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Facturation électronique : tous les points clés pour anticiper la réforme [ABO]

Mise en place à partir de septembre 2026


À partir de septembre 2026, toutes les entreprises devront passer à la facturation électronique. Une réforme d’ampleur qui soulève encore de nombreuses questions, notamment dans le secteur du voyage. Formats à adopter, plateformes à choisir, cas particuliers… Guillaume Beurdeley, secrétaire général adjoint des Entreprises du Voyage, fait le point sur ce qui attend les professionnels et livre ses conseils pour s’y préparer.


Rédigé par le Mardi 13 Mai 2025

Réforme Facturation électronique : « Les règles fiscales restent les mêmes : mentions obligatoires, exactitude des données, etc. Ce qui change, c’est le format et le canal de transmission », rappelle Guillaume Beurdeley, secrétaire général adjoint des EDV. @depositphotos/ribkhan
Réforme Facturation électronique : « Les règles fiscales restent les mêmes : mentions obligatoires, exactitude des données, etc. Ce qui change, c’est le format et le canal de transmission », rappelle Guillaume Beurdeley, secrétaire général adjoint des EDV. @depositphotos/ribkhan
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Prévue initialement pour l’été 2024, la réforme de la facturation électronique entrera en vigueur de manière progressive à partir du 1er septembre 2026. Une transformation majeure qui concerne l’ensemble des entreprises assujetties à la TVA en France.

« Cette réforme vise à lutter contre la fraude fiscale en donnant à l’État un accès direct à l’intégralité des flux entre entreprises françaises », explique Guillaume Beurdeley, secrétaire général adjoint des Entreprises du Voyage (EDV). Un objectif secondaire, mais non négligeable, est aussi de simplifier les échanges interentreprises et améliorer la compétitivité des entreprises grâce à une automatisation accrue des processus de facturation.


Réforme de facturation électronique : de quoi parle-t-on exactement ?

La facture électronique ne se résume pas à un PDF envoyé par e-mail. Elle doit être créée dans un format structuré (XML, UBL, etc.) permettant une lecture automatique et un traitement par les systèmes informatiques de l’État.

« Il faut bien comprendre que ce n’est pas un simple document dématérialisé : c’est une facture structurée, transmise via une plateforme agréée, et qui sera accessible à l’administration fiscale », insiste Guillaume Beurdeley.

Le calendrier : qui est concerné et quand ?

La réforme s’appliquera en deux temps :

À partir du 1er septembre 2026 :

Obligation de recevoir des factures électroniques pour toutes les entreprises,

Obligation d’émettre pour les grandes entreprises et les ETI.

À partir du 1er septembre 2027 :

Obligation généralisée d’émettre et de recevoir des factures électroniques dans le cadre des transactions B2B nationales.

« À partir de septembre 2026, toutes les entreprises seront concernées, ne serait-ce que par la réception de factures électroniques. Or, dans notre secteur, de grands fournisseurs comme les compagnies ferroviaires ou aériennes seront déjà dans l’obligation d’émettre à cette date », souligne le représentant des EDV.

Une mise en œuvre via des plateformes privées agréées

La transition passera obligatoirement par une Plateforme de Dématérialisation Partenaire (PDP), agréée par l’État.

« Il ne s’agit pas de choisir n’importe quel prestataire informatique. Il faut impérativement s’appuyer sur une PDP agréée. La liste officielle est disponible sur impots.gouv », rappelle Guillaume Beurdeley.

La raison de ce choix ? « L’État a renoncé à mettre en place une plateforme publique. Il s’est rendu compte qu’il n’était pas en capacité de développer une solution nationale viable dans les délais », précise-t-il.

Comment choisir sa plateforme ?

Toutes les PDP doivent respecter un socle commun de spécifications techniques. Le choix doit donc se faire sur des critères d’ergonomie, d’adaptation aux besoins métier, et de coût.

« Dans le tourisme, on traite de très nombreux flux, avec acomptes, soldes, marges faibles. Si l’émission d’une facture coûte 2 euros, comme on l’a entendu, c’est un vrai sujet économique, surtout pour les agences de business travel », alerte Guillaume Beurdeley.

Des impacts internes bien au-delà de la comptabilité

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, cette réforme ne concerne pas uniquement les services comptables.

« Dans notre secteur, les structures sont souvent petites. Tout le monde est un peu touche-à-tout. Donc tout le monde sera concerné, du comptable au dirigeant, en passant par les équipes techniques », indique-t-il.

Il est donc recommandé de prévoir des formations aux outils et une phase de cadrage avec la PDP pour bien adapter le système aux spécificités de l’activité.

Des cas d’usage particuliers dans le tourisme

Le secteur du voyage est régi par des régimes fiscaux spécifiques (TVA sur marge, intermédiation transparente, etc.) qui complexifient la mise en œuvre.

« Les agences de voyages ne sont presque jamais dans le cas général. Il faut bien spécifier leurs besoins pour que l’outil soit correctement configuré. Heureusement, la réforme prévoit des cas d’usage adaptés, mais encore faut-il les comprendre et les anticiper », insiste Guillaume Beurdeley.

Certaines difficultés demeurent, notamment pour le business travel : « Le schéma actuel prévoit que la facture soit émise directement du transporteur vers le client final. Or, souvent, ces deux acteurs ne se connaissent pas et ne disposent pas des bonnes informations. C’est à l’agence de faire le lien, c’est elle qui a la donnée et l’expertise », alerte-t-il.

Lire aussi : Facture électronique : quels sont les impacts de la réforme ?🔑

Vers une réforme encore incomplète ?

Des travaux sont toujours en cours avec l’administration pour résoudre ces difficultés : « On alerte l’État sur les blocages techniques liés à certains flux. On s’inspire aussi des modèles espagnol ou italien, qui ont déjà mis en place des systèmes similaires », confie Guillaume Beurdeley.

Faut-il s’attendre à un nouveau report ?

Officiellement, aucun report n’est envisagé.

« L’État affirme que le calendrier ne bougera plus. Mais en réalité, de nombreuses entreprises ne seront pas prêtes à 100 % en septembre 2026. Il faudra nécessairement une phase de rodage », estime Guillaume Beurdeley.

Comment garantir la conformité de son entreprise ?

Pour être en règle, il suffit de passer par une PDP agréée et de respecter les exigences fiscales classiques, que la facture soit papier ou électronique.

« Les règles fiscales restent les mêmes : mentions obligatoires, exactitude des données, etc. Ce qui change, c’est le format et le canal de transmission », rappelle-t-il.

Quels risques en cas de non-conformité ?

Des amendes de 15 euros par facture non conforme sont prévues, mais ce n’est pas le principal danger.

« La vraie sanction, ce n’est pas l’amende. C’est que vos clients et fournisseurs refuseront une facture non électronique. Ce sera tout simplement impossible de continuer à travailler hors du système », prévient Guillaume Beurdeley.

Un bénéfice à terme ?

Malgré la complexité de la mise en œuvre, la facturation électronique pourrait s’avérer bénéfique à terme.

« C’est un chantier important, mais qui peut à moyen terme simplifier la gestion comptable et fiscale, notamment grâce à l’automatisation », conclut-il.



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