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Air Antilles : des investisseurs allemands, canadiens et nigériens sur les rangs ? [ABO]

le mois de la dernière chance ?


La DGAC a décidé de renouveler pour un mois la licence de transporteur d’Air Antilles, alors que la direction espérait obtenir quatre mois supplémentaires. Une décision qui, malgré les grandes difficultés financières de la compagnie, s’explique par des discussions avancées avec différents investisseurs. Nous avons fait un point avec Louis Mussington, le président du conseil d’administration d’Air Antilles.


Rédigé par le Mercredi 3 Septembre 2025

Des investisseurs antillais, allemands et nigériens sur les rangs d’Air Antilles - Visuel généré par l'IA
Des investisseurs antillais, allemands et nigériens sur les rangs d’Air Antilles - Visuel généré par l'IA
En fin de semaine dernière, à quelques heures de l’échéance de la licence temporaire accordée à Air Antilles, l’anxiété était plus que palpable dans les rangs du transporteur.

Alors que les informations contradictoires circulaient sur la décision attendue de la DGAC, l’instance a finalement choisi de renouveler ce précieux titre, indispensable à la survie quotidienne d’une compagnie aérienne.

Si la Direction générale de l’aviation civile a décidé d’accorder un nouveau répit à Air Antilles, il sera de courte durée : la licence a été reconduite pour un mois seulement.

Elle prendra fin le 30 septembre 2025. Un laps de temps restreint qui doit malgré tout permettre à la direction d’Air Antilles de finaliser les discussions avec les différents investisseurs qui se sont manifestés ces dernières semaines.

"Cette décision nous satisfait, même si nous sommes un peu déçus.

Mon combat consistait à obtenir plus de temps : nous demandions une licence de quatre mois. Mais pour des raisons administratives, imposées par les contraintes européennes et parisiennes, ils n’ont pas pu accéder à ma demande.

Ils nous ont expliqué qu’ils ne pouvaient pas aller au-delà d’un mois, car leur mission première est de protéger les passagers,
" nous a expliqué Louis Mussington, le président du conseil d’administration d’Air Antilles.


Air Antilles aurait "4 ou 5 investisseurs intéressés" pour entrer au capital

Il reste donc 28 jours à la direction de la compagnie pour trouver un investisseur capable de renflouer les caisses.

Une réunion décisive devrait se tenir d’ici une dizaine de jours. Ce sera l’occasion pour les différents investisseurs intéressés de présenter leurs projets et de faire un point précis sur la situation.

"J’entends par là qu’un certain nombre de personnes se sont manifestées ces derniers temps.

En tant que collectivité et premier actionnaire, nous avons mandaté une banque d’affaires afin qu’elle mène un travail de fond sur les 4 ou 5 dossiers que nous avons sur la table. Elle se chargera de vérifier le sérieux de ceux-ci, mais aussi leur solidité financière, afin de désigner le futur actionnaire qui pourra entrer au capital d’Air Antilles.

C’est une étape importante pour redynamiser la compagnie,
" poursuit celui qui est aussi président du Conseil territorial de Saint-Martin.

A lire : Air Antilles : faut-il s'inquiéter de la licence temporaire ?

L’investisseur qui entrera au capital prendra sans nul doute la place d’EDEIS.

Au moment de la reprise d’Air Antilles, compagnie quasiment indispensable au tourisme et à l’économie de la région, la collectivité avait constitué un duo avec l'entreprise, qui gère une vingtaine d’aéroports français.

Un partenariat qui paraissait de bon sens, mais qui, finalement, ne s’est pas imposé immédiatement comme une évidence.

Air Antilles confrontée à "des problèmes de trésorerie assez graves"

"Au départ, ils ne voulaient pas nous accompagner, car ce n’était pas leur métier.

Ils ont finalement rejoint le projet après de longues négociations. Dorénavant, ils veulent partir et ne feront pas de difficultés pour leur retrait.

D’ailleurs, nous détenons 60% du capital d’Air Antilles et nous n’avons pas vocation à rester actionnaire majoritaire, donc tout est possible dans le nouveau montage financier,
" poursuit-il.

Ainsi, les futurs investisseurs auront les mains libres quant au futur schéma capitalistique du transporteur.

Et s’ils sont nombreux, ils devront être particulièrement pragmatiques et convaincants dans leur argumentaire pour rallier la banque d’affaires et la collectivité de Saint-Martin.

En tout, plusieurs millions devront être injectés rapidement pour assurer la continuité de l’activité.

On parle de 6 millions d’euros,
alors même que la collectivité de Saint-Martin est arrivée au bout de ses capacités, après avoir versé plus de 16 millions d’euros depuis le début de la reprise.

"C’est une somme colossale pour une institution comme la nôtre.

Nous nous sommes engagés pour assurer le désenclavement de notre territoire. Imaginez qu’avant la relance d’Air Antilles, alors que nous ne volions pas, il était plus économique de se rendre à Miami qu’à Pointe-à-Pitre.

Il est impératif de permettre ces déplacements à nos compatriotes, aussi bien pour des raisons de santé, d’affaires que pour des démarches administratives.

Nous sommes, il est vrai, confrontés à des problèmes de trésorerie assez graves, mais nous allons nous en sortir,
" estime Louis Mussington.

Air Antilles : la vente des appareils écartée !

Et ce n’est pas peu dire : près de deux ans après le sauvetage, l’actionnariat ne s’attendait pas à une reprise aussi mouvementée.

"Cette histoire de licence temporaire ne nous a pas facilité la tâche, puisque les passagers ont quelque peu perdu confiance.

Cela a remis en cause la longévité de la compagnie, pour le grand public. Pour ceux qui ne vivent pas le quotidien d’Air Antilles, une telle décision peut inquiéter.

Beaucoup de personnes ont parlé d’un gouffre financier, mais entre le jour où notre offre a été désignée et le premier vol, il s’est écoulé neuf mois.

Et c’est la collectivité de Saint-Martin qui a supporté les coûts, pour des montants très élevés
," tient à recentrer le dirigeant.

Pour éviter une recapitalisation, les actionnaires auraient pu vendre leurs avions, puis les utiliser en versant un loyer à l’acquéreur, par une opération de "Sale & Leaseback", commune dans cette industrie.

Bien que ce processus ait été engagé et que la société Aelis Group a été désignée pour les accompagner dans la recherche de candidats, lors du dernier conseil d’administration fin mai 2025, les appareils sont toujours la propriété d’Air Antilles.

La vente de la flotte d’ATR devait être finalisée en juillet 2025, pour un produit de cession compris entre "25 millions USD et 30 millions USD", selon le document que nous avons consulté.

Via cette stratégie, le transporteur aurait dû dégager environ 10 millions d’euros, affectés à l’apurement des dettes et au développement de la compagnie.

Air Antilles : des investisseurs allemands, canadiens, nigériens...

"Cette formule, bien qu’approuvée, n’a pas vraiment retenu mon attention, car je n’y suis pas favorable.

Je milite plutôt pour l’entrée d’un nouvel actionnaire. Celui-ci apporterait le cash-flow nécessaire et Air Antilles conserverait ses actifs. Cela me semble plus judicieux.

Il pourrait aussi assurer la relance de la compagnie et procéder éventuellement à sa restructuration.

Toutes les éventualités doivent être examinées,
" explique Louis Mussington.

Lors de ce même conseil, il a été décidé que Samuel Braconnier, directeur général d’Air Antilles, puisse s’adjoindre l’assistance temporaire de JA CAPITAL, une société fondée en 2022 par... Jérôme Arnaud.

A lire : Air Antilles : sur le départ, Jérôme Arnaud dresse un point complet de la situation !

Ce dernier a successivement quitté la direction générale, puis la présidence de la compagnie.

Si l’ambiance est quelque peu nerveuse, d’ici dix jours, les salariés en sauront plus sur l’avenir de la compagnie et un investisseur sera sans doute désigné.

En attendant, à la fin de la semaine, le président du conseil d’administration de la compagnie se rendra au siège social, pour les rassurer, les remotiver et leur rappeler l’importance de rester concentrés jusqu’à la prochaine décision de la DGAC.

Les offres de reprise sont venues d’un peu partout.

"Il y a des investisseurs antillais, allemands, canadiens et nigériens. L’objectif de cette recapitalisation est de continuer à être très présents dans cette zone caribéenne, tout en maintenant l’activité d’Island Hopping, consistant à aller d’île en île.

L’enjeu est donc de préserver la connectivité.

À la fin du mois, nous n’aurons pas d’autre choix que d’annoncer un repreneur et je tiens à rappeler que les billets sont en vente et que les gens peuvent nous faire confiance,
" conclut le président de la collectivité.


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