La vente de la montagne par la distribution française est un sujet récurrent qui a du mal à faire son chemin - DR
Autour de la table : VĂ©ronique Halbout, Responsable Groupes et Distribution pour lâAgence Savoie Mont-Blanc ; CĂ©line Jaijko, responsable de la Destination France chez Carrefour Voyages ; Thomas Saison, directeur Marketing de la Compagnie des Alpes et Christian Sabbagh, prĂ©sident dâOrchestra.
TourMag : Contrairement aux annĂ©es prĂ©cĂ©dentes, il nây a pas de Village Montagne Ă lâIFTM, est-ce le signe dâun dĂ©sintĂ©rĂȘt de la distribution pour cette destination française ?
Thomas Saison : Je suis surpris de la faible prĂ©sence de la montagne dans les salons de tourisme en France, et en particulier Ă lâIFTM Top Resa, alors quâelle est fortement reprĂ©sentĂ©e dans les salons internationaux, que ce soit Berlin, Londres ou Milan.
Lire aussi : Destination Montagnes-Grand Ski : les inscriptions sont ouvertes
Le Village Montagne de lâIFTM a du mal Ă trouver son public dans la distribution alors quâelle doit amener une « parole touristique ». Il nây a pas de sĂ©paration entre une clientĂšle sportive des skieurs et une clientĂšle qui va en vacances Ă la montagne. Lâoffre montagne packagĂ©e a sa place face Ă des propositions comme la Guadeloupe, La RĂ©union ou la Croatie.
TourMag : Contrairement aux annĂ©es prĂ©cĂ©dentes, il nây a pas de Village Montagne Ă lâIFTM, est-ce le signe dâun dĂ©sintĂ©rĂȘt de la distribution pour cette destination française ?
Thomas Saison : Je suis surpris de la faible prĂ©sence de la montagne dans les salons de tourisme en France, et en particulier Ă lâIFTM Top Resa, alors quâelle est fortement reprĂ©sentĂ©e dans les salons internationaux, que ce soit Berlin, Londres ou Milan.
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Le Village Montagne de lâIFTM a du mal Ă trouver son public dans la distribution alors quâelle doit amener une « parole touristique ». Il nây a pas de sĂ©paration entre une clientĂšle sportive des skieurs et une clientĂšle qui va en vacances Ă la montagne. Lâoffre montagne packagĂ©e a sa place face Ă des propositions comme la Guadeloupe, La RĂ©union ou la Croatie.
L'offre de montagne d'été doit évoluer vers la détente
TourMag : Comment expliquer ce décalage ?
Thomas Saison : DĂ©jĂ par le fait que la montagne ne communique pas sur des codes de vacances ; quâelle ne raconte pas suffisamment la belle histoire de la rĂ©novation des hĂ©bergements, notamment en clubs et en hĂŽtellerie.
Lâoffre de la montagne reste accrochĂ©e Ă une image de location dâappartements oĂč lâon sâentasse dans de petits espaces, alors quâelle sâest considĂ©rablement Ă©largie et amĂ©liorĂ©e depuis dix ans avec des entreprises comme Belambra, MMV et bien dâautres, mais aussi des chaĂźnes dâhĂŽtels ou des concepts originaux comme le Rocky Pop. La communication sur la dimension vacances nâest pas suffisante par rapport Ă dâautres destinations concurrentes sur la mĂȘme pĂ©riode.
Le second point est quâil est facile dâacheter un sĂ©jour sec en France, en sâoccupant aussi de son transport et des activitĂ©s sur place. Cela tient Ă ce quâil nây a pas assez dâoffres packagĂ©es qui trouveraient leur place dans la distribution.
Les professionnels doivent travailler sur un parcours enrichi, facile Ă acheter, avec une vĂ©ritable expĂ©rience qui puisse faire Ă©cho Ă la notion de vacances. Cette offre nâest pas assez construite.
Câest dâautant plus le moment que lâoffre tout ski ne rencontre plus le mĂȘme Ă©cho, face au coĂ»t, Ă lâapprentissage nĂ©cessaire, Ă la volontĂ© de diversifier ses activitĂ©s. MĂȘme lâĂ©tĂ©, la communication qui reposait sur un triptyque : randonnĂ©e, trail et VTT en direction dâune clientĂšle trĂšs dynamique, doit Ă©voluer plutĂŽt vers la dĂ©tente pas forcĂ©ment trĂšs active.
Thomas Saison : DĂ©jĂ par le fait que la montagne ne communique pas sur des codes de vacances ; quâelle ne raconte pas suffisamment la belle histoire de la rĂ©novation des hĂ©bergements, notamment en clubs et en hĂŽtellerie.
Lâoffre de la montagne reste accrochĂ©e Ă une image de location dâappartements oĂč lâon sâentasse dans de petits espaces, alors quâelle sâest considĂ©rablement Ă©largie et amĂ©liorĂ©e depuis dix ans avec des entreprises comme Belambra, MMV et bien dâautres, mais aussi des chaĂźnes dâhĂŽtels ou des concepts originaux comme le Rocky Pop. La communication sur la dimension vacances nâest pas suffisante par rapport Ă dâautres destinations concurrentes sur la mĂȘme pĂ©riode.
Le second point est quâil est facile dâacheter un sĂ©jour sec en France, en sâoccupant aussi de son transport et des activitĂ©s sur place. Cela tient Ă ce quâil nây a pas assez dâoffres packagĂ©es qui trouveraient leur place dans la distribution.
Les professionnels doivent travailler sur un parcours enrichi, facile Ă acheter, avec une vĂ©ritable expĂ©rience qui puisse faire Ă©cho Ă la notion de vacances. Cette offre nâest pas assez construite.
Câest dâautant plus le moment que lâoffre tout ski ne rencontre plus le mĂȘme Ă©cho, face au coĂ»t, Ă lâapprentissage nĂ©cessaire, Ă la volontĂ© de diversifier ses activitĂ©s. MĂȘme lâĂ©tĂ©, la communication qui reposait sur un triptyque : randonnĂ©e, trail et VTT en direction dâune clientĂšle trĂšs dynamique, doit Ă©voluer plutĂŽt vers la dĂ©tente pas forcĂ©ment trĂšs active.
Les vendeurs ne connaissent pas suffisamment le produit Montagne pour le vendre avec conviction
TourMag : Quel est le point de vue dâune agence de promotion touristique comme Savoie-Mont Blanc ?
VĂ©ronique Halbout : Ma mission est dâassurer la promotion des destinations auprĂšs des opĂ©rateurs touristiques et je reconnais quâelle est compliquĂ©e car le concept dâune destination de vacances avec une expĂ©rience globale - lâhiver autour de la neige et lâĂ©tĂ© autour de la nature - a du mal Ă accrocher.
Dans les rĂ©seaux de distribution, mĂȘme quand les offres ont rĂ©ussi Ă se glisser dans les programmes des tour-opĂ©rateurs, les vendeurs ne connaissent pas suffisamment le produit pour le vendre avec conviction.
Savoie-Mont Blanc a engagĂ© cette stratĂ©gie de formation Ă la montagne et dâeductours sur place auprĂšs dâagents qui nây ont pratiquement jamais mis les pieds.
Nous avons développé des argumentaires et des outils pratiques comme des fiches stations et un outil digital pour aider à choisir la station en fonction de critÚres croisés. Nos deux massifs savoyards représentent 112 stations différentes à recommander et le client qui entre en agence a de fortes chances de mieux connaßtre les stations que le vendeur.
TourMag : Quels types dâactions menez-vous pour pallier cette mĂ©connaissance ?
VĂ©ronique Halbout : Nous engageons des partenariats avec de grands rĂ©seaux comme Carrefour Voyages ou Leclerc Voyages, mais aussi avec de grands hĂ©bergeurs dont les commerciaux citadins vont visiter les CSE ou les agences sans trĂšs bien connaĂźtre les stations dâimplantation de leurs rĂ©sidences ou hĂŽtels.
Notre objectif est bien quâils proposent plus quâun simple hĂ©bergement mais lâexpĂ©rience complĂšte de la station et de toutes les activitĂ©s disponibles hors ski, mĂȘme si cela reste la motivation principale en hiver. La crise de la Covid et lâarrĂȘt des remontĂ©es a fait dĂ©couvrir de nombreuses autres activitĂ©s de plein-air ou pas. Elles restent encore assez largement mĂ©connues.
VĂ©ronique Halbout : Ma mission est dâassurer la promotion des destinations auprĂšs des opĂ©rateurs touristiques et je reconnais quâelle est compliquĂ©e car le concept dâune destination de vacances avec une expĂ©rience globale - lâhiver autour de la neige et lâĂ©tĂ© autour de la nature - a du mal Ă accrocher.
Dans les rĂ©seaux de distribution, mĂȘme quand les offres ont rĂ©ussi Ă se glisser dans les programmes des tour-opĂ©rateurs, les vendeurs ne connaissent pas suffisamment le produit pour le vendre avec conviction.
Savoie-Mont Blanc a engagĂ© cette stratĂ©gie de formation Ă la montagne et dâeductours sur place auprĂšs dâagents qui nây ont pratiquement jamais mis les pieds.
Nous avons développé des argumentaires et des outils pratiques comme des fiches stations et un outil digital pour aider à choisir la station en fonction de critÚres croisés. Nos deux massifs savoyards représentent 112 stations différentes à recommander et le client qui entre en agence a de fortes chances de mieux connaßtre les stations que le vendeur.
TourMag : Quels types dâactions menez-vous pour pallier cette mĂ©connaissance ?
VĂ©ronique Halbout : Nous engageons des partenariats avec de grands rĂ©seaux comme Carrefour Voyages ou Leclerc Voyages, mais aussi avec de grands hĂ©bergeurs dont les commerciaux citadins vont visiter les CSE ou les agences sans trĂšs bien connaĂźtre les stations dâimplantation de leurs rĂ©sidences ou hĂŽtels.
Notre objectif est bien quâils proposent plus quâun simple hĂ©bergement mais lâexpĂ©rience complĂšte de la station et de toutes les activitĂ©s disponibles hors ski, mĂȘme si cela reste la motivation principale en hiver. La crise de la Covid et lâarrĂȘt des remontĂ©es a fait dĂ©couvrir de nombreuses autres activitĂ©s de plein-air ou pas. Elles restent encore assez largement mĂ©connues.
"Nous avons fait venir la Montagne Ă Evry auprĂšs de nos vendeurs"
TourMag : Le marchĂ© de la montagne lâhiver nâa-t-il pas tendance Ă sâessouffler ?
VĂ©ronique Halbout : Il est effectivement en lĂ©gĂšre baisse du fait du non renouvellement de certaines clientĂšles plus ĂągĂ©es qui pratiquaient intensĂ©ment le ski et qui ne sont pas remplacĂ©s. On a un vrai besoin de ramener le ski et ses dĂ©rivĂ©s auprĂšs des jeunes, notamment depuis la quasi-disparition des classes de neige qui formaient une gĂ©nĂ©ration de pratiquants et leur donnant lâenvie de la montagne.
La Haute-Savoie est le département qui accueille en France le plus les enfants, qui apprennent aussi à vivre en collectivité. Mais la tendance est sur le déclin.
Je nâoublie pas un second dĂ©fi qui est dâallonger aussi la pĂ©riode de pratique de la montagne en Ă©tĂ© en gagnant aussi une nouvelle clientĂšle en quĂȘte de nature et activitĂ©s de plein-air.
TourMag : Quelle est aujourdâhui la place de la montagne dans un rĂ©seau de distribution comme Carrefour Voyages ?
CĂ©line Jaijko : Pas suffisante Ă mon sens, pour les raisons dĂ©jĂ Ă©voquĂ©es et notamment le manque de connaissance de la destination Montagne par nos vendeurs pour la promouvoir Ă sa juste valeur. On a contribuĂ© Ă y remĂ©dier avec Savoie Mont-Blanc en faisant venir la montagne Ă Ăvry devant une centaine de nos vendeurs.
Parmi eux, Ă peine une quinzaine Ă©tait dĂ©jĂ allĂ©e skier. On demande dans la distribution que les vendeurs soient force de proposition et racontent leur expĂ©rience ou une expĂ©rience. Câest compliquĂ© Ă ce jour avec la montagne quand les clients la connaissent mieux quâeux.
TourMag : Les outils disponibles sont-ils suffisamment utilisés ?
CĂ©line Jaijko : Ils ne sont pas assez connus et notamment lâoutil digital de Savoie-Mont Blanc qui permet dĂ©jĂ de bien cibler la station par rapport aux premiĂšres questions posĂ©es aux clients. Câest bien, mais ça ne suffit pas. Nous avons besoin dâembarquer les clients dans une aventure avant mĂȘme leur dĂ©part en Ă©tant capable de leur raconter tout ce quâils vont pouvoir faire sur place, Ă©tĂ© comme hiver.
La crise sanitaire a eu un effet positif puisque certaines familles, notre clientĂšle essentielle, ont dĂ©couvert la montagne en sortie de confinement. Et mĂȘme lâhiver suivant, pour ceux qui ont voulu partir sans pouvoir skier, nous avons dĂ» chercher des activitĂ©s Ă leur proposer. Les vendeurs ont dĂ©passĂ© la simple location dâappartement quâils savent faire. Il faut entretenir ce mouvement.
VĂ©ronique Halbout : Il est effectivement en lĂ©gĂšre baisse du fait du non renouvellement de certaines clientĂšles plus ĂągĂ©es qui pratiquaient intensĂ©ment le ski et qui ne sont pas remplacĂ©s. On a un vrai besoin de ramener le ski et ses dĂ©rivĂ©s auprĂšs des jeunes, notamment depuis la quasi-disparition des classes de neige qui formaient une gĂ©nĂ©ration de pratiquants et leur donnant lâenvie de la montagne.
La Haute-Savoie est le département qui accueille en France le plus les enfants, qui apprennent aussi à vivre en collectivité. Mais la tendance est sur le déclin.
Je nâoublie pas un second dĂ©fi qui est dâallonger aussi la pĂ©riode de pratique de la montagne en Ă©tĂ© en gagnant aussi une nouvelle clientĂšle en quĂȘte de nature et activitĂ©s de plein-air.
TourMag : Quelle est aujourdâhui la place de la montagne dans un rĂ©seau de distribution comme Carrefour Voyages ?
CĂ©line Jaijko : Pas suffisante Ă mon sens, pour les raisons dĂ©jĂ Ă©voquĂ©es et notamment le manque de connaissance de la destination Montagne par nos vendeurs pour la promouvoir Ă sa juste valeur. On a contribuĂ© Ă y remĂ©dier avec Savoie Mont-Blanc en faisant venir la montagne Ă Ăvry devant une centaine de nos vendeurs.
Parmi eux, Ă peine une quinzaine Ă©tait dĂ©jĂ allĂ©e skier. On demande dans la distribution que les vendeurs soient force de proposition et racontent leur expĂ©rience ou une expĂ©rience. Câest compliquĂ© Ă ce jour avec la montagne quand les clients la connaissent mieux quâeux.
TourMag : Les outils disponibles sont-ils suffisamment utilisés ?
CĂ©line Jaijko : Ils ne sont pas assez connus et notamment lâoutil digital de Savoie-Mont Blanc qui permet dĂ©jĂ de bien cibler la station par rapport aux premiĂšres questions posĂ©es aux clients. Câest bien, mais ça ne suffit pas. Nous avons besoin dâembarquer les clients dans une aventure avant mĂȘme leur dĂ©part en Ă©tant capable de leur raconter tout ce quâils vont pouvoir faire sur place, Ă©tĂ© comme hiver.
La crise sanitaire a eu un effet positif puisque certaines familles, notre clientĂšle essentielle, ont dĂ©couvert la montagne en sortie de confinement. Et mĂȘme lâhiver suivant, pour ceux qui ont voulu partir sans pouvoir skier, nous avons dĂ» chercher des activitĂ©s Ă leur proposer. Les vendeurs ont dĂ©passĂ© la simple location dâappartement quâils savent faire. Il faut entretenir ce mouvement.
Le produit Montagne ne génÚre-t-il pas assez de valeur ajoutée ?
TourMag : La montagne est-elle encore associée à une location « sÚche » sans grande valeur ajoutée ?
Céline Jaijko : Je ne partage pas cette croyance, car la réalité du panier moyen quand on sait proposer des activités annexes, est trÚs intéressant.
TourMag : Comment un concepteur de solutions technologiques a-t-il Ă©tĂ© embarquĂ© dans lâaventure de la distribution de la montagne ?
Christian Sabbagh : Avant de rĂ©pondre, je voudrais indiquer, de mon point de vue, la raison de ce manque de prĂ©sence de la montagne dans la distribution de voyage : câest son succĂšs passĂ©.
Lire aussi : Orchestra booste son offre pour vendre la France
La frĂ©quentation Ă©tait largement suffisante pour que les stations nâĂ©prouvent pas le besoin de se compliquer la vie, de packager des offres, ni de les intermĂ©dier. Les chocs rĂ©cents, le constat dâune baisse parmi les jeunes font plutĂŽt bouger les choses.
TourMag : Comment sâest passĂ©e la rencontre avec les stations ?
Christian Sabbagh : Câest parti de deux domaines skiables, ceux de La Plagne et Chamonix, qui ont Ă©prouvĂ© lâenvie de se vendre comme des destinations et de maniĂšre aussi simple et complĂšte quâune destination Ă©trangĂšre.
Ensemble, nous avons travaillĂ© sur deux sujets : comment y arriver et que faire sur place, le tout en proposant des offres packagĂ©es. Finalement, pour nous, le sujet technologique est le mĂȘme. Il a fallu sâadapter aux spĂ©cificitĂ©s, notamment en connectant les acteurs locaux : activitĂ©s, hĂ©bergement, agences immobiliĂšres.
Nous avons rendu possible ces ventes directement dans les offices et leur intermédiation dans les agences de voyages qui sont nos clients.
Céline Jaijko : Je ne partage pas cette croyance, car la réalité du panier moyen quand on sait proposer des activités annexes, est trÚs intéressant.
TourMag : Comment un concepteur de solutions technologiques a-t-il Ă©tĂ© embarquĂ© dans lâaventure de la distribution de la montagne ?
Christian Sabbagh : Avant de rĂ©pondre, je voudrais indiquer, de mon point de vue, la raison de ce manque de prĂ©sence de la montagne dans la distribution de voyage : câest son succĂšs passĂ©.
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La frĂ©quentation Ă©tait largement suffisante pour que les stations nâĂ©prouvent pas le besoin de se compliquer la vie, de packager des offres, ni de les intermĂ©dier. Les chocs rĂ©cents, le constat dâune baisse parmi les jeunes font plutĂŽt bouger les choses.
TourMag : Comment sâest passĂ©e la rencontre avec les stations ?
Christian Sabbagh : Câest parti de deux domaines skiables, ceux de La Plagne et Chamonix, qui ont Ă©prouvĂ© lâenvie de se vendre comme des destinations et de maniĂšre aussi simple et complĂšte quâune destination Ă©trangĂšre.
Ensemble, nous avons travaillĂ© sur deux sujets : comment y arriver et que faire sur place, le tout en proposant des offres packagĂ©es. Finalement, pour nous, le sujet technologique est le mĂȘme. Il a fallu sâadapter aux spĂ©cificitĂ©s, notamment en connectant les acteurs locaux : activitĂ©s, hĂ©bergement, agences immobiliĂšres.
Nous avons rendu possible ces ventes directement dans les offices et leur intermédiation dans les agences de voyages qui sont nos clients.
"Il ne faut pas se cacher que le travail est titanesque pour collecter l'offre locale"
TourMag : Quel bilan peut-on en tirer, en mettant à part les années Covid ?
Thomas Saison : Il est trĂšs positif car il y avait plusieurs enjeux : en termes de business, dâabord, en triplant les rĂ©servations par rapport Ă lâancien modĂšle ; de positionnement Ă©galement pour montrer que le territoire est capable de gĂ©nĂ©rer des nuitĂ©es par lui-mĂȘme et que les campagnes de promotion puissent trouver leur concrĂ©tisation dans la rĂ©servation de sĂ©jours.
Et aussi en termes de digitalisation des acteurs, pas forcĂ©ment tous, qui ont compris que le monde du tourisme est digitalisĂ© et que les recherches se font par le nom des stations et donc, autant, y ĂȘtre associĂ©s avec la possibilitĂ© de rĂ©server une prestation par ce biais.
Alors il ne faut pas se cacher que le travail est titanesque, câest de la micro-recherche de prestataires dispersĂ©s, qui nâont pas toujours de site et quâil faut accompagner. Pour rĂ©ussir, il faut de la constance et accepter que les ruisseaux alimentent les riviĂšres qui pourront devenir des fleuves⊠et arriver Ă la taille critique qui entretient le succĂšs.
TourMag : La vente directe en station concurrence-t-elle celle de la distribution en agences ?
Thomas Saison : Pas de tout, elle est complĂ©mentaire. Dans tous les canaux de distribution la prĂ©fĂ©rence de marque existe mais elle nâempĂȘche pas la vente dans les autres canaux. Je dirais mĂȘme quâelle rassure le client qui ira dans son agence de proximitĂ© pour toutes sortes de raison. Nous avons rapidement accompagnĂ© les agences physiques et en ligne, y compris Ă lâĂ©tranger, trop heureuses de trouver des packages simples avec des acheminements.
Il est vrai quâil a fallu retravailler le modĂšle Ă©conomique avec des commissionnements plus proches de 10% que de 20%, Ă©quivalents Ă ceux que proposent les hĂ©bergeurs. En rĂ©sumĂ©, dans les stations qui ont adressĂ© le problĂšme, lâoffre existe, elle mĂ©rite davantage dâĂȘtre connue et accompagnĂ©e des formations nĂ©cessaires.
Commençons par lâhiver et le ski quâil est plus facile dâillustrer avec des images fortes, et on poursuivra sur les autres saisons.
Thomas Saison : Il est trĂšs positif car il y avait plusieurs enjeux : en termes de business, dâabord, en triplant les rĂ©servations par rapport Ă lâancien modĂšle ; de positionnement Ă©galement pour montrer que le territoire est capable de gĂ©nĂ©rer des nuitĂ©es par lui-mĂȘme et que les campagnes de promotion puissent trouver leur concrĂ©tisation dans la rĂ©servation de sĂ©jours.
Et aussi en termes de digitalisation des acteurs, pas forcĂ©ment tous, qui ont compris que le monde du tourisme est digitalisĂ© et que les recherches se font par le nom des stations et donc, autant, y ĂȘtre associĂ©s avec la possibilitĂ© de rĂ©server une prestation par ce biais.
Alors il ne faut pas se cacher que le travail est titanesque, câest de la micro-recherche de prestataires dispersĂ©s, qui nâont pas toujours de site et quâil faut accompagner. Pour rĂ©ussir, il faut de la constance et accepter que les ruisseaux alimentent les riviĂšres qui pourront devenir des fleuves⊠et arriver Ă la taille critique qui entretient le succĂšs.
TourMag : La vente directe en station concurrence-t-elle celle de la distribution en agences ?
Thomas Saison : Pas de tout, elle est complĂ©mentaire. Dans tous les canaux de distribution la prĂ©fĂ©rence de marque existe mais elle nâempĂȘche pas la vente dans les autres canaux. Je dirais mĂȘme quâelle rassure le client qui ira dans son agence de proximitĂ© pour toutes sortes de raison. Nous avons rapidement accompagnĂ© les agences physiques et en ligne, y compris Ă lâĂ©tranger, trop heureuses de trouver des packages simples avec des acheminements.
Il est vrai quâil a fallu retravailler le modĂšle Ă©conomique avec des commissionnements plus proches de 10% que de 20%, Ă©quivalents Ă ceux que proposent les hĂ©bergeurs. En rĂ©sumĂ©, dans les stations qui ont adressĂ© le problĂšme, lâoffre existe, elle mĂ©rite davantage dâĂȘtre connue et accompagnĂ©e des formations nĂ©cessaires.
Commençons par lâhiver et le ski quâil est plus facile dâillustrer avec des images fortes, et on poursuivra sur les autres saisons.
"Nous avons aujourd'hui les offres d'une dizaine de stations connectées sur Orchestra et d'autres arrivent"
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TourMag : En matiĂšre de communication, ce ne sont pas les organismes qui manquent pour parler de la montagne : France Montagnes, lâAssociation des Maires de Stations, Domaines skiables, lâEcole du Ski Français, les diffĂ©rents clusters⊠quâest-ce qui pĂȘche ?
VĂ©ronique Halbout : La bonne nouvelle est que tous ces organismes se parlent mieux et coordonnent davantage leurs efforts. Il faut reconnaĂźtre que chacun partait un peu en ordre dispersĂ© sur les mĂȘmes marchĂ©s.
Depuis deux ans, sous couvert dâAtout France et dâAuvergne-RhoÌne-Alpes Tourisme, une campagne pan-europĂ©enne regroupe tout le monde de maniĂšre unifiĂ©e et complĂ©mentaire, en mutualisant les moyens, sur les marchĂ©s britannique, belge et nĂ©erlandais. Il manque encore la construction collective dâun plan dâactions.
Thomas Raison : En revanche, en matiĂšre de production de lâoffre, lâinitiative appartient aux stations et domaines skiables. Câest le niveau pertinent pour intĂ©grer les acteurs locaux qui fait la richesse des propositions.
TourMag : Orchestra a-t-il dâautres stations qui frappent Ă la porte ?
Christian Sabbagh : Nous en avons aujourdâhui une dizaine avec lâextension des domaines. Chamonix, en fait, câest toute la VallĂ©e du Mont Blanc, et les Trois VallĂ©es sont en cours dâimplĂ©mentation station par station.
Les PyrĂ©nĂ©es sont aujourdâhui sollicitĂ©es pour ne pas se limiter au massif alpin, et je dirais mĂȘme que lâexpĂ©rience doit sâĂ©tendre Ă dâautres territoires touristiques qui ne font pas partie de la montagne, dĂšs lors quâils sont pertinents localement. La marque territoriale est importante pour susciter un intĂ©rĂȘt prĂ©cis du voyageur.
Thomas Saison : La maturitĂ© de nombreux territoires touristiques est suffisante pour quâils sâengagent dans une production plus complĂšte : acheminement, plus hĂ©bergement, plus activitĂ©s sur place. Le dernier exemple est justement les Trois VallĂ©es Ă lâoccasion du Championnat du monde de ski en 2023 qui sera le support dâune production touristique associĂ©e et complĂšte.
Je rajoute que les plans marketing des territoires intĂšgrent de plus en plus le retour sur investissement de la promotion et que lâoutil Orchestra apporte une rĂ©ponse.
VĂ©ronique Halbout : La bonne nouvelle est que tous ces organismes se parlent mieux et coordonnent davantage leurs efforts. Il faut reconnaĂźtre que chacun partait un peu en ordre dispersĂ© sur les mĂȘmes marchĂ©s.
Depuis deux ans, sous couvert dâAtout France et dâAuvergne-RhoÌne-Alpes Tourisme, une campagne pan-europĂ©enne regroupe tout le monde de maniĂšre unifiĂ©e et complĂ©mentaire, en mutualisant les moyens, sur les marchĂ©s britannique, belge et nĂ©erlandais. Il manque encore la construction collective dâun plan dâactions.
Thomas Raison : En revanche, en matiĂšre de production de lâoffre, lâinitiative appartient aux stations et domaines skiables. Câest le niveau pertinent pour intĂ©grer les acteurs locaux qui fait la richesse des propositions.
TourMag : Orchestra a-t-il dâautres stations qui frappent Ă la porte ?
Christian Sabbagh : Nous en avons aujourdâhui une dizaine avec lâextension des domaines. Chamonix, en fait, câest toute la VallĂ©e du Mont Blanc, et les Trois VallĂ©es sont en cours dâimplĂ©mentation station par station.
Les PyrĂ©nĂ©es sont aujourdâhui sollicitĂ©es pour ne pas se limiter au massif alpin, et je dirais mĂȘme que lâexpĂ©rience doit sâĂ©tendre Ă dâautres territoires touristiques qui ne font pas partie de la montagne, dĂšs lors quâils sont pertinents localement. La marque territoriale est importante pour susciter un intĂ©rĂȘt prĂ©cis du voyageur.
Thomas Saison : La maturitĂ© de nombreux territoires touristiques est suffisante pour quâils sâengagent dans une production plus complĂšte : acheminement, plus hĂ©bergement, plus activitĂ©s sur place. Le dernier exemple est justement les Trois VallĂ©es Ă lâoccasion du Championnat du monde de ski en 2023 qui sera le support dâune production touristique associĂ©e et complĂšte.
Je rajoute que les plans marketing des territoires intĂšgrent de plus en plus le retour sur investissement de la promotion et que lâoutil Orchestra apporte une rĂ©ponse.
Les stations souhaitent le retour des Alpy Days montés par Travel Factory et Savoie-Mont Blanc
TourMag : Que manque-t-il encore pour que lâon se rapproche dâun monde parfait ?
CĂ©line Jaijko : au premier chef, renforcer la formation des vendeurs, leur faire vivre lâexpĂ©rience pour quâil puisse la raconter Ă leurs clients.
TourMag : Jâai vĂ©cu la naissance de la station des Arcs avec une formidable action de promotion auprĂšs des agents de voyages, combinĂ©e entre la SNCF et les promoteurs pour emmener des trains entiers de vendeurs participer Ă des championnats festifs, destinĂ©s Ă faire connaissance avec un produit nouveauâŠ
VĂ©ronique Halbout : Ce genre dâopĂ©rations a Ă©tĂ© menĂ©e dans un passĂ© rĂ©cent avec Travel Factory et Savoie Mont-Blanc : les Alpy Days Ă La Plagne et aux Arcs, lancĂ©s en 2010, qui se sont arrĂȘtĂ©s Covid oblige et dont la rĂ©apparition serait une bonne nouvelle.
Mais pour ce faire, jâappelle les dirigeants des rĂ©seaux de distribution Ă nous suivre en acceptant de libĂ©rer leurs employĂ©s pour participer Ă cette dĂ©couverte.
CĂ©line Jaijko : Nous nous efforçons de pousser dans cette direction en ayant crĂ©Ă© le label Expert Montagne attribuĂ© Ă tous ses vendeurs qui ont suivi la formation et qui ne demandent ensuite quâĂ participer Ă des expĂ©riences sur place.
Lire aussi : Comment mieux distribuer le produit France dans les agences ?
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VĂ©ronique Halbout : Ce genre dâopĂ©rations a Ă©tĂ© menĂ©e dans un passĂ© rĂ©cent avec Travel Factory et Savoie Mont-Blanc : les Alpy Days Ă La Plagne et aux Arcs, lancĂ©s en 2010, qui se sont arrĂȘtĂ©s Covid oblige et dont la rĂ©apparition serait une bonne nouvelle.
Mais pour ce faire, jâappelle les dirigeants des rĂ©seaux de distribution Ă nous suivre en acceptant de libĂ©rer leurs employĂ©s pour participer Ă cette dĂ©couverte.
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