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French Bee : pourra-t-on loger tous les passagers à Tahiti ?

Le gouvernement tahitien table sur 300 000 visiteurs d’ici 2020


Les dirigeants de French Bee l’ont annoncé : l’arrivée de leur vol low cost à Tahiti devrait faire progresser le marché de 20%. Mais, sur une destination aussi haut de gamme que la Polynésie française et dans un contexte de saturation hôtelière, les hébergements pourront-ils suivre ?


Rédigé par Pierre Georges, à Papeete, le Mercredi 30 Mai 2018

Traditionnellement orientée vers le luxe (ici à l'hôtel The Brando à Tetiaroa), l'hôtellerie tahitienne connaît en haute saison des problèmes de saturation. Airbnb, pensions de famille... : où vont aller les nouveaux passagers amenés par French Bee ? © DR The Brando
Traditionnellement orientée vers le luxe (ici à l'hôtel The Brando à Tetiaroa), l'hôtellerie tahitienne connaît en haute saison des problèmes de saturation. Airbnb, pensions de famille... : où vont aller les nouveaux passagers amenés par French Bee ? © DR The Brando
198 959. C’est le nombre de touristes qui ont visité la Polynésie française en 2017, soit une hausse de 3,4% par rapport à l’année précédente.

Et, avec la très commentée arrivée de French Bee et de son vol low cost reliant Paris à Papeete, qui espère faire progresser le marché de 20%, ce chiffre devrait logiquement continuer d’augmenter en 2018.

Le gouvernement tahitien vise maintenant la barre des 300 000 visiteurs d’ici 2020.

Mais, sur une destination aussi haut de gamme et onéreuse, le marché hôtelier, déjà saturé sur la haute saison, sera-t-il capable d’absorber ces nouveaux flux de touristes ?

Des hôtels parfois saturés

Car la Polynésie française a connu plusieurs « chocs » touristiques ces dernières décennies (dont le 11 septembre 2001 qui avait divisé sa fréquentation par deux) et beaucoup d’hôtels ont dû fermer leurs portes.

Avec la reprise progressive de l’activité touristique, les îles les plus fréquentées (Tahiti, Moorea, Bora Bora…) manquent aujourd’hui de lits durant la haute saison, qui court de juin à septembre.

Sur cette période, beaucoup de professionnels du tourisme polynésiens doivent refuser des clients, faute de place.

« Bien sur, nous nous réjouissons de l’arrivée de French Bee, nous soutenons toutes les initiatives qui visent à développer le tourisme ici, surtout lorsque cela concerne nos deux premiers marchés émetteurs : les Etats-Unis et la France », indique Verly Atae, responsable du marché Europe chez Tahiti Tourisme.

« Mais il y a un problème de capacité certain en Polynésie sur la haute saison, on n’a pas assez de places ! ».

« On doit en effet refuser des réservations sur certains mois », ajoute la responsable de l’hôtel-relais Mahana, petit 3 étoiles de 100 lits situé sur l’île de Huahine. « Et c’est pire sur les îles les plus connues que sont Tahiti, Moorea, Bora Bora. Là, il y a un vrai goulot d’étranglement ».

Un secteur en pleine mutation

A l’initiative du gouvernement tahitien, l’offre d’hébergement, traditionnellement orientée vers le luxe, se restructure lentement.

En 2017, le nombre de chambres offertes à la location a déjà augmenté de 12,6%.

Sur Moorea, Bora Bora ou encore Huahine, de nombreux projets de construction, d’ouvertures ou de réouvertures sont dans les tuyaux. Sur toute la Polynésie, les prévisions indiquent une offre hôtelière plus importante de 9% d’ici à 2019.

L’un des projets les plus commentés, le « Village Tahitien », vient de dévoiler ses plans et espère ouvrir d’ici 5 ans. Son principe : proposer un complexe hôtelier de classe mondiale sur Tahiti, à quelques kilomètres de Papeete, la capitale, et de l’aéroport international.

D’après son comité de pilotage, le projet cible « les passagers de French Bee », et « le marché familial qui cherche des prix abordables ».

L’investissement se chiffrerait à 700 millions de dollars, le nombre de chambres supplémentaires à 1 600 (Tahiti n’en compte que 1 000 actuellement), mais les professionnels du tourisme polynésiens restent méfiants face à ce vieux serpent de mer réveillé par la récente période électorale. « Il faut se méfier des effets d’annonce en période d’élections », tempère Verly Atae chez Tahiti Tourisme.

Lire aussi : Le Village Tahitien : un nouveau concept pour dynamiser Tahiti

Dans le grand luxe aussi, l’hôtellerie polynésienne s'élargit. Par exemple, le célèbre hôtel écologique The Brando, situé sur l’atoll de Tetiaroa et qui accueille ses prestigieux clients (Barack Obama y a séjourné 1 mois l’année dernière) à partir de 3 000 euros la nuit, ouvre de nouvelles suites, rénove ses restaurants et prévoit la construction de villas qui devraient être prochainement mises en vente.

La solution : les « pensions de famille » ?

Située sur la méconnue île de Huahine, la pension de famille "Tupuna" propose 4 bungalows au bord du lagon pour environ 200 euros la nuit, un tarif raisonnable pour la Polynésie française © PG TM
Située sur la méconnue île de Huahine, la pension de famille "Tupuna" propose 4 bungalows au bord du lagon pour environ 200 euros la nuit, un tarif raisonnable pour la Polynésie française © PG TM
Des projets qui a priori ne devraient pas concerner les clients amenés par French Bee, dans un pays où l’hôtellerie comme le coût de la vie est loin d’être « low cost ».

LIRE AUSSI : Michel Monvoisin (ATN) : "le pari de French Bee est audacieux... mais à Tahiti rien n'est low cost !"

Bien conscients de ces problèmes d’hébergement sur place, les dirigeants de la compagnie visent plutôt la « petite hôtellerie familiale », et les fameuses pensions de famille polynésiennes, basées sur la proximité et proposées à des tarifs « plus raisonnables ».

« Je m’attends à voir plus de Français venir dans ma pension, surtout sur les périodes plus creuses comme décembre », indique Franck, propriétaire de la pension « Tupuna » (environ 200 euros la nuit) sur la sauvage île de Huahine, qui compte une dizaine de pensions et 3 petits hôtels.

Pour Mélinda Bodin, présidente de l’association des hôtels de famille de Polynésie française, « les voyageurs qui paient leurs billets d’avion moins cher viendront naturellement vers nos établissements ».

LIRE AUSSI : Paris-Tahiti : j'ai testé pour vous le « low cost très long courrier » de French Bee


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Commentaires

1.Posté par redbar le 31/05/2018 16:11 | Alerter
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Village Tahitien prêt dans 5 ans? Je doute que French Bee attendra si longtemps.

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