Consommation loisirs, voyages : des contradictions évidentes mais normales - Depositphotos.com Auteur denisismagilov
Premier point : d’une année sur l’autre, le moral des Européens évolue peu ou affiche une très légère hausse.
La note attribuée sur l’état d’un pays par sa population est donc moyenne : 5 points sur 10.
Sauf en France et en Allemagne, où l’on enregistre des baisses un peu plus importantes.
Les préoccupations des Européens :
En tête : l’inflation : 87%, la situation politique internationale : 83%, la délinquance : 82%, le système de santé : 81%, le changement climatique : 76%, les retraites : 73%, l’immigration : 70%, l’éducation : 69% et le chômage : 65%
La note attribuée sur l’état d’un pays par sa population est donc moyenne : 5 points sur 10.
Sauf en France et en Allemagne, où l’on enregistre des baisses un peu plus importantes.
Les préoccupations des Européens :
En tête : l’inflation : 87%, la situation politique internationale : 83%, la délinquance : 82%, le système de santé : 81%, le changement climatique : 76%, les retraites : 73%, l’immigration : 70%, l’éducation : 69% et le chômage : 65%
Consommation : quel ressenti par rapport à l'inflation ?
En matière d’inflation, malgré un léger recul, 88% des Européens considèrent que les prix ont augmenté en 2023.
Parmi eux, 59% pensent qu’ils ont même « fortement augmenté ». Et c’est en Europe du sud et au Portugal, Italie, Espagne que le ressenti par rapport à l’inflation est le plus fort. Il est respectivement de 81% pour les Portugais, et de 65% pour les Italiens et Espagnols. Contre 89% en France et Allemagne.
Un léger mieux cependant est à noter en matière de pouvoir d’achat : 48% seulement des Européens contre 54% l’an dernier, estiment que leur pouvoir d’achat a baissé. (On s’habitue ?).
Mais, les Français encore une fois ne sont pas du même avis. Pessimistes, ils sont 58% à estimer avoir perdu de leur pouvoir d’achat.
Parmi eux, 59% pensent qu’ils ont même « fortement augmenté ». Et c’est en Europe du sud et au Portugal, Italie, Espagne que le ressenti par rapport à l’inflation est le plus fort. Il est respectivement de 81% pour les Portugais, et de 65% pour les Italiens et Espagnols. Contre 89% en France et Allemagne.
Un léger mieux cependant est à noter en matière de pouvoir d’achat : 48% seulement des Européens contre 54% l’an dernier, estiment que leur pouvoir d’achat a baissé. (On s’habitue ?).
Mais, les Français encore une fois ne sont pas du même avis. Pessimistes, ils sont 58% à estimer avoir perdu de leur pouvoir d’achat.
Au cours de 2023, l’inflation européenne a, dans les faits, ralenti pour atteindre son plus bas niveau depuis 2 ans à +3,1 % en novembre 2023 et ce, après un pic « historique » à +11,5 % enregistré en octobre 2022.
Les prévisions de la Commission européenne tablent même sur un rythme d’inflation annuel maîtrisé pour 2024 : +3,5 % et 2025 : +2,4 %.
Les prévisions de la Commission européenne tablent même sur un rythme d’inflation annuel maîtrisé pour 2024 : +3,5 % et 2025 : +2,4 %.
Un remède : l’épargne et la lutte contre le gaspillage alimentaire
Comme en toute période de crise, c’est donc vers une épargne de précaution que se tournent les Européens : 53% contre 51% l’an dernier affirment vouloir mettre de l’argent de côté. Excepté en Allemagne et Suède.
En France seule, le taux d’épargne est passé de 14,7% en 2019 à 17,1% en 2023. Les arbitrages se portent aussi sur l’alimentation au sujet de laquelle on remarque que 83% des personnes interrogées déclarent avoir réduit le gaspillage alimentaire contre 87% des Français. Ce qui les oblige à avoir davantage recours aux promotions et aux prix bas. Mais, plus inquiétant, 35% des Européens avouent aussi manger moins que par le passé.
En France, ils sont même 41% dans ce cas ! Et ce sont les viande et le bio qui en font les frais.
Lire aussi : Futuroscopie - 2024 : consommation et temporalités sens dessus-dessous 🔑
En France seule, le taux d’épargne est passé de 14,7% en 2019 à 17,1% en 2023. Les arbitrages se portent aussi sur l’alimentation au sujet de laquelle on remarque que 83% des personnes interrogées déclarent avoir réduit le gaspillage alimentaire contre 87% des Français. Ce qui les oblige à avoir davantage recours aux promotions et aux prix bas. Mais, plus inquiétant, 35% des Européens avouent aussi manger moins que par le passé.
En France, ils sont même 41% dans ce cas ! Et ce sont les viande et le bio qui en font les frais.
Lire aussi : Futuroscopie - 2024 : consommation et temporalités sens dessus-dessous 🔑
Autres économies en vue
Autres dépenses bridées : 62 % des Européens ont renoncé à des dépenses de loisirs (restaurant, cinéma, sorties, ...) et 58 % à celles liées aux week-ends et voyages. Un constat général et partagé dans tous les pays.
Ce qui signifie qu’il sera difficile pour les acteurs de ces secteurs de se rattraper sur d’autres marchés européens. Partagées aussi par tous les segments de la population, ces économies concernent 69 % des revenus faibles et 55 % des revenus élevés !
Plus globalement surtout, l’ensemble des postes de consommation sont concernés par ces arbitrages. Près de 4 Européens sur 10 (37 %) ont et vont ainsi couper dans leurs dépenses d’équipement de la maison et de la personne, avec des taux de 54 % pour les vêtements et chaussures, 52 % pour les meubles, électroménager, TV et smartphone…
Ce qui signifie qu’il sera difficile pour les acteurs de ces secteurs de se rattraper sur d’autres marchés européens. Partagées aussi par tous les segments de la population, ces économies concernent 69 % des revenus faibles et 55 % des revenus élevés !
Plus globalement surtout, l’ensemble des postes de consommation sont concernés par ces arbitrages. Près de 4 Européens sur 10 (37 %) ont et vont ainsi couper dans leurs dépenses d’équipement de la maison et de la personne, avec des taux de 54 % pour les vêtements et chaussures, 52 % pour les meubles, électroménager, TV et smartphone…
Dépenses des Européens sujettes à des renoncements en 2024
Loisirs : 62%
Voyages, vacances : 58%
Habillement : 54%
Biens d’équipement : 52%
Transports : 41%
Téléphonie, internet : 40%
Énergie : 37%
Alimentation : 32%
Santé : 28%
Logement : 27%
Voyages, vacances : 58%
Habillement : 54%
Biens d’équipement : 52%
Transports : 41%
Téléphonie, internet : 40%
Énergie : 37%
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Santé : 28%
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Loisirs, voyages : des contradictions évidentes mais normales
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Malgré le tableau précédent indiquant la hiérarchie des postes de renoncement, il est cependant une bonne nouvelle, celle provenant des envies de dépenser. Elles sont exprimées par 53% des Européens.
Et encore une meilleure nouvelle, cette résilience devrait se porter sur les envies de partir en vacances et de voyager. Elles sont en forte hausse d’une année sur l’autre et sont estimées cette année à 5%.
Sauf que : avoir envie ne signifie pas forcément que l’on va passer à l’acte. L’envie de dépenser rencontre en effet une très forte frustration : 44 % des Européens déclarent vouloir dépenser leurs euros, mais ne pas en avoir toujours les moyens.
Prêts pour le « revenge travel », ils sont aussi prêts à rester à la maison si leur budget les y oblige.
Lire aussi : Consommation des Français : le voyage sanctuarisé ?
En conclusion :
« Ces prévisions encourageantes semblent cependant encore lointaines pour nombre d’Européens notamment avec le rebond de l’inflation en décembre » soulignent les auteurs de l’étude. Bien sûr, il faudra surveiller les niveaux d’épargne. En effet la hausse des taux d’intérêt pourrait inciter les Européens à augmenter encore leur niveau d’économies.
Mais, malgré tout, pour Fabien Neuvy, économiste chez BNP Paribas Personal Finance : « le scénario central pour 2024 reste celui d’une consommation des ménages qui, sans être euphorique, restera résiliente ».
Source - Baromètre observatoire Cetelem 2024
* Etude réalisée en ligne par Harris Interactive en novembre 2023 dans 10 pays d’Europe : Allemagne, Belgique, Espagne, France, Italie, Pologne, Portugal, Roumanie, Royaume-Uni et Suède, sur 10 389 personnes en ligne (mode de recueil CAWI). 3000 interviews ont été réalisées en France et 800 dans chacun des autres pays.
Et encore une meilleure nouvelle, cette résilience devrait se porter sur les envies de partir en vacances et de voyager. Elles sont en forte hausse d’une année sur l’autre et sont estimées cette année à 5%.
Sauf que : avoir envie ne signifie pas forcément que l’on va passer à l’acte. L’envie de dépenser rencontre en effet une très forte frustration : 44 % des Européens déclarent vouloir dépenser leurs euros, mais ne pas en avoir toujours les moyens.
Prêts pour le « revenge travel », ils sont aussi prêts à rester à la maison si leur budget les y oblige.
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En conclusion :
« Ces prévisions encourageantes semblent cependant encore lointaines pour nombre d’Européens notamment avec le rebond de l’inflation en décembre » soulignent les auteurs de l’étude. Bien sûr, il faudra surveiller les niveaux d’épargne. En effet la hausse des taux d’intérêt pourrait inciter les Européens à augmenter encore leur niveau d’économies.
Mais, malgré tout, pour Fabien Neuvy, économiste chez BNP Paribas Personal Finance : « le scénario central pour 2024 reste celui d’une consommation des ménages qui, sans être euphorique, restera résiliente ».
Source - Baromètre observatoire Cetelem 2024
* Etude réalisée en ligne par Harris Interactive en novembre 2023 dans 10 pays d’Europe : Allemagne, Belgique, Espagne, France, Italie, Pologne, Portugal, Roumanie, Royaume-Uni et Suède, sur 10 389 personnes en ligne (mode de recueil CAWI). 3000 interviews ont été réalisées en France et 800 dans chacun des autres pays.
Josette Sicsic - DR
Journaliste, consultante, conférencière, Josette Sicsic observe depuis plus de 25 ans, les mutations du monde afin d’en analyser les conséquences sur le secteur du tourisme.
Après avoir développé pendant plus de 20 ans le journal Touriscopie, elle est toujours sur le pont de l’actualité où elle décode le présent pour prévoir le futur. Sur le site www.tourmag.com, rubrique Futuroscopie, elle publie plusieurs fois par semaine les articles prospectifs et analytiques.
Contact : 06 14 47 99 04
Mail : touriscopie@gmail.com
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