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Les navires de croisières les plus anciens ne survivent (hélas) pas à la suspension des activités liées à la Covid-19

l'Horizon, le Marella Celebration, Le Black Watch et le Boudicca...


La pandémie liée au covid-19 accélère le retrait des vieux navires des flottes des armateurs de croisières. C'est ainsi que plusieurs anciens fleurons se retrouvent transformés en hébergement flottant ou pire... à la casse !


Rédigé par François Défontaine le Lundi 5 Octobre 2020

La pandémie contraint l'industrie des croisières à accélérer le retrait de nombreux navires d’ancienne génération. Fred. Olsen (compagnie britannique), a confirmé avoir vendu ses 2 paquebots datant des années 1970, s’ajoutant ainsi à la liste des vieux navires qui ne survivront probablement pas à la crise.

On considère généralement que la durée de vie d'un navire est de 30 à 40 ans. Cependant, dans le secteur des croisières, qui a connu une expansion rapide au cours de la dernière décennie, il était courant de voir des navires plus anciens continuer à opérer dans l'industrie.

Tout en construisant de nouveaux bateaux plus gros et donc à la rentabilité plus importante, de nombreuses grandes compagnies de croisière utilisent leurs vieilles gardes pour se développer sur des marchés plus petits et dans des ports régionaux ou elles vendent ces navires à des compagnies plus petites qui ne construisent généralement pas de nouveaux navires.

Si ces navires de capacité plus réduites ne disposent pas de tous les équipements qui font la Une des journaux (murs d’escalade, patinoire, tyrolienne…) ils ont pu toutefois trouver des marchés de niche et se faire une clientèle fidèle de voyageurs qui apprécient soit les designs plus classiques, soit la taille plus réduite.

Des navires transformés en hébergement

Le Black Watch et le Boudicca avaient été parmi les premiers navires de croisière modernes spécialement construits  pour la Royal Viking Line dans les années 1970. - DR
Le Black Watch et le Boudicca avaient été parmi les premiers navires de croisière modernes spécialement construits pour la Royal Viking Line dans les années 1970. - DR
Fred. Olsen vient d’annoncer l'acquisition de deux navires de la Holland America Line, qui seront utilisés pour remplacer les paquebots « Black Watch » et « Boudicca » . Une déclaration confirme même que les deux navires ont été vendus et vont commencer une nouvelle vie en tant que navires d'hébergement pour une compagnie en Turquie.

L'annonce que les deux navires construits au début des années 1970 aient été vendus pour être utilisés comme navires d'hébergement a surpris de nombreux observateurs qui ont spéculé sur leur vente à la casse. Certains initiés de l'industrie se demandent encore s'il ne s'agirait pas d'une étape intermédiaire pour les navires avant leur mise à la ferraille… bref le monde devient fou, l’industrie maritime également.

Le Black Watch et le Boudicca avaient été parmi les premiers navires de croisière modernes spécialement construits pour la Royal Viking Line dans les années 1970. Ils effectuaient de longues croisières, y compris des voyages autour du monde. Ils ont ensuite été vendus et exploités par une série de compagnies de croisière avant d'être rachetés par Fred. Olsen, qui les a utilisés pour commencer son expansion dans l'industrie des croisières.

Bien qu'ils comptent parmi les plus anciens navires de croisière en activité, le Black Watch et le Boudicca ne sont pas les seuls navires de cette époque à ne pas avoir survécu à la pandémie.

Retrait accéléré des vieux navires de croisière

Au printemps, une autre compagnie de croisières axée sur le marché britannique, Marella Cruises, appartenant au groupe allemand TUI, a annoncé qu'elle avait accéléré le retrait de son navire construit en 1984, le Marella Celebration. - DR
Au printemps, une autre compagnie de croisières axée sur le marché britannique, Marella Cruises, appartenant au groupe allemand TUI, a annoncé qu'elle avait accéléré le retrait de son navire construit en 1984, le Marella Celebration. - DR
Au printemps, une autre compagnie de croisières axée sur le marché britannique, Marella Cruises, appartenant au groupe allemand TUI, a annoncé qu'elle avait accéléré le retrait de son navire construit en 1984, le Marella Celebration.

Le navire de croisière de 33 000 tonnes brutes a récemment été rebaptisé et est désarmé en Grèce, apparemment pour les chantiers de ferraille en Turquie.

A ses côtés se trouve le dernier navire de la compagnie de croisière espagnole Pullmantur, l'Horizon, construit en 1988 et qui aurait également été vendu à la casse après que Pullmantur ait déposé son bilan en Espagne, ce navire est bien connu des croisiéristes français puisqu’il opéra pour le compte de Croisières de France sacrifié sur l’autel de la gloire pour sauver Pullmantur déjà empreinte à de grandes difficultés en 2016… Une réussite !!.

Le retrait accéléré des vieux navires de croisière a également été le thème du programme de désarmement des navires de la Carnival Corporation. Si, jusqu'à présent, la plupart des ventes de Carnival ont été réalisées auprès de petites compagnies de croisière, quatre navires construits par Carnival Cruise Line au début des années 1990 ont été vendus aux chantiers de ferraille en Turquie où, selon Carnival, ils sont "recyclés". Les Sovereign (of the Seas) et Monarch (of the Seas) construits à la fin des années 1980 et au début des années 1990 dans les chantiers nazairiens pour Royal Caribbean, qui étaient exploités par sa filiale espagnole, ont échoué dans le même chantier d’Aliaga en Turquie.

Les armateurs devraient-ils revoir leurs plans de constructions avant démolir leur navire ?

Début octobre, le sort des anciens navires de croisière commercialisés par Cruise and Maritime Voyages sera également déterminé. Construits dans les années 1960 pour le Marco Polo et au début des années 1990 pour le reste de la flotte, ces navires seront vendus aux enchères au Royaume-Uni pour dettes après que CMV ait été mise en redressement judiciaire pendant l'été.

L’équipe française de CMV pourrait-elle racheter le Jules Verne, l’ancien DG de Croisières Maritimes et Voyages a refusé de répondre à cette question.

La plupart des autres grandes compagnies de croisières ont déclaré jusqu'à présent qu'elles ne prévoyaient pas de mettre hors service leurs navires de croisière. Il est bon de rappeler que ce qui est dit un jour peut être démenti le lendemain…

L’horizon est trouble et incertain… rien ne sera surprenant si l’épuration se poursuit… mais les armateurs devraient peut être revoir leurs plans de constructions avant démolir leur navire…

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