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Pierre Pelissier (Cruiseline) : "Sans bateaux, on ne peut pas faire grandir le marchĂ©" 🔑

La Méditerranée est privilégiée


Ecologie, reprise, nouveaux navires
.Patron de Cruiseline, agence internationale (Europe et AmĂ©rique latine) spĂ©cialisĂ©e dans la vente de croisiĂšres, Pierre Pelissier balaie l’actualitĂ© du secteur, avec, en fil rouge, la nĂ©cessaire dĂ©carbonation du secteur dĂ©jĂ  enclenchĂ©e par tous les armateurs.


Rédigé par le Lundi 26 Février 2024

Le port de Marseille profite d'un report des passagers vers la Méditerranée en raison de la cherté des billets d'avion @MSC
Le port de Marseille profite d'un report des passagers vers la Méditerranée en raison de la cherté des billets d'avion @MSC
TourMag.Com – La reprise de la croisiùre se traduit-elle dans vos chiffres ?

Pierre Pelissier L'activité est en effet largement repartie. En 2019, nous avions fait voyager quelque 160.000 mille passagers contre 240.000 en 2023.

Nous avons rĂ©alisĂ© l’annĂ©e un chiffre d’affaires de 266 millions d’euros, une centaine de millions pour le marchĂ© français. Dans l’ensemble, tous les armateurs ont fait une bonne annĂ©e en 2023.

C’est une croissance Cruiseline, et non une croissance de marchĂ©. En France, en 2023, la croissance devrait ĂȘtre lĂ©gĂšre par rapport aux 545.000 passagers enregistrĂ©s en 2019, on devrait ĂȘtre un petit peu au-dessus.

C’est sur le marchĂ© français que nous avons le plus de volume mais c’est aussi sur celui oĂč nous faisons le moins de croissance. Parce que nous sommes le plus « gros » mais, aussi, parce que c’est un marchĂ© d’offres.

Si vous n’avez pas plus de navires, vous ne nous pouvez pas croĂźtre. La capacitĂ© en France est principalement allouĂ©e par les armateurs MSC ou Costa. Les autres sont loin derriĂšre. Et les taux de remplissage sont proches de 100%.

Carnival a ainsi récupéré des navires Costa pour répondre aux besoins de la demande américaine qui est trÚs trÚs forte. Sans bateaux, on ne peut pas faire grandir le marché.


CroisiĂšre : "On connait les bateaux, on les visite"

Pierre Pelissier souligne que les capacité allouées au marché français par les armateurs n'ont augmenté que trÚs légÚrement depuis 2019.
Pierre Pelissier souligne que les capacité allouées au marché français par les armateurs n'ont augmenté que trÚs légÚrement depuis 2019.
TourMag.Com - Comment expliquer cette surperformance de Cruiseline ?

Pierre PĂ©lissier : DĂ©jĂ , le marchĂ© est aujourd'hui structurĂ© diffĂ©remment : les ventes directes et les agences en ligne ont pris des parts de marchĂ©. Les agences de voyages traditionnelles se concentrent beaucoup plus sur le « Travel », leur cƓur de mĂ©tier.

C’est un marchĂ© qui est mĂ©connu, on comprend mal les diffĂ©rences qui existent entre les navires. Comment faire la diffĂ©rence entre un MSC, un Celebrity, un Norwegian Cruise


C’est pour cela que l’on existe, on connait les bateaux, on les visite. On va pouvoir conseiller le client : si vous voulez voyager avec telle compagnie, tel bateau et telle pĂ©riode, voilĂ  ce que vous allez trouver. Et si vous voulez autre chose, on peut vous conseiller tel ou tel produit.

Les prix des vols favorisent la Méditerranée

TourMag.Com : L’arrivĂ©e de nouveaux bateaux et la communication qui l’entoure devrait aussi favoriser le secteur ?

Pierre Pelissier : Beaucoup de bateaux ont Ă©tĂ© livrĂ©s lors de la pĂ©riode Covid. Ils sont tous opĂ©rationnels depuis l’annĂ©e derniĂšre.

L’industrie est condamnĂ©e Ă  en construire de nouveaux, parce qu’ils sont attractifs pour les clients et parce qu’ils sont beaucoup plus vertueux, c’est un critĂšre important dans les annĂ©es qui viennent.

Tous les armateurs, tels MSC ou Royal Caribbean, le font vite et bien.


TourMag.Com : A-t-on assisté à un changement de comportement des clients à la suite de la crise sanitaire ?

Pierre Pelissier : Clairement. Les clients favorisent un dĂ©part en MĂ©diterranĂ©e plus proche de chez eux. En raison du prix des vols, moins Ă  l'autre bout du monde. En 2023, nous avons vendu 60 % de MĂ©diterranĂ©e et 23 % de CaraĂŻbes. En 2019, c’était 48% pour la MĂ©diterranĂ©e, 19% pour les CaraĂŻbes. C’est la part « reste du monde » qui a donc sensiblement baissĂ©.

Pierre Pelissier : "le stigmate que l’on met sur la croisiùre est trùs facile"

TourMag.Com - L’avĂšnement de l’Icon of the Seas a fait couler beaucoup d’encre autour de son empreinte Ă©cologique. Comment y rĂ©pondre ?

Pierre Pelissier : Son bilan carbone par passager est bien inférieur à celui des autres bateaux. Il fonctionne au GNL, il traite la totalité de ses eaux usées, il optimise la gestion des déchets à bord, tous les luminaires sont avec des LED, les zones thématisées sont plus petites pour réduire la climatisation, l'eau qui est consommée à bord a été dessalée.

Oui, c’est un gros bateau mais nous sommes sur une trajectoire positive en termes de dĂ©carbonation. L’Icon of The Seas, d’ailleurs, est archiplein.

Notre responsabilitĂ©, en tant que professionnel de la croisiĂšre, est de proposer les produits les plus vertueux, ce n’est pas au client de se poser la question du bilan carbone. A nous de faire tous les efforts possibles pour le rĂ©duire. On les informe sur les initiatives prises par les armateurs pour rĂ©duire leur impact Ă  bord.

Nous avons fait rĂ©aliser une Ă©tude par un cabinet spĂ©cialisĂ© : le bilan carbone d'un Paris-AthĂšnes (AR) en avion avec une semaine d'hĂŽtel en GrĂšce, c’est 370 kilos de CO2 par personne. Le bilan d’un Marseille-Paris (AR) en train, suivi d’une semaine de croisiĂšre, c’est 320 kilos. Un Paris-CancĂčn (AR), une semaine d’hĂŽtel, c’est 1.400 kilos.

Le stigmate que l’on met sur la croisiĂšre est trĂšs facile mais ne sert Ă  rien. C’est toute l’industrie du tourisme qui doit se poser la question de la rĂ©duction de l’impact. On espĂšre aussi que le produit croisiĂšre va pouvoir bientĂŽt s’appuyer sur des bateaux net zĂ©ro. On peut citer l’Orient Express Silenseas d'Accor qui doit ĂȘtre livrĂ© en 2026.

De nombreuses solutions sont Ă  l'Ă©tude pour rĂ©duire l'impact carbone des navires. 70 % de la flotte de navires peut se connecter Ă  quai. D’ici 2027, les ports en MĂ©diterranĂ©e seront presque tous Ă©quipĂ©s. Et, dans les bateaux, il y a de la place pour installer des technologies encombrantes comme une pile combustible Ă  hydrogĂšne.


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