
Le démarrage raté de CFC, également plombé par quelques incidents et malchances, est l’exemple parfait d’un marché français qui continue à se chercher - Photo : T.Beaurepère
Dans le brouhaha du salon IFTM qui se déroulait la semaine dernière à Paris, entre deux coupes de champagne et une assiette de petits fours, l’information est presque passée inaperçue.
Pourtant, la réorganisation annoncée chez MSC en dit beaucoup sur le marché français de la croisière. Plus qu’un simple passage de témoin, elle annonce, en filigrane, une nouvelle stratégie.
Pas question, bien sûr, pour MSC comme les autres compagnies de croisières, de se passer des agences de voyages.
La main sur le cœur, toutes jurent qu’elles sont essentielles… Mais sûrement avec l’envie de mieux équilibrer l’activité en développant les ventes directes et en limitant le poids des déstockeurs du web.
Lire aussi : Près d’un tiers des non-croisiéristes en France prêts à franchir le pas !
Pourtant, la réorganisation annoncée chez MSC en dit beaucoup sur le marché français de la croisière. Plus qu’un simple passage de témoin, elle annonce, en filigrane, une nouvelle stratégie.
Pas question, bien sûr, pour MSC comme les autres compagnies de croisières, de se passer des agences de voyages.
La main sur le cœur, toutes jurent qu’elles sont essentielles… Mais sûrement avec l’envie de mieux équilibrer l’activité en développant les ventes directes et en limitant le poids des déstockeurs du web.
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CFC, symbole des déboires du marché français ?

Le démarrage raté de CFC, également plombé par quelques incidents et malchances, est l’exemple parfait d’un marché français qui continue à se chercher. Au point que l’unique bateau de la compagnie a été cédé au groupe Ambassador.
A la clé, un repositionnement total à l’opposé du projet initial, sans doute trop décalé par rapport à la réalité de la demande.
Transfuge de MSC, le nouveau directeur commercial Gilles Chauvet va devoir batailler dur pour convaincre les agences de monter à bord…
Lire aussi : CFC Croisières s'allie à Ambassador Cruise Line pour créer le groupe Ambassador
Des investissements massifs, pour des résultats décevants
Car la réalité est terrible. Malgré plus de vingt ans d’investissements massifs, dans la publicité à la télé et dans les magazines comme aucun autre acteur du tourisme, dans des workshops et tours de France à la rencontre des agences, les ventes stagnent toujours.
Les chiffres de la Cruise Lines International Association sont désespérants. Malgré une croissance constante de l’offre sur tous les segments, des paquebots géants aux yachts de luxe et bateaux d’expédition, seulement 573 000 passagers français ont embarqué en 2024.
Pire, alors que le marché mondial la croisière a bondi de 9,3% l’an dernier et battu un nouveau record avec 34,6 millions de croisiéristes, la France nage à contre-courant avec un recul peu glorieux de 1% l’an dernier.
Lire aussi : Croisière : rebond confirmé à l’échelle mondiale, un potentiel encore à réveiller en France
Les chiffres de la Cruise Lines International Association sont désespérants. Malgré une croissance constante de l’offre sur tous les segments, des paquebots géants aux yachts de luxe et bateaux d’expédition, seulement 573 000 passagers français ont embarqué en 2024.
Pire, alors que le marché mondial la croisière a bondi de 9,3% l’an dernier et battu un nouveau record avec 34,6 millions de croisiéristes, la France nage à contre-courant avec un recul peu glorieux de 1% l’an dernier.
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La France nage toujours dans les bas-fonds
Les plus optimistes se réconfortent en y voyant une marge de progression importante. Les autres ne peuvent que constater que le record - déjà pas glorieux - de 600 000 passagers français date de 2016, presque dix ans !
L’Hexagone continue à rater le bateau depuis deux décennies et stagne dans les bas-fonds à la dixième place du marché mondial, loin derrière les Etats-Unis, l’Allemagne, la Grande-Bretagne ou l’Italie. Et même l’Australie et le Brésil...
Et les prévisions de la fin de la décennie passée, qui tablaient sur 680 000 croisiéristes français pour 2021, ne sont plus qu’un rêve devenu inaccessible ; au moins à moyen terme… Voilà qui, au moins, réjouira les écologistes.
L’Hexagone continue à rater le bateau depuis deux décennies et stagne dans les bas-fonds à la dixième place du marché mondial, loin derrière les Etats-Unis, l’Allemagne, la Grande-Bretagne ou l’Italie. Et même l’Australie et le Brésil...
Et les prévisions de la fin de la décennie passée, qui tablaient sur 680 000 croisiéristes français pour 2021, ne sont plus qu’un rêve devenu inaccessible ; au moins à moyen terme… Voilà qui, au moins, réjouira les écologistes.
Le nouveau symbole du mal-être de la planète
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Plus que des sondages et études, un test anonyme réalisé il y a quelques semaines m’a permis de mesurer l’ampleur du chemin qu’il reste à parcourir.
Certes, il existe quelques dizaines (centaines ?) de vendeurs en pointe. Mais à ma requête pour un voyage en famille durant l’été auprès de cinq agences, une seule m’a proposé spontanément un paquebot plutôt qu’un hôtel-club.
Pour autant, la distribution n’est pas la seule en cause. Le bad buzz autour de la croisière, largement orchestré par quelques associations et militants écologistes, parfois à raison mais souvent à tort, y est aussi pour quelque chose.
Et tant pis si, au passage, on oublie trop souvent de dénoncer les méfaits de la fast fashion ou de l’Internet.
Car regarder en boucle des vidéos de chatons sur YouTube et scroller sur TikTok jusqu’à se luxer le pouce polluent davantage (au global) la planète que partir en vacances en Méditerranée sur un bateau. Et l’IA va encore amplifier le phénomène…
Certes, il existe quelques dizaines (centaines ?) de vendeurs en pointe. Mais à ma requête pour un voyage en famille durant l’été auprès de cinq agences, une seule m’a proposé spontanément un paquebot plutôt qu’un hôtel-club.
Pour autant, la distribution n’est pas la seule en cause. Le bad buzz autour de la croisière, largement orchestré par quelques associations et militants écologistes, parfois à raison mais souvent à tort, y est aussi pour quelque chose.
Et tant pis si, au passage, on oublie trop souvent de dénoncer les méfaits de la fast fashion ou de l’Internet.
Car regarder en boucle des vidéos de chatons sur YouTube et scroller sur TikTok jusqu’à se luxer le pouce polluent davantage (au global) la planète que partir en vacances en Méditerranée sur un bateau. Et l’IA va encore amplifier le phénomène…
Des journalistes qui détestent la croisière…
Enfin, balayons également devant notre porte. Que dire de ces journalistes, nombreux dans les allées de l’IFTM, qui ont décidé de bannir la croisière de leurs magazines ? Oubliant au passage qu’il n’y a pas une croisière, mais des croisières.
Pour eux qui ne jurent que par les cabanes perchées dans le Perche et les séjours itinérants à dos d’âne dans la Creuse à longueur de lignes mais acceptent volontiers d’être invités en reportage dans les Seychelles ou les Caraïbes, la croisière est un gros mot.
Pire, elle est le symbole d’un tourisme de masse qu’ils exècrent et l’incarnation des vacances pour « bidochons », forcément vulgaires quant eux ont le bon goût de voyager « intelligent ».
Et si au final, la vraie vulgarité, c’était de se moquer avec mépris de ces Français qui n’ont pas la chance de partir chaque week-end dans leur maison de campagne ; de ces Français qui économisent durant deux ans pour s’offrir une semaine avec leurs enfants sur un bateau de croisières ?
Pour eux qui ne jurent que par les cabanes perchées dans le Perche et les séjours itinérants à dos d’âne dans la Creuse à longueur de lignes mais acceptent volontiers d’être invités en reportage dans les Seychelles ou les Caraïbes, la croisière est un gros mot.
Pire, elle est le symbole d’un tourisme de masse qu’ils exècrent et l’incarnation des vacances pour « bidochons », forcément vulgaires quant eux ont le bon goût de voyager « intelligent ».
Et si au final, la vraie vulgarité, c’était de se moquer avec mépris de ces Français qui n’ont pas la chance de partir chaque week-end dans leur maison de campagne ; de ces Français qui économisent durant deux ans pour s’offrir une semaine avec leurs enfants sur un bateau de croisières ?