Une journée mondiale des passagers dans les aéroports français : l’intention est sympathique.
Mais quand on a déjà subi des files d’attente dignes d’un lundi de Pentecôte à Disney avant même d’enlever sa ceinture ou de sortir son ordinateur, il est tentant de faire la moue et de faire preuve d'un peu de mauvaise foi alors que l’Europe s’apprête à rogner les droits des passagers au nom de la compétitivité.
Car derrière les distributions de cadeaux, bonbons et goodies, c'est cette réalité qui se joue. Celle d’une révision annoncée du règlement EU 261, qui pourrait réduire les compensations en cas de retard ou d’annulation. Bruxelles, poussée par plusieurs compagnies et certains États membres, défend l’idée d’un rééquilibrage « nécessaire ».
Et ce n’est pas le seul recul en cours. En France, un nouveau dispositif impose désormais de passer par le Médiateur du tourisme avant toute action en justice contre une compagnie aérienne.
La médiation reste gratuite et obligatoire avant tout recours, mais la voie judiciaire devient, elle, plus lourde et payante : il faudra désormais une assignation, avec frais à la clé.
Autant dire que pour de nombreux voyageurs réclamant 250 ou 600 euros, faire valoir leurs droits deviendra plus compliqué, et, souvent, découragé.
Mais quand on a déjà subi des files d’attente dignes d’un lundi de Pentecôte à Disney avant même d’enlever sa ceinture ou de sortir son ordinateur, il est tentant de faire la moue et de faire preuve d'un peu de mauvaise foi alors que l’Europe s’apprête à rogner les droits des passagers au nom de la compétitivité.
Car derrière les distributions de cadeaux, bonbons et goodies, c'est cette réalité qui se joue. Celle d’une révision annoncée du règlement EU 261, qui pourrait réduire les compensations en cas de retard ou d’annulation. Bruxelles, poussée par plusieurs compagnies et certains États membres, défend l’idée d’un rééquilibrage « nécessaire ».
Et ce n’est pas le seul recul en cours. En France, un nouveau dispositif impose désormais de passer par le Médiateur du tourisme avant toute action en justice contre une compagnie aérienne.
La médiation reste gratuite et obligatoire avant tout recours, mais la voie judiciaire devient, elle, plus lourde et payante : il faudra désormais une assignation, avec frais à la clé.
Autant dire que pour de nombreux voyageurs réclamant 250 ou 600 euros, faire valoir leurs droits deviendra plus compliqué, et, souvent, découragé.
Le passager, une variable d'ajustement
Autrement dit, un recul net pour les passagers. Et qui pourrait encore plus décomplexer les compagnies qui n'hésitent déjà pas beaucoup à maltraiter les clients.
Telle cette compagnie low cost qui a annulé en un claquement de doigts plusieurs liaisons régulières, dont certaines ouvertes quelques mois plus tôt seulement. Résultat : des centaines de passagers pris de court et des projets de voyages bouleversés.
Les annulations ne sont pas un cas isolé : elles illustrent une tendance plus large où le passager devient, bien souvent, la première variable d’ajustement.
Frais annexes et service raboté
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Car les voyageurs cumulent les irritants, entre frais annexes et service raboté au point que c'est aujourd'hui à eux d'envoyer leurs bagages en soute.
Il n’est évidemment surtout pas interdit de célébrer les voyageurs. Les aéroports ne peuvent évidemment pas être tenus comptables de toutes les roublardises des compagnies, qui ne se valent toutefois pas en la matière. Et, après tout, autant supporter un retard au milieu de jongleurs et dans une « ambiance festive, conviviale et chaleureuse » comme le promet l'aéroport de Brest pour ce lundi.
Mais il serait peut-être temps de reconnaître que la meilleure façon de les honorer ne réside ni dans un atelier photo en zone d’embarquement, ni dans des spectacles de danse, mais bien dans une protection solide lorsqu’ils se retrouvent - une fois de plus - face à une annulation soudaine, un retard interminable ou une compagnie difficile à joindre.
Il n’est évidemment surtout pas interdit de célébrer les voyageurs. Les aéroports ne peuvent évidemment pas être tenus comptables de toutes les roublardises des compagnies, qui ne se valent toutefois pas en la matière. Et, après tout, autant supporter un retard au milieu de jongleurs et dans une « ambiance festive, conviviale et chaleureuse » comme le promet l'aéroport de Brest pour ce lundi.
Mais il serait peut-être temps de reconnaître que la meilleure façon de les honorer ne réside ni dans un atelier photo en zone d’embarquement, ni dans des spectacles de danse, mais bien dans une protection solide lorsqu’ils se retrouvent - une fois de plus - face à une annulation soudaine, un retard interminable ou une compagnie difficile à joindre.







Publié par Laurent Guéna 














