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Si les planètes sont alignées dans le secteur pour vendre la France, les consciences ne le sont pas toujours.
Le monde entier s’était donné pour cap de limiter le réchauffement à 1,5 °C. Mais ce seuil, inscrit dans l’accord de Paris et ratifié par 196 pays, semble désormais hors de portée. Les scientifiques sont formels : il est trop tard pour espérer s’y tenir. Ce qui devait préserver une planète vivable n’est plus un horizon réaliste.
De toute façon, limiter la hausse des températures à 1,5 °C, le principal objectif de l’accord de Paris ratifié par 196 pays, n’est plus possible. Un seuil qui devait permettre de conserver une planète vivable...
Faut-il pour autant rester les bras ballants ? Evidemment non !
Et pourtant, dans le secteur du tourisme, la seule solution semble d'investir encore et encore : des collectivités locales aux entreprises, en passant par les Français… tout le monde !
L’enjeu serait simple, nous devons aller chercher 100 milliards d'euros de parts de marché supplémentaire, selon le colloque d’Alliance France Tourisme.
Une somme qui nous permettra, non seulement de doubler notre rival de toujours, l’Espagne, et de reprendre notre couronne mondiale que tout le monde nous envie.
Non, la France n’a jamais été le leader mondial du tourisme !

Ce qui est important, c'est la dépense touristique, c'est la dépense globale, ce n'est pas le nombre" expliquait-il avant l’ouverture du colloque du think tank.
Pourtant, déjà en 2003, selon les archives de TourMaG.com, les États-Unis caracolaient en tête dans la catégorie des recettes touristiques avec 67 milliards de dollars, devant l’Espagne, la France et l’Italie (recettes allant de 34 à 27 milliards de dollars).
Non, nous n’avons jamais été les leaders mondiaux. Et même si, en 22 ans, nos recettes ont été multipliées par plus de deux, nous n’avons pas gagné de place au classement.
Le grand remplacement n'a pas eu lieu. ]b
Le président d’Alliance France Tourisme alerte donc sur le déclassement de notre pays, devenu seulement la 4ᵉ puissance touristique mondiale. Pour reprendre des parts de marché, il faut investir, investir et encore investir !
Vanguélis Panayotis, de MKG Consulting, a rappelé lors de l’événement que "depuis 2004, on n'a pas créé en solde net d'hébergement marchand".
Devons nous construire des hôtels et monter en gamme, alors que seulement un quart des nuitées (140 millions) en France est généré par la clientèle étrangère, pendant que notre voisin ibérique en accueille plus du double (323 millions) et que l’Italie nous surclasse (250 millions).
Construire des hôtels… pour qui ?
Rappelons qu'une bonne partie des Français ne partent pas faute de moyens : le taux de départ de nos concitoyens, au mieux, stagne depuis quarante ans, voire même régresse.
A lire sur le sujet : 100 milliards de parts de marché ? "Nous devons dépasser les logiques économiques et électoralistes"
Et même si nous faisions partir 70 % des Français, contre 60 % actuellement, les recettes augmenteraient de seulement 20 milliards d’euros. Il resterait donc 80 milliards à aller chercher.
L'Espagne l'exemple à suivre... ou pas !
Nous comprenons que cette quête de la première place mondiale passera par l'attrait des visiteurs étrangers.
Dans le même temps, sans toujours le nommer explicitement, durant le colloque, un pays a été pointé du doigt comme l’exemple à suivre : l’Espagne.
"Et certains pays nous dépassent. L'Espagne, par exemple, l'an dernier a performé, a augmenté de plus 8% là où en gros on stagnait."
Et Jean-Baptiste Lemoyne, présent à l’événement, de rappeler que nos voisins espagnols développent l’industrie touristique à tour de bras, tout en affichant un panier moyen quasiment deux fois plus élevé et des recettes nettement supérieures.
L’ancien secrétaire d’État a aussi rappelé que la concurrence ne se situait pas seulement de l’autre côté des Pyrénées, mais aussi dans l’émergence de nouvelles destinations comme les Émirats arabes unis et l’Arabie saoudite.
Mais voulons-nous vraiment faire de l’Espagne — avec ses côtes bétonnées jusqu’à l’excès, ses villes artificielles et ses resorts hermétiques les uns aux autres — un modèle ?
A lire : Le modèle touristique espagnol atteint-il ses limites ?
Un pays où les habitants battent le pavé pour demander l’arrêt du tourisme, quand notre modèle semble un peu plus respectueux des populations.
Un développement qui s’appuie de plus principalement sur… l’aérien. L’Espagne deviendra en 2025 le plus grand marché national d’Europe.
La hausse de ses capacités est de 39 % sur les six dernières années.
D’ailleurs, Franck Louvrier, le maire de La Baule et chargé du tourisme auprès de Régions de France, a lui affirmé, toujours à ce même colloque, qu’il serait bon de s’appuyer sur nos 450 aérodromes et aéroports, qui représentent "une opportunité formidable".
Dans le même temps, sans toujours le nommer explicitement, durant le colloque, un pays a été pointé du doigt comme l’exemple à suivre : l’Espagne.
"Et certains pays nous dépassent. L'Espagne, par exemple, l'an dernier a performé, a augmenté de plus 8% là où en gros on stagnait."
Et Jean-Baptiste Lemoyne, présent à l’événement, de rappeler que nos voisins espagnols développent l’industrie touristique à tour de bras, tout en affichant un panier moyen quasiment deux fois plus élevé et des recettes nettement supérieures.
L’ancien secrétaire d’État a aussi rappelé que la concurrence ne se situait pas seulement de l’autre côté des Pyrénées, mais aussi dans l’émergence de nouvelles destinations comme les Émirats arabes unis et l’Arabie saoudite.
Mais voulons-nous vraiment faire de l’Espagne — avec ses côtes bétonnées jusqu’à l’excès, ses villes artificielles et ses resorts hermétiques les uns aux autres — un modèle ?
A lire : Le modèle touristique espagnol atteint-il ses limites ?
Un pays où les habitants battent le pavé pour demander l’arrêt du tourisme, quand notre modèle semble un peu plus respectueux des populations.
Un développement qui s’appuie de plus principalement sur… l’aérien. L’Espagne deviendra en 2025 le plus grand marché national d’Europe.
La hausse de ses capacités est de 39 % sur les six dernières années.
D’ailleurs, Franck Louvrier, le maire de La Baule et chargé du tourisme auprès de Régions de France, a lui affirmé, toujours à ce même colloque, qu’il serait bon de s’appuyer sur nos 450 aérodromes et aéroports, qui représentent "une opportunité formidable".
Augmenter le bonheur national brut en améliorant le taux de départ en vacances des Français !
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L’événement donne comme une vague impression que la France du tourisme et politique a tourné la page du durable. Pourtant l'objectif martelé par la Ministre est de faire de la France la première destination du tourisme Durable au Monde.
Je tiens à préciser que Dominique Marcel a appelé à investir dans un tourisme plus durable, qui corresponde mieux aux attentes des Français, ces mêmes visiteurs qui représentent deux tiers de la dépense globale du tourisme.
Alors que dans le même temps, viser 100 milliards de parts de marché, sans même parler du taux de départ de nos compatriotes, passera inévitablement par un très fort développement du tourisme international.
Nous avons comme une vague impression que le monde d’avant est non seulement revenu, mais qu’il a totalement oublié l’urgence de la situation.
Ne faudrait-il pas plutôt revoir les indicateurs, comme le prône, Jean Pinard, à l'image de La Grande-Motte qui a décidé de revoir de fond en comble la manière d'évaluer sa saison touristique estivale. Consommation d'eau, gestion des déchets, impact sur les espaces naturels et la biodiversité... Objectif : embarquer professionnels, pouvoir publics, touristes, et habitants sur le chemin de la durabilité.
Notre secteur ne survivra sans doute pas à un réchauffement à +4 °C, qu'anticipe le gouvernement, faute de plages pour accueillir les touristes, d’endroits vivables dans nos villes… mais il semble préférable de viser une place de leader que nous n’avons jamais eue ?
Le secteur n’est pas la cause, mais sera l’un des premiers dommages collatéraux : vouloir un développement sans se poser la question des externalités, cela revient foncer les yeux fermés à 200 km/h dans un mur en feu.
Au lieu de vouloir accrocher une médaille en chocolat, visons, à la manière du Bhoutan, une forte accélération du bonheur national brut grâce à la nette amélioration du taux de départ en vacances des Français.
Je tiens à préciser que Dominique Marcel a appelé à investir dans un tourisme plus durable, qui corresponde mieux aux attentes des Français, ces mêmes visiteurs qui représentent deux tiers de la dépense globale du tourisme.
Alors que dans le même temps, viser 100 milliards de parts de marché, sans même parler du taux de départ de nos compatriotes, passera inévitablement par un très fort développement du tourisme international.
Nous avons comme une vague impression que le monde d’avant est non seulement revenu, mais qu’il a totalement oublié l’urgence de la situation.
Ne faudrait-il pas plutôt revoir les indicateurs, comme le prône, Jean Pinard, à l'image de La Grande-Motte qui a décidé de revoir de fond en comble la manière d'évaluer sa saison touristique estivale. Consommation d'eau, gestion des déchets, impact sur les espaces naturels et la biodiversité... Objectif : embarquer professionnels, pouvoir publics, touristes, et habitants sur le chemin de la durabilité.
Notre secteur ne survivra sans doute pas à un réchauffement à +4 °C, qu'anticipe le gouvernement, faute de plages pour accueillir les touristes, d’endroits vivables dans nos villes… mais il semble préférable de viser une place de leader que nous n’avons jamais eue ?
Le secteur n’est pas la cause, mais sera l’un des premiers dommages collatéraux : vouloir un développement sans se poser la question des externalités, cela revient foncer les yeux fermés à 200 km/h dans un mur en feu.
Au lieu de vouloir accrocher une médaille en chocolat, visons, à la manière du Bhoutan, une forte accélération du bonheur national brut grâce à la nette amélioration du taux de départ en vacances des Français.