J’ai testé pour vous une croisière musicale de Voyages d’Exception [ABO]

C’est un départ tout en symboles : le 21 juin, jour de la Fête de la musique, les clients de Voyages d’Exception embarquent à Roissy, direction Vienne.

Cap sur le Danube, pour une croisière musicale rythmée par les concerts du pianiste Paul Beynet, les envolées de la mezzo-soprano Maria Mirante, le violon de Sophie Lemonnier-Wallez – également directrice artistique du tour-opérateur – et les conférences enlevées de Franck Ferrand, journaliste et historien.

Dès l’aéroport, le ton est donné. Le directeur de croisière, Ivan Badzhakov, et les accompagnatrices Pascaline Macé et Caroline Martin sont déjà à pied d’œuvre pour faciliter les premiers pas des passagers.

L’enregistrement, désormais sans agent, n’est pas simple pour tout le monde. Oui, la moyenne d’âge est élevée et cela peut générer un peu de stress au moment d'embarquer et quelques écarts de rythme lors des excursions.

Mais que les plus jeunes se rassurent : les croisières fluviales offrent assez de souplesse pour que chacun vive à son rythme, et à quai, les villes sont accessibles à pied.

Et surtout, cette clientèle sait ce qu’elle veut - et ce qu’elle vaut. Elle est cultivée, bienveillante mais exigeante.

Pour les agences, il est essentiel de bien positionner le produit : inutile de promettre le luxe feutré de Ponant.

À bord du Douce France de CroisiEurope, on mise sur la sobriété, la qualité de la restauration, le confort fonctionnel et la gentillesse sans faille de l’équipage, qui s’adapte aux régimes alimentaires des passagers.

L’itinéraire est une leçon d’histoire en mouvement. Budapest, Bratislava, Vienne : trois capitales traversées comme on tourne les pages d’un roman.

On découvre que les jeunes Slovaques et Tchèques, faute de langue commune, se parlent en anglais. Qu’en Hongrie, la monnaie nationale reste nécessaire pour les petits achats. Et que Vienne et Bratislava, deux capitales européennes, ne sont séparées que de 60 km.

À chaque escale, des excursions impeccablement guidées : le Parlement hongrois, les ruelles baroques de Bratislava, les merveilles architecturales de Vienne ou encore, toujours en Autriche, l’abbaye de Melk, et en Hongrie, face au Danube qui la sépare de la Slovaquie, la basilique d’Esztergom…

Des excursions qui permettent, grâce aux audioguides, à chacun d’aller à son rythme.

Mais c’est bien la musique qui donne tout son sel au voyage.

À bord, les concerts du pianiste Paul Beynet et de la violoniste Sophie Lemonnier-Wallez sont de purs moments de grâce. « Certains jouent du Chopin. Vous, Paul, quand vous interprétez Chopin, vous êtes Chopin », s’est exclamé, au micro, un passager, se faisant le porte-parole de tous ses compagnons de voyage.

Maria Mirante, la mezzo-soprano, subjugue par sa voix et sa présence. Le tout orchestré avec exigence et élégance par Sophie Lemonnier-Wallez, déjà tournée vers l’une des prochaines croisières musicales, sur le Rhin (voir encadré).

Inoubliable aussi : un concert donné en Autriche au cœur de l’église de Dürnstein, bien connue pour son château médiéval.

À Budapest, la visite de l’appartement de Franz Liszt s’est également accompagnée d’un récital, qui a permis de s’imprégner des œuvres du virtuose hongrois.

Enfin, l’excursion « sur les traces des musiciens de Vienne » avait des airs de bouquet final. La boucle est bouclée.

À cela s’ajoute la présence de Franck Ferrand, historien et orateur hors pair, qui tisse des ponts entre musique, histoire et paysages.

Grâce à lui, même les néophytes se laissent prendre par le fil narratif, entre anecdotes savoureuses et érudition bienveillante. Au programme : Stefan Zweig le Viennois, la courte vie tourmentée de Schubert et celle, plus mouvementée, de Liszt.

Un regret pour certains passagers : même si tous les conférenciers sont très accessibles, ils auraient aimé partager un repas avec l’un d’entre eux pendant la croisière. En revanche, pouvoir assister aux répétitions des musiciens est un véritable privilège.

b[Le point d’orgue, pour certains clients, fut l’occasion d’assister à des représentations dans les opéras de Budapest et de Vienne. Il faut certes mettre la main à la poche, mais c’est un souvenir qui claque. Un conseil pour les novices : mieux vaut se plonger dans l’histoire avant de s’asseoir dans la salle.

On apprécie davantage La Bayadère ou La Dame de Pique quand on en connaît les enjeux. Faut-il être mélomane pour embarquer ? Pas forcément. Mais il faut aimer la musique, ou du moins être curieux…

- Clientèle senior, fidèle, cultivée : la moyenne d’âge dépasse les 70 ans, avec une forte appétence pour les voyages culturels. Ces passagers ont beaucoup voyagé, savent ce qu’ils veulent et attendent un service à la hauteur de leur niveau d’exigence.

- Un positionnement clair, sans sur promesse : ne pas comparer les cabines à celles des compagnies de croisière de luxe maritime. Mettez plutôt en avant la qualité de la restauration, la propreté, la bienveillance de l’équipage et la convivialité du petit groupe.

- Une programmation artistique de haut niveau : concerts à bord, opéras à terre, conférences embarquées. Les artistes sont accessibles, les prestations soignées. Ce n’est pas un simple « bonus musical », mais l’ADN même du voyage.

- Accessibilité et rythme modéré : les excursions sont bien organisées, mais certaines nécessitent une bonne autonomie. Le bateau reste souvent à quai dans les centres-villes : les passagers peuvent facilement choisir leur rythme.

- Un produit rassurant pour les primo-croisiéristes : sans roulis, sans nuit en mer, et avec un encadrement francophone de qualité, c’est un excellent premier pas dans l’univers de la croisière.

- Un vrai bouche-à-oreille : les passagers repartent enchantés et recommandent souvent l’expérience à leur entourage. Parfait pour construire une clientèle fidèle sur le segment croisière culturelle.

Voyages d’Exception met le cap sur le Rhin pour une nouvelle croisière musicale entre Amsterdam et Strasbourg, du samedi 27 septembre au vendredi 3 octobre 2025.

Au programme : concerts à bord avec la pianiste Anne Queffelec, le violoncelliste Marc Coppey et le jeune talent Gaspard Dehaene, sans oublier les conférences de Jean-Yves Clément, écrivain et fondateur des Lisztomanias.

L’itinéraire mêle chefs-d’œuvre musicaux (Bach, Beethoven, Liszt, Mozart…) et escales de circonstance : Bonn, ville natale de Beethoven, Mannheim, berceau du classicisme, Rüdesheim ou encore Cologne. « Une semaine digne d’un festival », promet Sophie Lemonnier-Wallez, directrice artistique du voyage.