Une impĂ©rieuse nĂ©cessitĂ© de se rĂ©inventer. Telle est la consĂ©quence de la fermeture durable de lâespace aĂ©rien russe pour la compagnie finlandaise qui sâĂ©tait faite la spĂ©cialiste de lâAsie depuis lâEurope, avantagĂ©e quâelle Ă©tait par la situation gĂ©ographique de sa base dâHelsinki.
Câest dâailleurs sur le stand du Japon, au dernier salon IFTM que Finnair avait installĂ© son accueil des visiteurs, et que nous avons pu Ă©changer avec Javier Roig.
Lire aussi : Finnair investit 200 M⏠pour rénover sa flotte long-courrier
Câest dâailleurs sur le stand du Japon, au dernier salon IFTM que Finnair avait installĂ© son accueil des visiteurs, et que nous avons pu Ă©changer avec Javier Roig.
Lire aussi : Finnair investit 200 M⏠pour rénover sa flotte long-courrier
Finnair : la fermeture du ciel russe, un problĂšme majeur

Et dâexpliquer que Finnair avait Ă©tĂ© la premiĂšre compagnie Ă vendre l'Asie avec une escale. Nous ne pouvions pas bien sĂ»r nous battre avec les compagnies proposant des vols directs et dâailleurs nous ne les avons jamais considĂ©rĂ©es comme des concurrentes.
Notre crĂ©neau, et avec un temps de vols trĂšs concurrentiel (de 8 Ă 10 heures) par rapport Ă un vol direct, câĂ©tait nos vols vers lâAsie via Helsinki.
Mais çaâŠcâĂ©tait avant la guerre. DĂšs que lâespace aĂ©rien russe sâest fermĂ©, les pays asiatiques du nord de lâAsie comme le Japon, la Chine et la CorĂ©e sont devenus beaucoup plus lointains.
Les Ă©quipes de Finnair nâont pas eu dâautres choix que de reprendre les anciennes routes des annĂ©es 80 en passant par le pĂŽle Nord.
Avec des appareils de derniĂšre gĂ©nĂ©ration comme lâA350 qui composent une partie de la flotte Finnair, ces vols passant par le nord peuvent heureusement se dispenser de lâescale dâAnchorage, mais les temps de voyage sont quand mĂȘme considĂ©rablement rallongĂ©s, obligeant Finnair Ă faire passer lâensemble de sa flotte dâ A350 par les installations Airbus Ă Toulouse pour des modifications permettant dâaugmenter lâautonomie des appareils.
Les A330 qui composent le reste de la flotte long-courrier et qui nâont pas assez dâautonomie pour desservir les pays asiatiques du nord via le pĂŽle sont dĂ©sormais dĂ©diĂ©s aux pays tels que lâAsie, lâInde, la ThaĂŻlande ou encore Singapour.
Plus proches de la Finlande et permettant une route «âsudâ» lâĂ©vitement obligatoire de lâespace aĂ©rien russe rallonge cependant le temps de vol dâune heure.
«âParmi les compagnies europĂ©ennes qui desservaient lâAsie via une escale et avec qui nous Ă©tions en concurrence, en faisant passer nos clients par notre base dâ Helsinki, nous avions un net avantage, car nous avions un temps de vol beaucoup plus court que les autres. Aujourdâhui nous avons tous les mĂȘmes temps de volâ», constate un peu amer Javier Roig sanchez.
Ces routes rallongĂ©es, câest aussi pour Finnair du CO2 rejetĂ© en plus.
Cap vers les Ătats-Unis
Pour survivre Ă cette nouvelle donne trĂšs impactante, dĂ©cision a Ă©tĂ© prise de rĂ©duire drastiquement les vols vers lâAsie pour se redĂ©ployer ailleurs.
Concernant la Chine, oĂč la demande sâest effondrĂ©e, Finnair a rĂ©duit ses capacitĂ©s de 70%.
Le Japon reste un marchĂ© important pour Finnair partenaire de Japan Airlines dans lâalliance One World. Cependant, de 40 vols hebdomadaires, la compagnie finlandaise ne propose dĂ©sormais plus que 21 vols vers le pays du soleil levant.
Tournant partiellement le dos Ă lâEst, Finnair a donc dĂ©cidĂ© de renforcer significativement ses capacitĂ©s vers les Ătats-Unis. Des destinations telles que Dallas sont devenues quotidiennes et la compagnie a ouvert une nouvelle route vers Seattle.
A lire aussi : "Finnair sâest adaptĂ©e comme jamais en 100 ans" đ
LâĂ©tĂ© dernier et au dĂ©part de sa capitale Helsinki, la compagnie nationale de ce "petit" pays de 5,5 millions dâhabitants proposait prĂšs de 25 vols par semaines vers les grandes villes amĂ©ricaines.
Un redĂ©ploiement nĂ©cessaire mĂȘme si les Ătats-Unis ne pourront jamais remplacer la place quâavait lâAsie pour Finnair jusquâen 2019.
Mais bien sĂ»r, cette aventure amĂ©ricaine ne concerne pas la France. « Aller aux Ătats-Unis depuis la France nâest Ă©videmment pas notre but, ni notre politique » confirme Javier Roig Sanchez.
Concernant la Chine, oĂč la demande sâest effondrĂ©e, Finnair a rĂ©duit ses capacitĂ©s de 70%.
Le Japon reste un marchĂ© important pour Finnair partenaire de Japan Airlines dans lâalliance One World. Cependant, de 40 vols hebdomadaires, la compagnie finlandaise ne propose dĂ©sormais plus que 21 vols vers le pays du soleil levant.
Tournant partiellement le dos Ă lâEst, Finnair a donc dĂ©cidĂ© de renforcer significativement ses capacitĂ©s vers les Ătats-Unis. Des destinations telles que Dallas sont devenues quotidiennes et la compagnie a ouvert une nouvelle route vers Seattle.
A lire aussi : "Finnair sâest adaptĂ©e comme jamais en 100 ans" đ
LâĂ©tĂ© dernier et au dĂ©part de sa capitale Helsinki, la compagnie nationale de ce "petit" pays de 5,5 millions dâhabitants proposait prĂšs de 25 vols par semaines vers les grandes villes amĂ©ricaines.
Un redĂ©ploiement nĂ©cessaire mĂȘme si les Ătats-Unis ne pourront jamais remplacer la place quâavait lâAsie pour Finnair jusquâen 2019.
Mais bien sĂ»r, cette aventure amĂ©ricaine ne concerne pas la France. « Aller aux Ătats-Unis depuis la France nâest Ă©videmment pas notre but, ni notre politique » confirme Javier Roig Sanchez.
Mettre en valeur les quatre saisons de la Finlande
Pour ce qui est du marché français, celui-ci est dédié à la Finlande et aux pays voisins.
Câest lĂ aussi un nouveau challenge pour Finnair qui a ouvert de nouvelles destinations pour faire dĂ©couvrir au marchĂ© français et europĂ©en la richesse des diffĂ©rentes rĂ©gions du pays]b, chacune avec ses propres caractĂ©ristiques : la rĂ©gion d'Helsinki, la cĂŽte et l'archipel, la rĂ©gion des lacs et la Laponie.
Lâhiver finlandais, surtout durant la pĂ©riode de NoĂ«l, est Ă la mode. b[Dâailleurs, Javier Roig Sanchez nous a promis, pour la mi-dĂ©cembre que sa compagnie allait organiser un voyage du pĂšre NoĂ«l Ă Paris et une arrivĂ©e « en fanfare » Ă lâambassade de FinlandeâŠA suivre.
Mais il y a aussi pour Finnair, en collaboration avec « Visit Finland » la volontĂ© de commercialiser la destination tout au long de lâannĂ©e. De la « dessaisonaliser » se risque Ă prononcer Javier Roig Sanchez. Il y a quatre saisons bien marquĂ©es.
Le printemps et lâautomne sont idĂ©als pour voir les aurores borĂ©ales en Laponie finlandaise. La fin de lâĂ©tĂ© et lâautomne permettent la cueillette et les balades dans une nature aux couleurs extraordinaires et au printemps, câest la meilleure saison pour le ski en Laponie.
LâĂ©tĂ©, quant Ă lui, est connu pour ses nuits blanches et, en Laponie, pour la pĂ©riode oĂč le soleil ne se couche jamais. A la question traditionnelle du bilan de lâĂ©tĂ© 2024 pour le marchĂ© français, Javier Roig Sanchez se dit satisfait : « Jâavais un peu peur que le marchĂ© français soit Ă lâarrĂȘt pendant deux mois. Les TO me disent quâils nâont pas tellement bien vendu, mais nous, on a beaucoup vendu. Je me demande si les Parisiens ne se sont pas dit « Cap au Nord » parce que nous avons eu un Ă©tĂ© fantastique au point de rajouter un quatriĂšme vol vers Helsinki.
Lâautomne Ă©galement se prĂ©sente bien. »
Reste quand mĂȘme le problĂšme de la mi-janvier jusquâĂ PĂąques pour Finnair, une pĂ©riode oĂč les longs courriers sont plus difficiles Ă remplir particuliĂšrement vers le Japon, qui reste une destination importante pour la compagnie.
Câest lĂ aussi un nouveau challenge pour Finnair qui a ouvert de nouvelles destinations pour faire dĂ©couvrir au marchĂ© français et europĂ©en la richesse des diffĂ©rentes rĂ©gions du pays]b, chacune avec ses propres caractĂ©ristiques : la rĂ©gion d'Helsinki, la cĂŽte et l'archipel, la rĂ©gion des lacs et la Laponie.
Lâhiver finlandais, surtout durant la pĂ©riode de NoĂ«l, est Ă la mode. b[Dâailleurs, Javier Roig Sanchez nous a promis, pour la mi-dĂ©cembre que sa compagnie allait organiser un voyage du pĂšre NoĂ«l Ă Paris et une arrivĂ©e « en fanfare » Ă lâambassade de FinlandeâŠA suivre.
Mais il y a aussi pour Finnair, en collaboration avec « Visit Finland » la volontĂ© de commercialiser la destination tout au long de lâannĂ©e. De la « dessaisonaliser » se risque Ă prononcer Javier Roig Sanchez. Il y a quatre saisons bien marquĂ©es.
Le printemps et lâautomne sont idĂ©als pour voir les aurores borĂ©ales en Laponie finlandaise. La fin de lâĂ©tĂ© et lâautomne permettent la cueillette et les balades dans une nature aux couleurs extraordinaires et au printemps, câest la meilleure saison pour le ski en Laponie.
LâĂ©tĂ©, quant Ă lui, est connu pour ses nuits blanches et, en Laponie, pour la pĂ©riode oĂč le soleil ne se couche jamais. A la question traditionnelle du bilan de lâĂ©tĂ© 2024 pour le marchĂ© français, Javier Roig Sanchez se dit satisfait : « Jâavais un peu peur que le marchĂ© français soit Ă lâarrĂȘt pendant deux mois. Les TO me disent quâils nâont pas tellement bien vendu, mais nous, on a beaucoup vendu. Je me demande si les Parisiens ne se sont pas dit « Cap au Nord » parce que nous avons eu un Ă©tĂ© fantastique au point de rajouter un quatriĂšme vol vers Helsinki.
Lâautomne Ă©galement se prĂ©sente bien. »
Reste quand mĂȘme le problĂšme de la mi-janvier jusquâĂ PĂąques pour Finnair, une pĂ©riode oĂč les longs courriers sont plus difficiles Ă remplir particuliĂšrement vers le Japon, qui reste une destination importante pour la compagnie.
Voler pour les autres
Autre initiative salutaire de survie qui sâest avĂ©rĂ©e trĂšs payante, la location de 5 A330 de la compagnie avec ses Ă©quipages aux compagnies Qantas et Qatar Airways.
Des contrats trĂšs juteux, quelque soit le nombre de passagers sur les vols. A Singapour, deux A330 opĂšrent un vol quotidien vers Sydney sous les couleurs de Qantas tandis que les trois autres appareils opĂšrent pour Qatar et quotidiennement depuis Doha vers Helsinki, Stockholm et Copenhague.
Des contrats trĂšs juteux, quelque soit le nombre de passagers sur les vols. A Singapour, deux A330 opĂšrent un vol quotidien vers Sydney sous les couleurs de Qantas tandis que les trois autres appareils opĂšrent pour Qatar et quotidiennement depuis Doha vers Helsinki, Stockholm et Copenhague.
SAS en embuscade
Autres articles
-
Nordic Workshop : des pays en phase sur le plan environnemental
-
Nordic Workshop : Danemark, Finlande, Islande et NorvĂšge Ă la rencontre des pros du tourisme
-
Turkka Kuusisto nommé président directeur général de Finnair
-
Finnair va rénover les cabines de ses Embraer
-
Finlande : Lapland Safaris s'équipe de motoneiges électriques dÚs l'hiver prochain
Cette stratĂ©gie dâadaptation de son rĂ©seau combinĂ©e Ă la location du « trop plein » dâappareils sâest avĂ©rĂ©e payante. DĂ©ficitaire en 2022, Finnair sâest redressĂ©e et a renouĂ© avec la rentabilitĂ© en 2023.
Elle s'est fixĂ© un nouvel objectif financier, Ă savoir une marge bĂ©nĂ©ficiaire opĂ©rationnelle comparable de 6 % dâici la fin de 2025.
Un objectif audacieux pour Finnair, surtout quâelle devra compter dĂ©sormais avec son ambitieuse voisine et concurrente SAS recapitalisĂ©e par Air France - KLM, nouveau membre de lâalliance Sky Team et qui compte bien se renforcer sur le marchĂ© transatlantique.
Elle s'est fixĂ© un nouvel objectif financier, Ă savoir une marge bĂ©nĂ©ficiaire opĂ©rationnelle comparable de 6 % dâici la fin de 2025.
Un objectif audacieux pour Finnair, surtout quâelle devra compter dĂ©sormais avec son ambitieuse voisine et concurrente SAS recapitalisĂ©e par Air France - KLM, nouveau membre de lâalliance Sky Team et qui compte bien se renforcer sur le marchĂ© transatlantique.

Voir tous les articles de Christophe Hardin