
Les chercheurs du Shift Projet ont prĂ©sentĂ© leur neuviĂšme rapport concernant lâavenir des mobilitĂ©s - Depositphotos.com Auteur carloscastilla
⊠Il nâest guĂšre de jour sans que les problĂšmes liĂ©s au climat et la nĂ©cessitĂ© dâagir au plus vite en faveur de la dĂ©carbonation, ne sâinvitent Ă la table de lâactualitĂ©.
Il faut dire que les catastrophes de plus en plus spectaculaires qui secouent le monde comme les inondations en Afrique du Sud qui ont fait plus de 300 morts et celles aux Philippines ne peuvent nous faire oublier le point de non retour vers lequel nous nous acheminons faute dâactions efficaces et rapides. Et ce nâest pas le dernier rapport du Giec qui pourrait apporter un peu de baume au cĆur des jeunes gĂ©nĂ©rations.
Car, on ne peut plus « regarder ailleurs » et lâon ne peut plus rĂȘver non plus quâune quelconque main invisible viendra nous secourir et mettre fin Ă lâasphyxie qui nous guette. Le mal est fait. « Tard, il est trop tard » est mĂȘme le titre dâun numĂ©ro spĂ©cial que jâavais publiĂ© en 2002 ! Il y a 20 ans !
Pour confirmer lâurgence, le jour mĂȘme de la publication de ce Rapport, Air France annonçait son plan en faveur de la dĂ©carbonation de ses vols : lâ« Air France ACT », qui repose sur 3 piliers : rĂ©duire en prioritĂ© les Ă©missions directes gĂ©nĂ©rĂ©es par les opĂ©rations dâAir France, rĂ©duire les Ă©missions indirectes, en amont et aval des activitĂ©s de la compagnie et contribuer en complĂ©ment Ă des projets permettant de retirer du CO2 de lâatmosphĂšre.
Tandis que sur les écrans de TourMag, Gérard Feldzer indiquait la nécessité de réduire les vitesses des avions... Mais, que dit ce rapport que nous vous conseillons de lire attentivement sur le site : https://theshiftproject.org/
Il faut dire que les catastrophes de plus en plus spectaculaires qui secouent le monde comme les inondations en Afrique du Sud qui ont fait plus de 300 morts et celles aux Philippines ne peuvent nous faire oublier le point de non retour vers lequel nous nous acheminons faute dâactions efficaces et rapides. Et ce nâest pas le dernier rapport du Giec qui pourrait apporter un peu de baume au cĆur des jeunes gĂ©nĂ©rations.
Car, on ne peut plus « regarder ailleurs » et lâon ne peut plus rĂȘver non plus quâune quelconque main invisible viendra nous secourir et mettre fin Ă lâasphyxie qui nous guette. Le mal est fait. « Tard, il est trop tard » est mĂȘme le titre dâun numĂ©ro spĂ©cial que jâavais publiĂ© en 2002 ! Il y a 20 ans !
Pour confirmer lâurgence, le jour mĂȘme de la publication de ce Rapport, Air France annonçait son plan en faveur de la dĂ©carbonation de ses vols : lâ« Air France ACT », qui repose sur 3 piliers : rĂ©duire en prioritĂ© les Ă©missions directes gĂ©nĂ©rĂ©es par les opĂ©rations dâAir France, rĂ©duire les Ă©missions indirectes, en amont et aval des activitĂ©s de la compagnie et contribuer en complĂ©ment Ă des projets permettant de retirer du CO2 de lâatmosphĂšre.
Tandis que sur les écrans de TourMag, Gérard Feldzer indiquait la nécessité de réduire les vitesses des avions... Mais, que dit ce rapport que nous vous conseillons de lire attentivement sur le site : https://theshiftproject.org/
Train, avion, voiture : 7600 km par an

En matiĂšre de modes de transport, la voiture, le train et lâavion assurent lâessentiel des dĂ©placements : 90%. En termes de distances parcourues, lâavion et la voiture dominent largement et constituent lâessentiel de lâempreinte carbone des Français, soit 9%. Le train pour sa part qui constitue 14% des dĂ©placements, Ă©met 40 fois moins de gaz Ă effet de serre que la voiture.
DeuxiĂšme constat : dans les annĂ©es Ă venir, les Ă©nergies gazeuses et liquides seront de moins en moins disponibles, la production Ă©lectrique ne sera pas illimitĂ©e, et des approvisionnements en certains matĂ©riaux risquent dâĂȘtre compliquĂ©e, notamment celle en mĂ©taux rares comme le lithium, le cobalt, le nickelâŠ
En consĂ©quence, tout le monde aura compris quâil faut agir et agir vite en faveur de la dĂ©carbonation, notamment celle de la mobilitĂ© de longue distance qui, pour contribuer comme tous les secteurs, Ă lâobjectif de neutralitĂ© carbone, doit baisser ses Ă©missions de gaz Ă effet de serre sur un rythme annuel de 5% par an !
Rendre le voyage aérien résilient
Dans ce contexte Ă©nergĂ©tiquement contraint, le voyage de longue distance doit donc sâĂ©lectrifier, et le trafic aĂ©rien progressivement dĂ©croĂźtre.
Mais, bien entendu, il sâagit de mener Ă bien ce chantier tout en prĂ©servant au maximum les envies et la libertĂ© de voyager, de dĂ©couvrir, de prendre des vacances ou de rendre visite Ă ses proches.
Pour les auteurs du Rapport, comme pour tant dâautres militants pour le climat, la premiĂšre cible est bel et bien lâavion long-courrier qui devrait au fur et Ă mesure diminuer ses vols et ĂȘtre remplacĂ© par de nouvelles offres de voyages intercontinentaux.
Mais, en protĂ©geant toutefois les vols reliant la France aux dĂ©partements dâOutre-mer. Globalement, on estime que la part de lâaĂ©rien devrait ĂȘtre rĂ©duite de 35%.
Mais, bien entendu, il sâagit de mener Ă bien ce chantier tout en prĂ©servant au maximum les envies et la libertĂ© de voyager, de dĂ©couvrir, de prendre des vacances ou de rendre visite Ă ses proches.
Pour les auteurs du Rapport, comme pour tant dâautres militants pour le climat, la premiĂšre cible est bel et bien lâavion long-courrier qui devrait au fur et Ă mesure diminuer ses vols et ĂȘtre remplacĂ© par de nouvelles offres de voyages intercontinentaux.
Mais, en protĂ©geant toutefois les vols reliant la France aux dĂ©partements dâOutre-mer. Globalement, on estime que la part de lâaĂ©rien devrait ĂȘtre rĂ©duite de 35%.
Diminuer la part de la voiture
La voiture pour sa part qui assure 72% des dĂ©placements, devra baisser de 20% et prendre une place moins centrale quâaujourdâhui dans nos voyages. Elle sera Ă©lectrique, petite, lĂ©gĂšre, peu puissante et Ă©conome.
ComplĂ©mentaire au voyage en train, la voiture fera partie du bouquet dâoffres de mobilitĂ© pour les touristes sur leur lieu de villĂ©giature. Quant Ă lâenseignement de lâĂ©coconduite, il devrait ĂȘtre gĂ©nĂ©ralisĂ© et la vitesse sur autoroute devrait ĂȘtre limitĂ©e Ă 110 km/h voire moins.
Concernant les dĂ©placements professionnels, le Rapport y a pensĂ©. Il sâagira pour les entreprises de sâengager dans la rationalisation carbone des dĂ©placements de leurs salariĂ©s et dans la conversion de leur flotte de voitures de fonction vers des vĂ©hicules sobres et Ă©lectriques.
Ce qui Ă©videmment implique que les bornes existent donc se multiplient au rythme prĂ©vuâŠ
ComplĂ©mentaire au voyage en train, la voiture fera partie du bouquet dâoffres de mobilitĂ© pour les touristes sur leur lieu de villĂ©giature. Quant Ă lâenseignement de lâĂ©coconduite, il devrait ĂȘtre gĂ©nĂ©ralisĂ© et la vitesse sur autoroute devrait ĂȘtre limitĂ©e Ă 110 km/h voire moins.
Concernant les dĂ©placements professionnels, le Rapport y a pensĂ©. Il sâagira pour les entreprises de sâengager dans la rationalisation carbone des dĂ©placements de leurs salariĂ©s et dans la conversion de leur flotte de voitures de fonction vers des vĂ©hicules sobres et Ă©lectriques.
Ce qui Ă©videmment implique que les bornes existent donc se multiplient au rythme prĂ©vuâŠ
La victoire annoncée du rail mais pour quand ?
A lâintĂ©rieur de lâHexagone, câest lâusage du rail qui devrait ĂȘtre privilĂ©giĂ© afin de limiter lâutilisation de la voiture, mais en dĂ©ployant des services complĂ©mentaires en intermodalitĂ© avec le train qui permettront de rĂ©aliser les derniers kilomĂštres de voyage et de se dĂ©placer une fois sur le lieu de villĂ©giature.
Qui sâen chargera ?
Les acteurs locaux du tourisme, suggÚre le Rapport, devront agir en faveur de ces déplacements de touristes venus sans voiture et proposer des offres touristiques nouvelles et attractives.
« Il sâagit en fait de conserver lâessence du voyage tout en le dĂ©carbonant et en sâaccommodant de la contraction Ă©nergĂ©tique ». Mieux, « Nous proposons de dĂ©velopper des offres de tourisme en France et en Europe, articulant offres de transport, dâhĂ©bergement, et dâactivitĂ©s. »
Et in fine, expliquent les chercheurs : « on permettra aux voyageurs de venir sans voitures ».
Qui sâen chargera ?
Les acteurs locaux du tourisme, suggÚre le Rapport, devront agir en faveur de ces déplacements de touristes venus sans voiture et proposer des offres touristiques nouvelles et attractives.
« Il sâagit en fait de conserver lâessence du voyage tout en le dĂ©carbonant et en sâaccommodant de la contraction Ă©nergĂ©tique ». Mieux, « Nous proposons de dĂ©velopper des offres de tourisme en France et en Europe, articulant offres de transport, dâhĂ©bergement, et dâactivitĂ©s. »
Et in fine, expliquent les chercheurs : « on permettra aux voyageurs de venir sans voitures ».
Bien, trĂšs bien mais câest dĂ©jĂ fait !
Or, câest exactement ce que lâon fait dĂ©jĂ . Il nây a quâĂ lire lâentretien de la directrice du CRT Nouvelle-Aquitaine pour comprendre que le secteur touristique a bel et bien pris le taureau par les cornes et sâactive dans de nombreux territoires.
Quant Ă lâeffort en matiĂšre de dessaisonalisation des activitĂ©s et des flux touristiques qui permettrait dâexploiter au mieux les services de transport et les hĂ©bergements sans avoir Ă les surdimensionner, câest Ă©galement une vieille lune pour les acteurs du tourisme.
Alors quoi de neuf ?
Quant Ă lâeffort en matiĂšre de dessaisonalisation des activitĂ©s et des flux touristiques qui permettrait dâexploiter au mieux les services de transport et les hĂ©bergements sans avoir Ă les surdimensionner, câest Ă©galement une vieille lune pour les acteurs du tourisme.
Alors quoi de neuf ?
Un plan de gouvernance carbone du tourisme
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En fait, la seule idĂ©e nouvelle vĂ©hiculĂ©e par le neuviĂšme volet du Rapport du Shift Project pour quâadvienne cette Ă©poque idĂ©ale ou le tourisme sera sobre en Ă©nergie et dĂ©carbonĂ©, concerne la mise en place dâune gouvernance carbone du tourisme, Ă diffĂ©rents Ă©chelons territoriaux, en sâappuyant sur les comitĂ©s rĂ©gionaux et dĂ©partementaux du tourisme et sur les Offices du tourisme comme relais opĂ©rationnels vers les acteurs de terrain.
Et pour ce faire, il conviendra de former lâensemble des acteurs du tourisme aux enjeux Ă©nergie-climat. Comment ? Câest Ă voir et Ă Ă©tudier de prĂšs. Mais, lâAdeme (Agence de l'environnement et de la maĂźtrise de l'Ă©nergie) nous semble dĂ©jĂ avoir bien avancĂ© sur le sujet, non ?
En tout cas et pour finir, les auteurs du Shift Project indiquent que certaines de leurs mesures permettraient des rĂ©sultats dĂšs le prochain quinquennat quand dâautres doivent ĂȘtre enclenchĂ©es rapidement pour avoir des effets dĂ©multiplicateurs dans les quinquennats suivants.
Les structures de gouvernance et dâaccompagnement/contrĂŽle des acteurs doivent se mettre en place dĂšs le prochain quinquennat pour amorcer et maintenir lâeffort.
Enfin, il convient de noter que les auteurs mettent en garde contre les solutions technologiques comme lâhydrogĂ©nĂ©ification de lâaĂ©rien et les biocarburantsâŠ
En revanche, il faudra crĂ©er de nouveaux emplois car dans lâaĂ©rien, ceux-ci seront divisĂ©s par deux, alors que dans le ferroviaire, ils seront multipliĂ©s par deux !
*La mobilitĂ© de longue distance est dĂ©finie comme la mobilitĂ© qui Ă©loigne Ă plus de 80 km Ă vol dâoiseau du domicile, ou 100 km de distance routiĂšre.
Selon les enquĂȘtes nationales - et notamment lâEnquĂȘte sur la MobilitĂ© des Personnes rĂ©alisĂ©e en 2018/2019, juste avant la crise COVID - chaque rĂ©sident en France mĂ©tropolitaine rĂ©alise chaque annĂ©e 6,3 voyages de longue distance, chacun de ces voyages reprĂ©sentant en moyenne 1200 km parcourus (aller + retour).
Pour les motifs de vacances, les Français partent sensiblement plus loin que pour leurs autres motifs de voyage à longue distance. Ainsi, environ 50 % des distances parcourues par les Français pour leurs
voyages le sont pour un motif de vacances.
Et pour ce faire, il conviendra de former lâensemble des acteurs du tourisme aux enjeux Ă©nergie-climat. Comment ? Câest Ă voir et Ă Ă©tudier de prĂšs. Mais, lâAdeme (Agence de l'environnement et de la maĂźtrise de l'Ă©nergie) nous semble dĂ©jĂ avoir bien avancĂ© sur le sujet, non ?
En tout cas et pour finir, les auteurs du Shift Project indiquent que certaines de leurs mesures permettraient des rĂ©sultats dĂšs le prochain quinquennat quand dâautres doivent ĂȘtre enclenchĂ©es rapidement pour avoir des effets dĂ©multiplicateurs dans les quinquennats suivants.
Les structures de gouvernance et dâaccompagnement/contrĂŽle des acteurs doivent se mettre en place dĂšs le prochain quinquennat pour amorcer et maintenir lâeffort.
Enfin, il convient de noter que les auteurs mettent en garde contre les solutions technologiques comme lâhydrogĂ©nĂ©ification de lâaĂ©rien et les biocarburantsâŠ
En revanche, il faudra crĂ©er de nouveaux emplois car dans lâaĂ©rien, ceux-ci seront divisĂ©s par deux, alors que dans le ferroviaire, ils seront multipliĂ©s par deux !
*La mobilitĂ© de longue distance est dĂ©finie comme la mobilitĂ© qui Ă©loigne Ă plus de 80 km Ă vol dâoiseau du domicile, ou 100 km de distance routiĂšre.
Selon les enquĂȘtes nationales - et notamment lâEnquĂȘte sur la MobilitĂ© des Personnes rĂ©alisĂ©e en 2018/2019, juste avant la crise COVID - chaque rĂ©sident en France mĂ©tropolitaine rĂ©alise chaque annĂ©e 6,3 voyages de longue distance, chacun de ces voyages reprĂ©sentant en moyenne 1200 km parcourus (aller + retour).
Pour les motifs de vacances, les Français partent sensiblement plus loin que pour leurs autres motifs de voyage à longue distance. Ainsi, environ 50 % des distances parcourues par les Français pour leurs
voyages le sont pour un motif de vacances.
Journaliste, consultante, confĂ©renciĂšre, Josette Sicsic observe depuis plus de 25 ans, les mutations du monde afin dâen analyser les consĂ©quences sur le secteur du tourisme.
AprĂšs avoir dĂ©veloppĂ© pendant plus de 20 ans le journal Touriscopie, elle est toujours sur le pont de lâactualitĂ© oĂč elle dĂ©code le prĂ©sent pour prĂ©voir le futur. Sur le site www.tourmag.com, rubrique Futuroscopie, elle publie plusieurs fois par semaine les articles prospectifs et analytiques.
Contact : 06 14 47 99 04
Mail : touriscopie@gmail.com
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