Tourisme à Paris : "Nous ne voulons pas jeter le bébé avec l’eau du bain. Le tourisme est une industrie importante, créatrice d’emploi et de valeur mais il faut réguler certains formats prédateurs" indique Jean-François Martins - crédit photo : Depositphotos @sborisov
Le think tank Terra Nova, dont l’ambition est d’apporter des solutions innovantes pour (re)penser la société, publiait en décembre 2019 une note : « Pour un tourisme à impact positif », rédigée par Jean-François Rial, P-DG de Voyageurs du Monde et Jean-François Martins, adjoint au tourisme et au J.O à la mairie de Paris.
Les auteurs s’inscrivent dans une tendance de positiver l’impact.
Refusant de culpabiliser les professionnels ou même de simplement réduire les émissions et l’impact du secteur, ils souhaitent proposer des solutions durables.
« Nous ne voulons pas jeter le bébé avec l’eau du bain. Le tourisme est une industrie importante, créatrice d’emploi et de valeur mais il faut réguler certains formats prédateurs » indique Jean-François Martins. « Nous avons organisé la note en fonction des priorités pour préserver le cadre de vie des parisiens et ça passe par 4 axes » : favoriser l’harmonie entre visiteurs et habitants, œuvrer pour un tourisme écologique, englober le Grand Paris pour éviter le sur-tourisme, et lutter contre la multiplication de grandes enseignes.
Lire le document : Pour un tourisme à impact positif
Les auteurs s’inscrivent dans une tendance de positiver l’impact.
Refusant de culpabiliser les professionnels ou même de simplement réduire les émissions et l’impact du secteur, ils souhaitent proposer des solutions durables.
« Nous ne voulons pas jeter le bébé avec l’eau du bain. Le tourisme est une industrie importante, créatrice d’emploi et de valeur mais il faut réguler certains formats prédateurs » indique Jean-François Martins. « Nous avons organisé la note en fonction des priorités pour préserver le cadre de vie des parisiens et ça passe par 4 axes » : favoriser l’harmonie entre visiteurs et habitants, œuvrer pour un tourisme écologique, englober le Grand Paris pour éviter le sur-tourisme, et lutter contre la multiplication de grandes enseignes.
Lire le document : Pour un tourisme à impact positif
Priorité aux logements
Autres articles
Depuis quelques années, Paris durcit sa politique avec les plateformes de locations de meublés touristiques, avec en ligne de mire Airbnb.
Le territoire parisien n’étant pas extensible, la prolifération des locations Airbnb sont autant de mètres carrés que les Parisiens n’auront pas en logement, ce qui fait grimper les prix et gomme peu à peu l’identité de la ville. « C’est la priorité des Parisiens » indique J.F Martins.
Pour limiter fortement le développement des Airbnb et consort, les auteurs demandent une compétence locale sur les meublés touristiques.
Pour s’adapter aux territoires, et laisser la population s’exprimer y compris par le référendum.
Le territoire parisien n’étant pas extensible, la prolifération des locations Airbnb sont autant de mètres carrés que les Parisiens n’auront pas en logement, ce qui fait grimper les prix et gomme peu à peu l’identité de la ville. « C’est la priorité des Parisiens » indique J.F Martins.
Pour limiter fortement le développement des Airbnb et consort, les auteurs demandent une compétence locale sur les meublés touristiques.
Pour s’adapter aux territoires, et laisser la population s’exprimer y compris par le référendum.
Paris souffre aussi d’une surdensité hôtelière, avec la plus forte densité d’hôtels au km2 parmi les grandes capitales.
Dans le cadre du Grand Paris, l’idée serait d’élargir le parc hôtelier à la petite couronne.
Avec l’agrandissement des lignes de métro, éloigner les hôtels du centre apportera une plus grande visibilité à la banlieue, et participera à un tourisme différent : rester plus longtemps, découvrir la destination et sa population sous différents angles plutôt qu’accumuler les petits séjours et faire tous en même temps la queue aux mêmes musées ; limiter le tourisme de masse et la consommation carbone.
Dans le cadre du Grand Paris, l’idée serait d’élargir le parc hôtelier à la petite couronne.
Avec l’agrandissement des lignes de métro, éloigner les hôtels du centre apportera une plus grande visibilité à la banlieue, et participera à un tourisme différent : rester plus longtemps, découvrir la destination et sa population sous différents angles plutôt qu’accumuler les petits séjours et faire tous en même temps la queue aux mêmes musées ; limiter le tourisme de masse et la consommation carbone.
Et les JO dans tout ça ?
- L’énergie la plus propre est celle qui n’est pas produite : ne pas construire mais s’appuyer sur l’existant. Les seuls éléments qui seront construits sont le village olympique, une piscine et une aréna de 8000 places.
- Équipement pas si éphémère : Pour ces éléments, 100% du bois est bio-sourcé et l’économie circulaire fait partie du cahier des charges, les éléments doivent tous avoir une 2ème vie.
- La compensation des déplacements : Paris mise sur le Grand Paris et les transports en communs, et s’appuie sur un fonds de compensation carbone de la Ville et de grands fonds mondiaux.
- Équipement pas si éphémère : Pour ces éléments, 100% du bois est bio-sourcé et l’économie circulaire fait partie du cahier des charges, les éléments doivent tous avoir une 2ème vie.
- La compensation des déplacements : Paris mise sur le Grand Paris et les transports en communs, et s’appuie sur un fonds de compensation carbone de la Ville et de grands fonds mondiaux.
Désengorger la ville
2ème enjeu pointé : la question du transport. Dans un moment où les villes se transforment pour laisser le plus de place aux mobilités douces, les touristes doivent adapter leurs comportements eux aussi.
La Ville de Paris se penche depuis quelques années sur la régulation de la circulation des cars de touristes. JF Martins a le mérite d’être clair : « les grands véhicules n’ont pas vocation à rester dans le centre-ville ».
De la même manière que l’hôtellerie, le transport est déplacé extra-muros. Des accords sont déjà en réflexion avec la RATP pour que les dépôts de bus, vides en journée, puisse accueillir les cars de touristes.
La publication met aussi en avant les restrictions horaires (notamment aux heures de pointe) et interdire certaines dessertes (notamment dans les petites rues comme dans le Marais ou les centres, comme aux abords du Louvre). Éviter le sur-tourisme et… Redonner son lustre à la ville - musée à ciel ouvert.
Désengorger, c’est favoriser la déambulation et un tourisme plus « slow » en permettant au tourisme de simplement observer l’architecture de la ville. Piétonisation, végétalisation participent aussi à redonner de la visibilité à certains monuments parisiens.
Et malgré les critiques souvent acerbes, les chiffres sont clairs : « en un an et demi, les berges piétonnes sont entrées dans le top 10 des expériences les plus plébiscitées sur Trip Advisor ».
La Ville de Paris se penche depuis quelques années sur la régulation de la circulation des cars de touristes. JF Martins a le mérite d’être clair : « les grands véhicules n’ont pas vocation à rester dans le centre-ville ».
De la même manière que l’hôtellerie, le transport est déplacé extra-muros. Des accords sont déjà en réflexion avec la RATP pour que les dépôts de bus, vides en journée, puisse accueillir les cars de touristes.
La publication met aussi en avant les restrictions horaires (notamment aux heures de pointe) et interdire certaines dessertes (notamment dans les petites rues comme dans le Marais ou les centres, comme aux abords du Louvre). Éviter le sur-tourisme et… Redonner son lustre à la ville - musée à ciel ouvert.
Désengorger, c’est favoriser la déambulation et un tourisme plus « slow » en permettant au tourisme de simplement observer l’architecture de la ville. Piétonisation, végétalisation participent aussi à redonner de la visibilité à certains monuments parisiens.
Et malgré les critiques souvent acerbes, les chiffres sont clairs : « en un an et demi, les berges piétonnes sont entrées dans le top 10 des expériences les plus plébiscitées sur Trip Advisor ».
Régulation des commerces
Paris est une ville à l’identité très marquée, et c’est aussi (surtout ?) ce qui attire les touristes.
« Paris est Paris parce qu’il y a du commerce indépendant partout » martèle JF Martins, s’appuyant sur le fait que la ville n’est pas sectorisée : il n’y a pas une activité par quartier mais un peu partout on trouve des petits cafés ou boulangeries qui, pour les touristes sont autant de voyages dans le Paris « typique ».
Mais la création de zones touristiques internationales, et l’installation des grandes enseignes ou boutiques de souvenirs partout participe à effacer ces spécificités et la diversité de l’offre. S’il n’y a plus de différence entre Paris, Barcelone, Berlin ou Londres, quel intérêt ?
Pour lutter contre cet effet « prédateur », les auteurs de la note s’appuient sur la foncière commerciale et la préemption sur certaines zones, qui permet à la mairie de limiter l’impact et sauver les petits commerces.
« Paris est Paris parce qu’il y a du commerce indépendant partout » martèle JF Martins, s’appuyant sur le fait que la ville n’est pas sectorisée : il n’y a pas une activité par quartier mais un peu partout on trouve des petits cafés ou boulangeries qui, pour les touristes sont autant de voyages dans le Paris « typique ».
Mais la création de zones touristiques internationales, et l’installation des grandes enseignes ou boutiques de souvenirs partout participe à effacer ces spécificités et la diversité de l’offre. S’il n’y a plus de différence entre Paris, Barcelone, Berlin ou Londres, quel intérêt ?
Pour lutter contre cet effet « prédateur », les auteurs de la note s’appuient sur la foncière commerciale et la préemption sur certaines zones, qui permet à la mairie de limiter l’impact et sauver les petits commerces.
Tendre vers le « carbone neutre »
Pour lutter contre les émissions de carbone, il y a la politique en matière de transport. Elle vise avant tout les Parisiens et les Franciliens… Mais ne doit pas se limiter à ceux-là.
« Les visiteurs doivent prendre leur part indique l’adjoint au tourisme. En nous basant sur la taxe de séjour, nous souhaitons que le visiteur lui aussi contribue aux services de la Ville ». Les contribuables ne sont pas les seuls utilisateurs, pourquoi seraient-ils les seuls à payer ?
Cette contribution, avance-t-il, pourrait être calculée sur le prix de la chambre.
« Les visiteurs doivent prendre leur part indique l’adjoint au tourisme. En nous basant sur la taxe de séjour, nous souhaitons que le visiteur lui aussi contribue aux services de la Ville ». Les contribuables ne sont pas les seuls utilisateurs, pourquoi seraient-ils les seuls à payer ?
Cette contribution, avance-t-il, pourrait être calculée sur le prix de la chambre.
Le transport à Paris credit Barbara Marquez - CC BY-NC-ND 4-0
C’est en tout cas la proposition officielle que fait celui qui est aussi porte-parole du mouvement « Paris en commun » qui porte la campagne d’Anne Hidalgo.
« Je soutiens Mme Hidalgo bien sûr, à titre personnel, tout le monde le sait, affirme Jean-François Rial. Je suis en effet membre du conseil d’administration de Paris en Commun. Je suis comme vous le savez un écologiste convaincu et engagé. J’ai beaucoup d’estime et d’affection pour EELV mais je considère qu’à Paris, la candidate la plus écologiste et la plus crédible est Anne Hidalgo ».
Un document qui fait donc acte de campagne et correspond donc à des propositions officielles de la candidate.
Mais Terra Nova insiste sur son indépendance : « Cette parution s’inscrit dans le cadre de l’appel à contributions que nous avons lancé à toutes les équipes de campagne pour les municipales parisiennes de 2020, pour lancer le débat autour des grands enjeux qui structureront ce scrutin. »
« Je soutiens Mme Hidalgo bien sûr, à titre personnel, tout le monde le sait, affirme Jean-François Rial. Je suis en effet membre du conseil d’administration de Paris en Commun. Je suis comme vous le savez un écologiste convaincu et engagé. J’ai beaucoup d’estime et d’affection pour EELV mais je considère qu’à Paris, la candidate la plus écologiste et la plus crédible est Anne Hidalgo ».
Un document qui fait donc acte de campagne et correspond donc à des propositions officielles de la candidate.
Mais Terra Nova insiste sur son indépendance : « Cette parution s’inscrit dans le cadre de l’appel à contributions que nous avons lancé à toutes les équipes de campagne pour les municipales parisiennes de 2020, pour lancer le débat autour des grands enjeux qui structureront ce scrutin. »