
Avec l'association des hôteliers de la Grèce, le ministère du tourisme grec va lancer un classement des hôtels en fonction de leurs pratiques durables - Photo : A.B.
TourMaG - La Grèce a accueilli plus de 40 millions de touristes en 2024. Cette année, le pays compte déjà un peu plus de 18 millions de visiteurs entre janvier et juillet, dont 6,76 millions rien qu'en juillet selon nos confrères de Greek Travel Pages qui citent selon les données de la Banque de Grèce. La fréquentation touristique s'annonce aussi bonne que l'année dernière, voire meilleure ?
Olga Kefalogianni : Effectivement, le nombre de visiteurs est en hausse, mais surtout le niveau des dépenses touristiques est plus élevé que l'année passée.
Cela reflète notre stratégie qui consiste à offrir davantage d'expériences haut de gamme, mais aussi des expériences hors saison : en avril-mai et même en octobre-novembre.
TourMaG - Vous évoquez un étalement de la saison touristique. Est-ce dû à une évolution de l'offre ou au développement de nouvelles régions touristiques ?
Olga Kefalogianni : Les deux. Dans les destinations bien connues, l'offre a été enrichie.
Par exemple, Athènes est une ville qui se découvre à l'année, mais elle n'est pas uniquement une destination de city break. Il y a aussi la plage avec toute la zone de la Riviera d'Athènes et puis, au large, les îles Saroniques : Egine, Hydra, Spetses...
Les voyageurs peuvent tout à fait combiner différentes expériences : culture et découverte des îles, œnotourisme, bien-être, gastronomie. Sans oublier le tourisme d'affaires !
De la même façon, Santorin accueille désormais davantage de visiteurs hors saison qui viennent pour la culture, la gastronomie, pour vivre des expériences plus variées que seulement le tourisme estival.
TourMaG - Vous allez donc continuer à encourager cet étalement des flux touristiques ?
Olga Kefalogianni : C'est justement pour cela que nous sommes venus à l'IFTM, parce que nous avons initié des collaborations avec l'industrie du tourisme française, pour promouvoir toutes ces expériences nouvelles et plus exceptionnelles.
Nous souhaitons notamment informer les professionnels de tous les projets d'investissement et de mise à niveau de notre offre. Cela concerne aussi bien les marinas, pour le tourisme nautique que, dans nos montagnes, les resorts et les refuges. Il en va de même pour le bien-être, la gastronomie, l'œnotourisme, et surtout le tourisme culturel.
Partout en Grèce, il y a des sites archéologiques, des musées, même des festivals d'art contemporain. C'est ce côté de la Grèce que nous aspirons à promouvoir auprès des voyageurs français.
Je rappelle que le marché français est le quatrième plus important, après le Royaume-Uni, l'Allemagne et l'Italie.
Et, pour le ministère, la stratégie est d'axer la communication sur l'offre d'expériences très authentiques. La Grèce est un pays qui aime accueillir, c'est que l'on nomme "philoxenia", qui veut dire l'hospitalité. Dans notre culture, le visiteur est très important. Et nous souhaitons promouvoir ces expériences au plus près de la société et des Grecs.
Olga Kefalogianni : Effectivement, le nombre de visiteurs est en hausse, mais surtout le niveau des dépenses touristiques est plus élevé que l'année passée.
Cela reflète notre stratégie qui consiste à offrir davantage d'expériences haut de gamme, mais aussi des expériences hors saison : en avril-mai et même en octobre-novembre.
TourMaG - Vous évoquez un étalement de la saison touristique. Est-ce dû à une évolution de l'offre ou au développement de nouvelles régions touristiques ?
Olga Kefalogianni : Les deux. Dans les destinations bien connues, l'offre a été enrichie.
Par exemple, Athènes est une ville qui se découvre à l'année, mais elle n'est pas uniquement une destination de city break. Il y a aussi la plage avec toute la zone de la Riviera d'Athènes et puis, au large, les îles Saroniques : Egine, Hydra, Spetses...
Les voyageurs peuvent tout à fait combiner différentes expériences : culture et découverte des îles, œnotourisme, bien-être, gastronomie. Sans oublier le tourisme d'affaires !
De la même façon, Santorin accueille désormais davantage de visiteurs hors saison qui viennent pour la culture, la gastronomie, pour vivre des expériences plus variées que seulement le tourisme estival.
TourMaG - Vous allez donc continuer à encourager cet étalement des flux touristiques ?
Olga Kefalogianni : C'est justement pour cela que nous sommes venus à l'IFTM, parce que nous avons initié des collaborations avec l'industrie du tourisme française, pour promouvoir toutes ces expériences nouvelles et plus exceptionnelles.
Nous souhaitons notamment informer les professionnels de tous les projets d'investissement et de mise à niveau de notre offre. Cela concerne aussi bien les marinas, pour le tourisme nautique que, dans nos montagnes, les resorts et les refuges. Il en va de même pour le bien-être, la gastronomie, l'œnotourisme, et surtout le tourisme culturel.
Partout en Grèce, il y a des sites archéologiques, des musées, même des festivals d'art contemporain. C'est ce côté de la Grèce que nous aspirons à promouvoir auprès des voyageurs français.
Je rappelle que le marché français est le quatrième plus important, après le Royaume-Uni, l'Allemagne et l'Italie.
Et, pour le ministère, la stratégie est d'axer la communication sur l'offre d'expériences très authentiques. La Grèce est un pays qui aime accueillir, c'est que l'on nomme "philoxenia", qui veut dire l'hospitalité. Dans notre culture, le visiteur est très important. Et nous souhaitons promouvoir ces expériences au plus près de la société et des Grecs.
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TourMaG - Quelle posture adoptez-vous vis-à-vis du tourisme durable ?
Olga Kefalogianni : Nous travaillons sur une initiative avec l'association des hôteliers de la Grèce qui va nous permettre d'établir un classement des hôtels en fonction de leur durabilité.
Ce label sera totalement dédié aux pratiques durables, une première pour une classification hôtelière. L'Etat pourra ainsi contrôler les pratiques durables des hôtels.
TourMaG - A propos de tourisme durable, en Grèce - comme en France - certains sites peuvent être associés au surtourisme, tandis que d'autres ont été médiatisés du fait des incendies estivaux. Comment gérez-vous ces problématiques ?
Olga Kefalogianni : Premièrement, nous ne parlons pas de surtourisme en Grèce, parce qu'en réalité il s'agit de zones de tension sur des périodes et des sites bien délimités, comme les croisières à Santorin.
Dans ce cas précis, nous avons instauré en 2025 des quotas pour limiter le nombre de croisiéristes pouvant débarquer. Et chaque passager doit aussi payer une taxe spéciale qui est collectée par l'État, et qui va profiter aux collectivités locales pour préserver les destinations et donc favoriser le tourisme durable.
Le prix de cette taxe varie selon la fréquentation des destinations ; elle est plus importante à Santorin et à Mykonos par exemple.
Nous avons aussi régulé les locations de courte durée, en faisant la distinction entre les plateformes qui basent leur modèle sur l'économie de partage et celles qui pratiquent cette location comme un business. La taxation est différente.
De même, nous distinguons les propriétaires individuels des sociétés. En effet, le niveau de taxation diffère suivant que le propriétaire ne dispose que d'un ou deux biens, ou s'il en possède trois ou plus.
Par ailleurs, il est interdit de mettre de nouveaux logements en location de courté durée dans le centre-ville d'Athènes.
Et dès le mois d'octobre, le Ministère du Tourisme est en charge du contrôle de toute l'offre d'hébergement de courte durée en Grèce. Ces hébergements doivent respecter les mêmes normes de sécurité que celles des hôtels. Nous allons mener cette mission en collaboration avec les autorités fiscales.
Olga Kefalogianni : Nous travaillons sur une initiative avec l'association des hôteliers de la Grèce qui va nous permettre d'établir un classement des hôtels en fonction de leur durabilité.
Ce label sera totalement dédié aux pratiques durables, une première pour une classification hôtelière. L'Etat pourra ainsi contrôler les pratiques durables des hôtels.
TourMaG - A propos de tourisme durable, en Grèce - comme en France - certains sites peuvent être associés au surtourisme, tandis que d'autres ont été médiatisés du fait des incendies estivaux. Comment gérez-vous ces problématiques ?
Olga Kefalogianni : Premièrement, nous ne parlons pas de surtourisme en Grèce, parce qu'en réalité il s'agit de zones de tension sur des périodes et des sites bien délimités, comme les croisières à Santorin.
Dans ce cas précis, nous avons instauré en 2025 des quotas pour limiter le nombre de croisiéristes pouvant débarquer. Et chaque passager doit aussi payer une taxe spéciale qui est collectée par l'État, et qui va profiter aux collectivités locales pour préserver les destinations et donc favoriser le tourisme durable.
Le prix de cette taxe varie selon la fréquentation des destinations ; elle est plus importante à Santorin et à Mykonos par exemple.
Nous avons aussi régulé les locations de courte durée, en faisant la distinction entre les plateformes qui basent leur modèle sur l'économie de partage et celles qui pratiquent cette location comme un business. La taxation est différente.
De même, nous distinguons les propriétaires individuels des sociétés. En effet, le niveau de taxation diffère suivant que le propriétaire ne dispose que d'un ou deux biens, ou s'il en possède trois ou plus.
Par ailleurs, il est interdit de mettre de nouveaux logements en location de courté durée dans le centre-ville d'Athènes.
Et dès le mois d'octobre, le Ministère du Tourisme est en charge du contrôle de toute l'offre d'hébergement de courte durée en Grèce. Ces hébergements doivent respecter les mêmes normes de sécurité que celles des hôtels. Nous allons mener cette mission en collaboration avec les autorités fiscales.
TourMaG - La Grèce s'oriente donc vers un tourisme plus contrôlé ?
Olga Kefalogianni : C'est obligatoire si on veut avoir un tourisme plus durable. Notre objectif est de trouver un équilibre entre le développement du tourisme, la préservation de l'environnement naturel, culturel et aussi sociétal.
Quant aux incendies, que vous évoquiez tout à l'heure, on voit qu'ils touchent de nombreux pays partout dans le monde, avec le réchauffement climatique.
Sur cette question, nous essayons d'être proactifs en prenant des mesures de prévention. On l'a vu cet été, les incendies qui nous ont frappé ont été très bien gérés. La Grèce dispose d'ailleurs d'un ministère dédié : le ministère de la crise climatique et de la protection civile.
TourMaG - La Grèce a-t-elle de grands projets de développement actuellement ?
Olga Kefalogianni : Oui, nous pouvons citer les projets situés dans la Riviera d'Athènes, notamment au niveau de l'ancien aéroport d'Athènes, ainsi qu'un nouveau Palais des Congrès.
Le ministère du tourisme étant chargé des investissements touristiques, nous notons aussi une hausse des demandes pour la construction d'établissements haut de gamme.
Olga Kefalogianni : C'est obligatoire si on veut avoir un tourisme plus durable. Notre objectif est de trouver un équilibre entre le développement du tourisme, la préservation de l'environnement naturel, culturel et aussi sociétal.
Quant aux incendies, que vous évoquiez tout à l'heure, on voit qu'ils touchent de nombreux pays partout dans le monde, avec le réchauffement climatique.
Sur cette question, nous essayons d'être proactifs en prenant des mesures de prévention. On l'a vu cet été, les incendies qui nous ont frappé ont été très bien gérés. La Grèce dispose d'ailleurs d'un ministère dédié : le ministère de la crise climatique et de la protection civile.
TourMaG - La Grèce a-t-elle de grands projets de développement actuellement ?
Olga Kefalogianni : Oui, nous pouvons citer les projets situés dans la Riviera d'Athènes, notamment au niveau de l'ancien aéroport d'Athènes, ainsi qu'un nouveau Palais des Congrès.
Le ministère du tourisme étant chargé des investissements touristiques, nous notons aussi une hausse des demandes pour la construction d'établissements haut de gamme.