
Luc Ferry a sorti un livre sur l'Intelligence artificielle : "IA : grand remplacement ou complémentarité ?" - Photo CE
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Car, l’intelligence artificielle ne constitue pas qu’une solution technique. Grâce à ses exploits elle engage une immense partie de l’humanité et bouleverse l’avenir de l’économie, la politique, la culture, l’information, la santé, l’emploi… L’avenir ? Non. Le présent !
Pour aller plus loin dans le traitement de ce sujet sensible et polémique, nous avons pris le parti de compiler une part de l’immense documentation désormais disponible sur je sujet et l’ouvrage de Luc Ferry : "IA : grand remplacement ou complémentarité ?" qui vient de paraître aux éditions de l’Observatoire.
Même le premier ministre François Bayrou dans son entretien sur LCI de ce lundi 27 janvier a tenu à insister sur le bouleversement que venait de provoquer l’arrivée de la start-up chinoise DeepSeek dans le monde de l’IA.
Et cela à des tarifs défiant toute concurrence. Laissant pantois les géants de la tech et même un président américain se croyant pourtant infaillible, les Chinois sont certes déjà attaqués sur le manque de transparence de leur système et l’éventuel pillage des données de leurs concurrents. Il n’empêche que leur application a détrôné ChatGPT et affolé les marchés.

Intelligence artificielle : La course de vitesse ne se calmera pas
En quelques heures, le paysage de l’IA a donc été totalement chahuté et ce n’est pas fini. Ce qui fait souligner par Luc Ferry et c’est son premier point, qu’une véritable course de vitesse s’est engagée et que surtout celle-ci n’a pas été anticipée ni par les scientifiques, ni par les politiques.
De quoi laisser sur le bord de la route un continent comme l’Europe qui se préoccupe de régulation (un bon point) plus que de technique et d’économie. Et de quoi bousculer tous les futurs acteurs et utilisateurs d’une technologie qui progresse de manière exponentielle, rendant quasiment obsolète ce qui est écrit et dit aujourd’hui et leurs performances actuelles.
Lire aussi : ChatGPT lance Operator : l’assistant qui réserve des voyages à votre place
De quoi laisser sur le bord de la route un continent comme l’Europe qui se préoccupe de régulation (un bon point) plus que de technique et d’économie. Et de quoi bousculer tous les futurs acteurs et utilisateurs d’une technologie qui progresse de manière exponentielle, rendant quasiment obsolète ce qui est écrit et dit aujourd’hui et leurs performances actuelles.
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Le jugement idéologique ne devrait pas prévaloir
Pire, devant la vitesse et les exploits de la machine, la polémique enfle entre ses détracteurs et ses partisans. Qu’ils soient scientifiques ou qu’ils soient de simples humains.
Comme toujours, le progrès fait peur et les déclinologues sont nombreux qui ne considèrent le sujet qu’à l’aune de leur idéologie. Ne voyant que les dysfonctionnements de l’IA est donc largement décrite par des utilisateurs « testeurs » qui se réjouissent des erreurs faites dans les réponses de ChatGPT par exemple alors celles-ci sont minimes et seront corrigées en quelques secondes si les prompts sont mieux formulés.
De plus au train où vont les choses, ces erreurs seront d’autant plus vite réparées que les machines engrangent chaque seconde de nouvelles données dans lesquelles elles vont puiser.
Comme toujours, le progrès fait peur et les déclinologues sont nombreux qui ne considèrent le sujet qu’à l’aune de leur idéologie. Ne voyant que les dysfonctionnements de l’IA est donc largement décrite par des utilisateurs « testeurs » qui se réjouissent des erreurs faites dans les réponses de ChatGPT par exemple alors celles-ci sont minimes et seront corrigées en quelques secondes si les prompts sont mieux formulés.
De plus au train où vont les choses, ces erreurs seront d’autant plus vite réparées que les machines engrangent chaque seconde de nouvelles données dans lesquelles elles vont puiser.
La créativité sur la sellette
Les performances en termes de mémorisation, synthétisation et restitution d’informations dépassant les compétences humaines, il est clair que l’IA rendra de plus en plus de services à la recherche, à la médecine, à la justice, la production d’énergie… Mais, attention, certaines professions (à laquelle j’appartiens) se sont senties immédiatement ciblées par l’ampleur et la puissance de ces nouveaux venus que sont ChatGPT ou Midjourney … capables aussi et en quelques secondes de créer de nouvelles images, de nouveaux textes, de nouveaux films et même pourquoi pas une symphonie !
Et, malheureusement, il ne s’agit pas de science- fiction. C’est la nouvelle réalité à laquelle les artistes et gens de culture sont d’ores et déjà confrontés. Alors que faire ? C’est sur ce point justement que Luc Ferry insiste sur la nécessité de « collaborer » avec l’IA. D’où le titre de son ouvrage : « IA : grand remplacement ou complémentarité ».
Oui, dès aujourd’hui, mieux vaut essayer de tirer le meilleur parti de ces compétiteurs qui ne sont certes que des machines mais des machines omnipuissantes douées des coups de génie qu’elles puisent dans les œuvres des humains. Mais, ajoute le philosophe : n’en a-t-il pas toujours été ainsi ? Quel écrivain ou peintre n’est pas influencé par des siècles de production littéraire et artistique qu’il aura lue et vue au cours de son existence ?
D’où la nécessité de laisser de toutes façons de la place à l’imagination créatrice et pas seulement à la copie et l’assemblage.
Et, malheureusement, il ne s’agit pas de science- fiction. C’est la nouvelle réalité à laquelle les artistes et gens de culture sont d’ores et déjà confrontés. Alors que faire ? C’est sur ce point justement que Luc Ferry insiste sur la nécessité de « collaborer » avec l’IA. D’où le titre de son ouvrage : « IA : grand remplacement ou complémentarité ».
Oui, dès aujourd’hui, mieux vaut essayer de tirer le meilleur parti de ces compétiteurs qui ne sont certes que des machines mais des machines omnipuissantes douées des coups de génie qu’elles puisent dans les œuvres des humains. Mais, ajoute le philosophe : n’en a-t-il pas toujours été ainsi ? Quel écrivain ou peintre n’est pas influencé par des siècles de production littéraire et artistique qu’il aura lue et vue au cours de son existence ?
D’où la nécessité de laisser de toutes façons de la place à l’imagination créatrice et pas seulement à la copie et l’assemblage.
La fin du travail, un thème récurrent et bien réel
Autre préoccupation des adversaires de l’IA et on les comprend : la fin du travail. Prévue depuis longtemps, notamment depuis la révolution industrielle, la question ne peut être éludée.
Oui, un traducteur aura du mal à survivre alors qu’une IA pourra traduire en quelques secondes des notices pharmaceutiques ou un discours politique.
Oui, le graphiste aura des difficultés à réaliser une œuvre originale alors que Midjourney fera la même chose en quelques secondes et ne réclamera pas de droits d’auteur, ni de droits à l’image si des personnages font partie de la composition… Oui, le robot opérera mieux que le chirurgien et cela sans fatigue. Oui, il répondra jour et nuit à des demandes d’information… Mais si l’on parle de créativité pure, mieux vaut prendre le parti de s’adapter à l’arrivée de ces nouvelles compétences afin d’en tirer le meilleur parti.
Pour un journaliste par exemple : ne peut-il pas d’ores et déjà interrogé DeepSeek puis faire l’analyse des données collectées ? Cela lui prendra infiniment moins de temps et lui laissera l’esprit plus disponible pour faire son analyse.
Lire aussi : 6 conseils pour utiliser l'IA en agences de voyages
Oui, un traducteur aura du mal à survivre alors qu’une IA pourra traduire en quelques secondes des notices pharmaceutiques ou un discours politique.
Oui, le graphiste aura des difficultés à réaliser une œuvre originale alors que Midjourney fera la même chose en quelques secondes et ne réclamera pas de droits d’auteur, ni de droits à l’image si des personnages font partie de la composition… Oui, le robot opérera mieux que le chirurgien et cela sans fatigue. Oui, il répondra jour et nuit à des demandes d’information… Mais si l’on parle de créativité pure, mieux vaut prendre le parti de s’adapter à l’arrivée de ces nouvelles compétences afin d’en tirer le meilleur parti.
Pour un journaliste par exemple : ne peut-il pas d’ores et déjà interrogé DeepSeek puis faire l’analyse des données collectées ? Cela lui prendra infiniment moins de temps et lui laissera l’esprit plus disponible pour faire son analyse.
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Mais, pour combattre les critiques concernant la fin du travail, Luc Ferry indique que les Licornes de la Silicon Valley ont envisagé de donner un revenu universel à tous ceux qui resteront sans travail, afin qu’ils vivent décemment. Sauf que, insiste le philosophe, une humanité désœuvrée n’est pas souhaitable du tout. Le travail occupe, valorise, crée du lien…
Éthique et philosophie : l’avenir de l’humanité en jeu
Pour le philosophe se pose bien entendu la question de la régulation de l’IA. Loin d’être un fervent admirateur des prouesses technologiques dont les humains sont capables, Luc Ferry s’élève bien entendu contre l’invasion des « fakes » et plus encore « des avatars, ces jumeaux numériques qui peuvent prendre la place de n’importe qui et tromper leur monde ». Au point que même un enfant peut s’imaginer avoir discuté avec son père en visio alors que c’est un « fake » !
Le danger est réel et terrifiant. D’où la nécessité proposée par certains de faire une pause pendant quelques mois pour réguler ce qui peut l’être. Mais ce n’est pas le cas de l’auteur de l’ouvrage commenté ici.
De quel monde voulons-nous ? Avons-nous un grand dessein pour l’avenir de l’humanité ou ne voyons-nous qu’à court terme et cela dans un secteur donné au lieu de considérer le futur dans son ensemble ?
Ces discussions sont indispensables pour qui veut ne pas laisser l’humanité être submergée par ses propres créations.
Le danger est réel et terrifiant. D’où la nécessité proposée par certains de faire une pause pendant quelques mois pour réguler ce qui peut l’être. Mais ce n’est pas le cas de l’auteur de l’ouvrage commenté ici.
De quel monde voulons-nous ? Avons-nous un grand dessein pour l’avenir de l’humanité ou ne voyons-nous qu’à court terme et cela dans un secteur donné au lieu de considérer le futur dans son ensemble ?
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La question incontournable de l’immortalité
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Et cela nous amène tout naturellement à une dernière considération, celle concernant la vieillesse et la mort. Aujourd’hui, deux conceptions s’affrontent, celle des transhumanistes qui considèrent qu’il faut augmenter la longévité en bonne santé afin de profiter de la vie le plus longtemps possible. Un objectif parfaitement louable, applaudi et approuvé par tous.
Mais, il y a les partisans du « post humanisme » qui ne s’en satisfont pas et œuvrent à l’immortalité de l’humanité. Comment ? En débarrassant les humains de leur enveloppe charnelle et en téléchargeant leur mémoire, leur intelligence, leur personnalité !
… Bien d’autre sujets sont encore disséqués dans cet ouvrage et non des moindres, en particulier ceux concernant les biais idéologiques introduits par les ingénieurs de l’IA qui, s’ils sont « woke » par exemple, adopteront cette doctrine dans leur travail de codage. Un vrai problème impossible à éluder. Comment rendre une IA capable d’émotions constitue un autre sujet délicat.
En fait, parler d’IA et utiliser ses services constituent l’un des chapitres les plus importants de l’histoire de l’humanité. Il ne faut pas passer à côté et se perdre dans des commentaires superficiels faisant croire que la technologie va tout régler. Non, la technologie peut aussi détruire. A moins qu’on la comprenne et collabore avec elle.
IA : Grand remplacement et complémentarité. Luc Ferry. Éditions de l’Observatoire.
Mais, il y a les partisans du « post humanisme » qui ne s’en satisfont pas et œuvrent à l’immortalité de l’humanité. Comment ? En débarrassant les humains de leur enveloppe charnelle et en téléchargeant leur mémoire, leur intelligence, leur personnalité !
… Bien d’autre sujets sont encore disséqués dans cet ouvrage et non des moindres, en particulier ceux concernant les biais idéologiques introduits par les ingénieurs de l’IA qui, s’ils sont « woke » par exemple, adopteront cette doctrine dans leur travail de codage. Un vrai problème impossible à éluder. Comment rendre une IA capable d’émotions constitue un autre sujet délicat.
En fait, parler d’IA et utiliser ses services constituent l’un des chapitres les plus importants de l’histoire de l’humanité. Il ne faut pas passer à côté et se perdre dans des commentaires superficiels faisant croire que la technologie va tout régler. Non, la technologie peut aussi détruire. A moins qu’on la comprenne et collabore avec elle.
IA : Grand remplacement et complémentarité. Luc Ferry. Éditions de l’Observatoire.

Josette Sicsic - DR
Journaliste, consultante, conférencière, Josette Sicsic observe depuis plus de 25 ans, les mutations du monde afin d’en analyser les conséquences sur le secteur du tourisme.
Après avoir développé pendant plus de 20 ans le journal Touriscopie, elle est toujours sur le pont de l’actualité où elle décode le présent pour prévoir le futur. Sur le site www.tourmag.com, rubrique Futuroscopie, elle publie plusieurs fois par semaine les articles prospectifs et analytiques.
Contact : 06 14 47 99 04
Mail : touriscopie@gmail.com
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