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Air Antilles et Air Guyane : Vers la disparition d'une compagnie ?

Air Guyane pourrait être définitivement liquidée


Jeudi 21 septembre 2023, se tenait l'audience pour la reprise du groupe CAIRE, regroupant Air Antilles et Air Guyane, au tribunal mixte de Pointe-à-Pitre. Les salariés ne connaissent pas exactement leur avenir, mais ceux d'Air Guyane se sont réveillés avec une sévère gueule de bois, alors que la compagnie pourrait disparaître.


Rédigé par le Vendredi 22 Septembre 2023

Les salariés du groupe CAIRE, regroupant Air Antilles et Air Guyane, y voient légèrement plus clair sur leur avenir.

Au lendemain de l'audience au Tribunal mixte de Pointe-à-Pitre, nous apprenons qu'il ne reste plus 4, mais deux offres pour reprendre les compagnies créées par Eric Koury.

Le parquet n'a pas retenu la proposition d'Air Guyane, la seule provenant d'un acteur de la région même et option privilégiée par la collectivité. Celle-ci durant l'audience avait communiqué sur le fait de ne pas soutenir une offre globale, souhaitant plutôt une proposition autonome.

"C'est une vraie douche froide, pour les salariés de la compagnie.

Nous nous préparions à tous les scénarios sauf celui-là, tellement le dossier était solide et complet, le moins à risque,
" nous explique un salarié du Groupe CAIRE.

Une surprise pour l'ensemble des observateurs, alors même que la DGAC n'avait émis quasiment aucune remarque dans son analyse du dossier.

Surtout que le fait de rejeter l'offre de Guyane Fly pourrait grandement hypothéquer la survie de la compagnie.

Air Antilles et Air Guyane : Edeis et la CAFOM en course, Butterfly se retire

Le parquet a justifié cette décision, par le fait que l'entreprise ne pourrait pas utiliser l'entité CAIRE pour maintenir le Certificat de transporteur aérien (CTA), donc pouvoir poursuivre l'activité.

D'ailleurs l'aviation civile avait noté dans son analyse que la DGAC "peut prolonger la licence temporaire de CAIRE 2 ou 3 mois si les conditions de sécurité se maintiennent."

Sauf que pour les juges, rien ne dit qu'un assureur puisse assurer une telle entreprise.

De plus, le PDG qui devait reprendre les reines de la compagnie à savoir Christian Marchand possède un casier judiciaire pour travail dissimulé.

Il était à l'époque de l'enquête à la tête de CAIRE, même si aucune preuve de travail dissimulé n'a été apportée en Guyane contrairement aux Antilles, il a donc été "en quelque sorte blanchi", nous explique un connaisseur de l'affaire.

Tous ces éléments font que l'offre a été refusée d'office, avant même d'être jugée. La collectivité selon nos informations aurait activé un plan B avec d'autres compagnies régionales pour maintenir certaines dessertes, en cas de liquidation d'Air Guyane.

D'un côté de l'équateur, les salariés font grise mine, de l'autre les sourires sont non feints. Le parquet a retenu les seuls projets de la CAFOM et d'Edeis, en partenariat avec la collectivité de Saint-Martin.


Le dossier de Butterfly a été retiré par son principal instigateur.

Bien que Gérald Naine a pu réunir les capitaux pour candidater, il disposait de 12 millions d'euros nous dit-on dans l'oreillette, l'ancien pilote d'Air Antilles a préféré ne pas aller au bout de sa démarche.

Il a argué un manque de clarté dans "la procédure, une absence de contrats nécessaires à la poursuite des activités, mais aussi une opacité" sur les comptes...

Malgré ces observations relativement négatives, Butterfly a apporté au Tribunal son soutien à Edeis.

Air Antilles : L'offre d'Edeis plébiscitée par toutes les parties

D'ailleurs, Butterfly Air Group travaille depuis de nombreux mois, sur la création d'une nouvelle compagnie aérienne régionale aux Antilles.

Ce dessein a conduit Gérald Naine à s'engager dans les démarches pour obtenir un CTA, indispensable pour la reprise d'activité d'Air Antilles.

La société CAIRE étant placée en liquidation judiciaire, il sera impossible de récupérer le précieux agrément indispensable pour faire voler des avions.

Le soutien affiché par Butterfly au dossier d'Edeis, n'est pas totalement sans intérêt.

Elle résulte en partie seulement d'un esprit de vengeance contre la CAFOM qui a grandement savonné la planche aux équipes de l'ancien pilote d'Air Antilles, au moment de réaliser le montage financier du dossier de reprise.

Les deux parties ont convenu de travailler ensemble à l'avenir, sans doute dans l'option de décrocher le plus rapidement possible un CTA.

Cette décision et ce parti pris sont d'autant plus de points positifs, pour un dossier qui a été plébiscité à la barre, ce jeudi 21 septembre 2023.

"Le projet d'Edeis est le meilleur, avec un développement mesuré et raisonnable.

Il a recueilli les faveurs des salariés, des administrateurs judiciaires, de l'aviation civile et du parquet,
" nous confie le salarié.

La société est une spécialiste de l'ingénierie et le management d'infrastructures, gérant 19 aéroports. Elle compte plus de 850 salariés pour 123 millions d'euros de chiffre d'affaires réalisé en 2019.

Air Antilles : Edeis et Saint-Martin ont 100 millions de trésorerie

Adossé à la collectivité de Saint-Martin, le dossier prévoit la reprise de 2 ATR, plus un autre conservé en cas de pic de fréquentation ou pour pallier tout problème.

En plus d'un dossier réaliste, les deux parties ont réussi à démonter leur solidité financière.

En effet quelques heures avant l'audience le Tribunal mixte de Pointe-à-Pitre avait exigé que les différentes entreprises concernées par les offres de reprises puissent fournir des garanties financières permettant de tenir 6 mois sans aucun revenu.

Ce laps de temps prévoir l'obtention d'un nouveau CTA, mais aussi des 90 jours de trésorerie indispensable pour décrocher le certificat.

Près de 11 millions d'euros étaient exigés.

La collectivité de Saint-Martin a voté mercredi 19 septembre 2023 le dépôt de 2 millions pour constituer le capital social de la nouvelle société baptisée "SEM New Air Antilles".

De plus, il a été approuvé une avance sur le compte courant à hauteur de 10,9 millions d'euros, pour permettre de payer les charges durant l'instruction du CTA, mais aussi une disponibilité de trésorerie de 6 millions d'euros.

"Nous pouvons financer 18,9 millions, soit bien plus que n'importe quelle offre.

Par ailleurs, la trésorerie de la collectivité associée à celle d'Edeis est largement supérieure à 100 millions d'euros,
" nous dévoile un responsable du spécialiste en ingénierie et management d'infrastructures.

De l'autre côté de la salle, l'ambiance était moins à la fête.

Air Antilles et Air Guyane : La CAFOM lâchée de toute part

Eric Koury, installé au fond du Tribunal, isolé des autres parties, a reçu le soutien de... la CAFOM.

Celle-ci a redit aux juges, que l'ancien propriétaire et fondateur du groupe serait un conseiller privilégié pour mener à bien ce projet de reprise.

Une position qui n'a pas vraiment reçu un bon accueil. Le liquidateur s'est prononcé contre ce dossier et il n'est pas le seul, les soutiens ont été rares, voire même inexistants.

La CAFOM a été lâchée de toute part.

"Tout le monde était contre eux.

Pour l'avocat des salariés, la proposition n'a quasiment aucune chance de passer, même la DGAC a émis un avis défavorable, car le montage pour obtenir le CTA n'est pas précisé,
" explique un employé.

Afin de maintenir l'activité des routes empruntées par CAIRE, puisque la CAFOM veut reprendre l'intégralité du groupe, l'entreprise prévoyait d'utiliser le certificat de la société St Barth Executive (SBE), du groupe Loret.

Cette dernière a adressé un courrier, que nous avons pu consulter, au président du Tribunal judiciaire de Pointe-à-Pitre pour préciser "qu'aucune discussion n'a jamais eu lieu avec aucun candidat à la reprise de la société CAIRE."

Aucun engagement n'a donc été acté par la SBE en faveur de la CAFOM.

De plus, Corsair a dénoncé l'accord commercial mentionné dans le projet. A ce tableau, il convient de rajouter que deux actionnaires du groupe CAIRE figure à l'actionnariat de... la CAFOM.

Les mêmes personnes qui demandent à l'instance judiciaire d'effacer près de 91 millions d'euros de dettes, contre 400 000 euros.

"Jamais rien n'est joué d'avance dans un jugement au Tribunal, nous nous préparons à tous les scénarios possibles, même la liquidation.

D'après nos avocats, soit Edeis emporte la mise, soit il y aura une liquidation totale,
" conclut un salarié.

Le verdict définitif est attendu le 29 septembre 2023.

Les liens pour comprendre tout sur Air Antilles et Air Guyane :



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