
Jean-Pierre Mas : "Nous allons lancer une campagne publicitaire collective, affin de valoriser l'intermédiation des opérateurs de voyages" - DR
TourMaG.com - Quelle est la tendance qui se dessine dans les agences de voyages pour les vacances de printemps ? Constatez-vous un impact sur les réservations, un mois aprÚs le début de la guerre en Ukraine ?
Jean-Pierre Mas : D'une maniÚre globale - pour les agences physiques et en ligne - nous sommes en retard de 20% sur les réservations pour les vacances de printemps par rapport à une année normale.
Nous avions rattrapĂ© une partie du retard - qui Ă©tait plus important au mois de fĂ©vrier - et puis la situation s'est tassĂ©e avec la guerre en Ukraine. Il n'y pas eu de coup d'arrĂȘt, mais un tassement du rattrapage du retard.
Sur la pĂ©riode des vacances d'avril, la destination la plus prisĂ©e reste l'Espagne, suivie par la France, la GrĂšce et la RĂ©publique Dominicaine. Les pays de l'Est - Roumanie, Pologne, Pays Baltes, TchĂ©quie, Russie ou encore Ukraine - reprĂ©sentent habituellement une toute petite partie du marchĂ© en volumes, mĂȘme si pour ces destinations Ă l'heure actuelle, la situation est Ă©pouvantable.
TourMaG.com - Ces tendances sont-elles similaires pour les vacances estivales ?
Jean-Pierre Mas : Pour l'été, le retard est supérieur à 30%, du fait que les décisions de voyages sont prises de plus en plus tardivement. Le délai entre la réservation et le départ est raccourci, les clients n'anticipent pas.
NĂ©anmoins, nous ressentons qu'il y a un niveau d'information trĂšs Ă©levĂ©, les clients recherchent de l'information sur les destinations, alors que ce n'Ă©tait pas le cas durant la crise sanitaire. Ceci, nous le mesurons en nous basant sur les requĂȘtes faites par l'intermĂ©diaire de Google.
En revanche, le niveau des réservations est plus faible que d'habitude, pour des raisons d'attentisme, liées au climat anxiogÚne dû à la guerre en Ukraine et aux conditions sanitaires qui devraient prendre de l'ampleur ces jours-ci avec la 6e vague de Covid.
Jean-Pierre Mas : D'une maniÚre globale - pour les agences physiques et en ligne - nous sommes en retard de 20% sur les réservations pour les vacances de printemps par rapport à une année normale.
Nous avions rattrapĂ© une partie du retard - qui Ă©tait plus important au mois de fĂ©vrier - et puis la situation s'est tassĂ©e avec la guerre en Ukraine. Il n'y pas eu de coup d'arrĂȘt, mais un tassement du rattrapage du retard.
Sur la pĂ©riode des vacances d'avril, la destination la plus prisĂ©e reste l'Espagne, suivie par la France, la GrĂšce et la RĂ©publique Dominicaine. Les pays de l'Est - Roumanie, Pologne, Pays Baltes, TchĂ©quie, Russie ou encore Ukraine - reprĂ©sentent habituellement une toute petite partie du marchĂ© en volumes, mĂȘme si pour ces destinations Ă l'heure actuelle, la situation est Ă©pouvantable.
TourMaG.com - Ces tendances sont-elles similaires pour les vacances estivales ?
Jean-Pierre Mas : Pour l'été, le retard est supérieur à 30%, du fait que les décisions de voyages sont prises de plus en plus tardivement. Le délai entre la réservation et le départ est raccourci, les clients n'anticipent pas.
NĂ©anmoins, nous ressentons qu'il y a un niveau d'information trĂšs Ă©levĂ©, les clients recherchent de l'information sur les destinations, alors que ce n'Ă©tait pas le cas durant la crise sanitaire. Ceci, nous le mesurons en nous basant sur les requĂȘtes faites par l'intermĂ©diaire de Google.
En revanche, le niveau des réservations est plus faible que d'habitude, pour des raisons d'attentisme, liées au climat anxiogÚne dû à la guerre en Ukraine et aux conditions sanitaires qui devraient prendre de l'ampleur ces jours-ci avec la 6e vague de Covid.

Jean-Pierre Mas : Personne ne sait ce qu'elle va devenir. Aujourd'hui, pour diverses raisons, notamment électorales, elle est anodine, mais ce contexte d'incertitude incite les voyageurs à repousser leur décision de voyage.
Nous avons également cette année un autre effet négatif que sont les 4 week-end d'élections, qui ne sont jamais bons pour les voyages.
En revanche, il y a un effet positif : les Français n'ont pas voyagé depuis deux ans, ils en ont envie et ceux qui voyagent et en ont les moyens (classes moyennes supérieures) ont économisé durant cette crise. Et nous le constatons aujourd'hui, lorsqu'ils réservent, ils payent plus cher et voyagent plus longtemps.
TourMaG.com - Face à cet attentisme d'une partie de la clientÚle, craignez-vous que les agences de voyages soient à nouveau obligées de prendre des mesures (fermeture d'agences, chÎmage partiel, etc.) ?
Jean-Pierre Mas : Non, nous ne sommes pas du tout dans cette logique aujourd'hui. Le problÚme, c'est plutÎt de trouver des collaborateurs... et non pas de les mettre au chÎmage !
Mais personne ne peut prévoir ce que donnera une éventuelle 6e vague, ni la guerre en Ukraine.
TourMaG.com - Vous venez d'évoquer des problÚmes d'attractivité au sein de la profession...
Jean-Pierre Mas : Oui, nous avons aujourd'hui un double souci d'attractivité, à la fois pour les collaborateurs, mais aussi pour les clients.
En ce qui concerne les collaborateurs, nous travaillons sur un projet d'accord de branche pour favoriser l'intĂ©ressement et la participation. Nous voulons permettre aux entreprises de faire participer leurs salariĂ©s aux rĂ©sultats de lâentreprise.
En parallÚle, le Gouvernement a mis en place une réflexion collective sur l'attractivité des métiers du tourisme, dans laquelle nous nous sommes inscrits. Elle concerne aussi bien les restaurants, les hÎtels, les campings que les agences de voyages.
Cette rĂ©flexion va dĂ©marrer sous peu et nous allons devoir revoir des paramĂštres. Par exemple, Ă quel(s) moment(s) les familles françaises prennent-elles la dĂ©cision de voyager ? Au dĂźner le soir ou pendant le week-end. Et quand sommes-nous fermĂ©s ? A lâheure du dĂźner et pendant le week-end...
TourMaG.com - Et que comptez-vous faire pour rendre le secteur plus attractif pour les clients ?
Jean-Pierre Mas : Nous allons lancer une campagne publicitaire collective, affin de valoriser l'intermédiation des opérateurs de voyages.
Elle sera orientée vers les réseaux sociaux dans un premier temps, à partir du 11 avril, puis dans la presse hebdomadaire et sur les radios dans un second temps, dÚs le 10 mai.
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TourMaG.com - Le secteur du tourisme bénéficie-t-il toujours des aides gouvernementales ?
Jean-Pierre Mas : Les aides se sont arrĂȘtĂ©es fin janvier 2022. Nous sommes en train de discuter et nous aurons un arbitrage dans les prochains jours pour le maintien de certaines aides pour le mois de fĂ©vrier : les frais fixes, l'exonĂ©ration des charges sociales et la participation aux paiements des charges sociales (20% de la masse salariale affectĂ©e au paiement des charges sociales).
Nous demandons pour fĂ©vrier le renouvellement du dispositif mis en place en dĂ©cembre et en janvier. Mais je pense que cela ne sera pas renouvelĂ© en l'Ă©tat, aux mĂȘmes conditions. Aujourd'hui, nous attendons la rĂ©ponse.
Par ailleurs, nous avons obtenu que l'APLD - et c'est acquis - passe de 3 Ă 4 ans.
TourMaG.com - OĂč en sont les discussions Ă propos de l'Ă©talement du remboursement des PGE ?
Jean-Pierre Mas : Nous avons toujours des discussions, mais le Gouvernement ne fléchit pas là -dessus pour l'instant.
Et pourtant, c'est un vrai problĂšme, car nous avons 29% des entreprises qui dĂ©clarent qu'elles rencontreront des difficultĂ©s Ă rembourser les PGE en 4 ans... Nous argumentons, mais le Gouvernement est vraiment butĂ© sur les 4 ans et s'oriente plutĂŽt vers des mesures dâaides aux entreprises qui en auraient vraiment besoin, par l'intermĂ©diaire du mĂ©diateur du crĂ©dit.
Aujourd'hui, rien n'est acquis. L'autre jour, lors des primaires du tourisme, tous les reprĂ©sentants des candidats Ă lâĂ©lection prĂ©sidentielle ont dĂ©clarĂ© qu'ils comptaient allonger ces dĂ©lais, ils tous fait de la dĂ©magogie, sauf le reprĂ©sentant d'Emmanuel Macron qui a dit qu'on ne pouvait pas rallonger parce que l'Europe l'interdit...
Pourtant je pense que si on le veut, on peut tordre le bras Ă l'Europe sur ce sujet-lĂ , car il vaut mieux Ă©viter la dĂ©faillance d'entreprises et ainsi Ă©viter que la garantie de lâĂtat soit mise en jeu, quitte Ă faire une petite entorse au droit europĂ©en.
LIRE AUSSI : PrĂȘts garantis par l'Etat : "On y est, face Ă ce mur de la dette !"
TourMaG.com - Comment avancent les préparatifs du prochain congrÚs des Entreprises du Voyage en République Dominicaine ?
Jean-Pierre Mas : Pour l'heure, nous comptons 300 inscrits, nous en espĂ©rons 400. Je suis assez optimiste. Le programme dĂ©finitif devrait ĂȘtre annoncĂ© dans les prochains jours.
Jean-Pierre Mas : Les aides se sont arrĂȘtĂ©es fin janvier 2022. Nous sommes en train de discuter et nous aurons un arbitrage dans les prochains jours pour le maintien de certaines aides pour le mois de fĂ©vrier : les frais fixes, l'exonĂ©ration des charges sociales et la participation aux paiements des charges sociales (20% de la masse salariale affectĂ©e au paiement des charges sociales).
Nous demandons pour fĂ©vrier le renouvellement du dispositif mis en place en dĂ©cembre et en janvier. Mais je pense que cela ne sera pas renouvelĂ© en l'Ă©tat, aux mĂȘmes conditions. Aujourd'hui, nous attendons la rĂ©ponse.
Par ailleurs, nous avons obtenu que l'APLD - et c'est acquis - passe de 3 Ă 4 ans.
TourMaG.com - OĂč en sont les discussions Ă propos de l'Ă©talement du remboursement des PGE ?
Jean-Pierre Mas : Nous avons toujours des discussions, mais le Gouvernement ne fléchit pas là -dessus pour l'instant.
Et pourtant, c'est un vrai problĂšme, car nous avons 29% des entreprises qui dĂ©clarent qu'elles rencontreront des difficultĂ©s Ă rembourser les PGE en 4 ans... Nous argumentons, mais le Gouvernement est vraiment butĂ© sur les 4 ans et s'oriente plutĂŽt vers des mesures dâaides aux entreprises qui en auraient vraiment besoin, par l'intermĂ©diaire du mĂ©diateur du crĂ©dit.
Aujourd'hui, rien n'est acquis. L'autre jour, lors des primaires du tourisme, tous les reprĂ©sentants des candidats Ă lâĂ©lection prĂ©sidentielle ont dĂ©clarĂ© qu'ils comptaient allonger ces dĂ©lais, ils tous fait de la dĂ©magogie, sauf le reprĂ©sentant d'Emmanuel Macron qui a dit qu'on ne pouvait pas rallonger parce que l'Europe l'interdit...
Pourtant je pense que si on le veut, on peut tordre le bras Ă l'Europe sur ce sujet-lĂ , car il vaut mieux Ă©viter la dĂ©faillance d'entreprises et ainsi Ă©viter que la garantie de lâĂtat soit mise en jeu, quitte Ă faire une petite entorse au droit europĂ©en.
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