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Privatisation des CDT : une opportunité pour le développement des territoires ?

La chronique de Christian Orofino


Christian Orofino, ex-président de la Commission Tourisme Durable du SNAV, plaide en faveur d'un partenariat Publi/Privé, afin de commercialiser comme il se doit la production touristique des Comités départementaux du tourisme. L’apport financier du secteur privé, "permettrait de structurer la production et la commercialisation des offres, afin qu’elles puissent répondre aux besoins des marchés étrangers et français aussi bien pour les groupes que pour les individuels".


Rédigé par Christian Orofino le Mercredi 29 Octobre 2014

46 départements ont créé un club au sein de RN2D, afin de mutualiser une production constituée par une  offre de chaque département - DR
46 départements ont créé un club au sein de RN2D, afin de mutualiser une production constituée par une offre de chaque département - DR
L’amélioration des performances de l’activité du tourisme français est bien entendu une affaire de promotion sur les marchés étrangers mais surtout une restructuration de l’offre nationale.

Or celle-ci est déséquilibrée, puisque seules 4 régions bénéficient de 70% l’activité touristique française.

Ce rééquilibrage passe par une restructuration de l’offre des départements absents du revenu touristique national générateur d’emplois et de développements locaux.

Les tour-opérateurs réceptifs exerçant actuellement sur le territoire français sont de deux catégories :

- soit ce sont des bureaux de TO étrangers dont les emplois et les recettes restent dans le circuit de l’entreprise étrangère, avec des clientèles exclusives

- soit des opérateurs français qui ne sont installés que dans des territoires à fort potentiel touristique.

Les autres territoires n’arrivent pas à intéresser les acteurs privés.

Ce constat a amené 46 départements à créer un club au sein de RN2D (ex fédération nationale des CDT) afin de mutualiser une production constituée par une offre de chaque département.

Le partenariat public/privé : un sempiternel vœu pieux ?

Cette production touristique recèle 46 petits joyaux patrimoniaux méconnus sous forme de circuits allant de l’épopée des Cathares en Ariège à la découverte des lacs de Savoie, en passant par la rencontre gourmande de vignerons et producteurs de foie gras en Charente.

Malheureusement, cette production et ce club n’ont aucun moyen de développer et de promouvoir leur offre, celle-ci n’étant commercialisée qu’en France et destinée uniquement à une clientèle groupes.

Les seuls moyens de ce club institutionnel sont constitués par les femmes et les hommes des CDT salariés de droit privé rémunérés par des subventions publiques.

Dans l’état actuel, c’est un énorme gâchis dans la mesure ou ces structures investissent des budgets en ressources humaines pour commercialiser des produits confidentiels qui, par manque de moyens, ne parviendront à aucun résultat financier.

Ne serait ce pas le moment de mettre en pratique ce sempiternel vœu pieux : le partenariat public/privé ?

D’un côté existe un savoir-faire des départements avec un travail de recensement des patrimoines locaux culturel et écologique, de l’autre un désert de structure professionnelle privée pour exploiter ces patrimoines.

Un apport financier pour structurer la production et la commercialisation des offres

Des opérateurs privés pourraient investir des capitaux dans une structure comme ce "club" pour créer un GIP (groupement d’intérêt public) à part égale avec les subventions des départements.

Ceci permettrait ensuite de baisser leur subvention jusqu’à une participation minimum publique et transformer, à terme et selon un calendrier négocié, ce GIP en TO réceptif important.

Ryanair est bien arrivé à négocier avec les chambres de commerce pour qu’elles investissent dans l’essor économique de leur région, en participant financièrement aux frais d’exploitation d’une compagnie privée et étrangère.

L’apport financier permettrait de structurer la production et la commercialisation des offres afin qu’elles puissent répondre aux besoins des marchés étrangers et français aussi bien pour les groupes que pour les individuels.

Cette organisation permettrait :

- de compléter l’offre touristique de masse française par des productions de niches

- de s’inscrire dans cette réforme territoriale dont le but est de coûter moins cher aux contribuables, mais tout en sauvegardant des savoir-faire et des emplois d’agents territoriaux.

- de répondre à une nouvelle demande de clientèles françaises et étrangères lasses des lieux communs touristiques et avides de découvertes nouvelles et authentiques.

- de "reprofessionnaliser" l’activité réceptive française car c’est ce nouveau tourisme durable plus proches des femmes et des hommes et de leurs environnements écologique et culturel qui restera la seule valeur ajoutée des opérateurs de demain.

Privatisation des CDT : une opportunité pour le développement des territoires ?
Christian OROFINO
Président de TOURCONSEIL
Co-Président de l'OBGET
Ex PDG et DG du TO VISIT FRANCE
Président de la commission Tourisme responsable du SNAV
Co-Président de l'Observatoire Géo Politique et Environnemental du Tourisme (OBGET)

Page Facebook de l'OBGET

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Commentaires

1.Posté par Mon Tour Motos le 29/10/2014 11:43 | Alerter
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"D’un côté existe un savoir-faire des départements avec un travail de recensement des patrimoines locaux culturel et écologique, de l’autre un désert de structure professionnelle privée pour exploiter ces patrimoines" Pas toujours... Il arrive bien trop souvent que les institutionnels ignorent que de petites structures privées agissent déjà sur des thèmes et/ou marchés de niche avec une expertise parfois meilleure que la leur.
Alors ouvrir les CDT aux capitaux privés, c'est une idée mais pourquoi pas commencer par fédérer correctement le tissu local et créer des synergies avec les experts locaux ?

2.Posté par Gaudin le 30/10/2014 09:21 | Alerter
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Il faudrait aller bien au-delà de la privatisation des CDT.

Co-existent - trop - de structures faisant la promotion avec l'argent public et créant de fait des doublons en cascade (suite bien souvent à des désaccords politiques...) :

Les Mairies & Offices de Tourisme
Les Communautés de Communes & Communautés d'agglomération
Le Conseil Général
La CCI
L'ADT
Le CRT
Les Associations subventionnées.

Je parle de promotion et non pas de commercialisation car à ce jour, en reconnaissant que certaines actions sont bien menées par certains institutionnels, nous n'avons jamais de chiffres précis (en euros) précisant les retours sur investissement des actions, englobant les masses salariales et les coûts fixes de ces structures...

Donc un deal public / privé, bien entendu mais ne rêvons pas, car ce sont les politiques qui ont le pouvoir jusqu'à présent...et donc l'argent (ou vice versa) ;-) - La crainte de voir disparaître des postes publics au profit de privés n'est pas envisageable (ce qui paraît légitime).

Exercice :

Quelle solution (en RH) pour un Office de Tourisme d'ouvrir 7j/7j au lieu de 5j/7j en haute saison dans une vile très touristique, tout en sachant que la Mairie ne lui permet pas d'embaucher du staff supplémentaire, ne peut pas payer d'heures supplémentaires, que les bénévoles ne sont pas les bienvenus et que les locaux ne sont pas ouverts aux professionnels du tourisme privés pendant les jours de fermeture.

Vous avez 2 jours (si vous travaillez dans le e-business) ou 2 semaines (si vous travaillez dans le privé) ou 2 ans (si vous travaillez dans le public) ;-))

3.Posté par MORIN - INFOTOUR le 30/10/2014 10:39 | Alerter
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C'est un bien vieux sujet qui a déjà fait l'objet d'initiatives du type "partenariat public/privé". Des agences de voyages réceptives ou qui se qualifiaient de "réceptives" se sont engagées avec des CDT en créant des structures financières mixtes. Bilan ... ??
La production chez les tour-opérateurs ou les agences de voyages réceptives reposent, pour pouvoir être distribuée efficacement, sur des règles de production strictes de nature à permettre des réservations rapides voire en ligne. Ces règles de travail de travail ne sont pas ignorées par les structures territoriales mais elles ont, le plus souvent, une grande difficultés à les appliquer.
Ce ne sont pas les produits ou les forfaits qui manquent mais des produits réellement commercialisables dans les circuits de distribution.
D'autres méthodes de travail sont en train de naître qui tiennent compte de l'extrême diversité des professionnels et acteurs locaux, de l'obligation de travailler " en temps réel " (requête / réservation) et surtout de la grande difficulté d'accéder à des états de disponibilités réellement actualisés en souhaitant qu'ils le soient "en temps réel".
C'est un énorme chantier qui ne peut pas être traité par le seul aspect de partenariats financiers.
Claude MORIN - INFOTOUR

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