
Ryanair a bénéficié de 8,9 millions d'euros de la part de l'aéroport de Carcassonne - Depositphotos @doganmesut@hotmail.com
Souvent à l'offensive pour dénoncer les aides d'État, Ryanair perçoit pourtant de nombreuses aides publiques.
Pour poser un avion sur les tarmacs de province, la low cost exige bien souvent un coup de pouce "marketing" de la part des collectivités, afin de remplir ses avions.
En 2023, la Cour régionale des comptes avait dénoncé la fragilité des aéroports d'Occitanie, fortement dépendants des subventions publiques et aussi de... Ryanair.
Entre 2017 et 2019, elle aurait touché 33 millions d’euros de la part de six aéroports locaux (Béziers, Carcassonne, Nîmes, Perpignan, Rodez et Tarbes).
Sauf que ces aides font débat, non seulement sur leurs montants et usages, mais aussi sur leur légalité.
La Commission européenne vient de rendre les conclusions de son enquête ouverte à la suite d'une plainte concernant les accords signés entre Ryanair et la Chambre de commerce et d'industrie de Carcassonne-Limoux-Castelnaudary, gestionnaire de l'aéroport local.
Et l'instance a eu la main lourde, puisque sur les 8,9 millions d'euros accordés, à AMS, la société marketing de Ryanair, la France va devoir récupérer 1,8 million d'euros d'aides considérées comme... illégales.
Pour poser un avion sur les tarmacs de province, la low cost exige bien souvent un coup de pouce "marketing" de la part des collectivités, afin de remplir ses avions.
En 2023, la Cour régionale des comptes avait dénoncé la fragilité des aéroports d'Occitanie, fortement dépendants des subventions publiques et aussi de... Ryanair.
Entre 2017 et 2019, elle aurait touché 33 millions d’euros de la part de six aéroports locaux (Béziers, Carcassonne, Nîmes, Perpignan, Rodez et Tarbes).
Sauf que ces aides font débat, non seulement sur leurs montants et usages, mais aussi sur leur légalité.
La Commission européenne vient de rendre les conclusions de son enquête ouverte à la suite d'une plainte concernant les accords signés entre Ryanair et la Chambre de commerce et d'industrie de Carcassonne-Limoux-Castelnaudary, gestionnaire de l'aéroport local.
Et l'instance a eu la main lourde, puisque sur les 8,9 millions d'euros accordés, à AMS, la société marketing de Ryanair, la France va devoir récupérer 1,8 million d'euros d'aides considérées comme... illégales.
Carcassonne : "L'avantage total conféré à Ryanair s'élève à 1,8 million d'euros"
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Pour la Commission, ces "contrats de services fixaient les redevances aéroportuaires appliquées à Ryanair et prévoyaient un engagement de la compagnie aérienne à exploiter certaines liaisons vers Carcassonne et à atteindre certains objectifs en matière de passagers."
Sauf que l'enquête révèle que 11 des accords de commercialisation et de prestations de services accordés à Ryanair, via sa filiale AMS, sont illégaux.
L'instance est arrivée à cette conclusion en se mettant à la place d'un acteur privé, afin de savoir s'il aurait conclu ces partenariats avec la low cost. L'enjeu a donc été d'estimer la rentabilité de ces prestations de service.
Sur les 16 contrats signés, 11 accordaient un avantage clair à Ryanair, puisque les recettes étaient inférieures aux coûts associés pour l'aéroport. De plus, l'enquête révèle que les subventions par passager ont baissé, tout en augmentant au fil du temps les redevances de commercialisation.
"L'avantage total conféré à Ryanair s'élève à 1,8 million d'euros.
La France doit à présent récupérer l'aide déclarée incompatible, majorée des intérêts. En principe, les règles de l'UE requièrent que les aides d'État incompatibles soient récupérées sans délai afin de supprimer la distorsion de concurrence qu'elles ont créée," a conclu le communiqué.
Avant même le rendu de la décision, la compagnie irlandaise a commencé à réduire la voilure à Carcassonne, en abandonnant certaines lignes, faisant craindre un désengagement.
Sauf que l'enquête révèle que 11 des accords de commercialisation et de prestations de services accordés à Ryanair, via sa filiale AMS, sont illégaux.
L'instance est arrivée à cette conclusion en se mettant à la place d'un acteur privé, afin de savoir s'il aurait conclu ces partenariats avec la low cost. L'enjeu a donc été d'estimer la rentabilité de ces prestations de service.
Sur les 16 contrats signés, 11 accordaient un avantage clair à Ryanair, puisque les recettes étaient inférieures aux coûts associés pour l'aéroport. De plus, l'enquête révèle que les subventions par passager ont baissé, tout en augmentant au fil du temps les redevances de commercialisation.
"L'avantage total conféré à Ryanair s'élève à 1,8 million d'euros.
La France doit à présent récupérer l'aide déclarée incompatible, majorée des intérêts. En principe, les règles de l'UE requièrent que les aides d'État incompatibles soient récupérées sans délai afin de supprimer la distorsion de concurrence qu'elles ont créée," a conclu le communiqué.
Avant même le rendu de la décision, la compagnie irlandaise a commencé à réduire la voilure à Carcassonne, en abandonnant certaines lignes, faisant craindre un désengagement.
Ryanair condamnée à Montpellier, enquête à Limoges...
Ce n'est pas tout, car une enquête a aussi été ouverte du côté de Limoges pour subventions illégales.
Et ce ne sont que deux exemples d'une longue liste : Montpellier (8,5 millions d'euros) ou La Rochelle, pour lequel la Cour des comptes a dénoncé des contrats sans intérêt marketing, visant uniquement à "maintenir l’exploitation des lignes opérées par la compagnie."
Il y a aussi eu le cas très médiatisé de Beauvais, où 78 millions d'euros de remises à la compagnie bleue et jaune ont été dénoncés.
Des aides de la part d'institutions qui se sont généralisées dans bien des régions de France, ce qui n'empêche pas Ryanair de réduire ses capacités en France, avec l'arrêt de ses activités depuis Strasbourg, Bergerac et Brive.
La raison de cette réduction a été justifiée par une taxe aérienne jugée astronomique, correspondant à la forte hausse de la TSBA.
A lire : TSBA : "Cette hausse n'est pas provisoire, mais pérenne"
Une annonce effectuée fin juillet, histoire de mettre la pression sur le prochain budget que devra présenter le nouveau Premier ministre.
Et ce ne sont que deux exemples d'une longue liste : Montpellier (8,5 millions d'euros) ou La Rochelle, pour lequel la Cour des comptes a dénoncé des contrats sans intérêt marketing, visant uniquement à "maintenir l’exploitation des lignes opérées par la compagnie."
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La raison de cette réduction a été justifiée par une taxe aérienne jugée astronomique, correspondant à la forte hausse de la TSBA.
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