ©sorerie. Sur le MICE on est au dessus de 2019... et en sous-effectif. On recrute mĂȘme pour ce dĂ©partement...
TourMaG.com - On dit que vous quitteriez lâentreprise en avril prochain. Quâen est-il exactement ?
Jean-Pierre Lorente : Pour lâinstant rien nâest actĂ©, signĂ©, ni formalisĂ© en ce sens⊠Il y a des discussions avec le Groupe Marietton depuis la rentrĂ©e pour nous aider Ă nous accompagner dans la restructuration de lâentreprise et Ă trouver de nouvelles pistes dâĂ©conomie possibles et, en particulier, des synergies qui nâavaient pas Ă©tĂ© mises en Ćuvre.
Ceci est dĂ» au fait que chacun, pendant la crise sanitaire Ă©tait restĂ© isolĂ© et parce quâon a tous Ă©tĂ© pris par les questions de remboursements, de prĂȘts garantis, dâaides de lâĂ©tat, lâAPLD, car on Ă©tait dans lâurgence...
"J'ai nommé Laurent Abitbol vice-président exécutif..."
TourMaG.com - Vous ne pensiez pas que cela arriverait aussi vite ?
Jean-Pierre Lorente :Les choses devaient bouger, câĂ©tait prĂ©vu. Je nâai pas de repreneur naturel parmi mes enfants, puisque mon fils est dans lâimmobilier mais je ne mâattendais pas Ă ce que ça arrive aussi tĂŽt, mĂȘme si câĂ©tait dans lâordre des chosesâŠ
Tant qu'on est sous perfusion tout va bien mais quand les choses sâarrĂȘtent on fait face au mur de la dette et on se rend compte de tout ce quâil faut rembourser.
TourMaG.com - On nous dit que vous nâĂ©tiez pas conviĂ©, ni prĂ©sent, lors d'une visio-confĂ©rence dâentreprise du 23 dĂ©cembre dernier ?
Jean-Pierre Lorente : Pas du tout. Nous Ă©tions deux en visio, Laurent 'Abitbol ndlr) et moi-mĂȘme. Je lâai dĂ©marrĂ© et j'ai expliquĂ© sa prĂ©sence lors de cette confĂ©rence en ligne. J'ai nommĂ© Laurent Abitbol vice-prĂ©sident exĂ©cutif, câest officiel.
TourMaG.com - Est-il vrai quâil a Ă©tĂ© annoncĂ© lors de cet Ă©vĂ©nement quâun certain nombre dâavantages sociaux allaient ĂȘtre rĂ©duits, voire supprimĂ©s, par exemple le tĂ©lĂ©travail ?
b[Jean-Pierre Lorente : Il est clair que, petit Ă petit, les pistes dâĂ©conomies Ă rĂ©aliser consistent en un alignement sur la politique sociale dâentreprise du Groupe Marietton, sans rentrer dans le dĂ©tail.
TourMaG.com - Certains salariĂ©s estiment que vous nâavez peut-ĂȘtre pas toujours fait ce quâil fallait pour Ă©viter la situation actuelle. Que rĂ©pondez-vous ?
b[Jean-Pierre Lorente :Un certain nombre de dĂ©cisions prises, que je nâappellerais pas des erreurs de gestion, câest de nâavoir pas imaginĂ© que la crise soit aussi longue et aussi dure. Jâai donc prĂ©servĂ© du mieux que jâai pu et le plus longtemps possible les acquis sociaux, sans faire de coupes franches.
A part les rĂ©ductions dâeffectifs et de sites (dĂ©part de 45 personnes, fermetures de 2 AGV et de deux plateaux). Le boulot a donc Ă©tĂ© fait.
AprĂšs il y a aussi une culture dâentreprise qui fait qu'il y a des choses que jâaurais peut-ĂȘtre dĂ» faire et que je nâai pas faitesâŠ
(*) Laurent Abitbol nous a indiqué dans un post sur WhatsApp ce dimanche que "J.-P. Lorente ne quitterait pas l'entreprise et qu'il n'avait pas l'intention de racheter le solde du capital..." Dont acte.
Jean-Pierre Lorente :Les choses devaient bouger, câĂ©tait prĂ©vu. Je nâai pas de repreneur naturel parmi mes enfants, puisque mon fils est dans lâimmobilier mais je ne mâattendais pas Ă ce que ça arrive aussi tĂŽt, mĂȘme si câĂ©tait dans lâordre des chosesâŠ
Tant qu'on est sous perfusion tout va bien mais quand les choses sâarrĂȘtent on fait face au mur de la dette et on se rend compte de tout ce quâil faut rembourser.
TourMaG.com - On nous dit que vous nâĂ©tiez pas conviĂ©, ni prĂ©sent, lors d'une visio-confĂ©rence dâentreprise du 23 dĂ©cembre dernier ?
Jean-Pierre Lorente : Pas du tout. Nous Ă©tions deux en visio, Laurent 'Abitbol ndlr) et moi-mĂȘme. Je lâai dĂ©marrĂ© et j'ai expliquĂ© sa prĂ©sence lors de cette confĂ©rence en ligne. J'ai nommĂ© Laurent Abitbol vice-prĂ©sident exĂ©cutif, câest officiel.
TourMaG.com - Est-il vrai quâil a Ă©tĂ© annoncĂ© lors de cet Ă©vĂ©nement quâun certain nombre dâavantages sociaux allaient ĂȘtre rĂ©duits, voire supprimĂ©s, par exemple le tĂ©lĂ©travail ?
b[Jean-Pierre Lorente : Il est clair que, petit Ă petit, les pistes dâĂ©conomies Ă rĂ©aliser consistent en un alignement sur la politique sociale dâentreprise du Groupe Marietton, sans rentrer dans le dĂ©tail.
TourMaG.com - Certains salariĂ©s estiment que vous nâavez peut-ĂȘtre pas toujours fait ce quâil fallait pour Ă©viter la situation actuelle. Que rĂ©pondez-vous ?
b[Jean-Pierre Lorente :Un certain nombre de dĂ©cisions prises, que je nâappellerais pas des erreurs de gestion, câest de nâavoir pas imaginĂ© que la crise soit aussi longue et aussi dure. Jâai donc prĂ©servĂ© du mieux que jâai pu et le plus longtemps possible les acquis sociaux, sans faire de coupes franches.
A part les rĂ©ductions dâeffectifs et de sites (dĂ©part de 45 personnes, fermetures de 2 AGV et de deux plateaux). Le boulot a donc Ă©tĂ© fait.
AprĂšs il y a aussi une culture dâentreprise qui fait qu'il y a des choses que jâaurais peut-ĂȘtre dĂ» faire et que je nâai pas faitesâŠ
(*) Laurent Abitbol nous a indiqué dans un post sur WhatsApp ce dimanche que "J.-P. Lorente ne quitterait pas l'entreprise et qu'il n'avait pas l'intention de racheter le solde du capital..." Dont acte.
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Interview de Jean Da Luz
Directeur de la rédaction - TourMaG.com
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