En France, oĂč lâon avait beaucoup misĂ© sur les Russes, notamment sur les ultra riches, et sur les Ukrainiens (en 2012, Atout France publiait un cahier sur les 2 marchĂ©s), il est clair que lâon ne sâattend pas Ă un retour de ces clients, sur les trois destinations surtout oĂč ils avaient leurs habitudes. - Depositphotos.com Auteur Anton_Sokolov
Et parmi les conséquences dramatiques du conflit en cours, les pertes générées par le marché touristique russe ne sont pas négligeables.
A lâheure oĂč les chars et les bombardements assaillent lâUkraine, les professionnels du tourisme de toutes les destinations privilĂ©giĂ©es par les Russes, font leurs comptes.
Et ils ne sont pas bons.
En matiÚre de prévision, la plateforme Mabrian Travel Intelligence a calculé le nombre de siÚges aériens prévus depuis la Russie donc « probablement supprimés) pour les six mois à venir. Ce sont les suivants :
France : 179 000
Espagne : 123 000
Italie : 229 000
GrĂšce : 303 000
Ăgypte : 283 000
UAE : 771 000
Turquie : 1 990 000
Avec plus de 45 millions de voyages Ă lâĂ©tranger (en 2019), la clientĂšle russe (et ukrainienne) Ă©taient indĂ©niablement prometteuses pour de nombreuses destinations.
DâaprĂšs les estimations ci-dessus, lâon notera que le retour de bonnes relations avec la Turquie laissait entrevoir une saison estivale euphorique pour les opĂ©rateurs turcs.
Ils attendaient au moins 2 millions dâarrivĂ©es, voire beaucoup plus durant lâĂ©tĂ©, et qui voient de nouveau leur optimisme sâeffondrer et les risques de banqueroute se prĂ©ciser.
Pour mĂ©moire, les Russes constituent, quand les deux pays sont « amis » 20% de la clientĂšle touristique du pays auxquels sâajoutent les Ukrainiens !
'*) Mabrian Travel Intelligence
A lâheure oĂč les chars et les bombardements assaillent lâUkraine, les professionnels du tourisme de toutes les destinations privilĂ©giĂ©es par les Russes, font leurs comptes.
Et ils ne sont pas bons.
En matiÚre de prévision, la plateforme Mabrian Travel Intelligence a calculé le nombre de siÚges aériens prévus depuis la Russie donc « probablement supprimés) pour les six mois à venir. Ce sont les suivants :
France : 179 000
Espagne : 123 000
Italie : 229 000
GrĂšce : 303 000
Ăgypte : 283 000
UAE : 771 000
Turquie : 1 990 000
Avec plus de 45 millions de voyages Ă lâĂ©tranger (en 2019), la clientĂšle russe (et ukrainienne) Ă©taient indĂ©niablement prometteuses pour de nombreuses destinations.
DâaprĂšs les estimations ci-dessus, lâon notera que le retour de bonnes relations avec la Turquie laissait entrevoir une saison estivale euphorique pour les opĂ©rateurs turcs.
Ils attendaient au moins 2 millions dâarrivĂ©es, voire beaucoup plus durant lâĂ©tĂ©, et qui voient de nouveau leur optimisme sâeffondrer et les risques de banqueroute se prĂ©ciser.
Pour mĂ©moire, les Russes constituent, quand les deux pays sont « amis » 20% de la clientĂšle touristique du pays auxquels sâajoutent les Ukrainiens !
'*) Mabrian Travel Intelligence
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MĂȘme les USA qui espĂ©raient plus de 200 000 arrivĂ©es font grise mine. Probablement pour longtemps.
Quant Ă lâEurope, elle nâest guĂšre mieux lotie. La GrĂšce, premiĂšre victime, nâavait pas mĂ©nagĂ© ses efforts pour retrouver en 2022 ses niveaux de frĂ©quentation dâavant Covid ( soit quelque 30 millions dâarrivĂ©es) dans lesquels les Russes pesaient de plus en plus lourd : au moins 500 000 pax, notamment sur la CrĂȘte et ses villages de vacances bon marchĂ©.
Quant Ă lâUkraine elle-mĂȘme, neuviĂšme destination touristique europĂ©enne, elle aurait pu accueillir plus dâun million et demi de Russes si le temps Ă©tait au beau fixe !
Soit sa deuxiĂšme clientĂšle aprĂšs les Polonais. Mais, lâhistoire fera sans doute ses comptes autrementâŠ
La France : montagne, CĂŽte dâAzur, Paris-Ile de France vont souffrir
En France, oĂč lâon avait beaucoup misĂ© sur les Russes, notamment sur les ultra riches, et sur les Ukrainiens (en 2012, Atout France publiait un cahier sur les 2 marchĂ©s), il est clair que lâon ne sâattend pas Ă un retour de ces clients, sur les trois destinations surtout oĂč ils avaient leurs habitudes.
Dâores et dĂ©jĂ , la rĂ©gion Paris-Ile de France qui estimait Ă 360 000 les sĂ©jours des Russes, sur une durĂ©e moyenne de 6,4 nuits, sâattend Ă perdre les recettes de leurs dĂ©penses Ă©valuĂ©es par lâObservatoire du CRT Ă 142 euros en moyenne par jour. Soit un total de 343 millions dâeuros de recettes.
Sur la CĂŽte dâAzur, destination historique, trĂšs prisĂ©e par les clientĂšles russes et ukrainiennes, les hĂŽteliers sont Ă©galement trĂšs inquiets. Les annulations se prĂ©cisent dâautant plus que les sanctions de toutes sortes notamment financiĂšres risquent de durer. Or, selon les derniers chiffres de l'Observatoire du tourisme de la CĂŽte d'Azur, le marchĂ© russe se place au 9e rang des Ă©trangers sur la CĂŽte d'Azur. Il reprĂ©sente plus de 300.000 sĂ©jours par an. Et si plus de 1.000 rĂ©sidences secondaires ont Ă©tĂ© recensĂ©es, prĂšs de la moitiĂ© des sĂ©jours se dĂ©roulent dans les hĂŽtels, surtout 4 et 5 Ă©toiles, et les rĂ©sidences.
Enfin, la situation nâest pas plus brillante en montagne, notamment dans ces stations vedettes que sont Courchevel ou MegĂšve.
TrĂšs frĂ©quentĂ©es par les couches les plus aisĂ©es de la clientĂšle russe, ces stations dĂ©plorent des annulations en cascade dans lâhĂŽtellerie, comme le rapporte un article de la Tribune.
A Courchevel seule, les Russes représentaient 800 000 nuitées et des dépenses faramineuses dans les boutiques et boßtes de nuit.
Dâores et dĂ©jĂ , la rĂ©gion Paris-Ile de France qui estimait Ă 360 000 les sĂ©jours des Russes, sur une durĂ©e moyenne de 6,4 nuits, sâattend Ă perdre les recettes de leurs dĂ©penses Ă©valuĂ©es par lâObservatoire du CRT Ă 142 euros en moyenne par jour. Soit un total de 343 millions dâeuros de recettes.
Sur la CĂŽte dâAzur, destination historique, trĂšs prisĂ©e par les clientĂšles russes et ukrainiennes, les hĂŽteliers sont Ă©galement trĂšs inquiets. Les annulations se prĂ©cisent dâautant plus que les sanctions de toutes sortes notamment financiĂšres risquent de durer. Or, selon les derniers chiffres de l'Observatoire du tourisme de la CĂŽte d'Azur, le marchĂ© russe se place au 9e rang des Ă©trangers sur la CĂŽte d'Azur. Il reprĂ©sente plus de 300.000 sĂ©jours par an. Et si plus de 1.000 rĂ©sidences secondaires ont Ă©tĂ© recensĂ©es, prĂšs de la moitiĂ© des sĂ©jours se dĂ©roulent dans les hĂŽtels, surtout 4 et 5 Ă©toiles, et les rĂ©sidences.
Enfin, la situation nâest pas plus brillante en montagne, notamment dans ces stations vedettes que sont Courchevel ou MegĂšve.
TrĂšs frĂ©quentĂ©es par les couches les plus aisĂ©es de la clientĂšle russe, ces stations dĂ©plorent des annulations en cascade dans lâhĂŽtellerie, comme le rapporte un article de la Tribune.
A Courchevel seule, les Russes représentaient 800 000 nuitées et des dépenses faramineuses dans les boutiques et boßtes de nuit.
Quid du marché russe en Espagne ?
En Espagne, mĂȘme scenario. En une semaine, les rĂ©servations de nuits dâhĂŽtel ont chutĂ© de 18 % dans le pays, selon la plateforme de rĂ©servations Mirai.
Une baisse directement liĂ©e au conflit puisque quâelle a commencĂ© aux alentours du premier jour de lâattaque russe.
Pour les professionnels du tourisme, câest une inquiĂ©tude de plus, alors quâils se relĂšvent Ă peine de la crise sanitaire. Mais les Russes ne reprĂ©sentent pas une majoritĂ© de leurs clients : ils Ă©taient environ 1,3 million par an avant la pandĂ©mie, câest-Ă -dire environ 1,5 % de tous les touristes Ă©trangers dans la PĂ©ninsule ibĂ©rique.
Leur prĂ©sence Ă©tait nĂ©anmoins intĂ©ressante, puisquâils dĂ©pensaient en Espagne environ 1,4 milliard dâeuros, sur une annĂ©e. RĂ©gion la plus touchĂ©e : la Catalogne et Barcelone oĂč ils reprĂ©sentent seulement 2 % des touristes mais dĂ©pensent beaucoup lĂ aussi !
Une baisse directement liĂ©e au conflit puisque quâelle a commencĂ© aux alentours du premier jour de lâattaque russe.
Pour les professionnels du tourisme, câest une inquiĂ©tude de plus, alors quâils se relĂšvent Ă peine de la crise sanitaire. Mais les Russes ne reprĂ©sentent pas une majoritĂ© de leurs clients : ils Ă©taient environ 1,3 million par an avant la pandĂ©mie, câest-Ă -dire environ 1,5 % de tous les touristes Ă©trangers dans la PĂ©ninsule ibĂ©rique.
Leur prĂ©sence Ă©tait nĂ©anmoins intĂ©ressante, puisquâils dĂ©pensaient en Espagne environ 1,4 milliard dâeuros, sur une annĂ©e. RĂ©gion la plus touchĂ©e : la Catalogne et Barcelone oĂč ils reprĂ©sentent seulement 2 % des touristes mais dĂ©pensent beaucoup lĂ aussi !
Des dépenses internationales en baisse depuis 2013
En matiÚre de dépenses, on fait aussi des comptes. Globalement, les classes moyennes russes avaient diminuer leurs dépenses suite à la dévaluation de leur monnaie. Ainsi en 2013, globalement, on estimait leurs dépenses à plus de 53 milliards de dollars US contre 31 milliards en 2017, suivant une décrue réguliÚre chaque année.
⊠Dur, dur donc ce monde dâaprĂšs Covid dans lequel les dictateurs les uns aprĂšs les autres sont capables de pulvĂ©riser en quelques semaines les efforts de nombreuses professions du tourisme.
⊠Dur, dur donc ce monde dâaprĂšs Covid dans lequel les dictateurs les uns aprĂšs les autres sont capables de pulvĂ©riser en quelques semaines les efforts de nombreuses professions du tourisme.
Les espoirs ruinés du tourisme domestique russe
Selon une enquĂȘte de lâAFP datant de 2019, les Russes Ă©taient bel et bien dĂ©terminĂ©s Ă entrer dans le Top Ten des plus grandes destinations touristiques du monde, alors quâelle Ă©tait au seiziĂšme rang.
« Le gouvernement, indique lâarticle, travaille Ă une nouvelle stratĂ©gie visant Ă doubler d'ici Ă 2035 la part du secteur dans l'Ă©conomie, pour atteindre 7% du PIB, et Ă doubler les recettes budgĂ©taires liĂ©es Ă cette activitĂ©. Une source citĂ©e par l'agence Interfax a Ă©voquĂ© des investissements approchant les 10 milliards d'euros ».
« Le gouvernement, indique lâarticle, travaille Ă une nouvelle stratĂ©gie visant Ă doubler d'ici Ă 2035 la part du secteur dans l'Ă©conomie, pour atteindre 7% du PIB, et Ă doubler les recettes budgĂ©taires liĂ©es Ă cette activitĂ©. Une source citĂ©e par l'agence Interfax a Ă©voquĂ© des investissements approchant les 10 milliards d'euros ».
Journaliste, consultante, confĂ©renciĂšre, Josette Sicsic observe depuis plus de 25 ans, les mutations du monde afin dâen analyser les consĂ©quences sur le secteur du tourisme.
AprĂšs avoir dĂ©veloppĂ© pendant plus de 20 ans le journal Touriscopie, elle est toujours sur le pont de lâactualitĂ© oĂč elle dĂ©code le prĂ©sent pour prĂ©voir le futur. Sur le site www.tourmag.com, rubrique Futuroscopie, elle publie plusieurs fois par semaine les articles prospectifs et analytiques.
Contact : 06 14 47 99 04
Mail : touriscopie@gmail.com
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