Ă quoi voit-on que la crise climatique est lĂ ?
Je veux dire à part les sécheresses (qui aurait pu prévoir ?), les incendies, les canicules marines (oui oui), les orages, une partie de la chute de la biodiversité et les migrations climatiques, bien sûr ?
Eh bien, tout simplement Ă la tension, de plus en plus flagrante, entre hier et demain.
Le prĂ©sent nâest plus quâun immense champ de bataille oĂč les uns sâaccrochent Ă hier et les autres tentent dâaller vers demain, les uns fermant yeux et oreilles, les autres Ă©co-anxieux et en colĂšre.
Une époque violente, dans les actes et dans les mots, pleine de mépris et d'excÚs.
Mais, parfois, entre les deux, poussent de jolies fleurs...
Je veux dire à part les sécheresses (qui aurait pu prévoir ?), les incendies, les canicules marines (oui oui), les orages, une partie de la chute de la biodiversité et les migrations climatiques, bien sûr ?
Eh bien, tout simplement Ă la tension, de plus en plus flagrante, entre hier et demain.
Le prĂ©sent nâest plus quâun immense champ de bataille oĂč les uns sâaccrochent Ă hier et les autres tentent dâaller vers demain, les uns fermant yeux et oreilles, les autres Ă©co-anxieux et en colĂšre.
Une époque violente, dans les actes et dans les mots, pleine de mépris et d'excÚs.
Mais, parfois, entre les deux, poussent de jolies fleurs...
Greenpeace fait la ola aux usagers du rail

On le sait, dans le tourisme sans doute plus qu'ailleurs, les changements de comportements ne se font pas sur des raisons objectives, mais le plus souvent répondent à des envies et à des imaginaires.
Câest donc pour donner une dynamique positive au rail que l'ONG Greenpeace sâest mobilisĂ©e. Une journĂ©e partout en France durant laquelle les militants s'Ă©taient postĂ©s dans les gares pour fĂ©liciter les passagers dâavoir choisi le train pour partir en week-end.
On ne les attend pas souvent sur ce genre dâaction. Car mĂȘme si elle sait manier lâhumour, Greenpeace c'est avant tout la dĂ©nonciation et les actions coups de poing.
Pas cette fois. Cette fois, elle fait la "ola", applaudit, dit merci aux voyageurs. Elle leur donne une dignitĂ©, une force et une fiertĂ© alors que, de leur point de vue, ils nâĂ©taient rien dâautre que des gens qui, banalement, bĂȘtement, prennent un train.
Se mobiliser pour et non pas uniquement contre. Car il est plus que temps de faire rĂȘver. Donner envie. Rendre dĂ©sirable.
« On pense qu'il y a un vrai changement d'imaginaire du voyage à accélérer, et cette mobilisation est un moyen de renforcer les convictions des personnes qui agissent déjà en ce sens » explique Alexis Chailloux, chargé de campagne voyage durable chez Greenpeace France.
En fĂ©licitant les passagers des trains en gare dâAngers, Bordeaux, Brest, Dijon, Lille, Lyon, Marseille, Montpellier, Nancy, Nantes, Nice, Paris, Poitiers, Rouen, Tours et Troyes, Greenpeace leur a donnĂ© le sentiment que le train, la sobriĂ©tĂ© Ă©nergĂ©tique et par extension lâĂ©cologie, ça peut faire dâeux des gens que lâon applaudit.
Eviter l'avion : "une des actions les plus efficaces pour le climat"
Le résultat ? « Des milliers de sourires ! se félicite Alexis Chailloux. J'étais gare Saint-Charles à Marseille, et c'était impressionnant de voir que, passé le petit moment de surprise, les passagers étaient hyper contents.
Certains sont mĂȘme revenus en arriĂšre pour passer dans la haie d'honneur une seconde fois.
On a accueilli 5 ou 6 trains bondés qui venaient de loin (Bruxelles, Nantes, Bordeaux, Paris, Strasbourg...) soit plusieurs milliers de personnes rien à qu'à Marseille. En tout, on espÚre avoir félicité des dizaines de milliers de personnes ».
Câest le premier pas. Rendre fier. Donner envie. Rendre cool. Ăa parait idiot ? Câest pourtant un vĂ©ritable enjeu.
Rendre la sobriĂ©tĂ© cool, pour quâelle ne soit plus une obligation subie, mais un choix Ă©vident. Quâelle ne soit plus associĂ©e Ă du militantisme, mais un truc instagrammable, avant de devenir, simplement, une norme.
La société avance, et ça passe par des actions positives et joyeuses.
Mais Ă cĂŽtĂ© de l'Ă©chelle individuelle, l'ONG « demande Ă l'Ătat d'agir bien plus fortement pour rĂ©duire le trafic aĂ©rien » et s'exprime dans un communiquĂ© : « Nous attendons maintenant du Gouvernement quâil facilite la tĂąche de tout le monde, en mettant notamment en place un rééquilibrage des tarifs en faveur du train ».
Certains sont mĂȘme revenus en arriĂšre pour passer dans la haie d'honneur une seconde fois.
On a accueilli 5 ou 6 trains bondés qui venaient de loin (Bruxelles, Nantes, Bordeaux, Paris, Strasbourg...) soit plusieurs milliers de personnes rien à qu'à Marseille. En tout, on espÚre avoir félicité des dizaines de milliers de personnes ».
Câest le premier pas. Rendre fier. Donner envie. Rendre cool. Ăa parait idiot ? Câest pourtant un vĂ©ritable enjeu.
Rendre la sobriĂ©tĂ© cool, pour quâelle ne soit plus une obligation subie, mais un choix Ă©vident. Quâelle ne soit plus associĂ©e Ă du militantisme, mais un truc instagrammable, avant de devenir, simplement, une norme.
La société avance, et ça passe par des actions positives et joyeuses.
Mais Ă cĂŽtĂ© de l'Ă©chelle individuelle, l'ONG « demande Ă l'Ătat d'agir bien plus fortement pour rĂ©duire le trafic aĂ©rien » et s'exprime dans un communiquĂ© : « Nous attendons maintenant du Gouvernement quâil facilite la tĂąche de tout le monde, en mettant notamment en place un rééquilibrage des tarifs en faveur du train ».
Macron et la pensée magique à 8.3 milliards d'euros
Ă peine 3 jours plus tard, le 19 juin 2023, Emmanuel Macron Ă©tait au Salon du Bourget, grand raout de lâaĂ©rien.
Fustigeant une Ă©cologie qui souhaiterait « renoncer Ă la croissance », il a souhaitĂ© valoriser une sobriĂ©tĂ© « raisonnable » et « non punitive », en profitant par la mĂȘme occasion pour offrir au secteur de lâaĂ©rien 8.5 milliards dâeuros pour chercher une solution moins carbonĂ©e.
Pourtant, cette solution moins carbonĂ©e existe dĂ©jĂ : câest le train.
Câest du moins lâavis dâun Ă©tablissement public Ă caractĂšre industriel et commercial français : lâADEME. Ainsi que celui du GIEC, grosso modo 100â% des ONG environnementales et, Ă peu de chose prĂšs, autant de scientifiques travaillant dans le secteur de lâenvironnement.
Lire aussi : Avion sobre : voici venu le temps du Macron ultra vert !
Une position que le philosophe Gaspard Koening, dans un rĂ©cent Ă©ditorial aux Ăchos, rĂ©sumait ainsi : « 8.5 milliards dâeuros investis dans la pensĂ©e magique, est-ce bien raisonnable ? »
En tout cas, ce qu'il est raisonnable de penser, c'est que ces 8.5 milliards dâeuros auraient Ă©tĂ© bienvenus dans ce secteur-lĂ , qui ne demande quâĂ prendre sa place et que les voyageurs plĂ©biscitent toujours davantage.
Fustigeant une Ă©cologie qui souhaiterait « renoncer Ă la croissance », il a souhaitĂ© valoriser une sobriĂ©tĂ© « raisonnable » et « non punitive », en profitant par la mĂȘme occasion pour offrir au secteur de lâaĂ©rien 8.5 milliards dâeuros pour chercher une solution moins carbonĂ©e.
Pourtant, cette solution moins carbonĂ©e existe dĂ©jĂ : câest le train.
Câest du moins lâavis dâun Ă©tablissement public Ă caractĂšre industriel et commercial français : lâADEME. Ainsi que celui du GIEC, grosso modo 100â% des ONG environnementales et, Ă peu de chose prĂšs, autant de scientifiques travaillant dans le secteur de lâenvironnement.
Lire aussi : Avion sobre : voici venu le temps du Macron ultra vert !
Une position que le philosophe Gaspard Koening, dans un rĂ©cent Ă©ditorial aux Ăchos, rĂ©sumait ainsi : « 8.5 milliards dâeuros investis dans la pensĂ©e magique, est-ce bien raisonnable ? »
En tout cas, ce qu'il est raisonnable de penser, c'est que ces 8.5 milliards dâeuros auraient Ă©tĂ© bienvenus dans ce secteur-lĂ , qui ne demande quâĂ prendre sa place et que les voyageurs plĂ©biscitent toujours davantage.
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Un avis que partage Alexis Chailloux :« Si le gouvernement veut promouvoir une "sobriété raisonnable", il faut d'urgence qu'il mette fin aux niches fiscales sur l'aérien (comme sur le kérosÚne), qu'il limite le nombre de vols dans les aéroports (comme à Amsterdam Schiphol), et qu'il investisse massivement dans le train (de jour comme de nuit) pour avoir des liaisons plus fréquentes et plus accessibles... »
Certains estiment que renoncer Ă la croissance est un prĂ©alable et d'autres l'opposĂ©. Mais ce qui est certain, câest que lâavenir du secteur Ă©conomique puissant quâest le tourisme, ne se situe pas dans les airs mais roule sur des rails.
Pourtant, on voit les chiffres de l'aĂ©rien monter, de nouveaux agrandissements et de nouveaux financements tout Ă fait anachroniques. Une vision qui regarde vers hier, et ne comprend pas vers oĂč la sociĂ©tĂ© se dirige, inexorablement.
C'est peut-ĂȘtre difficilement perceptible. Un mouvement, lent, certes. Mais pĂ©renne Ă long terme, pour peu qu'on sache choisir oĂč investir 8.3 milliards d'euros et qu'on sache qui applaudir.
Et ça, Greenpeace lâa bien mieux compris que le prĂ©sident Macron.
Certains estiment que renoncer Ă la croissance est un prĂ©alable et d'autres l'opposĂ©. Mais ce qui est certain, câest que lâavenir du secteur Ă©conomique puissant quâest le tourisme, ne se situe pas dans les airs mais roule sur des rails.
Pourtant, on voit les chiffres de l'aĂ©rien monter, de nouveaux agrandissements et de nouveaux financements tout Ă fait anachroniques. Une vision qui regarde vers hier, et ne comprend pas vers oĂč la sociĂ©tĂ© se dirige, inexorablement.
C'est peut-ĂȘtre difficilement perceptible. Un mouvement, lent, certes. Mais pĂ©renne Ă long terme, pour peu qu'on sache choisir oĂč investir 8.3 milliards d'euros et qu'on sache qui applaudir.
Et ça, Greenpeace lâa bien mieux compris que le prĂ©sident Macron.

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