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Vienne-Condrieu : un passé prestigieux et une gastronomie de renom

Départ pour un voyage temporel en partant de la "Petite Pompéi"


Tous, un jour ou l’autre, nous sommes passés par Vienne qui, par les bouchons qui, par l’autoroute des vacances. A l’aller, généralement, on laisse la ville pour rejoindre le Midi tout proche, au retour on file. On se dit, la prochaine fois je fais escale, on se le redit et… parfois on finit par se poser. On ne regrette pas. La ville est un musée en plein air au bord du Rhône. C’est un réel plaisir de parcourir les rues étroites de la vieille cité à la rencontre d’un passé antique et chrétien, du temps où Vienne était une cité phare de la Gaule romaine et un foyer d’art. Plaisir encore de trouver deux grandes tables étoilées, de découvrir les appellations Condrieu, Côte- Rôtie... ou de flâner le samedi sur le marché qui s’étale sur plus de six kilomètres.


Rédigé par Jean-Paul COMBE le Samedi 25 Juillet 2020

Vienne est un musée en plein air au bord du Rhône. Ici, vue du belvédère - DR : J.-P.C.
Vienne est un musée en plein air au bord du Rhône. Ici, vue du belvédère - DR : J.-P.C.
Pour respecter la chronologie, la visite de Vienne (Isère) débute par le musée gallo-romain de Saint-Romain-en-Gal, de l’autre côté du fleuve, à quelques encablures... dans le département du Rhône !

Le site a été mis à jour par hasard lors de travaux. « Ici, on commençait la construction d’un lycée en 1967 quand on a trouvé une mosaïque enfouie… Le chantier a été interrompu et on a découvert par la suite des vestiges gallo-romains. Dès lors, on a évoqué la petite Pompéi viennoise », indique Émilie Alonso, la directrice du musée.

Étalé sur 7 hectares, l’endroit est un long voyage temporel qui nous transporte au cœur de 2 000 ans d’Histoire. Un parcours permet de se guider et de mesurer l’influence de la romanisation.

Mosaïques restaurées sur place, peintures murales, objets domestiques, artisanaux, constituent le fonds de ce site, classé parmi les plus riches d’Europe.

Le musée présente des reconstitutions sous forme de maquettes alors qu’une maison, espace par espace, raconte la vie de tous les jours.

Dominant le Rhône, la partie haute du musée rappelle le rôle fondamental du fleuve comme moyen de liaison et de transport.

Chaque année animations, expositions temporaires, spectacles ponctuent les visites.

Un nouveau parcours adapté aux mesures sanitaires

Ainsi depuis la réouverture, le 13 juin dernier, 2 000 visiteurs ont découvert le nouveau parcours en s’adaptant aux mesures sanitaires en vigueur en cette étrange année (sens de circulation unique, gestes barrières, distanciation physique, port du masque dans le musée).

La directrice et ses équipes souhaitent confirmer leur implication en proposant, dès cet été, un accueil et une offre entièrement revisités.

Nouveaux horaires et nocturnes jusqu’au 31 août 2020, les temps d’ouverture seront aménagés et élargis pour que chacun profite, en fin de journée, de moments de détente dans un des nombreux espaces aménagés ou dans les aires de pique-nique.

Le pari semble réussi. « Nous pouvons être fiers d’avoir ouvert un si beau lieu qui a fait pétiller les yeux de certains de nos visiteurs qui ne le connaissaient pas et qui n’ont qu’une envie… revenir », conclut Émilie Alonso.

Il suffit de passer le Rhône

Chaque rue, ruelle, passage, hôtel particulier, maison de pierres et de briques rappellent le passé antique et chrétien de Vienne. Ici, le théâtre antique romain de 13 000 places - DR : J.-P.C.
Chaque rue, ruelle, passage, hôtel particulier, maison de pierres et de briques rappellent le passé antique et chrétien de Vienne. Ici, le théâtre antique romain de 13 000 places - DR : J.-P.C.
Il suffit de passer le pont pour changer de département et découvrir la vieille ville de Vienne.

Jean-Yves Curtaud, président de l'Office de tourisme, aime rappeler que « fermée par cinq collines, Vienne fut choisie par les Gaulois pour sa valeur défensive. La cité s’étend sur la rive gauche du fleuve face à Saint-Romain-en-Gal et Sainte-Colombeau, confluent du Rhône et de la Gère ».

Se balader à pied est un réel bonheur même si aujourd’hui, les deux roues sont dans la tendance.

Chaque rue, ruelle, passage, hôtel particulier, maison de pierres et de briques rappellent le passé antique et chrétien de Vienne au temps où la cité était l’une des principales places de la Gaule romaine et un centre d’art sous l’autorité de comtes archevêques.

Le temple d'Auguste, au cœur de la ville - DR : J.-P.C.
Le temple d'Auguste, au cœur de la ville - DR : J.-P.C.
Parmi les témoins de ce passé prestigieux :

- La cathédrale Saint-Maurice qui depuis le IVe siècle occupe le même site. Au rang des plus belles de France, elle mêle harmonieusement le gothique et le roman ;

- Le Temple d’Auguste surprend à double titre : il est en centre-ville et en parfait état de conservation malgré son âge (-10 av. J.-C.). Il fut restauré au Second Empire et la conversion du temple en église au Moyen-Age l’a sauvé de la destruction ;

- L’église et l’Abbaye Saint-André-le-Bas. De la puissante abbaye du VIe siècle, il ne reste que l’église et le cloître plus récents. A l’intérieur de l’église restaurée dans un style primitif roman, de superbes chapiteaux historiés, notamment « Samson terrassant les lions » ;

- Le Théâtre antique Romain, construit au Ier siècle est impressionnant par ses dimensions. Avec 130 mètres de diamètre, c’est le second de France après Autun. D'une capacité de 13 000 spectateurs, il est réputé pour son acoustique. Il accueille chaque année le célèbre festival de Jazz à Vienne (annulé en 2020 pour les raisons que l’on sait) ;

- La Pyramide est en réalité un obélisque. Au milieu du boulevard Fernand Point, c’est le seul vestige du cirque romain connu.
L’endroit est surtout réputé pour le restaurant de la Pyramide, premier établissement français classé trois étoiles au Michelin. Racheté en 1923 par la famille Point, il devint vite une référence gastronomique et un lieu de pèlerinage pour les gastronomes.
Fernand, le fils de la famille, fut le maître des plus grands qui firent leurs classes chez lui : Bocuse, les frères Troigros, Pic, Haeberlin, Chapel… C’est en 1989 que la famille Henriroux a repris l’illustre maison ;

- Les musées de la ville enfin, sont autant d’autres rappels historiques : les beaux arts et l’archéologie, la draperie, la salle du patrimoine…

Un marché étalé sur 6 kilomètres

Philippe Girardon, chef étoilé, fait son marché, chaque samedi - DR : J.-P.C.
Philippe Girardon, chef étoilé, fait son marché, chaque samedi - DR : J.-P.C.
Et si l’on a la chance d’être à Vienne un samedi, il ne faut surtout pas se priver du marché. Les chalands viennent de 30 kilomètres à la ronde.

C’est un rituel depuis le XIIIe siècle, chaque semaine le marché se répand sur six kilomètres dans les principales artères de la ville, mais encore dans les ruelles adjacentes.

Avec près de 500 marchands, cette cité éphémère accueille 15 à 20 000 visiteurs chaque samedi, précise fièrement Olivier Sanejouand, directeur de Vienne Condrieu Tourisme.

On trouve pèle-mêle de l’outillage, de la quincaillerie, des objets ménagers, des vêtements à petits prix et surtout des produits alimentaires.

Producteurs, éleveurs nous rappellent que nous sommes à proximité du mont Pilat, aux confins de départements producteurs.
Poulets fermiers dodus, salaisons traditionnelles, fromages artisanaux côtoient les fruits parfumés de la vallée du Rhône.

Les lève-tôt pourront croiser Philippe Girardon et Patrick Henriroux, les deux chefs étoilés de Vienne, fidèles au rendez-vous dès potron-minet, à l’heure où l’on trouve les meilleurs produits.

Le château de Septième

Quittons le centre pour rejoindre le château de Septième. Propriété familiale, la demeure a été rachetée à tous les héritiers par Benoit et Blandine Deron (une des descendantes, née Kergorlay).

« Le nom de Septième, précise le propriétaire, rappelle la présence à l’époque romaine d’une borne militaire au septième mille reliant Vienne à l’Italie ».

Constitué de quatre corps de bâtiments au carré, flanqués de tours et disposant d’une vaste cour intérieure, le château sert de cadre à des spectacles, aux cocktails, incentives et événements divers.

Et, depuis deux ans, les jeunes propriétaires souhaitent vivement faire connaitre le château et ses vastes jardins peuplés de paons. « Nous avons voulu faire revivre ce temps moyenâgeux autour de nombreuses activités ludiques et pédagogiques, malgré les mesures restrictives en vigueur cette année ».

Ainsi chaque soir, plusieurs fois par semaine, on peut participer à un « Espace game », à savoir résoudre une énigme avec quelques indices répartis dans le parc. Avis aux enquêteurs en herbe !

Dans les vignes et les caves de Côte Rôtie

Aux portes de Vienne, le vignoble de Côte Rôtie (290 ha) est l'un des plus anciens de France.

Développées en terrasses par les Romains, ces vignes poussent sur des escarpées sillonnées par des petits chemins et sentiers agréables à parcourir en randonnée ou en gyropode.

Coté œnotourisme, le domaine Guigal offre un lieu de 550 m2 où l'on partage la culture du vin dans une agréable bâtisse du XIXe siècle, au pied des terrasses du vignoble à Ampuis (69420).

A la fois caveau, musée, boutique, espace de réception et de séminaires, le caveau fait découvrir les vins (Côte-Rôtie et Saint- Joseph essentiellement) de plusieurs maisons (Guigal & Vidal-Fleury, Château de Nalys, Domaine de Bonserine).

La visite se complète par un musée de la vigne et de la tonnellerie qui expose 700 pièces de la Grèce antique à nos jours, en passant par l’époque gallo-romaine.

Autre étape didactique au domaine de Corps de Loup, à Tupin-et-Semons (69420), pour une balade dans les vignes avec lecture de paysage. « Ce domaine doit son nom au dernier loup qui a été tué dans la propriété, précise Martin Daubreé, le propriétaire.

Quand nous en avons fait l’acquisition, en 1991, la vigne était à l’abandon. Nous avons replanté et aujourd’hui nous cultivons 3 ha de Côte Rôtie soit 15 à 20 000 bouteilles par an. Pour développer l’œnotourisme, nous avons inventé la « e-visite » privée orchestrée en direct par un vigneron ».

Ainsi avant le rendez-vous programmé, le visiteur reçoit un paquet à domicile renfermant échantillons, verres de dégustation et une carte du vignoble. Le tout accompagné d’une notice de connexion. A vos ordis !

Étapes gourmandes

La Rigotte produite avec le lait des biquettes - DR : J.-P.C.
La Rigotte produite avec le lait des biquettes - DR : J.-P.C.
La Rigotte de Condrieu. Breton retiré dans le parc du Pilat, Mickaël Lemaître veille sur ses 110 biquettes dont le lait est intégralement transformé en fromage.
Ingénieur agronome, il produit depuis 1983 la Rigotte de Condrieu (AOP), un fromage au lait cru, à pâte molle et croûte naturelle de forme ronde et de couleur ivoire à bleue sur la surface. Cette tome doit son nom aux ruisseaux qui dévalent les pentes du Pilat ; ici on les nomme rigoles ou rigots.
Mickaël écoule sa production en vente directe, sur les marchés et en restaurants. Pour compléter son activité, il a créé un gite d’une capacité de 12 places.

GAEC des Pampilles
69 420 Les Haies
Tel :04 74 87 86 73
www.lafermedespampilles.fr/

Les confitures de Philippe. Cuisinier de métier, Philippe Bruneton se lance dans la fabrication des confitures dans les années 80. Avec sa compagne, ils créent La maison de Rosalie (du nom de la grand-mère), nommée aujourd’hui Confiture Bruneton, implantée à Longes (69420).
Ils deviennent confituriers professionnels et en 2004 Philippe obtient le titre de meilleur Confiturier de France.
Exigeant dans ses choix de fruits, il privilégie les produits locaux de qualité. « On ne fait du bon qu’avec du bon », explique le maître confiturier. L’exotisme et l’atypisme ne sont pas oubliés pour autant, avec des confitures aux cépages de Syrah ou de Condrieu.

Repères

Office de tourisme

Accueil Vienne Condrieu Tourisme 
Cours Brillier
38 200 Vienne
Tel : 04 74 53 70 10

Vienne Condrieu désigne un nouveau territoire touristique créé en janvier 2018. Il se déploie sur les deux rives du Rhône et sur les départements de l’Isère et du Rhône, à une cinquantaine de kilomètres de Lyon.

Hôtel

Ibis Saint Louis sur les bords du Rhône, à 10 minutes du centre ville, à pied.
Tel : 04 74 87 03 37

Bonnes tables

Berceau de la gastronomie française, Vienne maintient la tradition avec deux étoilés sur son territoire : Patrick Henriroux et Philippe Girardon. Les deux chefs proposent une « deuxième table » aux tarifs brasserie, favorisant les beaux produits frais et de pays avec le savoir-faire des grands (35 à 70 €).

Espace PH3 : 04 73 53 01 96

Le Cottage de Clairefontaine : 04 74 58 83 28

Bistrot de Serine à Ampuis (69420) : cave, bar à vins, restaurant vinothèque, ce restaurant est aussi la cantine des viticulteurs. Il sert une cuisine du marché avec les vins du cru. En terrasse, vue sur les vignobles. Tél : 04 74 48 65 10.

Jean-Paul COMBE
Journaliste

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