Elle aura attendu de pouvoir porter le polo « DELTA 100 years » au rendez-vous 2025 de l’IFTM pour annoncer son départ de la compagnie.
Après 38 ans de carrière, Béatrice de Rotalier va prendre du temps pour elle, non sans évoquer lors de notre entretien un « petit pincement » au moment de refermer cette grande page de sa vie.
Éléonore Roger-Martin lui succèdera au poste de directrice commerciale France de Delta Airlines. Cette dernière travaille depuis 12 ans pour la compagnie américaine et occupait jusqu’à présent le poste de responsable marketing.
Avec Béatrice de Rotalier, nous avons fait un dernier point sur Delta Airlines. La compagnie a communiqué la semaine dernière sur une « dynamique positive » .
Au troisième trimestre, le chiffre d'affaires du groupe a battu des records avec 16,67 milliards de dollars et un bénéfice net en progression de 11% à 1,42 milliard de dollars.
Une amélioration par rapport aux chiffres de l’année dernière, où la panne informatique mondiale d'un logiciel du groupe Crowdstrike et l’ouragan Hélène avaient freiné l’activité.
Cette année, c’est le « shutdown » qui, s’il se poursuit encore pendant une dizaine de jours, pourrait avoir un impact négatif selon Ed Bastian, le PDG de Delta, une compagnie centenaire en 2025.
Après 38 ans de carrière, Béatrice de Rotalier va prendre du temps pour elle, non sans évoquer lors de notre entretien un « petit pincement » au moment de refermer cette grande page de sa vie.
Éléonore Roger-Martin lui succèdera au poste de directrice commerciale France de Delta Airlines. Cette dernière travaille depuis 12 ans pour la compagnie américaine et occupait jusqu’à présent le poste de responsable marketing.
Avec Béatrice de Rotalier, nous avons fait un dernier point sur Delta Airlines. La compagnie a communiqué la semaine dernière sur une « dynamique positive » .
Au troisième trimestre, le chiffre d'affaires du groupe a battu des records avec 16,67 milliards de dollars et un bénéfice net en progression de 11% à 1,42 milliard de dollars.
Une amélioration par rapport aux chiffres de l’année dernière, où la panne informatique mondiale d'un logiciel du groupe Crowdstrike et l’ouragan Hélène avaient freiné l’activité.
Cette année, c’est le « shutdown » qui, s’il se poursuit encore pendant une dizaine de jours, pourrait avoir un impact négatif selon Ed Bastian, le PDG de Delta, une compagnie centenaire en 2025.
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TourMaG – Comment Delta va marquer cet anniversaire des 100 ans ?
Béatrice de Rotalier : Tout a commencé par une grande opération de lancement visible sur YouTube. Nous étions dans le Dôme de Las Vegas, avec une animation 3D immersive, à l’intérieur comme à l’extérieur, des invités prestigieux comme Lenny Kravitz, et la présentation de nos produits du futur pour marquer l’entrée de Delta dans son deuxième siècle.
Ensuite, nous avons organisé de nombreuses festivités locales selon les pays, mais elles ont eu lieu principalement aux États-Unis.
Nous venons également de sortir un film à Atlanta sur les 100 ans de Delta, désormais projeté à bord de nos avions.
En France, plusieurs célébrations ont marqué l’année : à Nice, au moment du lancement de nos vols du printemps, et aussi à Lyon, avec nos partenaires Air France KLM et la distribution. Enfin, nous célébrons cet anniversaire avec les agents de voyage à Paris, à l'occasion de l'IFTM.
TourMaG – Si on doit faire le bilan sur le marché français, est-ce que l'été a été dynamique ou a-t on a senti une baisse dans les réservations ?
Béatrice de Rotalier : C'est une année qui est chaotique avec des hauts et des bas. Cela a très bien commencé au niveau business, en début d'année, et puis, quand les tarifs, les fameuses taxes ont été mises en place, nous avons constaté un ralentissement.
Néanmoins, les entreprises qui ont de réels besoins continuent de voyager, même si le nombre de déplacements a diminué. Ceux qui se rendaient plusieurs fois par an aux États-Unis ont réduit la fréquence de leurs voyages.
Sur le plan du tourisme cela se maintient, notamment avec l’attractivité des USA. Le taux du dollar est en notre faveur maintenant, et le baril est aussi en baisse.
Globalement, c’est une année qui, sans être exceptionnelle, reste au moins équivalente à celle de l’an dernier.
Cependant, la situation géopolitique, des deux côtés de l’Atlantique, crée des incertitudes. En France non plus, la stabilité n’est pas totale, ce qui engendre des hésitations de part et d’autre.
Il faut quand même se rappeler que la France, c'est le premier pays européen d'investissement des entreprises américaines aujourd'hui et cela se retrouve quand même dans le trafic. Sur le plan du loisir, nous avons eu des retards à l'allumage très forts.
Vers les États-Unis, les voyageurs étaient d’abord moins enclins à partir, en raison de ce qu’ils entendaient sur la conjoncture, qui n'est pas très hospitalière a priori. Finalement, ils sont tout de même partis, peut-être pour des séjours plus courts. Dans l’autre sens, les Américains, eux, ont continué à venir.
Aujourd’hui, c’est un tourisme beaucoup plus haut de gamme que l’on observe. Des gens qui ne regardent pas réellement le prix, qui voyagent en business, et en premium. Nous voyons même des familles qui voyagent en business, donc c'est toujours positif. La classe éco a un peu plus de mal aujourd’hui à tirer son épingle du jeu.
TourMaG – Un peu comme toutes les compagnies qui volent sur l’Atlantique Nord
Béatrice de Rotalier : Oui, exactement, mais cela est compensé par nos taux de remplissage en premium.
TourMaG – Y a-t-il des nouveautés concernant le produit Delta ?
Béatrice de Rotalier : Cette année, nous avons lancé en France de belles initiatives, comme le service du champagne Taittinger pour célébrer nos cent ans, ainsi que la présence, si je puis dire, du chef du Grand Véfour à la carte de notre classe affaires.
Nous avions déjà des chefs aux États-Unis, et c’était une manière d'étendre cette promesse que nous avons partout, en ayant au moins un chef en France. Nous espérons que cela va continuer, a priori, pourquoi pas. Puisque de toute manière, le premium est là, donc il n'y a pas de raison que cela s’arrête.
Nous avons également changé toute notre literie aussi. Nous sommes désormais partenaires avec la maison avec Missoni avec des surmatelas, de nouveaux oreillers, et une nouvelle couette. Tout cela dans des matériaux durables.
Nous avons également annoncé le lancement de notre vol Boston - Nice pour le printemps 2026.
Aussi, nous continuons d’augmenter notre capacité sur les salons Delta One aux États-Unis avec également des ouvertures. Après New York et Los Angeles, nous avons ouvert Seattle et Boston.
Pour résumer, je dirais que nous avons fait un grand travail de fond qui aujourd’hui valorise notre produit et nos partenariats. Ainsi, Delta continue d’être reconnue et régulièrement primée.
TourMaG – Mission accomplie donc et vous quittez une compagnie en bonne forme ?
Béatrice de Rotalier : Oui, et je tire ma révérence avec la satisfaction d’un très beau partenariat avec Air France, une très bonne entente avec nos partenaires en général sur le marché. Des souvenirs plein la tête.
TourMaG - Peut-on les évoquer ces souvenirs ? Nous nous sommes vus en juin accueillir le vol Delta à Deauville avec les vétérans…
Béatrice de Rotalier : Oui, cet évènement fait partie des grands souvenirs. Il y en a d’autres. Accueillir les Jeux olympiques à Paris fut aussi un évènement formidable.
Et puis aussi tous les « évènements clients » à Deauville encore avec le festival du film américain. Nous avons eu vraiment des années extraordinaires.
Béatrice de Rotalier : Tout a commencé par une grande opération de lancement visible sur YouTube. Nous étions dans le Dôme de Las Vegas, avec une animation 3D immersive, à l’intérieur comme à l’extérieur, des invités prestigieux comme Lenny Kravitz, et la présentation de nos produits du futur pour marquer l’entrée de Delta dans son deuxième siècle.
Ensuite, nous avons organisé de nombreuses festivités locales selon les pays, mais elles ont eu lieu principalement aux États-Unis.
Nous venons également de sortir un film à Atlanta sur les 100 ans de Delta, désormais projeté à bord de nos avions.
En France, plusieurs célébrations ont marqué l’année : à Nice, au moment du lancement de nos vols du printemps, et aussi à Lyon, avec nos partenaires Air France KLM et la distribution. Enfin, nous célébrons cet anniversaire avec les agents de voyage à Paris, à l'occasion de l'IFTM.
TourMaG – Si on doit faire le bilan sur le marché français, est-ce que l'été a été dynamique ou a-t on a senti une baisse dans les réservations ?
Béatrice de Rotalier : C'est une année qui est chaotique avec des hauts et des bas. Cela a très bien commencé au niveau business, en début d'année, et puis, quand les tarifs, les fameuses taxes ont été mises en place, nous avons constaté un ralentissement.
Néanmoins, les entreprises qui ont de réels besoins continuent de voyager, même si le nombre de déplacements a diminué. Ceux qui se rendaient plusieurs fois par an aux États-Unis ont réduit la fréquence de leurs voyages.
Sur le plan du tourisme cela se maintient, notamment avec l’attractivité des USA. Le taux du dollar est en notre faveur maintenant, et le baril est aussi en baisse.
Globalement, c’est une année qui, sans être exceptionnelle, reste au moins équivalente à celle de l’an dernier.
Cependant, la situation géopolitique, des deux côtés de l’Atlantique, crée des incertitudes. En France non plus, la stabilité n’est pas totale, ce qui engendre des hésitations de part et d’autre.
Il faut quand même se rappeler que la France, c'est le premier pays européen d'investissement des entreprises américaines aujourd'hui et cela se retrouve quand même dans le trafic. Sur le plan du loisir, nous avons eu des retards à l'allumage très forts.
Vers les États-Unis, les voyageurs étaient d’abord moins enclins à partir, en raison de ce qu’ils entendaient sur la conjoncture, qui n'est pas très hospitalière a priori. Finalement, ils sont tout de même partis, peut-être pour des séjours plus courts. Dans l’autre sens, les Américains, eux, ont continué à venir.
Aujourd’hui, c’est un tourisme beaucoup plus haut de gamme que l’on observe. Des gens qui ne regardent pas réellement le prix, qui voyagent en business, et en premium. Nous voyons même des familles qui voyagent en business, donc c'est toujours positif. La classe éco a un peu plus de mal aujourd’hui à tirer son épingle du jeu.
TourMaG – Un peu comme toutes les compagnies qui volent sur l’Atlantique Nord
Béatrice de Rotalier : Oui, exactement, mais cela est compensé par nos taux de remplissage en premium.
TourMaG – Y a-t-il des nouveautés concernant le produit Delta ?
Béatrice de Rotalier : Cette année, nous avons lancé en France de belles initiatives, comme le service du champagne Taittinger pour célébrer nos cent ans, ainsi que la présence, si je puis dire, du chef du Grand Véfour à la carte de notre classe affaires.
Nous avions déjà des chefs aux États-Unis, et c’était une manière d'étendre cette promesse que nous avons partout, en ayant au moins un chef en France. Nous espérons que cela va continuer, a priori, pourquoi pas. Puisque de toute manière, le premium est là, donc il n'y a pas de raison que cela s’arrête.
Nous avons également changé toute notre literie aussi. Nous sommes désormais partenaires avec la maison avec Missoni avec des surmatelas, de nouveaux oreillers, et une nouvelle couette. Tout cela dans des matériaux durables.
Nous avons également annoncé le lancement de notre vol Boston - Nice pour le printemps 2026.
Aussi, nous continuons d’augmenter notre capacité sur les salons Delta One aux États-Unis avec également des ouvertures. Après New York et Los Angeles, nous avons ouvert Seattle et Boston.
Pour résumer, je dirais que nous avons fait un grand travail de fond qui aujourd’hui valorise notre produit et nos partenariats. Ainsi, Delta continue d’être reconnue et régulièrement primée.
TourMaG – Mission accomplie donc et vous quittez une compagnie en bonne forme ?
Béatrice de Rotalier : Oui, et je tire ma révérence avec la satisfaction d’un très beau partenariat avec Air France, une très bonne entente avec nos partenaires en général sur le marché. Des souvenirs plein la tête.
TourMaG - Peut-on les évoquer ces souvenirs ? Nous nous sommes vus en juin accueillir le vol Delta à Deauville avec les vétérans…
Béatrice de Rotalier : Oui, cet évènement fait partie des grands souvenirs. Il y en a d’autres. Accueillir les Jeux olympiques à Paris fut aussi un évènement formidable.
Et puis aussi tous les « évènements clients » à Deauville encore avec le festival du film américain. Nous avons eu vraiment des années extraordinaires.
TourMaG - Des choses plus sombres aussi ? Le 11 septembre ?
Béatrice de Rotalier : C'est une minute qui est gravée dans ma tête à jamais. Mais cela a été aussi un moment de montrer notre capacité à rebondir. Tout de suite après, j'ai emmené l'ensemble du marché français. À l'époque, il y avait les responsables de tour opérateur, des responsables de chaîne d'agence de voyages, de TMC, du syndicat des agences de voyages.
Le monde du voyage est venu avec moi. Nous avons rempli la classe affaires et nous sommes tous partis à New York pour voir si c'était « safe » d'y retourner. C'était une semaine après.
Il fallait qu'on relance tout de suite le marché sans oublier ce qui s'était passé, mais qu'en même temps, la vie ne s'arrête pas et qu’il fallait continuer. Cela a été un très grand moment.
Notre alliance avec Air France reste aussi un grand moment. Cela a commencé dans les années 2000 avec un code-share et jusqu'en 2009 avec la joint-venture. Avec mon équipe de 3 - 4 personnes à l'époque, nous avons fait toute la coordination avec Air France qui a été très accueillante, très à l'écoute.
Nous avons très bien su nous entendre mutuellement et faire évoluer la communication, la connaissance mutuelle pour des résultats qui aujourd'hui sont performants et qui montrent que c'est une alliance qui est vraiment durable et positive.
Et puis aussi, je dois dire que j’ai rencontré des gens merveilleux individuellement, partout, que ce soit dans la distribution, que ce soit dans la presse, que ce soient des confrères, mais aussi des compagnies aériennes.
Cela a vraiment été une très belle partie de ma vie. Delta restera toujours une part de moi, je ne pourrai pas m’en détacher complètement. C’est une fin, certes, mais aussi un nouveau départ. J’éprouve un petit pincement au cœur, tout en étant attirée par ce pas vers l’inconnu.
Béatrice de Rotalier : C'est une minute qui est gravée dans ma tête à jamais. Mais cela a été aussi un moment de montrer notre capacité à rebondir. Tout de suite après, j'ai emmené l'ensemble du marché français. À l'époque, il y avait les responsables de tour opérateur, des responsables de chaîne d'agence de voyages, de TMC, du syndicat des agences de voyages.
Le monde du voyage est venu avec moi. Nous avons rempli la classe affaires et nous sommes tous partis à New York pour voir si c'était « safe » d'y retourner. C'était une semaine après.
Il fallait qu'on relance tout de suite le marché sans oublier ce qui s'était passé, mais qu'en même temps, la vie ne s'arrête pas et qu’il fallait continuer. Cela a été un très grand moment.
Notre alliance avec Air France reste aussi un grand moment. Cela a commencé dans les années 2000 avec un code-share et jusqu'en 2009 avec la joint-venture. Avec mon équipe de 3 - 4 personnes à l'époque, nous avons fait toute la coordination avec Air France qui a été très accueillante, très à l'écoute.
Nous avons très bien su nous entendre mutuellement et faire évoluer la communication, la connaissance mutuelle pour des résultats qui aujourd'hui sont performants et qui montrent que c'est une alliance qui est vraiment durable et positive.
Et puis aussi, je dois dire que j’ai rencontré des gens merveilleux individuellement, partout, que ce soit dans la distribution, que ce soit dans la presse, que ce soient des confrères, mais aussi des compagnies aériennes.
Cela a vraiment été une très belle partie de ma vie. Delta restera toujours une part de moi, je ne pourrai pas m’en détacher complètement. C’est une fin, certes, mais aussi un nouveau départ. J’éprouve un petit pincement au cœur, tout en étant attirée par ce pas vers l’inconnu.

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