L’instabilité politique en France n’a qu’un impact limité et temporaire sur le marché des changes. Après la démission surprise du Premier ministre Sébastien Lecornu, l’euro n’a quasiment pas bougé face au dollar. C’est logique : tant qu’il n’y a pas de crise de la dette ni de contagion à d’autres pays européens, l’euro reste peu sensible aux turbulences politiques françaises. Le marché considère que la situation française est un cas isolé.
Le vrai problème de la France est avant tout économique.
L’incertitude politique tombe au plus mauvais moment : la croissance n’a été que de +0,3 % au deuxième trimestre, loin des +0,7 % espérés par le gouvernement Bayrou. Les économistes visent plutôt +0,5 %, voire moins, compte tenu du moral en berne des ménages et des entreprises. L’an dernier déjà, la croissance à +1,1 % restait faible.
Tous les moteurs économiques sont à l’arrêt : la demande intérieure stagne, les investissements et l’emploi ralentissent, les salaires progressent peu et les exportations reculent, pénalisées par le protectionnisme mondial et un manque de compétitivité. De plus, la remontée de l’euro complique la vie des PME exportatrices, surtout pour celles qui avaient prévu un taux de change autour de 1,15 EUR/USD. Dans ce contexte, l’instabilité politique ne fait qu’aggraver la situation.
La hausse des taux d’emprunt français est logique et devrait se poursuivre, sans pour autant provoquer une crise. La Banque Centrale Européenne veille à éviter les dérapages, mais ce renchérissement du crédit freinera l’activité. Moins de croissance signifie plus d’impôts pour maintenir le niveau des dépenses publiques. D’ailleurs, la moitié de l’augmentation de la dette depuis 2017 provient des retraites, et non de la crise sanitaire. Ce sujet devra tôt ou tard être traité, malgré sa sensibilité politique.
La France est parmi les pays les plus fragiles d’Europe, mais elle n’est pas seule : l’Allemagne enchaîne les années de stagnation et la Belgique connaît les mêmes difficultés d’endettement. Seule l’Espagne tire son épingle du jeu avec une croissance prévue à +2,8 % en 2025 et une industrie en hausse. Mais ce succès est le fruit de réformes douloureuses menées après 2010 : austérité et baisse des salaires réels. Peu de pays, dont la France, sont prêts à suivre cet exemple.
Enfin, les grandes entreprises européennes ont perdu du terrain. En 1980, l’Europe comptait 4 sociétés parmi les 25 plus grosses du monde ; en 2025, il n’y en a plus aucune, contre 22 américaines. L’Europe a manqué le tournant technologique des années 2010.
Dans ces conditions, difficile de croire à une vraie reprise économique européenne. Le scénario d’une "renaissance" évoqué en début d’année semble, pour l’instant, n’être qu’un vœu pieux.
Le vrai problème de la France est avant tout économique.
L’incertitude politique tombe au plus mauvais moment : la croissance n’a été que de +0,3 % au deuxième trimestre, loin des +0,7 % espérés par le gouvernement Bayrou. Les économistes visent plutôt +0,5 %, voire moins, compte tenu du moral en berne des ménages et des entreprises. L’an dernier déjà, la croissance à +1,1 % restait faible.
Tous les moteurs économiques sont à l’arrêt : la demande intérieure stagne, les investissements et l’emploi ralentissent, les salaires progressent peu et les exportations reculent, pénalisées par le protectionnisme mondial et un manque de compétitivité. De plus, la remontée de l’euro complique la vie des PME exportatrices, surtout pour celles qui avaient prévu un taux de change autour de 1,15 EUR/USD. Dans ce contexte, l’instabilité politique ne fait qu’aggraver la situation.
La hausse des taux d’emprunt français est logique et devrait se poursuivre, sans pour autant provoquer une crise. La Banque Centrale Européenne veille à éviter les dérapages, mais ce renchérissement du crédit freinera l’activité. Moins de croissance signifie plus d’impôts pour maintenir le niveau des dépenses publiques. D’ailleurs, la moitié de l’augmentation de la dette depuis 2017 provient des retraites, et non de la crise sanitaire. Ce sujet devra tôt ou tard être traité, malgré sa sensibilité politique.
La France est parmi les pays les plus fragiles d’Europe, mais elle n’est pas seule : l’Allemagne enchaîne les années de stagnation et la Belgique connaît les mêmes difficultés d’endettement. Seule l’Espagne tire son épingle du jeu avec une croissance prévue à +2,8 % en 2025 et une industrie en hausse. Mais ce succès est le fruit de réformes douloureuses menées après 2010 : austérité et baisse des salaires réels. Peu de pays, dont la France, sont prêts à suivre cet exemple.
Enfin, les grandes entreprises européennes ont perdu du terrain. En 1980, l’Europe comptait 4 sociétés parmi les 25 plus grosses du monde ; en 2025, il n’y en a plus aucune, contre 22 américaines. L’Europe a manqué le tournant technologique des années 2010.
Dans ces conditions, difficile de croire à une vraie reprise économique européenne. Le scénario d’une "renaissance" évoqué en début d’année semble, pour l’instant, n’être qu’un vœu pieux.
Taux de change : le point technique

Depuis plusieurs semaines, l’EUR/USD a amorcé une phase de consolidation dans un marché calme marqué par très peu de statistiques (seule la production industrielle allemande a été publiée la semaine dernière, sans impact sur le marché évidemment).
Tant que la paire reste au-dessus de 1,15, la tendance haussière est intacte. Le consensus prévoit que l’EUR/USD pourrait atteindre 1,25 l’an prochain. Cela nous paraît crédible.
La semaine dernière a surtout été marquée par l’envolée de l’EUR/JPY. La paire a atteint un nouveau record historique à 177,90 – ce qui représente une progression de 10% en six mois.
Nous voyons mal ce qui pourrait arrêter le mouvement haussier (à moins d’une hausse des taux par la Banque du Japon mais qui ne paraît pas imminente). Il n’est pas impossible que la paire atteigne le seuil des 180,00 d’ici la fin de l’année.
|
SUPPORTS HEBDO |
RESISTANCES HEBDO |
||
|
S1 |
S2 |
R1 |
R2 |
EUR/USD |
1,1500 |
1,1550 |
1,1732 |
1,1809 |
EUR/GBP |
0,8589 |
0,8577 |
0,8710 |
0,8790 |
EUR/CHF |
0,9270 |
0,9239 |
0,9390 |
0,9421 |
EUR/CAD |
1,6190 |
1,6140 |
1,6302 |
1,6333 |
EUR/JPY |
175,90 |
174,89 |
178,10 |
179,22 |
Les annonces à suivre :
La semaine s’annonce encore calme sur le plan économique. Les marchés anticipent à 96 % une baisse de 0,25 point du taux directeur de la Réserve fédérale américaine (Fed) en octobre, une décision désormais considérée comme acquise. Les statistiques à venir d’ici la prochaine réunion du FOMC ne devraient donc pas modifier ce scénario.
En revanche, les données économiques de novembre seront déterminantes pour la suite. L’orientation de la réunion de décembre reste incertaine. Certains membres de la Fed, comme Stephen Miran, nommé par Donald Trump, estiment qu’il faut accélérer la baisse des taux. D’autres, en revanche, s’inquiètent d’un possible retour de l’inflation lié aux taxes douanières et préfèrent temporiser.
En résumé, la tendance à la détente monétaire semble bien engagée, mais la prudence reste de mise avant la fin de l’année.
En revanche, les données économiques de novembre seront déterminantes pour la suite. L’orientation de la réunion de décembre reste incertaine. Certains membres de la Fed, comme Stephen Miran, nommé par Donald Trump, estiment qu’il faut accélérer la baisse des taux. D’autres, en revanche, s’inquiètent d’un possible retour de l’inflation lié aux taxes douanières et préfèrent temporiser.
En résumé, la tendance à la détente monétaire semble bien engagée, mais la prudence reste de mise avant la fin de l’année.
Jour |
Heure |
Pays |
Indicateur |
A quoi s’attendre ? |
Impact |
15/10 |
14:30 |
USA |
Inflation (Septembre) |
Précédent à 2,9% sur un an. |
Élevé |
16/10 |
14:30 |
USA |
Indice manufacturier de la Fed de Philadelphie (Octobre) |
Précédent à 23,2. |
Moyen |
16/10 |
14:30 |
USA |
Prix à la production (Septembre) |
Précédent à -0,1% sur un mois. |
Moyen |
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Mondial Change accompagne notamment de nombreux acteurs du tourismes, agences de voyages, groupistes, tour-opérateurs, réceptifs...
www.mondialchange.com
Contact : nicolas@mondialchange.com
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