On ne pouvait pas la rater cette année au sein de l’espace « Club Affaires » du dernier salon IFTM, avec sur son stand une imposante maquette d’un Airbus A321neoLR, l’avion-star du moment et dont La Compagnie exploite aujourd’hui 2 exemplaires.
Christian Vernet, le PDG de la compagnie se prête au jeu de la photo et pose pour TourMaG, et on croit deviner dans son regard un brin de satisfaction à ce moment de l’histoire de cette petite entreprise.
Pourtant, pour un transporteur comme La Compagnie, entièrement tournée vers les États-Unis, l’année 2025 s’annonçait difficile avec l’arrivée, en janvier, de l’administration Trump et le déclenchement d’une guerre économique.
Christian Vernet, le PDG de la compagnie se prête au jeu de la photo et pose pour TourMaG, et on croit deviner dans son regard un brin de satisfaction à ce moment de l’histoire de cette petite entreprise.
Pourtant, pour un transporteur comme La Compagnie, entièrement tournée vers les États-Unis, l’année 2025 s’annonçait difficile avec l’arrivée, en janvier, de l’administration Trump et le déclenchement d’une guerre économique.
Une année satisfaisante malgré le contexte

Et d’expliquer concrètement les répercussions sur l’aérien : « Nous nous sommes retrouvés dans une situation d’attentisme où les gens ne voulaient plus investir ni voyager. Sur la partie Corporate, nous en avons subi rapidement les effets, surtout du côté de l'Europe, et un peu du côté des États-Unis.
Sur la partie loisirs, le déclenchement d’une campagne musclée de lutte contre l'immigration illégale avec le programme ICE impliquant pour des passagers européens des problématiques de contrôle de visa a dégradé la confiance et l’image des États-Unis.
Du coup, il y a eu un mouvement de repli assez fort de la demande européenne et française en ce qui nous concerne sur les voyages vers les Etats-Unis. »
À l’époque, se souvient Christian Vernet, durant les mois d’avril et mai, le SETO avait annoncé des réservations en baisse de 25% pour l’été à venir.
C’est effectivement ce qui s’est passé, mais heureusement, concernant La Compagnie, cela a été compensé par de bonnes ventes lors de l’hiver 2025 et la résilience de la clientèle américaine qui même avec un dollar à la baisse continue de voyager.
« Les CSP++ auxquels on s'adresse sont pratiquement insensibles à ce sujet là. Ils ont des moyens. Et quand ils vont en vacances en Europe, c'est pour en profiter. Donc globalement, on a eu une légère baisse au trafic, mais avec une baisse plus forte sur le marché européen et compensée par une légère augmentation sur le marché américain » constate le PDG de La Compagnie en précisant également un bon niveau de recettes :
« En revenus, les prix moyens coupons (PMC) ont un peu augmenté par rapport à l'année précédente où les prix avaient quand même beaucoup baissé sur le deuxième trimestre avant les JO.
Donc les PMC de cette année se sont plutôt bien tenus en augmentant et globalement, sur le chiffre d'affaires, on a, à peu près compensé la perte de trafic.
Cela n’a pas été un bon été en ventes, en ce qui nous concerne et quand on observe les réservations aujourd'hui pour le futur, on est à la hauteur de l'année dernière.
L'Europe est toujours un peu en retrait par rapport à l'année dernière sur la destination des États-Unis, mais nous sommes sereins en restant vigilants. On redouble d'efforts sur la compréhension des marchés, sur la sollicitation des réseaux et des distributeurs. »
Les États-Unis « un pays fantastique » malgré tout
À la tête d’une compagnie aérienne, tributaire de la conjoncture américaine, Christian Vernet, bon connaisseur de ce pays, nous a également livré sa vision de la situation au-delà du marché du transport aérien.
Étudiant aux États-Unis fin des années 80 sur un campus californien, les choses ont, depuis, bien changé.
Une sorte de sidération quant à certaines dérives inquiétantes, mais aussi du relativisme et de l’optimisme quant à la capacité de ce grand pays à se stabiliser.
« On constate que le paradigme a changé. On est dans un régime politique qui n'est plus aussi linéairement démocratique qu'avant et on voit bien l'agitation que cela produit d'ailleurs sur le public avec des situations dantesques.
Un homme qui se fait descendre en plein débat public, dans des établissements scolaires, des jeunes qui sortent des armes et qui n'hésitent pas à tirer… Nous sommes dans une période un peu trouble.
Cependant cela reste un pays fantastique où il se passe beaucoup de choses exemplaires. Les médias rapportent la partie supérieure de l'iceberg et ce n’est pas représentatif de la masse intégrale de ce qu’est un pays. Les choses devraient se calmer.
Il y a eu les coups de gouvernance avec une forte amplitude comme avec les droits de douane envers la Chine qui sont montés jusqu’à 145 % et ont baissé ensuite. Aujourd’hui, on discute avec Xi Jinping de manière à avoir une taxation pour protéger un peu l'industrie américaine et cela n’est pas complètement déraisonnable.
On voit bien qu'il y a des jeux de menton et que derrière, il faut que les choses se stabilisent parce que Boeing vend ses avions en Chine aussi. »
Christian Vernet reste cependant confiant pour les années à venir : « Cela reste un pays fantastique pour la créativité, l'économie.
La croissance américaine, la prochaine, va être à 2,8 quand nous visons, nous, péniblement les 0,7 - 0,8. Il y a donc le dynamisme de cette nation qui continue de produire de la richesse et sur le moyen long terme, il faut bien que toute cette musique quand même s'harmonise et que ça fonctionne. Je ne suis pas inquiet.»
Étudiant aux États-Unis fin des années 80 sur un campus californien, les choses ont, depuis, bien changé.
Une sorte de sidération quant à certaines dérives inquiétantes, mais aussi du relativisme et de l’optimisme quant à la capacité de ce grand pays à se stabiliser.
« On constate que le paradigme a changé. On est dans un régime politique qui n'est plus aussi linéairement démocratique qu'avant et on voit bien l'agitation que cela produit d'ailleurs sur le public avec des situations dantesques.
Un homme qui se fait descendre en plein débat public, dans des établissements scolaires, des jeunes qui sortent des armes et qui n'hésitent pas à tirer… Nous sommes dans une période un peu trouble.
Cependant cela reste un pays fantastique où il se passe beaucoup de choses exemplaires. Les médias rapportent la partie supérieure de l'iceberg et ce n’est pas représentatif de la masse intégrale de ce qu’est un pays. Les choses devraient se calmer.
Il y a eu les coups de gouvernance avec une forte amplitude comme avec les droits de douane envers la Chine qui sont montés jusqu’à 145 % et ont baissé ensuite. Aujourd’hui, on discute avec Xi Jinping de manière à avoir une taxation pour protéger un peu l'industrie américaine et cela n’est pas complètement déraisonnable.
On voit bien qu'il y a des jeux de menton et que derrière, il faut que les choses se stabilisent parce que Boeing vend ses avions en Chine aussi. »
Christian Vernet reste cependant confiant pour les années à venir : « Cela reste un pays fantastique pour la créativité, l'économie.
La croissance américaine, la prochaine, va être à 2,8 quand nous visons, nous, péniblement les 0,7 - 0,8. Il y a donc le dynamisme de cette nation qui continue de produire de la richesse et sur le moyen long terme, il faut bien que toute cette musique quand même s'harmonise et que ça fonctionne. Je ne suis pas inquiet.»
La Compagnie : plus d’avions et montée en gamme
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Optimiste quant au marché et à son développement, Christian Vernet nous a confirmé la stratégie d’acquisition d’avions et son intention d’ouvrir une nouvelle ligne entre New York et une ville européenne.
Londres ? Berlin ? Le PDG de la compagnie reste discret : « On est en train de travailler. La variabilité du contexte fait qu'on rafraîchit nos hypothèses et je pense qu’on prendra une décision qu'en début d'année prochaine ».
Quoi qu’il en soit, le troisième avion n’entrera dans la flotte qu’en décembre 2026 et ne commencera à voler qu’en 2027.
Il sera équipé avec un tout petit peu moins de sièges et avec un équipement à bord modernisé. Encouragé par la perspective de sortir bientôt « le meilleur résultat opérationnel qu’on ait connu », Christian Vernet voit loin : « Il faut que la compagnie se transforme, qu’elle se modernise et qu’on investisse dans les avions. »
Avec l’assentiment des actionnaires, il envisage également un quatrième avion l’A.321neoXLR avec un rayon d’action plus large et qui pourrait rejoindre la flotte en 2028. D’autres appareils du même type pourraient suivre.
« Avec cet avion qui peut voler pratiquement 11 heures, on peut faire des choses… Dans notre configuration, on sera, je crois, à 5 200 nautiques de range (environ 9600 km, NDLR). Donc ça nous permet d'envisager beaucoup de destinations différentes, d'aller plus loin, à l'Ouest, au Sud éventuellement, et à l'Est aussi.
On peut atteindre des destinations y compris avec des flux touristiques haut de gamme, développer des accords avec des hôteliers qui cherchent une clientèle très haute contribution, des croisiéristes aussi. »
L’offre, le produit devrait aussi évoluer et la montée en gamme se fait doucement. Sur les avions à venir, le pitch va augmenter moyennant quelques sièges en moins pour donner plus de confort aux passagers pour se rapprocher du concept du jet d’affaires.
Le salon à New York a été modernisé et des services complémentaires sont à l’étude comme la possibilité en Italie d’avoir une limousine a l’arrivée à l’aéroport.
La destination Nice fait aussi l’objet d’une réflexion quant à son développement.
La Compagnie réfléchit à augmenter les fréquences et même de cibler d’autres villes que New York au départ de la « French Riviera ».
Doucement, mais sûrement, La Compagnie se fait une place de choix et se forge une excellente réputation. Elle vient de décrocher, cette semaine, une place dans le top 5 des compagnies aériennes internationales aux Condé Nast Traveler Readers’ Choice Awards 2025, la première compagnie européenne dans le classement !
Londres ? Berlin ? Le PDG de la compagnie reste discret : « On est en train de travailler. La variabilité du contexte fait qu'on rafraîchit nos hypothèses et je pense qu’on prendra une décision qu'en début d'année prochaine ».
Quoi qu’il en soit, le troisième avion n’entrera dans la flotte qu’en décembre 2026 et ne commencera à voler qu’en 2027.
Il sera équipé avec un tout petit peu moins de sièges et avec un équipement à bord modernisé. Encouragé par la perspective de sortir bientôt « le meilleur résultat opérationnel qu’on ait connu », Christian Vernet voit loin : « Il faut que la compagnie se transforme, qu’elle se modernise et qu’on investisse dans les avions. »
Avec l’assentiment des actionnaires, il envisage également un quatrième avion l’A.321neoXLR avec un rayon d’action plus large et qui pourrait rejoindre la flotte en 2028. D’autres appareils du même type pourraient suivre.
« Avec cet avion qui peut voler pratiquement 11 heures, on peut faire des choses… Dans notre configuration, on sera, je crois, à 5 200 nautiques de range (environ 9600 km, NDLR). Donc ça nous permet d'envisager beaucoup de destinations différentes, d'aller plus loin, à l'Ouest, au Sud éventuellement, et à l'Est aussi.
On peut atteindre des destinations y compris avec des flux touristiques haut de gamme, développer des accords avec des hôteliers qui cherchent une clientèle très haute contribution, des croisiéristes aussi. »
L’offre, le produit devrait aussi évoluer et la montée en gamme se fait doucement. Sur les avions à venir, le pitch va augmenter moyennant quelques sièges en moins pour donner plus de confort aux passagers pour se rapprocher du concept du jet d’affaires.
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La Compagnie réfléchit à augmenter les fréquences et même de cibler d’autres villes que New York au départ de la « French Riviera ».
Doucement, mais sûrement, La Compagnie se fait une place de choix et se forge une excellente réputation. Elle vient de décrocher, cette semaine, une place dans le top 5 des compagnies aériennes internationales aux Condé Nast Traveler Readers’ Choice Awards 2025, la première compagnie européenne dans le classement !

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