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Tourisme : le changement (en pire) dans la continuité ?

L'Edito de Jean da LUZ


Et si désormais c’était comme auparavant ? Si après les manifestes, les professions de foi et les engagements la main sur le coeur, le tourisme ne changeait pas d’un iota voire redevenait pire qu’avant ? Si c’est possible...


Rédigé par le Lundi 1 Juin 2020

Alors la crise d’avant et d’après Covid-19 et la pandémie mondiale vont-elles changer les choses ? - DR : DepositPhotos
Alors la crise d’avant et d’après Covid-19 et la pandémie mondiale vont-elles changer les choses ? - DR : DepositPhotos
Depuis jeudi dernier, 2e étape du déconfinement, on a l’impression que la nature (humaine) reprend ses droits.

Un souffle d’espoir et donc de reprise, balaye la France.

On a lâché la bride à nos concitoyens pour qu’ils puissent partir et investir massivement, gîtes, hôtels, campings, bars et restaurants.

Les vacances, quoi !

Les défenseurs de l’environnement dépriment déjà. Eux qui avaient espéré que cette fois-ci ce serait la “der des ders” et qu’on ne nous y reprendrait plus.

Qu’on allait tous devenir vertueux, voyager le plus près possible de son domicile, veiller à notre empreinte carbone comme sur la déclaration d’impôts…

Du chiqué tout ça ?

Indécrottables les vacanciers, prêts à jeter aux orties et à brûler ce qu’ils avaient adoré la veille ?

Malheureusement, il y a fort à craindre que le déconfinement ne rime pas avec retournement.

L’économie reprend ses droits, après cette (longue) parenthèse qui pourrait ne pas suffire à bouleverser complètement nos habitudes.

Car si l’atmosphère, les petits zoziaux et l’eau de nos ports et de nos plages disent merci au confinement, la nature a horreur du vide et d’autres formes de pollution surgissent déjà.

Les plastiques, et les masques en particulier, ne se cachent plus...

Les plastiques en général, et les masques en particulier, ne se cachent plus. On en trouve partout. Ils sont jetables, paraît-il, et cela se voit...

Les voyagistes qui commencent à entrevoir le bout du tunnel, piaffent d’impatience.

Certes, (pour l’instant) on oublie les hôtels de luxe à l’Île Maurice ou aux Seychelles, mais l’Europe devrait revenir très vite dans les résas.

A condition que d’ici la mi-juillet les pays membres de l’Union européenne, tous dans les starting-blocks, aient réussi à sortir de la cacophonie ambiante. Mais il sera probablement trop tard alors, car le train des résas sera passé.

Les Français qui ne veulent pour rien au monde rater leurs congés post-confinement, auront déjà réservé ou… décidé de ne pas partir !

Le risque d’une vacance n’est pas mince, compte tenu du big bang récessionniste qui pourrait tout raser sur son passage.

Schengen ou pas, les tarifs pourraient s’écrouler, faute de clients, et aggraver encore la situation.

Bien entendu, les transporteurs aériens qui attendent le chaland pour se refaire la cerise, risquent de ne pas apprécier… Si après tout ce barnum il faut encore revoir les prix à la baisse et faire des promotions à tout casser pour que les voyageurs daignent prendre le chemin de l’aéroport, ça le fera pas trop !

Certains pourraient même jeter définitivement l’éponge.

Alors la crise d’avant et d’après Covid-19 et la pandémie mondiale vont-elles changer les choses ?

C’est fait et c'est un fait indéniable. Il reste à savoir si ces changements seront des avancées concrètes pour changer nos métiers ou si on reprendra les mêmes pour recommencer ?

Entre reprise et changement de paradigme, ce ne sera pas facile de trancher mais poser la question c'est déjà y répondre.

Wait and see...

Jean Da Luz Publié par Jean Da Luz Directeur de la rédaction - TourMaG.com
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Commentaires

1.Posté par Anthony le 02/06/2020 09:04 | Alerter
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Bravo Jean,

Pas forcément ce que l'on souhaiterait tous mais un article qui a beaucoup plus de sens que les articles vertueux issus d'imaginations débordantes sur une planète devenant souvent magique que nous pouvions lire tous les jours ces dernières semaines.

Le retour à la normale est aussi le retour à la réalité.

2.Posté par Naima Ferrand le 02/06/2020 09:58 | Alerter
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Seule dame nature est en mesure de traiter le plus toxique des virus de la planéte, à savoir notre espèce en surnombre que même les ecologistes qui ont une vraie legitimité à mettre en exergue ce fleau , ne disent mot

3.Posté par Sebastien le 02/06/2020 11:13 | Alerter
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Bonjour,

Peut-être que je me précipite un peu, mais je ne peux m'empêcher de transférer mon commentaire du 20avr20 sur une interview de Jean-François Rial ; commentaire surtout à l'attention de certains lecteurs qui fantasment sur un tourisme post-covid19 qui ne pourrait être que vertueux :

Bonjour,
Il faut arrêter les poncifs...
Non, je ne vois pas en quoi le covid-19 va tout d'un coup éveiller les consciences écologiques ; au contraire, il sera sacrifier sur l'autel de la reprise économique à tout prix. Et on aura beau jeu de mettre en avant la pause qu'on aura accordé à la planète pendant le confinement...
On veut que les gens soient libres d'aller et venir... mais pas trop quand même ; à pied, à vélo et en bateau à voile... alors que l'aviation commerciale représente moins de 5% des émissions de co2 et déploie beaucoup d'efforts pour les limiter encore...
Quant au tourisme de masse, c'est une vilaine expression qui regroupe toutes nos contradictions.
Plein de bons sentiments, on veut que tout le monde puisse profiter des voyages, que ce soit un droit et une liberté pour chacun... mais pas au détriment des environnements... et si possible pas en même temps que moi...
On veut faire profiter les populations locales des devises étrangère touristiques... mais pas trop quand même, ça empêchent ces mêmes populations de vivre tranquillement...

On veut limiter le tourisme ? C'est simple : il faut augmenter les prix. Mais le voyage et les vacances ne seront plus démocratiques, les populations locales auront moins de rentrées d'argent et l'industrie outgoing des pays émetteurs va péricliter. Et de toute façon, il y aura toujours un petit malin pour breaker les prix, car vous comprenez, "il faut bien prendre des parts de marché"...
Bref : chassez le naturel, il revient au galop...

Enfin, non, personne ne pourra remercier le covid-19 pour ça ni quoi que ce soit d'autre. Le voir comme une leçon ou une bénédiction sensée réveiller les consciences est d'une naïveté confondante et une insulte pour tous ceux qui en soufrent dans leur chair. C'est un virus, qui comme tout autre organisme vivant, tente de survivre. C'est une forme de vie parmi toutes celles de la planète qui se rappelle régulièrement à notre bon souvenir. Sauf qu'on les oublie vite, qui plus est lorsqu'elles ne perturbent pas l'occident.
Cette épidémie nous rappelle juste qu'il faut être plus prévoyant sur nos moyens de santé.
Aujourd'hui, personne ne remet en cause les mesures de sécurité anti-terrorisme dans les aéroports et les lieux publics. Demain, nous aurons intégré des mesures de détection et de prévention. Il faudra arriver encore plus tôt à l'aéroport... On fera avec...


voilà, voilà... on s'est abreuvé de belles paroles pendant 2 mois et on va se réveiller avec une belle gueule de bois...

4.Posté par BUKHARI Françoise le 02/06/2020 14:57 | Alerter
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Superbe réflexion tellement juste ...
Je viens d'apprendre que des opérateurs et non des moindres viennent d'envoyer une lettre ouverte à Google et Facebook pour leur demander de soutenir le redémarrage du tourisme ... STOP à leurs pubs parasites, le vrai-voyageur n'a pas besoin de leurs campagnes publicitaires, qu'ils laissent les humains décider eux-mêmes de leur envie de partir et qu'ils ne les incitent pas à sur-consommer du tourisme à gogo, qu'ils laissent les choses se faire avec patience et sagesse et qu'ils ne se précipitent pas avec leurs notions de retour sur investissement & Co, cette course au profit, cet appétit disproportionné qui transforme les opérateurs de tourisme en sociétés financières qu'ils revendent à la première occasion, ne devrait pas exister dans notre secteur d'activité. Qu'ils créent plutôt un fonds d'indemnisation national en l'alimentant à partir des ventes (vols secs ou packages dynamiques ou pas) pour venir en aide aux consommateurs victimes parfois d'agences peu scrupuleuses ou d'événements imprévisibles de type CEI ...

5.Posté par Jean DA LUZ le 03/06/2020 17:27 | Alerter
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C'est louable comme tentative, mais quant on pense que la France a dû suspendre la taxation des Gafa, on se demande quelles sont les chances d'une telle démarche d'aboutir.
Après, qui ne tente rien...
Bonne journée

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