1.75 Paris réinvente l’hospitalité urbaine : bientôt une 5e adresse

C'est pendant le Covid, que l'idée de créer des lieux faisant la part belle aux contacts humains, est venue à Alexandre Jaubert et Guillaume Lange.

Jusque là à la tête d'un Family Office, ils géraient les patrimoines privés de personnes fortunées. Mais, comme en France, une bonne partie du patrimoine est immobilier, cela leur avait déjà donné l'opportunité "d'acquérir des immeubles".

De l'immobilier à l'hospitalité, il n'y a parfois qu'un pas. Et, ce pas, les deux compères l'ont bel et bien franchi en découvrant le sentiment de solitude de beaucoup pendant la pandémie.

Leur projet se nomme "1.75 Paris". 1 mètre 75, c’est l’envergure des bras ouverts, autrement dit le symbole archétypal de l’hospitalité]b, souligne Guillaume Lange. Selon lui, "il n’existe pas de façon plus universelle de dire « Bienvenue chez moi », tout autant que « Tu es chez toi »".

Cependant, 1.75 Paris n’est ni un hôtel ni un Airbnb, c’est une collection qui se veut "unique et intimiste de demeures parisiennes promettant à la fois un second chez-soi, une multitude de rencontres et une réelle expérience de vivre comme un Parisien !".

Pour concrétiser leur projet, Alexandre Jaubert et Guillaume Lange ont misé sur Frenchospitality, spécialisé dans la gestion opérationnelle d'hôtels et d'appartements hybrides.

La première adresse de "1.75 Paris" a été ouverte à l'automne 2024 dans un très élégant immeuble néo-classique, au 5, avenue de Lowendal. Une belle adresse dans le très bourgeois 7e arrondissement de Paris, entre les Invalides et le ministère de la Santé, non loin du Champ de Mars. Son nom ? "La Trêve".

Difficile de décrire ce lieu atypique qui conjugue avec brio art de recevoir et de bien manger, puisque l'établissement est à la fois maison d’hôte, hôtel, épicerie, restaurant…

Ce refuge pensé pour que l’on s’y sente comme à la maison (Guillaume Lange insiste), abrite des appartements de trois ou quatre chambres à la décoration très cosy.

Les clients peuvent louer un appartement complet ou seulement une chambre ou suite en co-living : compter à partir de 350 à 450 € la chambre, y compris le service de petit déjeuner et l'intervention d'un maître (ou d'une maîtresse) de maison.

Au pied de l'immeuble, est proposé, à la carte, un service de traiteur chic. La réalisation des plats a été confiée à Stéphanie Le Quellec, cheffe cuisinière française doublement étoilée qui fut vainqueur de la saison 2 de Top Chef sur M6 en 2011 ! Et qui officie aux cuisines du restaurant parisien "La Scène".

Sur le même modèle et dans une gamme de prix équivalente voire un peu supérieure a été, ensuite, ouverte, au cœur du tout aussi chic 8e arrondissement de Paris, "La Source" : deux appartements de 200 m2 chacun (6 chambres au total).

Mais, ici, la décoration est beaucoup plus "arty", ce qui n'empêche pas de proposer une immersion dans deux univers artistiques différents : l’un inspiré du mouvement Mondrian, avec ses lignes épurées et ses jeux de couleurs géométriques ; l’autre dans l’esprit de l’Arte Povera, mettant en avant des matières brutes et une esthétique minimaliste.

Dans ce lieu singulier, le service traiteur -en cours d'installation- a également confié à Stéphanie Le Quellec.

La troisième adresse, baptisée "Le Charme" a ouvert en février dernier au 16, rue Vergniaud, dans le treizième arrondissement de Paris, près de la Butte aux Cailles.

L'immeuble qui a été rénové de fond en comble à grand frais, abrite 42 chambres (avec au choix, un grand lit ou deux lits d'une place) d'une taille confortable (20 m2), ce qui est un luxe à Paris où elles font souvent 14 m2, sauf, bien sûr, dans les établissements de très grand standing. Chacune dispose d'une coin salon et bureau et d'une salle de bains avec douche à l'italienne.

L'environnement du "Charme" est moins huppé que celui des deux premières adresses de "1.75 Paris", mais justement Guillaume Lange et Alexandre Jaubert ont l'ambition d'ouvrir des lieux de vie et d'échange adaptés à des univers différents.

Ici, est plutôt visée une clientèle de jeunes professionnels trentenaires qui, tout venant dans la capitale pour travailler, a néanmoins envie de se sentir "comme à la maison". Pour une chambre, compter à partir de 150-200 € la nuit, en juin 2025.

Du coup, cette adresse sera prochainement dotée d'un traiteur italien, certes moins chic que ceux de "La Trêve" et de "La Source", mais plus en phase - prix plus raisonnables- avec l'environnement. Puisque l'objectif de chaque projet est "de s'insérer dans le quartier".

"Le Charme" a été doté d'un grand salon et, en sous-sol, d'un immense bar (y mixera les soirs de semaine un DJ) également ouvert à la clientèle du quartier. Toujours, bien sûr, en conservant l'ambiance résolument jeune dont témoignent les fresques peintes par l'artiste Philippe Baudelocque sur les murs du bar et sur le pignon de l'immeuble (sur ce dernier, elle figure l'arbre appelé charme, mais très stylisé et très coloré, d'où le nom de l'établissement).

La quatrième adresse de "1.75 Paris", baptisée "Bel Air", du nom du quartier proche de la Place de la Nation, où elle se trouve, est en cours d'aménagement. "Nous y disposerons d'un jardin de 130 m2 que nous comptons utiliser pour des barbecues", insiste Guillaume Lange. Ici, la clientèle visée, ce sont plutôt des étrangers et des familles venant visiter Paris et se divertir à Disneyland mais voulant se retrouver le soir.

A ces quatre premières adresses parisiennes, "1.75 Paris" compte bien en ajouter prochainement deux ou trois dans d'autres arrondissements de la capitale. Toujours en s'adaptant au contexte particulier de chacun d'eux.

L'ambition est ensuite de se lancer à ... Rome, l'une des villes d'Europe les plus prisées des touristes.

Pareille aventure demande bien évidemment des fonds importants -14 à 17 millions d'€ pour chaque établissement, afin d'acquérir à la fois la propriété des murs et celle du fonds de commerce.

Par chance, des investisseurs dont les deux compères gèrent le patrimoine via leur Family Office, ont accepté d'entrer dans les tours de table auquel eux-mêmes participent.

Où que les futurs établissements se situent, l'idée restera, assure encore Guillaume Lange, "de créer des lieux de vie et d'échange où l'on se sent comme à la maison". Et, ceci, bien que la réservation et la facturation soient digitalisées au maximum.