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Le rapport de la Cour des comptes sur le bon usage des fonds publics pendant la crise sanitaire au bénéfice des entreprises du Tourisme semble susciter quelques émois face au regard parfois critique des juges. Certes, on peut chercher à l’enterrer et se mettre la tête dans le sable. Qui plus est, en poussant quelques cris d’orfraie. Ou alors se poser quelques questions plus constructives ?


Rédigé par le Lundi 20 Février 2023

Si on met de côté les problèmes de recrutement, les opérateurs du tourisme se sont-ils donnés les ambitions et les moyens de profiter de la crise pour se mettre en ordre de bataille ? - DR : DepositPhotos.com, PantherMediaSeller
Si on met de côté les problèmes de recrutement, les opérateurs du tourisme se sont-ils donnés les ambitions et les moyens de profiter de la crise pour se mettre en ordre de bataille ? - DR : DepositPhotos.com, PantherMediaSeller
Si on recherchait un signe de reconnaissance de l’État et de sa prise en considération du Tourisme, le simple chiffre de 45,5 milliards d’euros alloués à la protection du secteur pendant deux ans serait une réponse édifiante.

Félicitons tous les représentants des professions, mobilisés au sein du Comité de filière, et admirons le bon fonctionnement de la courroie de transmission entre un ministre en charge du Tourisme très concerné et un Bercy à l’écoute.

Ce n’est pas si souvent que les messages de détresse sont entendus forts et clairs et que les décisions suivent avec autant d’efficacité.

Les juges de la Cour des comptes constatent, mais ne critiquent pas, que le Tourisme a été aidé mieux que n’importe quel autre secteur économique. Et c’est tant mieux.

LIRE AUSSI : La Cour des comptes passe au crible les aides de l’État au secteur Tourisme pendant la crise

On peut même dire - on est entre nous - que certaines entreprises se sont fait de la trésorerie à très bon compte en profitant de PGE et des compensations de charges.


L’investissement n’a jamais été aussi faible pendant cette période

Les remontées mécaniques tiennent le pompon, profitant des cris de désespoir des maires de stations de montagne, pour engranger plus d’aides que de pertes réelles. Mais bon, si elles ont la décence de ne pas augmenter les forfaits cette saison, c’est de bonne guerre !

« Il ne faut jamais gaspiller une bonne crise », disait Winston Churchill qui en a connu pas mal. Et c’est là que le rapport de la Cour des comptes met le doigt où ça fait un peu mal.

Si on met de côté les problèmes de recrutement - qui sont une excuse très justifiée mais pas suffisante -, les opérateurs du tourisme se sont-ils donnés les ambitions et les moyens de profiter de la crise pour se mettre en ordre de bataille ?

Faire le dos rond, gérer l’urgence un peu dans la panique, oui ce furent les priorités de la très grande majorité des entreprises, mais ne fallait-il pas en parallèle se préparer à sortir plus forts d’une crise qui ne vous a pas tué ? Justement grâce à l’aide de l’État et d’une trésorerie relativement abondante.

Pour l’ensemble du secteur, la trésorerie s’est améliorée de presque 50%. C’est beaucoup même si le chiffre recouvre forcément de fortes inégalités entre entreprises.

Qu’as-tu fait de tes talents ? dit une parabole de la Bible. Oui, qu’en as-tu fait de ce temps libre pour te réinventer, de ces moyens disponibles pour investir ou se diversifier ?

L’investissement n’a jamais été aussi faible pendant cette période et la Cour reproche à l’État d’avoir mégoté sur les aides qui auraient pu le stimuler ? Une occasion manquée, que n’ont pas raté nos voisins espagnols et italiens.

Pendant deux ans, les Français, ayant soudainement découvert que l’herbe n’est pas plus verte dans le pré d’à côté, se sont tournés vers les séjours de proximité et la (re)découverte des territoires et des terroirs.

L'action des régions vers la distribution ? Un feu de paille

Les régions françaises ont cherché à se faire de nouveaux amis dans la distribution en multipliant les initiatives et les plateformes pour faire entrer leurs prestataires dans les agences.

Feu de paille, qui s’est éteint avec la consommation du dernier avoir détenu par leurs clients habitués à la Rep Dom, au Maroc ou aux Maldives.

C’est dommage ! Est-ce aussi un rendez-vous manqué ? Est-ce que le fait que les clients ont retrouvé une évidente envie de voyager plus loin doit conduire à ne pas, à ne plus explorer la production en France et à développer sa valeur ajoutée ?

Et ne parlons pas de la transformation numérique ou énergétique, un discours clamé très haut et très fort par le ministère mais qui n’arrive pas à suivre avec les mesures appropriées.

Comment un chèque de 500 euros par entreprise peut-il la conduire sur le chemin de la transformation ? Mieux concentrer l’effort public au lieu de le saupoudrer, c’est aussi un reproche de la Cour des Comptes que l’on peut entendre.

La transformation des entreprises est impérative

Et maintenant ? Que vais-je faire ? disait Gilbert Bécaud. On peut fustiger les juges, dénigrer les messagers puisque leur message fait un peu de mal à entendre. Ou on peut profiter de la persistance de l’État dans son soutien au secteur Tourisme.

Le plan Destination France et toutes les aides satellites des Régions et des autres institutions publiques mettent sur la table plusieurs milliards supplémentaires, en prêts et en subventions, en appels à projet et en plan de relance.

Ils sont loin d’avoir été tous dépensés et il serait dommage d’attendre un nouveau rapport de la Cour des comptes dans deux ans pour faire à nouveau un constat décevant.

La transformation des entreprises est impérative pour être prêt quand une nouvelle crise - dont la nature va forcément nous surprendre - touchera le monde des voyages et des loisirs. Les plus agiles, les plus diversifiés, les plus experts sauront à nouveau surfer sur la vague. La France a encore plus d’offres à mettre sur le marché, autant en profiter.

LIRE AUSSI : Tourisme : faut-il donner des béquilles aux canards boiteux ?

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Commentaires

1.Posté par Martino180 le 20/02/2023 09:07 | Alerter
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La Cour des Comptes présidé par Pierre Moscovici, ce grand - très grand !!! - Ministre des Finances sous le mandat Hollande qui a réussi à faire monter les impôts à 75% des revenus pour certains !!!!
Bref ! un génie qui nous explique qu'il faut investir en période de crise extrême avec 0 de chiffre d'affaires.
PS : Je ne suis aps sûr que ce même Moscovici ait jamais investi dans une société et que surtout il n'ait jamais été aux manettes d'une entreprise ????

Bref ! Comme disait De Gaulle "des chercheurs on en trouve... mais des trouveurs, on en cherche !"

2.Posté par Bruno Courtin le 20/02/2023 14:32 | Alerter
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Bonjour, Je comprends votre argument. Pour autant, il n'y aura (il n'y avait) pas beaucoup d'occasion de disposer de ressources financières si accessibles et si peu coûteuses. Je ne généralise pas mon commentaire sur l'absence d'investissement et de risque à prendre mais je suis persuadé que ceux qui ont (avaient) un projet viable auraient eu une belle opportunité

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