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Transavia (Nicolas Henin) : "la dynamique ne faiblit pas !"🔑

l'interview de Nicolas Henin Directeur commercial Transavia


Dans les nouveaux locaux de Transavia à Orly, nous avons rencontré Nicolas Henin, le Directeur commercial. La compagnie française est en forme et veut encore battre des records cet été.


Rédigé par le Lundi 3 Avril 2023

Nicolas Hénin, Directeur commercial Transavia dans les tout nouveaux locaux de la compagnie à Orly.Photos C.Hardin
Nicolas Hénin, Directeur commercial Transavia dans les tout nouveaux locaux de la compagnie à Orly.Photos C.Hardin
TourMaG : On se souvient d’un été 2022 record pour Transavia. Comment s’annonce celui qui arrive ? Un nouveau record ?

Nicolas Henin
: Effectivement la dynamique ne faiblit pas. Nos comparaisons se font sur les deux années : 2019 et 2022. En 2022 sur l’année complète nous avons eu 53% d’offre en plus par rapport à 2019.

Pour 2023 nous aurons + 20% en termes de capacité. Cependant, quand nous regardons les tendances de réservations, le profil d’engagement ressemble plus à celui de 2019 en termes d’anticipation d’achat.

En 2022, rappelez-vous que nous sommes sortis du variant Omicron début avril et nous avons eu une dynamique particulière. Les clients ont commencé à beaucoup réserver notamment pour l’été à partir d’avril et mai, donc très tardivement.

Ce que l’on observe cette année c’est que l’on se recale par rapport à des profils de réservations que nous avions en 2019 avec des anticipations d’achat de trois ou quatre mois pour l’été.

TourMaG : On revient donc à des comportements plus classiques en termes d’anticipation ?

Nicolas Henin :
Exactement. Quand nous regardons nos profils d’engagements, ils sont maintenant assez similaires à ceux que nous avions avant la crise. Nous avons des objectifs de remplissage en ligne avec ceux d’avant la crise.

C’est une normalisation rassurante. Pour cette année que nous considérons comme une pleine année de sortie de crise, on retrouve vraiment des comportements, un appétit de voyage qui ressemble beaucoup à celui d’avant la crise avec en plus pour nous 70% d’offres en plus. Cela s’annonce donc très bien.


Plus 10 avions en 2023

TourMaG : 70% d’offres en plus, cela veut dire plus d’avions ?

Nicolas Henin :
Oui, nous aurons 10 avions en plus. En 2022, nous avions 61 appareils, sur la pointe d’été ,nous en aurons 71.

TourMaG : Beaucoup de nouvelles destinations pour cet été ?

Nicolas Henin :
Oui avec par exemple au départ d'Orly : Paphos, Almeria, Oslo, Venise ou au départ de Lyon : Antalya ou Tlemcen.

Au départ de Nantes – Antalya. Nous avons aussi Marseille – Erevan ou Strasbourg – Constantine.
Nous renforçons aussi le Moyen-Orient et particulièrement la Turquie. Nous réouvrons Antalya, Izmir, Bodrum en relais de la Grèce qui continue à croitre et que nous consolidons après une très grosse croissance. Nous sommes leaders sur la Grèce avec 40% du marché.

La Turquie prend le relais de la Grèce en termes de dynamique.

TourMaG : L’Égypte qui avait connu une période difficile est bien repartie également ?

Nicolas Henin :
Absolument. L’Égypte effectivement a longtemps été sinistré pour le tourisme, mais elle repart. C’est une dynamique très forte. Cela a très bien marché cet hiver, c’est très bon pour cet été et nous en ferons encore plus l’hiver prochain.

L’envie de voyager toujours là

TourMaG : Les prix des billets augmentent. Qu’en est-il chez Transavia ?

Nicolas Henin :
Nous sommes un peu plus chers que l’année dernière. En mars et avril l’année dernière c’était le début de la guerre en Ukraine, les prix du pétrole commençaient à augmenter. Aujourd’hui en année pleine avec des prix du pétrole élevés, nous vendons effectivement un peu plus cher que l’année dernière à la même époque.

Nous verrons quelles seront les évolutions. Cela dépend aussi de la demande. Il faut bien sûr que nous puissions vendre à des prix qui nous permettent de compenser nos coûts. On voit malgré tout une demande qui ne faiblit pas.

Je pense que les gens arbitrent sur autre chose que les voyages. Ils continuent à avoir envie de partir et de voyager.

Nous continuons également à faire quelques campagnes de promotions avec des prix discount pour déstocker. Nous préférons toujours avoir un passager qu’un siège vide dans nos avions. La tendance générale est cependant à la hausse.

Il y a le prix du pétrole, mais aussi le coût de la décarbonation qui va devenir une tendance structurelle et lourde.
À moyen terme il y a le SAF, mais dès à présent on voit que les couts d’achat des ETS* augmentent très significativement.

Créneaux de décollage à Orly

A Orly, l'ambiance "Feel Good" des nouveaux locaux. Photos C.Hardin
A Orly, l'ambiance "Feel Good" des nouveaux locaux. Photos C.Hardin
b[TourMaG : Pour cet été et en raison d’effectifs réduits, la DGAC prévoit de restreindre les décollages sur la première heure du matin. Êtes-vous significativement impactés ?

Nicolas Henin :
La réponse est oui. Sur la première tranche horaire du matin (06h00 – 07h00), celle sur laquelle en tant que compagnie basée nous avons la plus grosse activité, le plafond passe de 25 à 20 mouvements.

Il faut bien comprendre que notre modèle de compagnie low cost repose sur nos capacités à faire voler nos avions toute la journée. Pour pérenniser notre modèle, nous nous devons de faire partir nos avions le plus possible à 06h00 du matin et rentrer à 22h30.

Nous avons donc dû retravailler notre programme, déplacer une partie de notre activité pour la réaffecter dans les régions.
Pour cet été nous nous sommes donc adaptés en bonne intelligence avec les autorités.

Il est crucial pour notre activité que nous puissions opérer sur cette tranche horaire, nous espérons donc tout simplement pouvoir opérer de nouveau dans les paramètres définis pour Orly.

Nous sommes la plus grosse compagnie basée à Orly, où nous créons beaucoup d’emplois en interne, mais aussi chez nos compagnies d’assistance.

Lire aussi : Reprise Paris Orly : la DGAC va restreindre les décollages matinaux 🔑

Long courrier : pas tout de suite

TourMaG : Sur le marché des vols « loisirs », le groupe Air France – KLM ne propose pas de longs courriers. C’est un segment qui semble lui échapper actuellement. On voit des compagnies étrangères comme Norse venir se baser à Paris pour du vol loisirs long courrier. En tant qu’opérateur low cost du groupe Air France, qu’en pensez-vous ?

Nicolas Henin :
Il ne faut jamais fermer la porte. Cependant ces compagnies loisirs sont majoritairement sur une niche, certes importante, mais qui se limite sur le transatlantique vers les USA.

La joint-venture Air-France – KLM – Delta à la puissance et la capacité pour aller chercher des prix attractifs et s’aligner sur ces compagnies. Je ne pense donc pas qu’il y ait un gros segment de marché qui échappe à notre groupe.

TourMaG : On observe cependant qu’Air France abandonne des lignes long-courriers « loisirs ». Par exemple, la République dominicaine qui aiguise les appétits d’opérateurs étrangers comme Norse Atlantic Airways…

Nicolas Henin : C’est vrai, mais ce n’est pas dans les cartons à court terme, car nous avons beaucoup de choses à faire en priorité. Le low cost long-courrier est un métier différent en terme opérationnel, en terme commercial.

Actuellement nous sommes très concentrés sur notre trajectoire avec un très gros défi de croissance sur le moyen – courrier.
La France reste un marché qui n’est pas encore autant pénétré par les low cost qu’en Angleterre, en Italie, en Espagne. Il y a encore beaucoup de choses à faire et nous ne souhaitons pas pour l’instant prendre le risque de la dispersion.

Dans l’avenir, et en cohérence avec notre modèle, il y aura des moyens de production qui nous permettront peut-être d’élargir notre champ.

Déjà, aujourd’hui, quand nous opérons vers Dakar, vers Hamann, Beyrouth est-on encore sur du moyen-courrier ? Donc si le long-courrier c’est du transatlantique aujourd’hui ce n’est pas dans les cartons si c’est le nord de l’Afrique et le Moyen-Orient nous y somme déjà.

TourMaG : Vous évoquiez vos priorités de développement. Ce seront de nouvelles bases en France, voire en Europe ?

Nicolas Henin :
Aujourd’hui le cœur de la croissance reste Orly. Notre priorité est de consolider notre position. Nous voulons aussi développer nos activités en région en consolidant Nantes et Lyon et aussi développer progressivement d’autres activités. Nous le faisons à Montpellier, nous le ferons aussi à Marseille cet été ainsi qu’à Nice vers l’Afrique du Nord.

L’A320neo, l’avion le moins bruyant du marché

TourMaG : Quand arriveront les premiers A320neo ?

Nicolas Henin :
Le premier avion arrivera en novembre et sera mis en ligne en décembre. Nous en aurons un en 2023 et une rapide montée en puissance sur 2024. ]b

TourMaG : Un avion plus économe ?

Nicolas Henin :
Oui, c’est un avion de nouvelle génération avec 15% de consommation de carburant en moins et plus performant en termes de bruit c’est aussi très important. Vous évoquiez nos décollages du matin, nous pourrons dire que nous aurons bientôt l’avion le moins bruyant du marché.

TourMaG : Certaines agences de voyages ont récemment un peu tiqué concernant votre SAV et ses numéros surtaxés. Que pouvez-vous leur répondre ?

Nicolas Henin :
Nous nous alignons sur les standards des marchés low cost et si nous nous écartons des fondamentaux du modèle, il nous sera difficile de tenir des prix attractifs.

Le prix de la communication couvre le coût du service (call center) et le volume d’appels sur cette ligne est très faible.

De plus et pour la plupart des demandes (changements de réservation, etc.) il y a une alternative gratuite via les outils digitaux mis à disposition des agences.

Nous avons les pratiques du low cost, mais nous essayons toujours de donner un supplément de service pour les agences. Nous avons une équipe dédiée, des prix spécifiques pour les tour-opérateurs qui s’engagent à l’année… A nos débuts nous étions très orientés vers les TO, nous ne voulons pas perdre ce lien, il est très important pour nous.

TourMaG : En parlant des agences de voyages, n’allez-vous pas les mettre au chômage avec votre outil lancé il y a quelques jours baptisé Transav-IA et qui aide vos clients à trouver leur destination idéale parmi celles du réseau de la compagnie ?

Nicolas Henin
: Non, c’est juste un petit gadget qui ne remplacera pas les conseils de l’agence de voyages, ce n’est pas l’ambition. Pour beaucoup de gens, rien ne remplacera le contact humain et dans le monde des services nous ne sommes pas prêts à basculer dans un monde déshumanisé.

*Avec la reprise du trafic aérien, les passagers voient parfois apparaître une nouvelle ligne sur les devis ou factures de leurs billets ou packages touristiques : la « surcharge ETS »,instaurée pour réduire la consommation de produits polluants ou combustibles fossiles afin d’atténuer le réchauffement climatique et facturée aux compagnies aériennes.

David Savary Publié par Christophe Hardin Journaliste AirMaG - TourMaG.com
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Tags : henin, orly, Transavia
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