La direction d'Air Caraïbes s'interroge sur le sens de l'article du Monde - Depositphotos @frantic00
C'est un article qui a fait grand bruit dans le microcosme de l'aérien et des outre-mer.
Mercredi 3 mai 2023, nos confrères sortaient un papier intitulé "Le projet d’une « supercompagnie » pour les vols à destination de l’outre-mer fait son retour".
"La consolidation est en marche. Elle est inévitable" admettait auprès du "Monde" Pascal de Izaguirre, directeur général de Corsair.
Si tout n'est pas faux, comme l'a dit C. Hardin, notre spécialiste de l'aérien, une grande ou une majeure partie, semble bien l'être.
C'est peu dire que le papier a été mal accueilli au sein de la direction d'Air Caraïbes.
Alors que les salariés faisaient remonter l'article tout au long de la journée au management du Groupe Dubreuil, ce dernier a dû se fendre d'email aux équipes Groupe Dubreuil Aéro pour démentir, les théories avancées.
Dans le court message que nous avons pu consulter, Marc Rochet n'y va par quatre chemins.
Mercredi 3 mai 2023, nos confrères sortaient un papier intitulé "Le projet d’une « supercompagnie » pour les vols à destination de l’outre-mer fait son retour".
"La consolidation est en marche. Elle est inévitable" admettait auprès du "Monde" Pascal de Izaguirre, directeur général de Corsair.
Si tout n'est pas faux, comme l'a dit C. Hardin, notre spécialiste de l'aérien, une grande ou une majeure partie, semble bien l'être.
C'est peu dire que le papier a été mal accueilli au sein de la direction d'Air Caraïbes.
Alors que les salariés faisaient remonter l'article tout au long de la journée au management du Groupe Dubreuil, ce dernier a dû se fendre d'email aux équipes Groupe Dubreuil Aéro pour démentir, les théories avancées.
Dans le court message que nous avons pu consulter, Marc Rochet n'y va par quatre chemins.
Air Caraïbes : "un article totalement infondé"
"Devant les questions que certains peuvent se poser, nous confirmons en accord avec le Groupe, que cet article est totalement infondé, très éloigné de la réalité économique de chacun des opérateurs long-courriers français.
Nous sommes focalisés sur nos objectifs de performance sur l'exercice 2023 et strictement rien d'autre," a signé le directeur général d'Air Caraïbes.
Au sein de la direction, on s'interroge même sur le sens du papier, alors que Corsair cherche toujours à se restructurer financièrement.
Ce n'est pas tout.
"Quand je vois que nous retrouvons dans le même lot qu'Air Austral et Corsair, jugées comme les canards boiteux de l'aérien, cela nous fait rire jaune.
C'est à se demander, si l'article n'a pas été téléguidé," peste un autre responsable d'Air Caraïbes.
A la Réunion, la surprise est aussi de mise.
Pendant que l'état-major d'Air Austral boucle les grandes lignes de ce que sera la nouvelle cuvée du transporteur, un proche de la Direction replacer l'aappareil au centre du tarmac.
"Que ce soit la direction ou notre actionnariat, nous n'avons pas été sollicités dans le cadre d'un projet de supercompagnie des outre-mer.
Tout en sachant, que ce sujet n'a jamais été abordé auprès de la Commission européenne, des investisseurs ou lors des discussions avec l'Etat," nous dit-on depuis l'aéroport de Roland Garros.
Faudrait-il tout simplement y voir la mainmise du ministre des Outre-Mer ?
D'après certains observateurs antillais, Jean-François Carenco serait à la manoeuvre sur le dossier de la consolidation, épaulé par le cabinet de Bruno Le Maire.
Nous sommes focalisés sur nos objectifs de performance sur l'exercice 2023 et strictement rien d'autre," a signé le directeur général d'Air Caraïbes.
Au sein de la direction, on s'interroge même sur le sens du papier, alors que Corsair cherche toujours à se restructurer financièrement.
Ce n'est pas tout.
"Quand je vois que nous retrouvons dans le même lot qu'Air Austral et Corsair, jugées comme les canards boiteux de l'aérien, cela nous fait rire jaune.
C'est à se demander, si l'article n'a pas été téléguidé," peste un autre responsable d'Air Caraïbes.
A la Réunion, la surprise est aussi de mise.
Pendant que l'état-major d'Air Austral boucle les grandes lignes de ce que sera la nouvelle cuvée du transporteur, un proche de la Direction replacer l'aappareil au centre du tarmac.
"Que ce soit la direction ou notre actionnariat, nous n'avons pas été sollicités dans le cadre d'un projet de supercompagnie des outre-mer.
Tout en sachant, que ce sujet n'a jamais été abordé auprès de la Commission européenne, des investisseurs ou lors des discussions avec l'Etat," nous dit-on depuis l'aéroport de Roland Garros.
Faudrait-il tout simplement y voir la mainmise du ministre des Outre-Mer ?
D'après certains observateurs antillais, Jean-François Carenco serait à la manoeuvre sur le dossier de la consolidation, épaulé par le cabinet de Bruno Le Maire.
Ministre des outre-mer : "maintenir la concurrence"
Si Corsair a été poussée dans les bras d'Air France par le gouvernement, en contrepartie des milliards accordés durant la pandémie, la stupéfaction règne au ministère.
"Contrairement à ce que laisse penser l'article, le ministre fait en sorte de maintenir la concurrence entre les compagnies aériennes.
Il veut que les acteurs soient en bonne santé financière. La priorité n'est pas de créer une supercompagnie pour desservir les outre-mer, mais plutôt qu'il y ait de nombreux acteurs, pour faire baisser les prix des billets," nous explique l'entourage du cabinet, situé rue Oudinot.
C'est une actualité venant de nulle part et n'ayant aucun sens, poursuit cette personne.
D'autant que l'article s'inscrit dans un contexte de flambée des prix, dans les outre-mer.
En cas de consolidation, ces mêmes billets resteront alors sur une tendance haussière durable.
"Le duopole (en cas de rapprochement entre Air France et Corsair, ndlr) aura pour conséquence l’augmentation de 15% des prix pour atteindre une marge opérationnelle que souhaite Ben Smith et qui fera l’affaire des 2 acteurs, mais pas celle des ultramarins ni du secteur touristique," nous livre un proche de la direction de la compagnie antillaise.
Pour concurrencer les géants européens comme IAG ou Lufthansa, le Canadien volant souhaite dégager un bénéfice de 7% par siège.
Sauf que Corsair est déficitaire depuis de nombreuses années et les lignes d'Air France vers les outre-mer tout juste à l'équilibre.
"Contrairement à ce que laisse penser l'article, le ministre fait en sorte de maintenir la concurrence entre les compagnies aériennes.
Il veut que les acteurs soient en bonne santé financière. La priorité n'est pas de créer une supercompagnie pour desservir les outre-mer, mais plutôt qu'il y ait de nombreux acteurs, pour faire baisser les prix des billets," nous explique l'entourage du cabinet, situé rue Oudinot.
C'est une actualité venant de nulle part et n'ayant aucun sens, poursuit cette personne.
D'autant que l'article s'inscrit dans un contexte de flambée des prix, dans les outre-mer.
En cas de consolidation, ces mêmes billets resteront alors sur une tendance haussière durable.
"Le duopole (en cas de rapprochement entre Air France et Corsair, ndlr) aura pour conséquence l’augmentation de 15% des prix pour atteindre une marge opérationnelle que souhaite Ben Smith et qui fera l’affaire des 2 acteurs, mais pas celle des ultramarins ni du secteur touristique," nous livre un proche de la direction de la compagnie antillaise.
Pour concurrencer les géants européens comme IAG ou Lufthansa, le Canadien volant souhaite dégager un bénéfice de 7% par siège.
Sauf que Corsair est déficitaire depuis de nombreuses années et les lignes d'Air France vers les outre-mer tout juste à l'équilibre.
Supercompagnie : "le projet restera au stade de ... projet"
Dans les bureaux de Corsair, les salariés s'interrogent eux aussi sur la théorie d'une supercompagnie des outre-mer.
Pour l'un d'entre eux "le projet ne restera qu'au stade de ... projet," tandis qu'autre nous explique que dans l'idée, il y a du "bon sens, mais que dans les faits, il n'y a rien du tout".
Il faut dire que si l'article interpelle, il s'inscrit dans un contexte particulièrement tendu pour Corsair.
La compagnie ultramarine a de nouveau remis un dossier au tribunal de Pointe-à -Pitre, dans le cadre d'une énième procédure de conciliation. La Direction se ne se montre pas particulièrement inquiète.
A noter, que les comptes de 2022 n'ont pas été déposés et que l'Assemblée générale n'a toujours pas eu lieu, alors que la compagnie doit se restructurer financièrement.
Une opération qui paraissait être finalisée fin février.
"Nous souhaitons une compagnie solide et avons déjà bouclé un nouveau tour de table de table de 30 millions d'euros, lequel s'ajoute aux 30 millions de la mise initiale," nous confiait un proche de l'état-major du transporteur antillais.
A lire : EXCLUSIF - Corsair valide un nouveau tour de table de 30 millions d'euros ! 🔑
Depuis, la somme n'est toujours pas arrivée sur le compte de la holding propriétaire de Corsair.
Les représentants du personnel ont bien eu une présentation des nouveaux arrivants, dont Marietton Developpement, au chevet de l'actionnariat actuel. De plus, une autre source nous assure que le tour de table est bel est bien bouclé.
Le temps nous dira si la recapitalisation arrivera et suffira à apurer les comptes du transporteur.
Et à bien y regarder, c'est depuis les bureaux des Abymes que la théorie pourrait venir.
Pour l'un d'entre eux "le projet ne restera qu'au stade de ... projet," tandis qu'autre nous explique que dans l'idée, il y a du "bon sens, mais que dans les faits, il n'y a rien du tout".
Il faut dire que si l'article interpelle, il s'inscrit dans un contexte particulièrement tendu pour Corsair.
La compagnie ultramarine a de nouveau remis un dossier au tribunal de Pointe-à -Pitre, dans le cadre d'une énième procédure de conciliation. La Direction se ne se montre pas particulièrement inquiète.
A noter, que les comptes de 2022 n'ont pas été déposés et que l'Assemblée générale n'a toujours pas eu lieu, alors que la compagnie doit se restructurer financièrement.
Une opération qui paraissait être finalisée fin février.
"Nous souhaitons une compagnie solide et avons déjà bouclé un nouveau tour de table de table de 30 millions d'euros, lequel s'ajoute aux 30 millions de la mise initiale," nous confiait un proche de l'état-major du transporteur antillais.
A lire : EXCLUSIF - Corsair valide un nouveau tour de table de 30 millions d'euros ! 🔑
Depuis, la somme n'est toujours pas arrivée sur le compte de la holding propriétaire de Corsair.
Les représentants du personnel ont bien eu une présentation des nouveaux arrivants, dont Marietton Developpement, au chevet de l'actionnariat actuel. De plus, une autre source nous assure que le tour de table est bel est bien bouclé.
Le temps nous dira si la recapitalisation arrivera et suffira à apurer les comptes du transporteur.
Et à bien y regarder, c'est depuis les bureaux des Abymes que la théorie pourrait venir.
Corsair - Air France : "Les négociations piétinent"
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"Les derniers articles traitant du sujet relataient plutôt un rapprochement entre Air France et Corsair, ou toute autre entreprise, plutôt que la création d'une supercompagnie.
L'analyse que nous faisons de cette actualité c'est : la compagnie nationale n'aurait pas refusé de se rapprocher de Corsair ?" se questionne un proche de la direction d'Air Austral.
Cette interrogation n'est pas anodine.
Fin février, nous vous dévoilions que les équipes de Benjamin Smith avaient jeté leur dévolu sur... Corsair. Des discussions ont bien été engagées entre les deux acteurs.
Outre-mer : quelle compagnie Air France a-t-elle dans le collimateur ? 🔑
Impulsé par Bercy et poussé par le CIRI, ce rapprochement aurait dernièrement pris du plomb dans l'aile.
"Les négociations piétinent.
Il faut faire des économies d’échelles pour maintenir les prix et dégager des marges, mais pour cela le duopole n’est pas la meilleure des solutions, même si elle n'est pas à écarter," espère toujours un proche de l'état-major antillais.
Dernièrement, lors d'une réunion entre la direction et pilotes, Benjamin Smith a apporté une petite précision qui douche les espoirs des salariés du transporteur dirigé par Pascal de Izaguirre.
"Nous avons beaucoup de pression de la part des parties prenantes (rire, ndlr).
S'il y a une opportunité pour notre business qui est intéressante, sans impact sur notre engagement d'atteindre une marge opérationnelle de 7 à 8%, alors oui nous regarderons.
Si la compagnie met en risque ou ralenti ce but, alors nous n'irons pas. Et pour les entreprises présentes sur ces lignes, ce n'est pas facile," a expliqué Ben Smith, il y a quelques jours.
Il parait donc peu probable que Corsair rentre donc dans ce cadre-là . En off, la discussion s'est poursuivie avec Anne Rigail et l'ancien redresseur d'Air Canada.
D'après, les informations qui nous sont parvenues, la direction d'Air France regarderait plutôt du côté de Tap Air Portugal ou ITA Airways, voire même Finnair.
Elles représentent des opportunités plus "judicieuses" pour le business de la compagnie.
L'analyse que nous faisons de cette actualité c'est : la compagnie nationale n'aurait pas refusé de se rapprocher de Corsair ?" se questionne un proche de la direction d'Air Austral.
Cette interrogation n'est pas anodine.
Fin février, nous vous dévoilions que les équipes de Benjamin Smith avaient jeté leur dévolu sur... Corsair. Des discussions ont bien été engagées entre les deux acteurs.
Outre-mer : quelle compagnie Air France a-t-elle dans le collimateur ? 🔑
Impulsé par Bercy et poussé par le CIRI, ce rapprochement aurait dernièrement pris du plomb dans l'aile.
"Les négociations piétinent.
Il faut faire des économies d’échelles pour maintenir les prix et dégager des marges, mais pour cela le duopole n’est pas la meilleure des solutions, même si elle n'est pas à écarter," espère toujours un proche de l'état-major antillais.
Dernièrement, lors d'une réunion entre la direction et pilotes, Benjamin Smith a apporté une petite précision qui douche les espoirs des salariés du transporteur dirigé par Pascal de Izaguirre.
"Nous avons beaucoup de pression de la part des parties prenantes (rire, ndlr).
S'il y a une opportunité pour notre business qui est intéressante, sans impact sur notre engagement d'atteindre une marge opérationnelle de 7 à 8%, alors oui nous regarderons.
Si la compagnie met en risque ou ralenti ce but, alors nous n'irons pas. Et pour les entreprises présentes sur ces lignes, ce n'est pas facile," a expliqué Ben Smith, il y a quelques jours.
Il parait donc peu probable que Corsair rentre donc dans ce cadre-là . En off, la discussion s'est poursuivie avec Anne Rigail et l'ancien redresseur d'Air Canada.
D'après, les informations qui nous sont parvenues, la direction d'Air France regarderait plutôt du côté de Tap Air Portugal ou ITA Airways, voire même Finnair.
Elles représentent des opportunités plus "judicieuses" pour le business de la compagnie.