
Jean-Pierre Nadir revient sur son engagement auprès de l'IFTM et du tourisme durable - Crédit photo : IFTM
Il est LA grande gueule d'un tourisme qui doit se réinventer.
À l'aune du troisième été le plus chaud de l'histoire de notre pays, traversé par deux canicules majeures, sans compter les incendies catastrophiques en Espagne et au Portugal... l'industrie, comme tous les autres secteurs économiques, ne pourra pas faire l'économie de sa réinvention.
Elle semblait l'avoir compris durant la crise sanitaire, puis les belles paroles se sont quelque peu envolées, laissant place au retour du business as usual.
"Je pense que votre vision, qui pourrait être qualifiée d'un peu pessimiste, est aussi tronquée par les sujets de vos papiers.
Vous suivez l'actualité d'un tourisme massifié. Ce tourisme industriel n'est pas vraiment dans la recherche d'authenticité ou d'immersion.
Sauf que ce tourisme durable et responsable, celui qui met en avant le partage d'expérience à destination, est un secteur qui compte des acteurs solides et qui se sont bien développés," recadre Jean-Pierre Nadir.
A lire : IFTM 2025 : Zoom sur le nouveau Village des Initiatives Durables
Il est vrai que si nous prenons le prisme des réussites de quelques têtes de pont vertueuses comme Nomade Aventure, Voyageurs du Monde ou le groupe Altaï, elles pourraient en faire saliver plus d'un.
À l'aune du troisième été le plus chaud de l'histoire de notre pays, traversé par deux canicules majeures, sans compter les incendies catastrophiques en Espagne et au Portugal... l'industrie, comme tous les autres secteurs économiques, ne pourra pas faire l'économie de sa réinvention.
Elle semblait l'avoir compris durant la crise sanitaire, puis les belles paroles se sont quelque peu envolées, laissant place au retour du business as usual.
"Je pense que votre vision, qui pourrait être qualifiée d'un peu pessimiste, est aussi tronquée par les sujets de vos papiers.
Vous suivez l'actualité d'un tourisme massifié. Ce tourisme industriel n'est pas vraiment dans la recherche d'authenticité ou d'immersion.
Sauf que ce tourisme durable et responsable, celui qui met en avant le partage d'expérience à destination, est un secteur qui compte des acteurs solides et qui se sont bien développés," recadre Jean-Pierre Nadir.
A lire : IFTM 2025 : Zoom sur le nouveau Village des Initiatives Durables
Il est vrai que si nous prenons le prisme des réussites de quelques têtes de pont vertueuses comme Nomade Aventure, Voyageurs du Monde ou le groupe Altaï, elles pourraient en faire saliver plus d'un.
Tourisme durable : "plein de choses sont faites, sauf que ça ne se sait pas"
Malgré tout, depuis l'investiture de Donald Trump et sa croisade contre les scientifiques, nous ressentons un backlash écologique aussi bien dans le tourisme que dans les médias ou la société civile.
Pas de quoi décourager celui qui va animer chaque soir à la fin du salon un stand-up, pour mettre en avant ceux qui changent le voyage !
"Pendant une heure, des gens vont monter sur scène pour offrir une vision mondiale de ce qui se fait. Et à la fin, nous rassemblerons cela dans un livre blanc.
Certes, le trumpisme se déploie, mais le monde ne s'arrête pas de tourner, bien au contraire. Ce n'est pas parce qu'on a cassé le thermomètre que la température ne monte plus.
Le secteur est très à l'écoute, mais il garde encore les réflexes passés. La recherche de sens doit être l'apanage des acteurs institutionnels que sont les OT des pays," recadre le patron de FairMoove.
Qui cite en exemple Dubaï et son ambition d'être la ville la plus responsable au monde, en initiant tout un tas de choses afin de faire pivoter son modèle.
Il y a aussi plus proche de nous l'Albanie pour démontrer que les aspirations durables touchent aussi les destinations émergentes]b.
"La destination a commencé par se développer à partir des plages, en attirant les jeunes qui voulaient faire la fête pour pas cher, dans un "Hvar" ou une "Ibiza du pauvre", puis elle est devenue balnéaire.
Elle s'est massifiée, au-delà des clubs de vacances. Désormais, ils se sont mis en tête de développer l'arrière-pays, l'agrotourisme, l'aventure et la nature.
Dorénavant, de nouveaux tour-opérateurs membres d'ATR y trouvent leur compte. Dans le même temps, vous avez des acteurs industriels comme Kappa Club ou les Ôclubs qui prennent des engagements.
Les pays doivent être acteurs de cette bonne parole.
Tout ça pour vous démontrer que le tourisme change, qu'il évolue, que plein de choses sont faites, sauf que ça ne se sait pas. C'est tout l'enjeu du Village des Initiatives Durable," poursuit l'ancien patron d'Easy Voyage.
En somme, il manque une brique à l'industrie pour démontrer qu’elle avance dans la bonne direction : la communication.
Pas de quoi décourager celui qui va animer chaque soir à la fin du salon un stand-up, pour mettre en avant ceux qui changent le voyage !
"Pendant une heure, des gens vont monter sur scène pour offrir une vision mondiale de ce qui se fait. Et à la fin, nous rassemblerons cela dans un livre blanc.
Certes, le trumpisme se déploie, mais le monde ne s'arrête pas de tourner, bien au contraire. Ce n'est pas parce qu'on a cassé le thermomètre que la température ne monte plus.
Le secteur est très à l'écoute, mais il garde encore les réflexes passés. La recherche de sens doit être l'apanage des acteurs institutionnels que sont les OT des pays," recadre le patron de FairMoove.
Qui cite en exemple Dubaï et son ambition d'être la ville la plus responsable au monde, en initiant tout un tas de choses afin de faire pivoter son modèle.
Il y a aussi plus proche de nous l'Albanie pour démontrer que les aspirations durables touchent aussi les destinations émergentes]b.
"La destination a commencé par se développer à partir des plages, en attirant les jeunes qui voulaient faire la fête pour pas cher, dans un "Hvar" ou une "Ibiza du pauvre", puis elle est devenue balnéaire.
Elle s'est massifiée, au-delà des clubs de vacances. Désormais, ils se sont mis en tête de développer l'arrière-pays, l'agrotourisme, l'aventure et la nature.
Dorénavant, de nouveaux tour-opérateurs membres d'ATR y trouvent leur compte. Dans le même temps, vous avez des acteurs industriels comme Kappa Club ou les Ôclubs qui prennent des engagements.
Les pays doivent être acteurs de cette bonne parole.
Tout ça pour vous démontrer que le tourisme change, qu'il évolue, que plein de choses sont faites, sauf que ça ne se sait pas. C'est tout l'enjeu du Village des Initiatives Durable," poursuit l'ancien patron d'Easy Voyage.
En somme, il manque une brique à l'industrie pour démontrer qu’elle avance dans la bonne direction : la communication.
Tourisme durable : "se résume à des chiffres, cela manque d'illustrations et d'incarnation"
Pour remédier à cela, au cœur de ce village se tiendra, durant les trois jours du salon, "Stand Up for the Planet".
Un show animé par celui qui a le plus fort débit de parole de tout l'univers touristique.
"Vous avez beaucoup d'initiatives, notamment chez les DMC, comme Coquille Bonheur et son catamaran propulsé par un moteur électrique solaire, etc.
Le tourisme responsable se résume bien souvent à des chiffres : cela manque d'illustrations, d'exemples concrets et d'incarnation.
Nous devons raconter des histoires et les faire raconter par ceux qui les vivent, pas seulement par Jean-François Rial (PDG de Voyageurs du Monde ndrl), Julien Buot (DG d'ATR ndlr) ou Jean-Pierre Nadir, tous sympathiques au demeurant," poursuit l'entrepreneur star du PAF.
Et pour susciter de nouvelles idées, envies et désirs d'ailleurs, Jean-Pierre Nadir fera monter sur scène chaque soir à 17h30, dans l'espace conférence du Village des Initiatives Durables, tous ceux qui souhaitent témoigner (le programme est à consulter sur les différentes visuels de l'article).
Le nerf de la guerre reste l’argent, que ce soit pour les voyageurs, les entreprises, les start-up et encore plus pour les acteurs vertueux. Jean-Pierre Nadir a reproduit, dans une moindre mesure, une vieille formule qu'il avait déjà utilisée lors d'une précédente révolution.
"Pour évangéliser les consciences et ouvrir des voies, il faut bien souvent de l'argent.
Je contribue modestement à ce village. Vous savez j'avais créé le village du web, sur l'IFTM, en prenant un espace important que je divisais pour le louer à plein de nouvelles solutions.
Sauf que les acteurs engagés n'ont pas d'argent, je leur propose de venir raconter leur histoire sur scène et de pouvoir rencontrer les agents de voyages, institutionnels ou toutes les personnes intéressées dans ce cadre,"
C'est ainsi que FairMoove va co-sponsoriser, avec le Costa Rica, le village des initiatives durables.
Un show animé par celui qui a le plus fort débit de parole de tout l'univers touristique.
"Vous avez beaucoup d'initiatives, notamment chez les DMC, comme Coquille Bonheur et son catamaran propulsé par un moteur électrique solaire, etc.
Le tourisme responsable se résume bien souvent à des chiffres : cela manque d'illustrations, d'exemples concrets et d'incarnation.
Nous devons raconter des histoires et les faire raconter par ceux qui les vivent, pas seulement par Jean-François Rial (PDG de Voyageurs du Monde ndrl), Julien Buot (DG d'ATR ndlr) ou Jean-Pierre Nadir, tous sympathiques au demeurant," poursuit l'entrepreneur star du PAF.
Et pour susciter de nouvelles idées, envies et désirs d'ailleurs, Jean-Pierre Nadir fera monter sur scène chaque soir à 17h30, dans l'espace conférence du Village des Initiatives Durables, tous ceux qui souhaitent témoigner (le programme est à consulter sur les différentes visuels de l'article).
Le nerf de la guerre reste l’argent, que ce soit pour les voyageurs, les entreprises, les start-up et encore plus pour les acteurs vertueux. Jean-Pierre Nadir a reproduit, dans une moindre mesure, une vieille formule qu'il avait déjà utilisée lors d'une précédente révolution.
"Pour évangéliser les consciences et ouvrir des voies, il faut bien souvent de l'argent.
Je contribue modestement à ce village. Vous savez j'avais créé le village du web, sur l'IFTM, en prenant un espace important que je divisais pour le louer à plein de nouvelles solutions.
Sauf que les acteurs engagés n'ont pas d'argent, je leur propose de venir raconter leur histoire sur scène et de pouvoir rencontrer les agents de voyages, institutionnels ou toutes les personnes intéressées dans ce cadre,"
C'est ainsi que FairMoove va co-sponsoriser, avec le Costa Rica, le village des initiatives durables.
Tourisme durable : "Des marqueurs nous démontrent que la cause progresse"
Et alors que tout le monde est invité à prendre la parole sur scène, ne serait-ce pas finalement un espace de greenwashing ?
"Quand Kappa Senses, avec son hôtel à Bali, investit dans le village voisin puis rénove une école, il serait facile de dire que l'entreprise fait ça pour se dédouaner.
Mieux vaut un groupe qui agit plutôt que d'autres qui pillent les ressources naturelles locales, jettent leurs déchets n'importe où et, dans le même temps, pressurent leurs fournisseurs pour proposer le prix le plus bas....
Tant que les consommateurs n'auront pas explicitement affirmé un choix pour le tourisme durable et que cela ne sera pas massifié, les avancées, peut-être insuffisantes, seront néanmoins réelles et devront être mises en avant et saluées.
Dire que tout le monde s'en moque, ce n'est pas exact. Même si ce n'est plus au centre de tous les débats comme ça a pu l'être par le passé, des marqueurs nous démontrent que la cause progresse," estime Jean-Pierre Nadir.
Le secteur se verdit sans doute dans un relatif anonymat et aussi par la peur d'essuyer des critiques.
Ces réductions sont salutaires, mais insuffisantes au regard de l'impact carbone du secteur. Ce n'est pas de moi, mais l'ADEME qui le dit (lien ci-dessous). Elles devront donc être amplifiées et généralisées.
A lire : Gaz à effet de serre : le tourisme doit (vite) agir ou mourir ?
Attention, cette transition ne se fera pas en un claquement de doigts.
"Quand Kappa Senses, avec son hôtel à Bali, investit dans le village voisin puis rénove une école, il serait facile de dire que l'entreprise fait ça pour se dédouaner.
Mieux vaut un groupe qui agit plutôt que d'autres qui pillent les ressources naturelles locales, jettent leurs déchets n'importe où et, dans le même temps, pressurent leurs fournisseurs pour proposer le prix le plus bas....
Tant que les consommateurs n'auront pas explicitement affirmé un choix pour le tourisme durable et que cela ne sera pas massifié, les avancées, peut-être insuffisantes, seront néanmoins réelles et devront être mises en avant et saluées.
Dire que tout le monde s'en moque, ce n'est pas exact. Même si ce n'est plus au centre de tous les débats comme ça a pu l'être par le passé, des marqueurs nous démontrent que la cause progresse," estime Jean-Pierre Nadir.
Le secteur se verdit sans doute dans un relatif anonymat et aussi par la peur d'essuyer des critiques.
Ces réductions sont salutaires, mais insuffisantes au regard de l'impact carbone du secteur. Ce n'est pas de moi, mais l'ADEME qui le dit (lien ci-dessous). Elles devront donc être amplifiées et généralisées.
A lire : Gaz à effet de serre : le tourisme doit (vite) agir ou mourir ?
Attention, cette transition ne se fera pas en un claquement de doigts.

Tourisme durable : "Des marqueurs nous démontrent que la cause progresse" selon Jean-Pierre Nadir - DR
"Les grands discours, c'est bien gentil, mais si personne ne se donne les moyens d'avancer, à un moment donné, nous n'allons rien régler.
Au début, tout le monde était intéressé, puis tu te rends compte qu'il y a un effet de mode et de lassitude, et finalement les gens passent à autre chose. Je vais faire une analogie, pour parler du tourisme durable et de FairMoove, en reprenant l'exemple de Jimmy Gressier.
Il s'entraîne tous les jours, comme un acharné et a une vie faite de privation. Aux JO, il termine 13e. Il aurait pu dire : 'c'est bon j'arrête tout'. Finalement, la semaine passée, il est devenu champion du monde du 10 000 mètres.
Le pire est la résignation et le renoncement. Nous devrions être impatients de ne plus avoir mal, donc œuvrer et apporter notre pierre à l'édifice, d’abord pour que ce salon soit une réussite, et ensuite pour transformer le tourisme," conclut le patron de FairMoove.
Le secteur est engagé dans une course de fond et le virage de l'IFTM Top Resa se présente avec un programme d'une densité exceptionnelle, à lui de bien le passer, pour que l'initiative perdure.
Au début, tout le monde était intéressé, puis tu te rends compte qu'il y a un effet de mode et de lassitude, et finalement les gens passent à autre chose. Je vais faire une analogie, pour parler du tourisme durable et de FairMoove, en reprenant l'exemple de Jimmy Gressier.
Il s'entraîne tous les jours, comme un acharné et a une vie faite de privation. Aux JO, il termine 13e. Il aurait pu dire : 'c'est bon j'arrête tout'. Finalement, la semaine passée, il est devenu champion du monde du 10 000 mètres.
Le pire est la résignation et le renoncement. Nous devrions être impatients de ne plus avoir mal, donc œuvrer et apporter notre pierre à l'édifice, d’abord pour que ce salon soit une réussite, et ensuite pour transformer le tourisme," conclut le patron de FairMoove.
Le secteur est engagé dans une course de fond et le virage de l'IFTM Top Resa se présente avec un programme d'une densité exceptionnelle, à lui de bien le passer, pour que l'initiative perdure.
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