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République dominicaine : "avec Arajet, nous allons voler en Europe" [ABO]

l'interview de Jacqueline Mora, vice-ministre du Tourisme en République dominicaine


Son pays est l’invité d’honneur de l'IFTM 2025. TourMaG a rencontré Jacqueline Mora, vice-ministre du Tourisme de la République dominicaine. Stratégie, développement, vision du tourisme et confidences sur les touristes français.


Rédigé par le Jeudi 25 Septembre 2025

Sur le très imposant stand de son pays, à l’IFTM ce 24 septembre, Madame Jacqueline Mora, vice-ministre du Tourisme en République dominicaine. Photo : C.Hardin.
Sur le très imposant stand de son pays, à l’IFTM ce 24 septembre, Madame Jacqueline Mora, vice-ministre du Tourisme en République dominicaine. Photo : C.Hardin.
En cette année 2025, la République dominicaine, à l’honneur de l’IFTM, semble être une suite logique de l’édition 2024 où déjà, « La Isla Bonita » l’autre nom de cette île des Caraïbes avait volé la vedette avec son stand bruyant festif plein de belles couleurs évoquant la mer turquoise, les plages et la nature.

À l’honneur donc cette semaine, ce pays, mais aussi la fidélité du marché français qui en a fait une des destinations préférées des Français.

Avec près de 140 000 touristes accueillis en 2024, la France reste l’un des marchés européens les plus dynamiques pour le pays.

Nos compatriotes se distinguent par leur goût pour les séjours sur-mesure, souvent dans des boutiques-hôtels ou des resorts premium, et par leur volonté d’aller au-delà des complexes hôteliers pour découvrir la culture locale.

Cette belle histoire avec la France va-t-elle se poursuivre ? Quels sont les enjeux à venir en matière de développement du tourisme dans son pays, la vice-ministre du Tourisme a répondu à nos questions.


"Le touriste français est l’un des plus exigeants"

TourMaG - Une première question sur votre parcours depuis votre arrivée au ministère aux côtés du ministre du Tourisme, David Collado. C’était au pire moment du Covid. Vous vous êtes alors lancé dans une incroyable reconquête des touristes. Racontez-nous brièvement cette aventure.

Jacqueline Mora : Oui, effectivement il y a eu un changement de gouvernement et donc de ministre et la pandémie nous a imposé un changement de stratégie.

Le ministre a voyagé, il s’est réuni avec les principaux opérateurs et investisseurs pour leur demander leur avis. Il y avait de la peur, de l’incertitude et une campagne de publicité n’allait pas être suffisante.

Il fallait une stratégie efficace, car dans mon pays, d’une manière ou d’une autre, le tourisme impacte 20% de toute notre économie.

Faire que le tourisme revienne dans notre pays était l’objectif N°1. Nous avons donc mené une campagne partout dans le monde. À ce jour, nous avons organisé presque 100 évènements à l’étranger, des salons, des visites chez les investisseurs et oui, comme vous dites, c’était une aventure incroyable qui doit maintenant passer à une deuxième étape.


TourMaG - Votre pays est à l’honneur cette année à l’IFTM et la France est un des marchés les plus dynamiques en Europe. Etes-vous surpris et comment prolonger cette belle histoire ? Quels sont les partenaires que vous allez rencontrer ?

Jacqueline Mora : Le touriste français est l’un des plus exigeants que nous ayons et le plus complexe aussi.

Mais, c’est celui qui nous a donné l’occasion de commencer à reconcevoir le tourisme.
Il veut se connecter à la communauté, connaître la gastronomie, le bien-être… Aucun autre touriste n’a cette envie de diversifier ses activités.

Nous en avons bien pris note et avons commencé à changer notre modèle touristique qui datait de 40 ans !

Ce que nous sommes en train de faire c’est de repenser notre stratégie en incluant la durabilité, la gastronomie, le tourisme communautaire avec un standard de qualité qui répond aux exigences des Français.

Avant le tourisme c’était la plage, mais nous avons plus de 1000 activités qui ne sont pas en rapport avec la plage.

Nous commençons à développer beaucoup plus ces formes de tourisme. Un tourisme de ville, de communauté, de gastronomie, nous l’avons dit, mais aussi d’aventures.

Et nous voulons attirer des investissements pour des hôtels qui sont plus « de type français ».

Après l'arrêt des vols d'Air France, il était très clair que l’urgence était de travailler sur la demande de la France. Répondre à la demande.

C'est pour cela qu’Air France est en train de revenir en République dominicaine. Être le pays mis à l'honneur fait partie de notre stratégie.

Durant ce salon, nous avons énormément de rendez-vous avec des partenaires, des compagnies aériennes, Air France, Air Caraïbes, Havas Voyages, et d’autres.

Nous n’oublions pas les agents de voyages. Nous avons un plan au niveau mondial et au niveau de chaque pays avec lesquels nous travaillons directement. Nous allons faire des formations, des FAM Trip, car nous voulons aussi travailler avec ceux qui sont directement au contact des touristes.

République dominicaine : "une réforme fiscale afin de réduire ces taxes sur le carburant"

TourMaG – Vous avez souvent souligné l’importance stratégique des liaisons aériennes directes entre la France et votre pays. Cependant les compagnies aériennes françaises semblent avoir été dissuadées de venir par le prix du carburant. Air Caraïbes est là et Air France* revient timidement. Vous avez un peu exagéré sur les prix, non ?

Jacqueline Mora : C’est intéressant. Air France était un transporteur qui allait au-delà de la France et qui nous apportait tout le nord de l’Europe.

Le prix du kérosène est un sujet qui est là depuis de nombreuses années dans mon pays. Il y a une fiscalité, une imposition d'une taxe locale sur le kérosène, comme dans tous les pays.

Cependant il y a eu une réforme fiscale afin de réduire ces taxes sur le carburant, mais uniquement pour l’aviation. Cette réforme n’a pas encore été mise en vigueur, mais nous travaillons avec notre congrès.

Nous travaillons main dans la main pour faire en sorte que pour le carburant aérien, les taxes soient enlevées. Nous exportons le kérosène des compagnies. Ce n’est pas pour une consommation locale.

Les autorités sont conscientes de cela et je crois sincèrement que dans les deux prochaines années ou peut-être même avant, le kérosène d’avion ne sera plus taxé comme en ce moment.

Arajet : bientôt des vols en Europe et en France ?

TourMaG – Quelle est votre stratégie avec Arajet, cette nouvelle compagnie de la République dominicaine assez ambitieuse et qui développe ?

Jacqueline Mora : Avec Arajet, nous sommes en train de subventionner les lignes aériennes locales.

Nous voulons devenir un hub aérien pour les Amériques, un hub multidestinations dans les Caraïbes et en Amérique centrale de telle sorte que le passager français puisse venir en République dominicaine et de là-bas voyager à Cuba en Amérique Centrale, vers d’autres îles tout cela dans un même voyage.

Renforcer notre destination et faire en sorte que le touriste européen puisse aller en un seul voyage, en République dominicaine et au-delà.


TourMaG - Arajet ira-t-elle un jour chercher des touristes en Europe et particulièrement en France avec des appareils long-courriers ?

Jacqueline Mora : Oui. Dès maintenant Arajet vole au Brésil, en Argentine, au Chili et au Canada. Ils vont ouvrir Los Angeles.

La flotte est aujourd’hui de 15 avions et oui l’objectif est de venir en Europe. Nous souhaitons créer une ligne aérienne dominicaine avec des investissements étrangers.

Nous venons de voter une nouvelle loi de subvention pour les compagnies locales avec pour objectif de promouvoir des destinations encore peu développées jusqu’à aujourd’hui. Notre objectif futur est d’arriver en Angleterre, en France et en Italie.


TourMaG – Vous volez sur les compagnies françaises de temps en temps ? Qu’en pensez-vous ?

Jacqueline Mora : Je suis « fan » d’Air France, mais aussi d’Air Caraïbes qui est une compagnie extraordinaire.

Ces compagnies sont d’un niveau parfait. J’étais triste de voir Air France s’en aller après plus de vingt ans de présence. J’espère que nous les récupérerons à 100%.


* D’après nos confrères de France-Antilles, le retour d’Air France est largement attribué au Groupe Puntacana, dirigé par son PDG, Frank Elías Rainieri dont David Collado a publiquement salué son rôle de "négociateur" principal, affirmant que le groupe avait "sacrifié les revenus de l'aéroport" pour rendre l'accord possible.]i

Christophe Hardin Publié par Christophe Hardin Journaliste AirMaG - TourMaG.com
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