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Salon Mondial du Tourisme : "Nos visiteurs sont typiquement des adeptes du revenge travel" 🔑

Entretien avec la directrice du pĂŽle Tourisme de Comexposium


Membre de l’association Femmes du Tourisme, Marianne Chandernagor est diplĂŽmĂ©e de l’IEP de Lille et titulaire d’un Master Management de la Communication. Elle intĂšgre le groupe Comexposium en 2000 pour diriger la communication de certains salons et, en 2007, elle prend la direction des salons du Tourisme Mahana (Lyon, Toulouse), Tourissima Lille et du Mondial du Tourisme. Destinations Nature Ă  Paris rejoint son portefeuille dĂšs 2015 et le Salon des Grands Voyages en 2019. Elle fait un point sur TourMaG.com Ă  propos de l’évolution du SMT et de Destinations Nature, qui vont se tenir du 17 au 20 mars Ă  la Porte de Versailles.


Rédigé par le Mardi 21 Février 2023

Marianne Chandernagor, directrice du pÎle Tourisme Comexposium (©Comexposium)
Marianne Chandernagor, directrice du pÎle Tourisme Comexposium (©Comexposium)
TourMaG - Comment gĂ©rez-vous l’association des deux salons (SMT et Destinations Nature) organisĂ©s en parallĂšle ?

Marianne Chandernagor :
Nous organisons effectivement deux salons complĂ©mentaires, aux mĂȘmes dates, sur un mĂȘme lieu et avec une porositĂ© voulue entre les deux, mĂȘme si le public visĂ© n’est pas totalement le mĂȘme.

Cela fait plusieurs annĂ©es que le Salon Mondial du Tourisme est associĂ© au salon Destinations Nature, davantage tournĂ© vers les pratiques d’activitĂ©s douces et naturelles, comme la randonnĂ©e sous toutes ses formes.

La complĂ©mentaritĂ© est Ă©vidente quand on constate qu’environ 75% des visiteurs parcourent les allĂ©es des deux salons, mais les motivations du voyage justifient qu’ils aient chacun leur identitĂ©.


TourMaG - Avez-vous noté, en fonction de la conjoncture, une évolution différente de ces deux événements ?

Marianne Chandernagor :
DĂ©jĂ  avant la crise du Covid et encore davantage ensuite, l’attractivitĂ© s’est renforcĂ©e autour de la thĂ©matique de la nature.

C’est valable aussi bien pour les rĂ©gions françaises qui ont des propositions plus nombreuses autour des randonnĂ©es, Ă  pied, et de plus en plus en cyclotourisme, que pour les destinations internationales qui ont fait de la nature un axe de promotion prioritaire.

Le Salon Mondial du Tourisme est davantage Ă  maturitĂ© et ne gagne pas en surface, mais plutĂŽt en qualitĂ© de visiteurs, alors qu’il y a un potentiel plus fort de dĂ©veloppement du salon Destination Nature, avec de nouveaux exposants, notamment Ă  l’international.


50% des visiteurs sont venus pour concrétiser un projet voyage

Les exposants apportent de la réassurance sur des projets bien engagés (©Comexposium)
Les exposants apportent de la réassurance sur des projets bien engagés (©Comexposium)
TourMaG - Le média salon est-il toujours apprécié pour promouvoir une destination ou une prestation alors que des formes alternatives de communication se sont développées pendant la crise sanitaire ?

Marianne Chandernagor :
Il faut bien distinguer l’approche des exposants de celle des visiteurs.

Pendant deux annĂ©es sans possibilitĂ© d’organisation du salon, nous proposions des « prĂ©sences digitales » aux exposants qu’ils ont utilisĂ©es par dĂ©faut. DĂšs qu’ils ont eu la possibilitĂ© de venir Ă  la rencontre physique des visiteurs, ils ont repris cette habitude avec une diffĂ©rence, celle d’un recours plus systĂ©matique au multimĂ©dia, Ă  savoir accompagner leur prĂ©sence par des campagnes sur les mĂ©dias digitaux.

La logique de la prĂ©sence physique a aussi Ă©voluĂ©. On n’est moins dans la promotion pure et la notoriĂ©tĂ© et davantage dans la concrĂ©tisation avec la prĂ©sence de partenaires privĂ©s qui vendent leurs prestations sur le salon. C’est encore plus vrai pour les agences et tour-opĂ©rateurs.


TourMaG - Et du cĂŽtĂ© des visiteurs, l’approche va dans le mĂȘme sens ?

Marianne Chandernagor :
En rÚgle générale, avant la crise, environ 30% des visiteurs venaient acheter leurs vacances sur le salon ou les confirmaient dans les 15 jours.

Sur le salon Tourissima Ă  Lille qui vient de fermer ses portes, cette proportion est passĂ©e Ă  50%. C’est d’autant plus facile pour eux que les exposants prĂ©sentent des offres concrĂštes.

Les offices nationaux sont moins présents, alors que les Régions identifiées comme destinations de vacances les remplacent avec leurs prestataires, opérateurs touristiques.

Pour rĂ©pondre Ă  votre question, nous savons par nos questions que 100% des visiteurs ont d’abord fait des recherches sur Internet et qu’ils viennent sur le salon en grande majoritĂ© avec un projet, des projets, de vacances Ă  confirmer.

La "mamie caddie" a fait place Ă  des visiteurs plus matures dans leur projet

La France encore bien présente mais le long-courrier repart de plus belle (©Comexposium)
La France encore bien présente mais le long-courrier repart de plus belle (©Comexposium)
TourMaG - Le profil des visiteurs a-t-il évolué au fil des ans ?

Marianne Chandernagor :
Nous ne prétendons pas représenter la population globale, mais une frange de cette population qui a envie - et les moyens - de voyager.

Ce sont trĂšs majoritairement des familles aisĂ©es et des couples de seniors qui ont le temps de leurs loisirs. C’est typiquement la clientĂšle qui pratique le « revenge travel », dont bĂ©nĂ©ficie les professionnels et les destinations touristiques, notamment lointaines.

Le digital, dans leur cas, n’est pas une substitution au salon, mais un alliĂ© qui prĂ©pare le terrain. La rencontre avec les professionnels apporte du conseil, de la valeur ajoutĂ©e sur un voyage un peu complexe et surtout de la rĂ©assurance, qui est une forte demande aprĂšs les Ă©pisodes d’annulation de la pandĂ©mie.


TourMaG - En somme les visiteurs ne viennent plus simplement rĂȘver en collectant des belles brochures...

Marianne Chandernagor :
C’est vrai, d’abord parce qu’il y a beaucoup moins de brochures imprimĂ©es - conscience Ă©cologique oblige - et parce que les visiteurs sont plus matures dans leurs demandes, qui ont Ă©tĂ© filtrĂ©es, benchmarkĂ©es en amont. Nous n’avons plus ce que j’appelais la « mamie caddie » qui remplissait son sac de brochures et de goodies.

Lire aussi : OĂč partiront les Franciliens cet Ă©tĂ© 2023 ?

Le salon est une grosse opération d'animation commerciale pour les distributeurs

Marianne Chandernagor (©Comexposium)
Marianne Chandernagor (©Comexposium)
TourMaG - Un salon comme le vĂŽtre facilite-t-il la vente directe, en court-circuitant la distribution ?

Marianne Chandernagor :
Depuis longtemps nous avons appelĂ© la prĂ©sence des rĂ©seaux d’agences de voyages, qui hĂ©bergent sur leur stand les adhĂ©rents qui viennent faire des ventes.

Des destinations ont la mĂȘme dĂ©marche en s’associant avec des distributeurs partenaires qui concrĂ©tisent les sĂ©jours avec, le plus souvent, un petit avantage tarifaire en signant sur le salon ou dans les 15 jours.

Dans d’autres cas, ce sont des tour-opĂ©rateurs qui sont prĂ©sents sur les RĂ©gions internationales dans le mĂȘme esprit de faire du business.

Le salon est en fait une grosse opĂ©ration d’animation commerciale dont profite la distribution dans son ensemble, avec l’acquisition de nouveaux clients.


TourMaG - Les rĂ©centes enquĂȘtes que vous avez pu mener vous donnent-elles des pistes solides sur les changements de comportement ?

Marianne Chandernagor :
Ces deux derniÚres années, la part de la France dans les demandes des visiteurs avait bondi, alors que nous nous présentons comme un salon mondial du voyage.

La tendance s’est inversĂ©e visiblement cette annĂ©e avec 68% des personnes interrogĂ©es qui indiquent vouloir partir Ă  l’étranger.

Globalement, on reste sur un trio de tĂȘte : Espagne, Italie, GrĂšce mais avec une remontĂ©e visible du long-courrier puisque juste derriĂšre arrivent les Etats-Unis et le Japon.

La seconde tendance de fond porte sur la demande d’activitĂ©s nature, quelle que soit la destination. On est passĂ© d’une demande d’activitĂ©s culturelles Ă  base de visites de sites et de musĂ©es Ă  une recherche d’activitĂ©s outdoor pour s’offrir des sensations plus intenses, ou plus paisibles dans le cas des randonnĂ©es.


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Une conférence BtoB avec Agir pour un Tourisme Responsable

TourMaG - La dimension tourisme durable est-elle ressentie dans les demandes ?

Marianne Chandernagor :
Il est difficile de l’interprĂ©ter concrĂštement mĂȘme si elle s’exprime sous plusieurs formes.

Il y a visiblement une prĂ©occupation pour un tourisme plus durable ou responsable, exprimĂ©e par un voyageur sur deux. Elle se traduit en gĂ©nĂ©ral par le choix de l’hĂ©bergement, la recherche d’un label, parfois par le moyen de transport avec une demande supplĂ©mentaire sur les voyages en train.

On ne peut pas dire que la prĂ©occupation environnementale couvre entiĂšrement le choix d’une destination ou de vacances dĂ©diĂ©es. Il n’y a pas dans nos visiteurs un rejet massif de l’avion par exemple.


TourMaG - Allez-vous contribuer Ă  une plus grande prise de conscience ?

Marianne Chandernagor :
Nous allons effectivement dĂ©velopper cette thĂ©matique dans les confĂ©rences BtoB avec l’intervention de l’association Agir pour un Tourisme Responsable, et quelques thĂšmes autour du slow tourisme pour le grand public, de maniĂšre plus ludique.

Il y a aussi un parcours que nous avons mis en place qui relie les exposants qui mettent la thématique « durable » en avant et que peuvent suivre les visiteurs concernés.


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